Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La justice britannique a mis fin le vendredi 26 septembre aux poursuites contre le rappeur irlandais Mo Chara, qui était accusé d’« infraction terroriste » pour avoir arboré un drapeau du Hesbollah lors d’un concert en 2024 (voir notre article). Lors de son inculpation, une erreur technique s’est produite rendant cette dernière illégale. Le juge de la cour criminelle de Woolwich a déclaré : « la procédure a été engagée illégalement et est donc nulle, Monsieur O’Hanna vous êtes libre de partir », des cris de joie ont alors éclaté parmi les soutiens du rappeur.

Hajar Youssef Khali a été arrêtée en 1995, militante au sein du Mouvement pour la liberté du Kurdistan (MKU) dans la ville d’Aydil, anciennement Hezex, située au nord du Kurdistan. Durant son incarcération, Hajar a été transférée dans plusieurs prisons turques : Amed, Media, Gerze et Kayseri, avant d’être libérée il y a quelques jours, elle a été accueillie à Alep par les femmes des quartiers de Sheikh Maqsoud et d’Achrafieh. 

Après plus de 60 jours de détention, l’agence fédérale de l’immigration ICE s’est conformée à l’ordre d’un juge de libérer la militante des droits des immigrés Xóchitl Santiago, le mercredi 1er octobre. Santiago a été arrêtée à l’aéroport d’El Paso, au Texas, le 3 août, pour interrogatoire sans mandat, alors même qu’elle était protégée contre l’expulsion grâce au DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals). Ce programme protège certains jeunes arrivés aux États-Unis alors qu’ils étaient enfants et sans statut légal.

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Ce jeudi 2 octobre, le parquet a fait appel de la décision de justice qui autorisait Christian Tein, président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), à rentrer en Kanaky. Cette modification du contrôle judiciaire concernait également quatre autres militants Kanak mis en cause dans l’enquête sur les révoltes de mai 2024. Christian Tein, à l’époque chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits.

Après de nombreuses manifestations contre la police de l’immigration, l’ICE, Donald Trump avait annoncé vouloir envoyer 200 soldats pour lutter contre des « antifas ». Ce Samedi 4 octobre, la justice américaine a bloqué l’envoi de la Garde nationale à Portland. Mais le président a autorisé l’envoi de 300 gardes nationaux dans l’Illinois, pour faire face à des manifestations après que des agents fédéraux ont tué une femme. La mégapole du nord du pays est la cinquième ville démocrate où le président Trump ordonne le déploiement de la Garde nationale, une mesure jusqu’alors tout à fait exceptionnelle. Les gardes nationaux ont déjà été déployés à Los Angeles, Washington et Memphis (voir nos articles ici et ici).

Des protestations ont éclaté depuis la mi-septembre suite à la mort de femmes lors d’accouchements à l’hôpital public d’Agadir. Dans de nombreuses villes, des foules immenses manifestent à l’appel du collectif nommé « Gen Z 212 », des banques et des commissariats sont attaqués, la police est repoussée. La répression d’une extrême brutalité s’abat sur les contestataires avec l’arrestation de centaines de jeunes, mais cela n’a pas arrêté le mouvement. La police a tiré à balles réelles, tuant trois manifestants (voir nos articles ici, ici et ici), et a foncé en camion dans la foule, broyant les jambes d’un jeune homme. Une situation inédite depuis des décennies.

Derkhshan Rahimi, prisonnière politique kurde, originaire de Sanandaj (Sînê), a été transférée, depuis 3 jours, du quartier des femmes de la prison centrale de Sanandaj vers un lieu tenu secret. Arrêtée le 27 juin 2025, pendant la guerre de 12 jours entre Israël et l’Iran, elle est accusée de « collaboration avec Israël » et d’« affiliation au Komala ». Des agents du CGRI avaient confisqué ses effets personnels, son téléphone portable et son ordinateur portable. Après trois mois de détention, Rahimi avait déjà été transférée le 19 septembre par les services de renseignement du CGRI dans le quartier des femmes de la prison centrale de Sanandaj. Lors de sa détention , elle s’était vue refuser l’accès à un avocat et aux contacts familiaux, laissant ses proches sans information sur son état.

La commune de Zoutleeuw, dans le Brabant flamand, impose un couvre-feu pour les mineurs, ils ne sont pas autorisés à sortir entre 21 heures et 6 heures du matin et interdit les rassemblements de plus de trois personnes dans le quartier de Molenveld à partir de ce vendredi 3 octobre. Le bourgmestre Guy Dumst (CD&V) affirme que ces mesures sont provisoires et rentrent en vigueur jusqu’au 20 octobre, mais il n’exclut pas de les prolonger ou de les renforcer. Cette décision fait suite à une augmentation soudaine des rapports de police dans le quartier. Au total, 65 rapports ont été enregistrés au cours des dernières semaines.

Depuis le mois de mai, des anarchistes, refusant le contrôle du droit à la libre circulation, neutralisent des caméras de surveillance de marque Flock, cameras dotées d’une technologie de lecture des plaques d’immatriculation de toute dernière génération, basée sur l’intelligence artificielle. Louées aux associations locales de propriétaires immobiliers et aux services de police, elles peuvent pister en temps réel les véhicules immatriculés. Munis de clés
Torx n°27, les militants anti-répression démontent le poteau où est fixé la caméra et brisent ensuite le panneau solaire mettant hors usage cette dernière.

Depuis leurs arrestations par les forces israéliennes, 137 militants de la flottille pour Gaza ont déjà été expulsés vers la Turquie. Selon le témoignage de plusieurs militants, les droits des détenus ont été systématiquement violés, invoquant le refus d’accès à l’eau, de l’assainissement, des médicaments et de l’accès légal à un avocat. Greta Thunberg, qui participe pour la seconde fois a une flottille vers Gaza, a subi de mauvais traitements pendant sa détention. Dans un rapport de l’ambassade suédoise, elle a déclaré qu’elle était gardée dans une cellule infestée de punaises de lit, qu’elle souffrait de déshydratation et qu’elle recevait des quantités insuffisantes d’eau et de nourriture. Sa coéquipière libérée Ersin Celik a déclaré qu’elle avait été battue, forcée d’embrasser le drapeau israélien et traînée par les cheveux. D’autres activistes détenus de la Global Sumud Flotilla ont entamé une grève de la faim à durée indéterminée.

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