Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A l’occasion du 1er Mai, des comités de soutien à la libération de Georges Abdallah ont organisé plusieurs initiatives de solidarité avec ce communiste arabe enfermé en France depuis 1984. Ainsi à Tunis, Paris et Bordeaux des cortèges ont été constitués dans les manifestations. A Beyrouth, un stand a été tenu à la fin de la manifestation du Parti Communiste Libanais. A Toulouse, une large banderole a été déployée au dessus de la manifestation et des milliers de flyers ont été distribués.

A Bordeaux, durant le 1er mai 2019.

A Bordeaux, durant le 1er mai 2019.

Le 29 et le 30 avril 2019 s’est tenu à Bruxelles le procès contre des anarchistes poursuivis pour « association de malfaiteurs » et pour une série de délits.
Deux inculpés ont assisté au procès dans la salle du tribunal correctionnel. Ils ont refusé de répondre aux questions des magistrats. Les dix autres inculpés ne se sont pas présentés. Tous et toutes ont été représentés par des avocats.

Le procureur a demandé les peines suivantes pour les différents inculpés : 300 heures de travail ou une peine subsidiaire de 4 ans (1 personne) ; 250 heures de travail ou une peine subsidiaire de 3 ans (2 personnes) ; 200 heures de travail ou une peine subsidiaire de 30 mois (4 personnes) ; 150 heures de travail ou une peine subsidiaire de 18 mois (1 personne) ; 100 heures de travail ou une peine subsidiaire 12 mois (1 personne) ; 12 mois de sursis et une amende de 50 euros (1 personne) ; Acquittement (2 personnes). Les inculpés ont refusé d’accepter une peine de travail. Le tribunal ne pourra donc pas prononcer une telle peine.

Le jugement sera prononcé le 28 mai 2019

Affichage solidaire à Bruxelles

Lundi 29 avril, un Gilet Jaune de Montpellier a été condamné à trois ans de prison. Il était accusé de dégradation lors de six manifestations de gilets jaunes (entre le 16 février et le 23 mars) et de rebellion (lors d’une arrestation ratée le 16 mars). Il aurait été reconnu à cause de sa présence récurrente sur les images des caméras de surveillance. Il portait, en effet, le même matériel (dont des gants rouges) lors des six manifestations au cours desquelles il aurait participé à des attaques de grandes enseignes et de panneaux publicitaires.

Le 16 mars, une première tentative d’arrestation, par un policier en civil sans brassard, échoue grâce à l’intervention d’autres manifestant·e·s. Il est cependant arrêté le 23 mars, après une filature. Le tribunal l’a relaxé pour la rébellion du 16 mars, et pour la dégradation d’une banque mais l’a reconnu coupable pour le reste et condamné à trois ans de prison avec mandat de dépôt et à verser des dommages et intérêts à l’agence propriétaires des panneaux publicitaires. À l’extérieur du tribunal, un rassemblement de soutien était présent.

Les gilets jaunes à Paris (archive)

Plus de 800 personnes ont participé au Premier Mai révolutionnaire: communistes, anarchistes, antifascistes mais aussi un grand bloc féministes (collectif 8 mars), des délégations de l’exil politique en Belgique (turcs, kurdes, iraniens) ainsi que de nombreux Gilets jaunes.

Une banque, une voiture de police, des panneaux électoraux, le siège de l’ONEM et celui du PS ont été pris à partie. Le PS et l’ONEM ont eu des vitres brisées, des jets de peintures, des tags (« collabo » et « crève la gauche du capital » pour le premier, « flic social » pour le second). La manifestation s’est terminée sans blessure ni arrestation.

Sur le boulevard Lemmonier

Quelques photos du Premier mai révolutionnaire ici

Sur le boulevard Lemmonier

A Paris, entre 40.000 et 80.000 personnes ont manifesté pour le premier mai. Des heurts ont opposés manifestants et forces de l’ordre. En tout, 15.306 contrôles préventifs avaient été réalisés dans la capitale. Les forces de l’ordre ont essuyés des jets de projectiles et ont lancés des grenades de désencerclement et des lacrymogènes sur quelques centaines de militants anticapitalistes sur le boulevard du Montparnasse. Au moins un manifestant a été blessé à la tête. Les forces de l’ordre ont peiné à disperser les manifestants place d’Italie.

Policiers et gendarmes ont procédé à 380 interpellations dont 330 à Paris, et celles-ci ont donné lieu à 250 gardes à vue dont 210 à dans la capitale. Outre les blessés légers qui semblent nombreux, un CRS a été blessé par un pavé et souffre d’un traumatisme crânien et un manifestant a été touché à la mâchoire par un tir de LBD.

Premier mai à Paris

Premier mai à Paris

Trente ans après la chute du Mur de Berlin, les capitalistes continuent de répéter qu’il n’y a pas d’autre système viable que le leur. Pourtant, il se fissure toujours plus profondément que ce soit sous les coups de la crise écologique qu’ils ont eux mêmes provoquée ou sous les assauts de la part toujours croissante de la population qu’elle jette dans la précarité. Les dominants peuvent continuer à radoter qu’il n’y a pas d’alternative, ce discours ne convainc plus grand monde.

Cette année encore, les résistances ont répondu aux attaques habituelles de la bourgeoisie, comme à Proximus ou à NKLM, contre les licenciements massifs, contre l’isolement et la trahison des luttes par les bureaucraties syndicales. Mais de nouvelles résistances émergent aussi, à commencer par celle du mouvement des Gilets Jaunes.

En atomisant et en précarisant le prolétariat, en liquidant les grandes concentrations ouvrières, la bourgeoisie croyait en avoir fini avec la lutte des classe. Il n’en est rien: face à la loi du profit et au désastre social, la lutte trouve de nouveaux chemins, emprunte de nouvelles formes et de nouvelles méthodes.

Le profit détruit la santé, les liens sociaux, la culture et dévaste l’écosystème au point d’amener en masse la jeunesse dans les rues pour crier : “System change not climate change”, de fait, le climat mérite l’insurrection. Le profit s’accommode et exploite toutes les oppressions, en surexploitant économiquement les femmes et les migrants, en utilisant les valeurs réactionnaires du sexisme et du racisme. L’objectif est toujours le même: dresser les pauvres contre les pauvres et détourner la colère.

Le mouvement des Gilets Jaunes, la Grève du 8 mars, les mobilisations pour le climat représentent une même aspiration à une alternative. Et cette alternative ne pourra être que révolutionnaire.

Ou il y aura libération pour tout le monde, où il n’y aura de libération pour personne. L’alternative est révolutionnaire: toutes et tous dans la rue pour le 1er Mai Révolutionnaire !

Luttons contre le fascisme, le racisme et le patriarcat, contre le capitalisme et ses États ! Solidarité avec les peuples en lutte, avec les travailleurs et travailleuses en lutte, avec les prisonnières et prisonniers politiques. Organisons le camp révolutionnaire !

Le 1er Mai Révolutionnaire démarrera à 11h du “Carré Moscou”, à Saint-Gilles pour se diriger d’abord vers le Mont des Arts et converger avec les autres cortèges, dont le 1er Mai de Lutte appelé par la CGSP-ALR. La manifestation se dirigera ensuite vers la Place Anneessens et vers le “1er Mai Alternatif” de la Rue des Foulons.

Alliance du 1er Mai Révolutionnaire

Tou.te.s au 1er Mai Révolutionnaire 2019 à Bruxelles !

Tou.te.s au 1er Mai Révolutionnaire 2019 à Bruxelles !

Un Gilet jaune, jugé pour avoir participé aux appels au suicide lancés aux policiers « Suicidez-vous, suicidez-vous » lors de l’acte 23, a été condamné mardi à huit mois de prison avec sursis par le tribunal de Paris. Ce cuisinier au chômage, âgé de 49 ans, mobilisé à tous les actes des Gilets jaunes, devra également accomplir 180 heures de travail d’intérêt général, avec obligation de trouver un travail et de verser 500 euros à chacun des deux policiers qui ont porté plainte au titre du préjudice moral.

Le 20 avril, avec d’autres manifestants du cortège parisien des « gilets jaunes », il a crié « Suicidez-vous, suicidez-vous » aux forces de l’ordre, alors que la police française est touchée par une vague de suicides sans précédent (28 depuis le début de l’année).

Paris, Acte XXIII

Paris, Acte XXIII

Lundi 29 avril, Les troupes israéliennes de l’occupation ont envahi tôt ce matin, plusieurs régions en Cisjordanie occupée et à Jérusalem, ont pris d’assaut et fouillé plusieurs maisons et ont arrêté 21 Palestiniens. Parmi les arrêtés, on compte un ex-prisonnier qui a déjà passé 15 ans dans les geôles israéliennes.

Par ailleurs, six prisonniers palestiniens sont en grève de la faim depuis plusieurs semaines dans les prisons israéliennes. Ils luttent contre la détention administrative, l’emprisonnement sans inculpation et sans procès, indéfiniment renouvelable pour des périodes allant jusqu’à six mois à la fois. Plus d’infos sur les grévistes de la faim.

Arrestation en Palestine (archive)

Arrestation en Palestine (archive)

Samedi 27 avril, l’ELN a lancé une attaque à l’explosif contre le quartier général du groupe de cavalerie mécanisée n°18 (un bataillon de l’armée basé dans le département des frontières d’Arauca). On compte au moins six explosions et de nombreux dégâts matériel mais aucune perte dans les rangs de l’armée.

Le même jour, l’ELN a mené une attaque à l’explosif contre l’oléoduc Transandino de la compagnie pétrolière d’Etat Ecopetrol. L’année dernière, l’infrastructure pétrolière colombienne a subi 107 attaques, dont 89 ont affecté l’oléoduc Caño Limón-Coveñas et 18 le Transandino.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Mercredi 24 avril, un militant du Collectif Palestine Vaincra s’est vu refuser l’entrée en Palestine occupée alors qu’il arrivait par l’aéroport Ben Gourion. Avant même l’enregistrement dans un aéroport français, un agent privé (de la société « HubSafe » société de « sûreté aéroportuaire ») l’avait interrogé sur les motifs de son voyage, ses connaissances du pays et collé un numéro de contrôle au dos de son passeport.

Une fois à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv un agent de l’immigration lui a confisqué son passeport et lui demandé de me rendre dans une salle « pour des questions complémentaires ». Il s’agit de bureaux occupés par les services de renseignements israéliens. Après une longue attente il est appelé pour un premier interrogatoire. Les interrogatoires vont s’étaler sur environ 6h. Les agent·e·s cherchant à recueillir des informations sur les connaissances et les précédents séjours du militant. Ils demandent à avoir accès à son téléphone, ses contacts, photos, mails et multiplient les tentatives d’intimidation.

Après ces interrogatoire, il lui est notifié une interdiction de séjour de 10 ans pour « raisons de sécurité ». Les agents ont ensuite relevé ses empreintes digitales et l’ont pris en photo avant de l’expulser vers la France. À Paris le militant sera accueilli par des agents de la Police Aux Frontières. Ces interdictions de territoire touchent régulièrement des personnes arrivant en Palestine occupée. Elles entrent dans le cadre d’une criminalisation des mouvements de soutien au peuple palestinien dont BDS. Dans ce sens, le gouvernement israélien a créé un « groupe de travail » chargé d’identifier, d’expulser ou de refuser l’entrée aux internationaux impliqués de près ou de loin à ces mouvements.

Plus d’infos ici

Le formulaire d’interdiction reçu par le militant du Collectif Palestine Vaincra

Le formulaire d’interdiction reçu par le militant du Collectif Palestine Vaincra