Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Aujourd’hui, la police fédérale a transmis un document provenant de la direction des opérations en matière de police administrative (DAO), à tous ses services soit plus de 15 000 policiers. Ce document a été rédigé par le service “Intelligence”, le service d’information de la police fédérale. Cette note interne a pour but sensibiliser la police à l’utilisation d’une nouvelle arme, utilisée par les Gilets Jaunes en France, le cocktail Cacatov !

Il s’agit d’est une arme improvisée formée à partir d’excréments empaquetés dans un pot ou dans une bouteille en verre ou en plastique. Il est lancé sur la police. Facile de fabrication et pas cher, le but est d’humilier le policier qui le reçoit. Le procédé est amélioré par l’utilisation de catapultes pourvues de gros caoutchoucs.

Le cocktail cacatov au Venezuekla

Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue le 10 mars en Russie contre le projet de loi visant à doter le pays d’un « internet souverain ». Une manifestation a été organisée à Moscou, et des rassemblements de plus petite envergure se sont tenus à travers le pays. Au lendemain de protestations, le Kremlin a défendu sa proposition de loi visant à se doter d’un internet indépendant, en assurant ne pas vouloir « couper » le web russe mais le protéger d’attaques extérieures.

Le projet de loi prévoit d’empêcher les sites russes de fonctionner grâce à des serveurs étrangers, ce qui est naturellement perçu comme une tentative de contrôler les contenus, voire d’isoler progressivement l’internet russe. Voté en première lecture par les parlementaires en février, le projet de loi devra encore être étudié plusieurs fois par les deux chambres du Parlement.

La manifestation de Moscou

La manifestation de Moscou

Le Parlement français a adopté mardi une loi dite « anticasseurs ». La proposition de loi visait initialement les black blocs. Le gouvernement l’avait reprise à son compte en janvier, après les premières manifestations de gilets jaunes. Cette loi devrait permettre aux préfets d’ordonner des interdictions administratives de manifester à l’encontre de personnes représentant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, de fouiller sacs et véhicules dans les manifestations et alentours, l’inscription de ces individus au fichier des personnes recherchées (FPR) ou encore de prononcer un délit de dissimulation volontaire du visage.

Le texte adopté par la majorité de droite au Sénat, après les députés en février (voir notre article), a été critiqué jusque dans la majorité présidentielle. Le président Macron a saisi quelques jours avant l’adoption du texte le Conseil constitutionnel, la plus haute instance judiciaire française, chargé de valider la constitutionnalité des lois. Ses aspects les plus controversés pourraient toutefois être annulés par la justice.

Les gilets jaunes à Paris (archive)

Le troisième jour de mobilisation des communautés indigènes, qui bloquent la route panaméricaine dans le département de Cauca, a débouché sur de violents affrontements entre les manifestants et les forces mobiles anti-émeutes (ESMAD) de la police nationale colombienne. De violents affrontements ont eu lieu dans la municipalité de Cajibío, mais des concentrations et les barrages persistent à El Rosal, El Pital, El Descanso et La Agustina, entre les municipalités de Santander de Quilichao et de Piendamó, ce qui empêche le passage de tous types de véhicules.

16 manifestants indigènes ont été blessées au milieu des troubles, dont trois sérieusement, qui ont été transférées dans des hôpitaux de Cali et Santander de Quilichao. Une d’entre elles, Alcibiades Ulcué, aurait été blessée par balle.

Les affrontements sur la Panaméricaine

Les affrontements sur la Panaméricaine

L’avocat de Valtònyc a confirmé que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) examinera le cas du chanteur exilé à Bruxelles. Il est actuellement sous le coup d’un mandat d’arrêt européen dans l’attente de la décision de la justice belge sur son extradition vers l’État Espagnol (voir notre article).

Le rappeur majorquin a déposé une plainte contre l’Espagne au mois d’octobre auprès de la CEDH dénonçant la violation de sa liberté d’expression après avoir été condamné à trois ans et demi de prison pour apologie du terrorisme, insulte à la Couronne et menaces.

Arenas Beltran AKA Valtonyc

Arenas Beltran AKA Valtonyc

Une cryptoparty aura lieu lundi prochain (18 mars) à Anderlecht, cette fois consacrée à la communication sécurisée. Le thème peut être divisé en appareils: téléphone mobile / tablette (Android, iOS), ordinateur portable (linux, mac, windows) ou en communication directe (sms, chat texte, voix, chat vidéo) ou indirecte (courrier, messages non lus, messages non reçus). Apportez vos propres appareils, pour un atelier plus pratique et plus pratique. La crypto party se tiendra au Hackerspace Brussels, 152 rue des Goujons 152, 1070 Anderlecht.

cryptoparty

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Des cher­cheurs de l’uni­ver­sité de Huelva en Espagne vont débu­ter une nouvelle expé­rience sur des déte­nus. Durant quelques jours, une douzaine de prison­niers répu­tés violents auront des élec­trodes posées sur le crâne. À la fin de leur expé­rience, ils donne­ront un peu de leur salive. Celle-ci servira à évaluer leur taux de corti­sol, et savoir si l’hor­mone du stress peut aider à comprendre l’agres­si­vité du détenu.

Ce procédé s’ap­pelle la « stimu­la­tion trans­crâ­nienne en courant continu » (TDCS), une tech­nique médi­cale basée sur le prin­cipe de stimu­la­tion élec­trique du cerveau. Vu le faible niveau d’élec­tri­cité utilisé (un à deux milli­am­pères d’am­pli­tude pendant une tren­taine de minutes), ces stimu­la­tions sont sans douleur. Cette étude est loin d’être la première du genre. En 2018 par exemple, l’uni­ver­sité de Penn­syl­va­nie avait mené une étude simi­laire sur des prison­niers.

L’université de Huelva

L'université de Huelva

Lundi matin 11 mars, Curro Moreno, porte-parole du Syndicat andalous des travailleurs (SAT) de Jaén, a été arrêté pour ne pas avoir comparu devant le tribunal de Jaén pour sa participation aux actions du syndicat SAT dans le supermarché  Mercadona en 2012. Curro Moreno avait participé à une action d’expropriation de nourriture pour les donner à des familles en difficulté.

Dans l’après-midi, Oscar Reina, secrétaire général et porte-parole du syndicat, a été arrêté devant le tribunal alors qu’il manifestait pour la libération de Curro Moreno. Il a été arrêté pour avoir refusé de comparaître devant le tribunal, position défendue par le syndicat pour protester contre la criminalisation dont ils sont victimes. La comparution concerne sa participation aux piquets organisés lors de la grève dans l’entreprise Procavi. Ce n’est pas la première arrestation d’Oscar Reina. Il avait été arrêté en novembre 2018 (voir notre article) également pour non-comparution devant le tribunal. Les deux syndicalistes ont été libérés plus tard dans la journée.

Curro Moreno

Oscar Reina

Oscar Reina
Curro Moreno

Arrêtée le 13 juin 2018, l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh est incarcérée depuis dans la prison Evin de Téhéran. L’avocate est connue pour sa militance et pour avoir défendu plusieurs femmes arrêtées entre décembre 2017 et janvier 2018 pour avoir enlevé leur foulard en public afin de protester contre le port du voile obligatoire.

Le 11 mars, elle a été condamnée à 5 ans de prison pour espionnage lors d’un procès auquel elle n’a pas assisté. Selon son mari, l’avocate a également été condamnée le 30 décembre 2018 lors d’un précédent procès tenu en son absence. Le jugement portait sur sept chefs d’accusation. Elle sera au final condamnée à 33 ans de prison, seule la peine la plus longue s’appliquant, en l’occurrence celle pour « incitation à la débauche ». À cela, s’ajoute une condamnation à 148 coups de fouet pour s’être présentée au tribunal par le passé sans le voile islamique obligatoire pour les femmes dans l’espace public.

Nasrin Sotoudeh avait été condamné en 2010 à 6 ans de prison et libérée à la moitié de sa peine. Elle a depuis été arrêtée et inquiétée à plusieurs reprises par la justice iranienne (voir nos articles ici et ici).

Nasrine Sotoudeh

Nasrine Sotoudeh

Une brochure réalisée par la Caisse de Solidarité de Lyon recense 50 fichiers d’identification administrative, fichiers de police, fichiers de justice et fichiers de renseignement en France. On y détaille la manière dont ils fonctionnent mais aussi comment savoir ce que l’État sait de nous et finalement comment lui demander de nous oublier.

Ces fichiers sont très différents, il n’y a pas grand-chose à voir entre le TES (qui rassemble les données de toutes les personnes ayant une carte d’identité ou un passeport, mais qui n’est théoriquement pas consultable par les juges ou par les services de renseignement sauf « terrorisme »), le FPR et CRISTINA (qui ont, eux, vocation à surveiller l’activité et les opinions des personnes) et le Casier judiciaire (qui recense les condamnations des personnes). Les différents services ont le droit à accéder à certains fichiers, pas à d’autres. Quand ils peuvent accéder à un fichier, c’est parfois seulement pour un objectif précis, pas pour n’importe quoi.

Le lien vers le .pdf de la brochure

fiche S

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