Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des affrontements ont eu lieu samedi 19 décembre à Beyrouth entre la police anti-émeute libanaise et des étudiants qui manifestaient contre la décision d’universités d’adopter un nouveau taux de change du dollar pour fixer le prix des frais de scolarité, les augmentant de facto. Près de l’entrée de l’Université américaine de Beyrouth (UAB), dans le quartier de Hamra, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui tentaient d’approcher la porte principale. Les étudiants ont répondu en jetant des projectiles sur la police qui a formé un bouclier humain pour leur barrer le passage. La manifestation fait suite à la décision de deux universités privées de fixer les frais de scolarité sur un taux de change à 3900 livres libanaises pour un dollar, plutôt que sur le taux officiel (1500 livres pour un dollar), entraînant une forte hausse de ces frais. Les étudiants craignent que d’autres universités suivent cet exemple et provoquent ainsi un exode vers les établissements publics qui manquent déjà de fonds et sont débordés.

Des centaines d’étudiants s’étaient rassemblées dans la journée à Hamra pour le «jour de la rage des étudiants». Ils ont chanté des slogans contre le gouvernement et réclamé une éducation à des prix abordables dans un pays englué dans sa pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990. Selon les Nations unies, plus de la moitié de la population au Liban vit désormais dans la pauvreté. Plus tard dans la soirée, des manifestants ont mis le feu à des poubelles et se sont attaqués à des banques avant d’être repoussés par la police.

Samedi 19 décembre, les Gilets Jaunes organisaient une manifestation sauvage à Namur. Cette manifestation avait pour thème : « Travaille, consomme et ferme ta gueule ». Elle rappelait notamment que les mesures sanitaires étaient instrumentalisée par l’état et la police pour réprimer la contestation sociale. La police est intervenue en nombre avec 9 véhicules pour nasser la petite centaine de manifestant·es. Les unités spéciales des GIS (Groupe d’Interventions Spéciales, anciennement les deltas) étaient également présentes. Plus d’infos ici.

Répression d'une manifestation de Gilets Jaunes à Namur

Répression d’une manifestation de Gilets Jaunes à Namur

Dans une opération appelée « Opération Santa Marta », aux premières heures de ce mercredi 16 décembre, Robert Daza, un agriculteur de Nariño qui était le fondateur du « Coordinador Nacional Agrario » (CNA), a été arrêté à Pasto, Nariño. L’arrestation a eu lieu moins de 12 heures après celles effectuées, le 15 décembre, contre Teólifo Acuña et Adelso Gallo, membres du « Congreso de los Pueblos » et du CNA. Les trois sont accusés d’appartenir à une équipe clandestine de l’ELN chargée d’établir des liens avec  les organisations sociales. Robert Daza aurait été délégué comme porte-parole du mouvement de masse, du secteur paysan dans le département de Nariño aux différents congrès de l’ELN. Il a été arrêté sur base d’un mandat d’arrêt pour le crime de « rébellion aggravée », délivré par le 174e bureau du procureur de la Direction spécialisée contre le crime organisé de Santa Marta.

Robert Daza, fondateur du "Coordinador Nacional Agrario" (CNA)

Robert Daza, fondateur du « Coordinador Nacional Agrario » (CNA)

Ce samedi 19 décembre, les rues de Saint-Gilles ont été traversées par plusieurs performances animées par une cinquantaine de personnes. Cette action était organisée pour dénoncer les violences policières. Alors que toutes les mesures sanitaires ont été respectées, la police a infligé trois contrôles sur des habitant·es du quartier, 8 amendes de 250 euros aux membres du collectif de théâtre action ainsi que la fouille d’un véhicule privé. Plus d’infos ici.

Répression d'une action contre les violences policière à Saint-Gilles

Répression d’une action contre les violences policière à Saint-Gilles

Le lundi 6 novembre 2018, la Cour européenne des droits de l’homme a dénoncé le procès qui a conduits en prison Arnaldo Otegi, Rafa Díez, Sonia Jacinto, Miren Zabaleta et Arkaitz Rodriguez (voir notre article). Lundi 14 décembre 2020, la séance plénière de la deuxième chambre de la Cour suprême espagnole a décidé à l’unanimité qu’Arnaldo Otegi, Rafa Díez, Sonia Jacinto, Miren Zabaleta et Arkaitz Rodríguez devront à nouveau être jugés pour « l’affaire Bateragune » devant l’Audiencia nationale. C’est la première fois qu’un procès annulé par Strasbourg est reconduit. Plus d’infos ici.

Miren Zabaleta, Arnaldo Otegi, Rafa Díez, Sonia Jacinto et Arkaitz Rodriguez.

Miren Zabaleta, Arnaldo Otegi, Rafa Díez, Sonia Jacinto et Arkaitz Rodriguez.

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Une Gilet jaune a été arrêtée, samedi 12 décembre à Paris, lors d’une manifestation contre la loi « sécurité globale ». Les policiers l’accusent de commander le black bloc avec son parapluie arc-en-ciel. La militante a été présentée mardi 15 décembre à un juge d’instruction parisien après quarante-huit heures de garde à vue. Elle a été mise en examen pour « participation à un groupement formé en vue de préparer des violences ou des destructions ou dégradations et détention non autorisé d’armes de catégorie A ». Cette militante, surnommée Moun, brandit son parapluie arc-en-ciel depuis un an, en hommage aux manifestant·es de Hong Kong.

Une autre militante Gilet Jaune, Mélanie Goye, a, elle, passé 70 heures en garde-à-vue pour avoir brièvement tenu le parapluie arc-en-ciel Moun alors que cette dernière remettait son sac à dos durant une manifestation. Les policiers l’ont empêchée de voir son avocat, de dormir et d’accéder librement aux toilettes. Ils également menti sur le procès verbal de la première audition, affirmant qu’elle était accompagnée d’un avocat. Des rassemblements en solidarité avec Moun était prévus aujourd’hui dans plusieurs ville de France. L’appel a été bien suivi.

Une marée de parapluie arc en ciel en soutien à Moun

Une marée de parapluie arc en ciel en soutien à Moun

Florencia Romano, une adolescente de 14 ans, a été retrouvé morte jeudi 17 décembre. Elle avait disparu depuis le samedi 12 décembre. Suite à cette annonce, une manifestation organisée par « Ni una Menos » a eu lieu ce vendredi 18 décembre pour dénoncer le féminicide. À la fin de la manifestation, une vingtaine de personne se sont attaquées au siège du gouvernement et au tribunal de Mendoza jetant des pierres et des cocktails Molotov contre les bâtiments officiels.

Le siège du gouvernement de Mendoza

En quelques jours, la Police nationale du Pérou a arrêté 77 personnes, sur une liste de 94 personnes visées, en les accusant d’être membre du Parti Communiste de Pérou (dit « sentier lumineux »). Cette opération policière, commencée le 2 décembre, et dénommée « opération Olimpo », prétend viser  les « bases clandestines » du PCP-SL à Lima et Callao. En fait, la plupart des personnes arrêtées font partie du Movimiento por Amnistía y Derechos Fundamentales (Mouvement pour l’amnistie et les droits fondamentaux: le Movadef, que les autorités péruviennes ont persécuté à plusieurs reprises (voir notre article). Parmi les personnes arrêtées, Alfredo Crespo, qui est l’avocat du président du PCP-SL et l’un des principaux dirigeants du Movadef. Alfredo Crespo a été arrêté et détenu à plusieurs reprises sous des accusations de ce genre (voir notre article).

Alfredo Víctor Crespo Bragayrac

Alfredo Víctor Crespo Bragayrac

Vendredi 18 décembre, un jeune Palestinien a été blessé au visage par une balle en acier recouverte de caoutchouc, tirée par les forces israéliennes lors d’affrontements qui ont éclaté dans le village de Kufr Malik, à l’est de Ramallah. D’autres affrontements ont eu lieu lors d’une manifestation à Naplouse: vingt Palestiniens ont été blessés par les forces d’occupation. Toujours vendredi, dans l’après-midi, un drone des forces d’occupation a été détruit par des manifestants palestiniens lors d’affrontements à Kafr Qaddum, dans le nord de la Cisjordanie. Il s’est abattu sur le sol et a été mis en pièce par les manifestants. Les militaires israéliens sont intervenus et ont récupéré les restants de l’appareil.

Les forces d’occupation vendredi à Ramallah

Une occupation politique vient de commencer à l’ancienne clinique Antoine Depage située au 101 Avenue Jaspar à Saint-Gilles. Le but est de faire du bâtiment un lieu pour les sans-papiers et les sans-logis ainsi que revendiquer un logement et des papiers pour tou·te·s. Voici un fil info en direct des événements :

18h05 : La police est partie. Les occupant·es ont reçu l’autorisation de rester jusqu’à lundi.

17h55 : La police est toujours présente mais en nombre plus réduit (2 policiers en uniforme, 6 en civil avec brassards). Une trentaine de personnes est rassemblée en soutien à l’Hospitalière sur le trottoir en face.

17h20 : Les policiers promettent de ne pas intervenir s’il y a pas de tapage nocturne (pas de feux d’artifice, pas de musique), si les règles sanitaires sont respectées et si les occupant·es essayent d’entrer en contact avec leurs voisins pour éviter les plaintes.

17h : Les policiers sont une trentaine devant le bâtiment. Des négociations sont en cours.

16h30 : Le squat, appelé « l’Hospitalière » lance sa page Facebook dans lequel est publié un communiqué. Le lien ici.

16h25 : Les policiers sont présents devant le bâtiment.

16h15 : Les occupant·es demandent du soutien devant le bâtiment

16h12 : La police arrive

16h00 : Les occupant·es prennent possession du bâtiment.

Ouverture d'une occupation à Saint-Gilles

Ouverture d’une occupation à Saint-Gilles