Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police danoise a arrêté 22 activistes pour avoir protesté contre le transfert de matériel militaire au régime israélien. Elle a utilisé matraques et gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui s’était rassemblée devant la société de transport maritime Maersk à Copenhague ce lundi 24 février. Parmi les manifestants qui ont scandé des slogans et brandi des banderoles où on pouvait lire: « Maersk profite du génocide à Gaza » et « L’attaque contre un est une attaque contre tous », la militante climatique suédoise Greta Thunberg. Ils s’étaient rassemblés pour exiger que Maersk arrête tous transports de cargaison d’armes et composants vers Israël qui mène un génocide des Palestiniens à Gaza depuis octobre 2023.

Le 28 janvier, le Service de sécurité d’Ukraine (SBU) a arrêté cinq militants marxistes-léninistes du Front des Travailleurs d’Ukraine ( FRU ). Ils ont été interpellés sous le motif de: possession de matériaux communistes, possession de « littérature communiste illégale » (selon la loi), dont des documents de la Fondation Rosa Luxemburg (proche de Die Linke et du Parti de la Gauche Européenne ), appel à la résistance contre la conscription de la jeunesse ukrainienne et pour la fin de la guerre. En vertu de la loi qui interdit la propagande contre la guerre en Ukraine, ils risquent jusqu’à 15 ans de prison. Le Parti Communiste d’Ukraine est interdit depuis décembre 2015, ses dirigeants sont en exil ou en prison.

Suite à l’annonce de la dissolution du Collectif Palestine Vaincra (voir notre article) et la nouvelle manœuvre juridique pour prolonger la détention de Georges Abdallah (voir notre article), plusieurs organisations appellent à manifester ce samedi 1er mars à 11H au départ du métro Jean Jaurès à Toulouse.

Pendant 2 ans (entre 2021 et 2023), des pirates informatiques ont volé des données à la Sûreté de l’État. Un e-mail sur dix entrant ou sortant du service civil de renseignement a été détourné par un groupe de pirates chinois, vraisemblablement le « UNC4841 » qui mène des activités d’espionnage en faveur de Pékin. Ils auraient exploité la faille d’un logiciel de sécurité de la firme américaine Barracuda. Les données classifiées – exclusivement échangées sur le serveur interne de la Sûreté de l’État (VSSE) – ne sont pas concernées. Les données volées pourraient contenir des données personnelles de près de la moitié du personnel de la Sûreté, comme des documents d’identité transmis au service des ressources humaines. L’enquête interne n’a pas permis de savoir quels e-mails ont été piratés et donc, quelles identités sont potentiellement compromises.

Jeudi 27 février à Montpellier, un procès aura lieu contre José-Luis Moraguès, militant BDS/Urgence Palestine, qui est poursuivi pour « diffamation publique » par plusieurs personnalités politiques suite à la publication d’un visuel sur les réseaux sociaux dénonçant la complicité d’institutions locales avec le génocide en cours en Palestine. Un rassemblement de soutien est organisé au même moment devant le tribunal judiciaire dès 13H30.

Ce lundi, Yves Engler, en détention depuis son arrestation jeudi (voir notre article), a comparu devant un tribunal de Montréal et a été libéré sous caution. Dans le cadre de sa mise en liberté sous caution, Yves Engler a accepté un certain nombre de conditions: se présenter au tribunal lors des audiences, résider à l’adresse qu’il a fournie, informer le tribunal par écrit à l’avance de tout changement d’adresse et de ne pas se trouver physiquement à proximité des plaignants. Il a également accepté de ne pas faire référence, directement ou indirectement, à l’agent de police plaignant. L’un des principaux points de désaccord entre les parties a été les conditions entourant son activité sur les médias sociaux et ses références à l’autre personne plaignante. Yves Engler a finalement accepté une condition lui interdisant de contacter la plaignante ou de marquer son compte sur X, ou tout autre compte lui appartenant, sur quelque plateforme que ce soit. Cette condition ne l’empêche pas de publier des articles sur ces questions.

 

Dossier(s): Amérique du Nord Tags: ,

Ce lundi 24 février, l’Institut Supérieur de Techniques appliquées (ISTA) de Kinshasa a été le théâtre d’un drame. Trois étudiant·es ont été blessé.es par les forces de sécurité lors d’une manifestation contre l’augmentation des frais académiques. Le coût des études et la facturation en dollars américains alourdissent les dépenses des familles. Ce lundi, la colère a explosé dans la rue, la répression a été brutale. Les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes, donné des coups de matraque et finalement tiré à balles réelles. Les trois étudiant.es blessé.es ont été pris.es en charge dans un hôpital à Barumbu au nord de Kinshasa, on ignore le nombre d’arrestation. 

31 octobre 2024, l’anarchiste Marianna M a été gravement blessée lors de l’explosion d’un appartement à Ampelokipi, Athènes ( voir notre article ici ). Pendant les deux semaines où Marianna M. est restée hospitalisée, elle a été surveillée aux soins intensifs par la police antiterroriste 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, la privant de toute intimité et de son droit d’être traitée en patiente alors qu’elle n’était pas encore en état d’arrestation.

Alors qu’elle était inconsciente donc non consentante, la police a ordonné la prise d’empreintes digitales et d’un échantillon de sang pour des tests ADN. Le 15 novembre, encore blessée, son hospitalisation a été interrompue et elle a été emmenée à la prison de Korydallos. Marianna y a été transférée sans soin hospitalier et sans aucun traitement médical. Dès les premiers jours, elle n’a pas reçu les fournitures nécessaires à ses soins et a été incarcérée dans une cellule insalubre.

Aujourd’hui, après trois mois, les tests de diagnostic requis par les médecins de l’hôpital n’ont pas été réalisés. Les blessures à la tête de l’anarchiste nécessitent un scanner refusé par le médecin de la prison. Marianna souffre de vertiges, de lésions du système nerveux et de problèmes neurologiques qui provoquent un dysfonctionnement de son œil. Des soins et une aide quotidienne sont fournis par Dimitra Z. incarcérée pour la même affaire et détenue dans la même cellule.

24 février, validé par le collège communal, la zone de police de Liège aura accès aux caméras placées sur le parcours du tram. Les forces de l’ordre pourront visionner les images enregistrées par les quelques 140 installations présentes entre Coronmeuse, Droixhe et Sclessin. Selon la majorité liégeoise PS-MR-Les Engagés, l’accès à ces caméras pour les services de police présente un intérêt pour tous les faits à caractère judiciaire ou d’ordre public. Déjà installées, elles sont actuellement testées dans le cadre de la marche à blanc du tram. Des exercices grandeur nature seront menés dans les semaines à venir pour former la police, les pompiers et les services médicaux, le personnel du TEC en cas d’intervention.

Ce dimanche 23 février, environ 80 à 120 personnes s’étaient rassemblées l’après-midi pour manifester devant le bureau fédéral de l’AfD ( Alternative für Deutschland) à Berlin. Alors que les premiers résultats des élections indiquaient que l’AFD avait environ 20% du scrutin, les manifestants ont allumé des haut-parleurs de 100 watts et fait fonctionner des sirènes installés sur le toit du véhicule. Le niveau sonore aurait été jusqu’à 109 décibels. Le bus avait été verrouillé de l’intérieur et embrumé par un système technique. Des policiers ont alors cassé la vitre du côté passager et ont pris d’assaut le véhicule. Trois personnes ont été arrêtées. Les occupants du bus et l’équipage ont reçu une interdiction de manifestation, elle était valable jusqu’à ce lundi 8 heures. Selon les manifestants issus du Centre pour la Beauté Politique, la sirène devait être un avertissement contre le fascisme au vu des résultats de l’AfD.