Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Environ 500 étudiants de l’Ecole normale rurale d’Ayotzinapa ont attaqué hier les casernements du 27e Bataillon à Inguala avec des cocktails Molotov, des pierres et des pétards, presque 4 ans après la disparition de leurs 43 condisciples (voir notre article). Ils ont également brûlé le guichet automatique d’une banque et tagué les murs de la caserne de « meurtriers », « Vivos los queremos », « Ayotzinapa et Justicia », « c’était l’Etat ».

Les 43 jeunes manifestants ont été remis par les policiers locaux à un cartel lié au maire d’Inguala, qui les ont massacrés (voir nos articles). Les proches des disparus rappellent que les militaires de cette caserne ont participé à la disparition des 43 jeunes (ainsi ceux qui avaient été transférés à la clinique Cristina après avoir reçu des soins médicaux suite à la répression de leur manifestation).

Déballage des cocktails Molotov avant l’attaque de la caserne

Déballage des cocktails Molotov avant l'attaque de la caserne

Do Cong Duong, un militant des droits fonciers et journaliste « citoyen » actif sur les réseaux sociaux, a été condamné à 4 ans de prison pour avoir «trouble à l’ordre public». Do Cong Duong a été arrêté le 24 janvier par la police de Tu Son à Bac Ninh alors qu’il filmait une expulsion forcée. Il n’a pu rencontré son avocat que début avril et a été inculpé à ce moment-là de «trouble à l’ordre public».

Do Cong Duong

Do Cong Duong

Des dizaines de personnes ont été blessées dans une violente opération d’évacuation d’un campement illégal dans le centre de Mexico hier mercredi. Les heurts ont débuté à l’aube dans le quartier de Juarez lorsque des policiers en civil ont commencé à chasser les habitants en les frappant sans avertissement. Ce campement illégal est occupé depuis plus de vingt ans par un groupe indigène dans un terrain vague près d’un immeuble abandonné. Une centaine de familles vivent sur place.

Une centaine de policiers anti-émeutes ont été dépêchés sur place et empêchaient les habitants qui souhaitaient récupérer leurs affaires d’accéder au campement. Les habitants ont répliqué en lançant des pierres, des bâtons, dans des affrontements qui ont duré plusieurs heures. Parmi les blessés figurent des enfants et des policiers. Un photographe de l’AFP, qui a reçu une pierre en pleine tête, a été hospitalisé. Ces heurts ont eu lieu alors que la capitale commémorait ce mercredi deux séismes meurtriers, l’un dans lequel 369 personnes ont péri en 2017 et l’autre qui a fait plus de 10.000 morts, à la même date, en 1985. A cette occasion, des manifestations ont été organisés par des habitants laissés sans abri depuis le séisme de l’an dernier, abandonnés par les autorités.

Les occupants de Juarez face aux policiers anti-émeute

Les occupants de Juarez face aux policiers anti-émeute

Lundi, des milliers de Palestiniens se sont rassemblées sur la plage méditerranéenne, dans le nord de la bande de Gaza, près de la barrière israélienne isolant le territoire, pour revendiquer la levée du blocus. Certains manifestaient sur la plage, lançant des pierres par dessus la barrière et essuyant des tirs israéliens tandis que d’autres naviguaient dans de petits bateaux de pêche battant pavillon palestinien. Des canonnières israéliennes ont tiré sur les bateaux. Vingt-six manifestants ont été blessés par des tirs de l’armée israélienne, ont indiqué les responsables de la santé de Gaza.

La manifestation d’hier à Gaza

La manifestation d'hier à Gaza

Des manifestations commémorant hier le 5e anniversaire de l’assassinat de Pavlos Fyssas par les fascistes d’Aube Dorée ont eu lieu dans plusieurs villes de Grèce, et ont débouché sur des affrontements à Athènes et Salonique. Les manifestants ont affrontés la police avec des pierres, des engins pyrotechniques et des cocktails Molotov. Les policiers ont usé de gaz, d’autopompes et de grenades de désencerclement. Deux personnes ont dû être hospitalisées. Des vitrines de banques ont été brisées et taguées, et des poubelles incendiées.

Policiers anti-émeutes ayant essuyé un jet de cocktail Molotov à la commémoration de Pavlos Fyssas

Policiers anti-émeutes ayant essuyé un jet de cocktail Molotov à la commémoration de Pavlos Fyssas

Un cadre maoïste est parvenu à prendre la fuite alors qu’il était emmené au tribunal de Nuapada (Odisha) ce lundi. Manoj Madkami, membre de la Bargarh-Balangir-Mahasamund du PCI(maoïste) avait été arrêté en mai dernier alors que sa tête avait été mise à prix pour un montant de près de 5000 euros. L’homme est parvenu à fausser compagnie à son escorte composée d’une brigade de six policiers qui ne l’avaient pas menotté. Madkami a profité que les deux policiers proches de lui aient tourné la tête pour les pousser et s’encourir en franchissant le mur d’enceinte. Les autorités se sont immédiatement lancées à sa poursuite, mais il n’a toujours pas été retrouvé 24h plus tard. Vivant dans le Bijapur (Chhattisgarh), Madkami est accusé dans le cadre de 11 affaires criminelles, parmi lesquels des meurtres et des incendies volontaires.

Devant le tribunal de Nuapada

Devant le tribunal de Nuapada

Le directeur de la publication du Jerusalem Post confirme que l’armée israélienne a exigé et obtenu, pour «des raisons évidentes de sécurité», la dépublication d’un article posté sur son site relatant l’aide militaire fournie par Tsahal à des rebelles en Syrie. L’article, toujours accessible par le cache des moteurs de recherche quelques heures après sa dépublication avant d’être entièrement supprimé, expliquait que l’armée israélienne avait fourni de l’argent, des armes et des munitions à des combattants syriens basés près de la frontière syro-israélienne. Sept groupes islamistes auraient ainsi reçu de l’aide militaire israélienne.

L’article censuré

L'article censuré

C’est aujourd’hui que s’est ouvert à Bruxelles, avec une délégation de notre Secours Rouge, la première session du Tribunal International des peuples contre le président Duterte. Un jury composé de juristes et de personnalités de la société civile a entendu une première série de témoins attestant de la répression sans frein qui se déchaîne aux Philippines. La carte blanche donnée aux paramilitaires dans le cadre de la « guerre contre la drogue » a débouché sur des centaines d’exécutions extra-légales, non seulement de dealers, mais aussi de simples junkies ou d’avocat ayant acceptés de défendre de dealers.

La répression frappe aussi les minorités musulmanes qui ne comptent plus les « victimes collatérales » de la lutte contre les islamistes, les organisations ouvrières et paysannes, les personnalités et organisations progressistes accusées de « terrorisme communiste ». Une deuxième série de témoins sera entendue demain matin. Le jury rendra son verdict à 18:00.

L’audience de cet après-midi

L'audience de cet après-midi

Le 27 janvier 2016, 13 militants du PML(RC) et un militant kurde étaient arrêtés par la police espagnole sous l’inculpation de « soutien au PKK » (voir notre cahier). La semaine du 15 octobre 2018 s’ouvre une audience nationale contre ces militants où ils risquent jusqu’à 9 ans de prison. A cet occasion, un large appel est lancé à participer aux journées au tribunal mais également à témoigner de sa solidarité dans diverses initiatives et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LibertadPMLRC

La page Facebook de la campagne de soutien.

L’affiche de la campagne de soutien.

L'affiche de la campagne de soutien.

Le 17 août dernier, une combattante du MLKP a été tuée lors d’affrontements avec l’armée turque dans la région de Zap au Kurdistan irakien. Şevin Söğüt, dont le nom de code était Sarin Awaz, était âgé de 26 ans et avait rejoins le MLKP en 2012. Elle avait participé à la défense du Rojava et notamment à la bataille de Raqqa. Avant de se rendre dans cette zone, Şevin Söğüt avait déclaré : « Nous n’autoriserons pas que les pieds du colonisateur touchent ces terres. Nous allons résister contre l’armée colonialiste turque comme nous l’avons fait à Kobané et à Afrin. Nous défendrons chaque mètre carré de nos terre libres, des terres du Kurdistan et des terres où se trouvent notre Parti. »

La combattante Şevin Söğüt

La combattante Şevin Söğüt