Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

À Toulouse un squat où logeaient 600 migrant-e-s a brûlé le mardi 4 février. Les habitant-e-s se sont retrouvé-e-s à la rue, démuni-e-s et certain-e-s ont perdu leurs affaires et leurs papiers administratifs, qui ont une valeur inestimable pour les démarches de droit d’asile, de demande de titre de séjour etc.  Certain-e-s habitant-e-s ont tenté de rentrer dans l’immeuble pour sauver leurs affaires, ils et elles ont été gazés par la police. Le soir même, des vigiles privés avec des chiens étaient postés autour de l’immeuble pour empêcher d’y rentrer à nouveau. Malgré la promesse des autorités d’organiser la récupération des affaires sans présence policière le lendemain, des camions de CRS étaient présents, cela a provoqué des tensions, 2 arrestations, une voiture embarquée et une amende infligée pour avoir traversé hors des clous. Des hébergements d’urgence  ont été proposés dans des gymnases de la ville pour les 3 premières nuits puis au parc des expositions. Mais beaucoup n’ont pas dormi dans les gymnases, craignant le fichage et le tri des migrant-e-s de la mairie et de la préfecture.
Face à la répression et au racisme d’Etat, les habitant-e-s ont exprimé leur révolte  et ont été soutenu-e-s par leurs voisin-e-s, des associations et des collectifs militants qui ont récolté nourriture, vêtements, mobilier, et organisé des hébergements. Samedi 8 février, deux nouveaux lieux ont été ouverts pour reloger les habitant-e-s.

Le squat où logeaient 600 migrant-e-s à Toulouse.

Samedi 8 février, l’acte 65 des Gilets Jaunes était organisé dans plusieurs villes de France. Voici un compte-rendu, non exhaustif des événements. À Paris, un arrêté pris par la Préfecture de Paris interdisait les rassemblements dans un périmètre comprenant les institutions, mais aussi les Champs-Élysées, la gare Saint-Lazare et les grands magasins. Plusieurs dizaines de manifestant·es se sont tout de même rassemblé·es à la mi-journée aux abords du Conseil d’Etat pour défiler vers les Champs-Elysées. La police a alors verbalisé 140 personnes et en a arrêté 32.  À Bordeaux, la manifestation a été durement réprimée. Le dispositif policier comprenait un hélicoptère, un canon à eau ainsi qu’un nombre très important de policiers. Dès le départ la tension est montée du côté des forces de l’ordre qui ont attaqué les manifestant·es à coup de gaz lacrymogène et de flashball. Plusieurs blessé·es sont à déplorer dont deux qui ont du être transportés en ambulance. Plusieurs autres personnes ont également été violemment arrêtées par la brigade anti-criminalité (BAC).

Acte 65 des Gilets Jaunes à Bordeaux

Le 7 mai 2016, environ 600 personnes manifestaient contre la mise en place par l’Autriche d’un dispositif anti-migrants. Cette manifestation avait mené à de violents affrontements avec de nombreux policiers et carabiniers en tenue anti-émeutes (voir notre article). Cette année, 64 anarchistes, la plupart arrêté·es au cours de la manifestation, passent en procès et de nombreuses peines d’emprisonnement ont été demandées.

Affrontements au Brenner

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Un manifestant palestinien a été tué vendredi par les forces israéliennes lors d’affrontements en Cisjordanie occupée. Ce décès porte à cinq le nombre de morts lors des manifestations protestant contre le plan Trump. Badr Nafla, âgé de 19 ans, est décédé après avoir été blessé par balles au cou par les forces israéliennes lors de heurts près de la ville de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Des affrontements ont éclaté dans plusieurs secteurs de la Cisjordanie vendredi, ainsi au niveau du mur qui sépare le village de Bilin, en Cisjordanie occupée, de la colonie de Modiin Illit, au nord de Ramallah.

Manifestation au pied du mur, hier vendredi

Hier vendredi, Chuck Africa, le dernier prisonnier des Move 9 a été libéré après 42 ans passé en prison. Il avait été emprisonné peu après ses 18 ans suite à l’attaque et le siège par police d’une maison communautaire de la communauté Move à Philadelphie en 1978. À cette occasion, des centaines de policiers, des équipes des SWAT armés de mitrailleuses, de gaz lacrymogènes, de bulldozers et de canons à eau ont encerclé la propriété à la suite d’un longue confrontation avec les autorités de la ville. La police a ensuite ouvert le feu et des membres de Move auraient riposté, bien qu’ils aient nié l’avoir fait. Un policier avait été tué dans les tirs croisés. Neuf membres ont ensuite été arrêtés et tenus conjointement responsables de la mort du policier malgré les preuves médico-légales montrant qu’il a été tué d’une seule balle (peut)être tirée par la police elle-même). En 1980, les neuf ont été reconnus coupables de meurtre au troisième degré et de délits mineurs et condamnés chacun à des peines allant de 30 ans de prison à la perpétuité. Deux des neuf prisonnier, Merle et Phil Africa, sont morts en prison. Les sept autres se sont battus pendant de nombreuses années pour obtenir leur libération. Chuck Africa était le dernier prisonnier des Move 9 encore en prison (voir notre articles ici et ici).

Chuck Africa

Chuck Africa

Jeudi 6 février, des tireurs de précision était déployé dans le cadre du dispositif policier visant en contrôler la manifestation contre la réforme des retraites. Ils étaient équipés d’armes de guerre (des fusils d’assaut HK G36) avec des viseurs militaires. Plus d’infos ici.

Des tireurs de précision déployés à Nantes dans le cadre des manifestations

 

En décembre 2019, Iván Márquez, un commandant des FARC qui a repris les armes, a envoyé un émissaire au Cauca pour convaincre deux groupes de dissidents, commandé par Johani Noscue (alias Mayimbú), de le rejoindre. Il s’agit de sa première action importante après avoir annoncé sa reprise de la lutte armée dans une vidéo postée en août 2019 (voir notre article). L’émissaire de Márquez, est Walter Mendoza, un ancien guérillero de haut rang. Il a notamment été commandant du bloc mobile Arturo Ruiz dans le département de Cauca. Il est également reconnu pour avoir conçu les colonnes mobiles qui ont donné aux FARC plusieurs victoires militaires. Johani Noscue est quant à lui commandant des fronts Jaime Martínez et Dagoberto Ramos, les deux plus grands groupes de dissidents du nord du Cauca. Johani Noscue aurait cependant refusé de rejoindre Iván Márquez à qui il reprocherait d’avoir signé l’accord avec le gouvernement de Santos. Il aurait plutôt préféré se joindre à Gentil Duarte ancien commandant du Premier Front des FARC et ancien négociateur à La Havane, qui a fait défection en 2016 avec l’intention de réunifier la dissidence. Gentil Duarte dirige actuellement l’un des plus grands groupes de dissidents du pays dans les départements de Caquetá et de Meta avec 500 hommes.

Iván Márquez, ancien négociateur des FARC reprend les armes

Le projet Hungry for Press Freedom, en soutien aux lanceurs d’alerte, comporte plusieurs parties. Un mois durant, une grève de la faim. Des acteurs se relayant toutes les 24 heures seront confinés dans une petite cellule de prison, sous la surveillance d’un autre acteur jouant un gardien de prison. La cellule sera visible par les passants. Des discussions diverses, des débats, des performances artistiques, des ateliers et des films permettront d’engager un dialogue avec le public. Une exposition des différents articles évoluant au cours du mois Un espace avec une bibliothèque où chacun pourra s’informer. Jusqu’au 20 février au 132 rue Blaes. Plus d’info (FB)

Hungry for press freedom

Un Palestinien a foncé avec une voiture-bélier dans un groupe de militaires des forces d’occupation dans le centre de Jérusalem mercredi soir, blessant 12 soldats de la brigade d’élite « Golani » avant de parvenir à quitter les lieux. L’un des 12 soldats a été grièvement blessé et a été opéré et un autre a été blessé moins gravement. Les 10 autres ont été légèrement blessés. Toujours mercredi soir, un adolescent palestinien a été tué dans des affrontements qui ont éclaté dans la ville de Jénine, en Cisjordanie, après que les soldats israéliens aient démoli la maison de la famille d’Ahmed Kunba, qui participé à l’action de mitraillage de voitures de colons en septembre 2018 près de Naplouse. Cette mesure visait seulement la famille du résistant puisque celui-ci avait été abattu par les forces de sécurité israélienne en février 2018. C’est la deuxième fois que cette maison est détruite comme représailles contre la famille. Le jeune manifestant assassiné avait 19 ans, il a été touché par une balle dans l’abdomen.

Des émeutes ont également éclaté mercredi à Ramallah, en Cisjordanie, des Palestiniens lançant des pierres et des bombes incendiaires sur un convoi de Tsahal dans la région procédant à des arrestations. Enfin, une militaire israélien a été blessé par des coups de feu tirés d’une voiture près de la colonie de Dolev, au centre de la Cisjordanie.

Le manfizestant tué par les militaires israéliens

 

 

Mardi 14 janvier 2020, le fondateur et administrateur de la page anarchiste « Bretagne Noire » était convoqué en gendarmerie pour « Provocation non suivie d’effet au crime ou délit par parole, image ou moyen de communication au publique par voie électronique« . Douze publications du média, qui mettent en avant la lutte sous un angle culturel ou artistiques, sont en cause. Trois jours plus tard, l’administrateur a reçu une convocation au Tribunal Correctionnel de Brest pour « Délit de provocation publique non suivie d’effet en appelant directement à commettre des infractions d’atteinte volontaire à la vie définies par le livre du code pénal ». Plus d’infos ici.

Un média militant poursuivi pour provocation

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