Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Il y an an, la Défense avait essuyé des critiques pour avoir restreint l’usage du téléphone portable à ses soldats devant être déployés en Estonie dans le cadre de l’opération « Enhanced Forward Presence » de l’Otan. Suite à cela, l’exercice « Cyber Winter » a été organisé le 14 février dernier dans à Érezée [province de Luxembourg], avec des capacités déployées par le Service Général du Renseignement et de la Sécurité. Selon le scénario retenu, des équipes du Bataillon de Chasseurs ardennais devait s’infiltrer et récupérer des données dans la mémoire d’un ordinateur. Puis elles avaient ensuite à s’exfiltrer. Les militaires pouvaient utiliser leur téléphone personnel pour s’orienter et recevoir des instructions… Mais ils ignoraient que des moyens allaient être mis en oeuvre pour les identifier via leur identifiant physique stocké dans la carte réseau de leur gsm.

Il n’en fallait pas plus pour faire échouer la mission d’exfiltration. Toutes les tentatives se sont soldées immanquablement par un échec. Les e-mails des militaires infiltrés, leurs profils sur les réseaux sociaux, l’usage des messageries instantanées ou la puce GPS de leur smartphone ont été piratés La force chargée de faire échec à l’exfiltration des équipes du Bataillon de Chasseurs ardennais a pu compter sur un nouveau dispositif, appelé « Cyber Gun ». Développé en interne par la Défense belge, il s’agit d’une sorte de radar qui signale la direction précise de la signature électronique d’un smartphone identifié. Aussi, est-il avancé dans le compte-rendu de l’exercice « Cyber Winter »: « dans ces conditions, avoir le téléphone dans sa poche suffit pour être capturé. »

Le cybergun développé par la Défense

Finalement, une petite trentaine de personnes sont venues assister mercredi 26 février à la soirée de présentation du Secours Rouge Toulouse au Chat Noir (merci à elles/eux pour l’accueil). La soirée a débuté par une courte vidéo pour présenter les activités et les principes du Secours Rouge International puis nous avons poursuivi par une introduction sur les raisons de la construction d’une telle organisation dans la région toulousaine. Le débat s’est poursuivi ensuite en petit comité notamment sur la question des photos en manifestation, la nécessité de poursuivre la solidarité avec le Rojava ou encore sur le soutien aux prisonnier·e·s de Lutte Révolutionnaire.

Une partie de l'assistance durant la présentation du Secours Rouge Toulouse au Chat Noir.

 

Samedi 22 février, le gouvernement français a publié un décret qui autorise les gendarmes à utiliser sur leur tablette l’application Gendnotes. Cette application, utilisée depuis plusieurs années sans cadre juridique, permet une prise de note informatique réalisée directement sur le terrain. Le décret précise désormais que, avec Gendnotes, les gendarmes peuvent prendre en photo n’importe quelle personne qu’ils suspectent d’avoir commis une infraction. Ils peuvent aussi enregistrer des informations sur leur religion, politique, sexualité ou prétendue origine raciale, à la simple condition que de telles informations soient « absolument nécessaires » aux fichiers de police judiciaire (pour lutter contre les crimes, délits, et certaines contraventions, telles que le « trouble à la sécurité » ou « l’atteinte à l’autorité de l’État ») ou de police administrative (les fiches des services de renseignement). Cette absolue nécessité n’est, en pratique, jamais vérifiée. De plus l’enregistrement du code PIN ou du code PUK pourra être réalisé dans le cadre d’enquêtes afin de déverrouiller un appareil.

Ces photos et informations sont au moins transmises au LRPGN (le logiciel de rédaction des PV de la gendarmerie), qui les transmet à son tour au TAJ (traitement des antécédents judiciaires) si les gendarmes décident d’ouvrir une procédure. Dans ce cas, les informations seront conservées dans le TAJ pendant 20 ans, accessibles par toute la police et la gendarmerie et les photos pourront être utilisées ultérieurement par un système de reconnaissance faciale pour identifier des personnes. Plus d’infos ici.

Gendarmes mobiles

Tareq Matar est un prisonnier politique palestinien détenu dans les prisons israéliennes. Figure de l’organisation étudiante proche du FPLP, il se destinait à une carrière académique et se préparait à partir faire son doctorat à l’Université de Genève en Suisse au premier semestre de 2019. Mais les forces d’occupation israéliennes l’ont mis en détention administrative sans accusation, ni procès. Tareq avait déjà été placé en détention administrative, c’était en 2006, alors qu’il n’était encore qu’enfant. Il représentait une telle « menace pour la sécurité » de l’État israélien qu’il a été emprisonné pendant deux ans et demi sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. En 2010, quand il était étudiant à l’université de Bir Zeit, il a de nouveau été emprisonné pendant dix mois, au motif qu’il était un militant engagé. En 2012, Tareq a été à nouveau arrêté et torturé au centre d’interrogatoire de Moskobiyeh à Jérusalem, pendant 43 jours. En 2017, Tareq a de nouveau été mis en détention administrative, et il a passé un an et demi entre Ofer et la prison du désert du Néguev.

Tareq  a été une fois encore emprisonné au centre d’interrogation de Moskobiyeh après sa dernière arrestation par les forces d’occupation israéliennes en novembre 2019. Il y a été détenu pendant environ 30 jours, où on l’a torturé en utilisant la méthode du Shin Bet de la « position de la banane » qu’il est illégal d’employer contre les prisonniers palestiniens depuis 1999. Cette position lui a provoqué d’intenses douleurs dans le dos et les articulations encore aggravées par les violents passages tabac que six agents de sécurité lui ont infligés. Depuis le jour de son arrestation, les interrogatoires et la torture, sa famille ou ses avocats n’ont pas eu le droit de le voir. Lorsque Tareq a été traduit devant le tribunal militaire israélien pour sa première comparution, il est arrivé dans un fauteuil roulant. Tareq, qui était un athlète, ne peut plus marcher.

La torture israélienne subie par TareqTareq Matar

Quatorze personnes, dont des militants des droits humains, ont été arrêtées ces derniers jours et présentées à la justice pour avoir, selon leurs proches, exprimé des opinions favorables à la laïcité. La police mauritanienne a évoqué leur participation à des réunions non autorisées pour justifier ces arrestations. Quatre personnes ont été relâchées, mais restent sous contrôle judiciaire et les dix autres ont été renvoyées à la Sûreté d’État, la police politique, pour complément d’enquête. Les interpellations ont commencé le 13 février dernier. Elles ont notamment touché des personnalités connues pour leur militantisme en faveur du respect des droits humains.

Policiers mauritaniens

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Environ 150 personnes ont manifesté lundi devant l’ambassade du Royaume-Uni à Bruxelles en soutien à Julian Assange, en marge de l’ouverture du procès à Londres où sera examinée la demande d’extradition des Etats-Unis. Les manifestants criaient leur opposition à son extradition à coups de slogans, banderoles et pancartes. Ils ont fait du bruit à l’aide de casseroles ou de sifflets pour se faire entendre du personnel de l’ambassade. Il s’agissait du 46e rassemblement du Comité Free Assange Belgium, qui se mobilise tous les lundis entre 17h00 et 18h30 sur la place de la Monnaie ou en face de l’ambassade britannique, et ce depuis l’arrestation du lanceur d’alerte le 11 avril dernier. La première session du procès durera jusqu’à vendredi puis s’interrompra pour reprendre pendant deux à trois semaines en mai. En 2010, WikiLeaks avait publié des documents secrets de l’armée américaine, révélant des exactions commises pendant les guerres menées en Afghanistan et en Irak après les attentats du 11 septembre 2001. Son fondateur Julian Assange est aujourd’hui détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud de Londres.

Le rassemblement de Bruxelles

La CLAC (Collectif de Lutte Anti-Carcéral) organise un slowdating anti-carcéral le dimanche 22 mars à partir de 16h. Différentes activités, seront proposées ainsi qu’une présentation du collectif. L’événement se terminera par un repas suivi de concerts. Il aura lieu à L’accroche (72, avenue pont de luttre, 1190 Forest). Plus d’infos ici.

Slowdating anti-carcéral de la CLAC

Slowdating anti-carcéral de la CLAC

Au moins 15 personnes ont été blessées lors d’affrontements entre des manifestants antigouvernementaux et les forces de sécurité à Bagdad. Les affrontements ont éclaté dimanche soir lorsque des manifestants ont tenté de d’occuper la place al-Khalani au centre-ville. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes, des bombes fumigènes et des coups de feu en l’air pour disperser les manifestants qui ont jeté des pierres et des bouteilles d’eau sur le troupes. Des manifestations de masse contre le gouvernement ont lieu à Bagdad et dans d’autres villes du centre et du sud de l’Irak depuis octobre 2019, exigeant une réforme globale, la lutte contre la corruption, de meilleurs services publics et davantage d’emplois.

Manifestant·es à Bagdad (archive)

Aujourd’hui, la Police provinciale de l’Ontario (PPO) est intervenue pour déloger des manifestant·es qui bloquaient la voie ferrée à Tyendinaga depuis le 6 février. Une quinzaine de SUV remplis de policiers est arrivé sur place vers 8 h 10. Les policiers se sont dirigés vers la barricade où ils ont arrêté six personnes. La veille, la PPO et le Canadian National Railway Company avaient menacé les manifestants d’une enquête policière et d’un dépôt d’accusations, s’ils ne quittaient pas les lieux lundi avant minuit. Cette occupation des Mohawks de Tyendinaga est l’une des très nombreuses actions de solidarité lancée au Canada contre l’invasion du territoire de la nation wet’suwet’en par la Gendarmerie royale du Canada (voir notre article).

Six manifestants mohawk arrêtés à Tyendinaga

Quatre personnes ont été mises en examen vendredi dans le cadre d’une enquête sur des collectes de fonds pour le PKK dans le sud-ouest de la France. Six personnes, nées en Turquie mais vivant en France, ont été interpellées mardi en Gironde et en Charente-Maritime dans le cadre de cette enquête. Quatre d’entre elles ont été présentées vendredi à un juge d’instruction antiterroriste et mises en examen pour « association de malfaiteurs terroriste » et « financement du terrorisme ». Parmi elles, une personne a été placée en détention provisoire et les trois autres sous contrôle judiciaire. Les deux autres personnes ont pour leur part été remises en liberté sans poursuite pour l’heure mais seront convoquées ultérieurement par le magistrat instructeur.

Militants et militantes du PKK