Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vendredi 28 février, les forces israéliennes ont attaqué vendredi des Palestinien·nes stationné·es sur une montagne à Naplouse (Cisjordanie), pour empêcher les colons d’occuper le territoire. On dénombre 134 blessé·es. Les soldats ont utilisé du gaz lacrymogène. Ils ont également ouvert le feu avec des balles réelles ou en caoutchouc, blessant des dizaines de manifestant·es. Enfin un adolescent de 16 ans a été abattu par un tir à balle réelle. Ces affrontements se produisent quelques jours seulement après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ait annoncé la construction de milliers de logements pour les colons sur les terres palestiniennes, en particulier à Har Homa et Givat Hamatos. Le chef du gouvernement a également décidé de relancer le projet E1, qui impliquait la construction de 3 000 logements dans une zone clé de Cisjordanie, pouvant diviser celle-ci en deux parties.

Affrontements entre manifestant·es et forces d'occupation à Naplouse

Au cours des six derniers mois, plus de six cents procès ont été ouverts contre des personnes qui se sont mobilisées dans le cadre du mouvement indépendantiste. Parmi elles, plus de 200 enquêtes ont été lancées dans le cadre de l’occupation de l’aéroport par le « Tsunami Démocratique » à La Jonquera (voir notre article) en plus des 350 enquêtes dans le cadre d’autres mobilisations anti-gouvernementales. Par ailleurs, pendant les jours des manifestations les plus intenses, la police a arrêté plus de 240 personnes, dont 30 ont été emmenées en prison. La plupart ont été libérées quelques semaines plus tard, mais huit sont toujours en prison ou ont été expulsés du territoire. À ces arrestations, il faut ajouter de nouvelles poursuites, comme celles des 92 arrêtés les blocage sur l’axe routier C-17 à Granollers et sur la N-340 à Terres de l’Ebre, une dizaine d’arrestations supplémentaires (dont une hier à Tarragone par la police espagnole et un autre à Barcelone par la police catalane Mossos).

Barricade à Barcelone vendredi 18 octobre 2019

Un cadre de la guérilla maoïste a été tué vendredi par des militaires des 3e et 9e bataillons d’infanterie de l’armée philippine.  Eduardo Lembang Arnado alias Choi, 58 ans, aurait été le  secrétaire adjoint du Front de Guérilla n°53 (GF 53) de la NPA, actif dans le nord de Cotabato, la partie nord de Davao Del Sur et le sud de Bukidnon, et relevant du Comité régional du sud de Mindanao. Arnado a été tué alors qu’il se rendait à Lamoro pour une réunion.

Les effets trouvés sur Eduardo Lembang Arnado

 

Mardi 25 février, le parlement britannique a adopté un amendement visant à faire reconnaitre les Faucons de la liberté du Kurdistan (en kurde : Teyre Azadiye Kurdistan, TAK) et les Forces de défense du peuple (en kurde : Hêzên Parastina Gel, HPG) comme étant des alias du PKK et ainsi à les interdire. Faire partie ou soutenir une de ces organisations pourra ainsi être passible de 10 ans de prison. Cet amendement était inclus dans une loi dont le but officiel était d’interdire deux groupes néo-nazis. Le parlement aura ainsi utilisé le prétexte de la lutte contre l’extrême droite pour également faire interdire deux organisations du mouvement de libération kurde.

Emblème du TAK

Mardi 25 février, deux blocages étaient organisés en solidarité avec les Wet’suwet’en et les Mohawk de Tyendinaga. Un premier situé près de la gare Go de Kipling, dans l’ouest de Toronto, avait causé des retards sur le réseau Metrolinx. Le deuxième avait été mis en place près de l’aréna Lambton, toujours dans l’ouest de Toronto. Plusieurs dizaines de personnes bloquaient les voies dans le secteur alors que des centaines d’autres se sont tenues le long des voies ferrées pour les soutenir. La police a arrêté 37 personnes participant au blocage des voies, 12 d’entre elles font face à des accusations pénales, et les 25 autres ont été relâchées sans conditions. Les 12 manifestant·es sont accusé·es de « méfait » et pour 7 d’entre-eux « d’infraction à la Loi sur la sécurité ferroviaire ». Ces blocages s’organisent dans le cadre de la campagne pour soutenir la nation wet’suwet’en dont le territoire subit une invasion de la Gendarmerie royale du Canada (voir notre article).

 Un blocus ferroviaire près de l'aréna Lambton dans l'ouest de Toronto.

Mercredi 5 et jeudi 6 février, la 10e section de la Haute Cour de Barcelone a acquitté 13 manifestant·es des CDR (Comités de Défense de la République, gauche indépendantiste) qui s’étaient enchainés aux portes du palais de justice le 23 février 2018 (voir notre article). Ces 14 militant·es avaient été arrêté·es inculpé·es de « trouble de l’ordre public » et « désobéissance » et pour deux d’entre eux de « résistance sévère à agents de l’autorité ». Aucun dommage aux biens ou aux personnes n’ayant pu être prouvé, 13 militant·es ont été acquittés tandis que le 14e n’a pas été jugé.

Une des arrestations de Barcelone (archive)

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Le cabinet juridique Asrin, qui se charge de la défense d’Abdullah Öcalan, a lancé un appel au Comité pour la Prévention de la Torture (CPT). Cette appel fait suite aux violations du droit de visite des familles et des avocats d’Öcalan et des trois autres prisonniers de l’ile-prison d’Imrali : Ömer Hayri Konar, Hamili Yildirim et Veysi Aktas. La requête adressée au CPT comprend également une liste d’autres violations de droits dont les prisonniers sont victimes et rappelle que les prisonniers se voient refuser leurs droits les plus fondamentaux : l’accès aux soins, le droit d’être défendu et le droit de communiquer. En mai 2019, à la suite d’un mouvement de grève de la faim massif initié par Leyla Güven, la Turquie avait pourtant annoncé la fin du régime d’isolement imposée à Abdullah Öcalan (voir notre article). Plus d’infos ici.

Abdullah

 

Vendredi 7 février, la 16e chambre de la cour d’appel de Bruxelles a commencé à siéger, à raison de trois audiences par semaine, le mercredi après-midi, le jeudi matin et le vendredi matin. Présidée par la juge Sophie Leclercq, cette nouvelle chambre correctionnelle vise à réduire l’engorgement des chambres correctionnelles francophones de la cour d’appel de Bruxelles. Cette chambre traitera des mêmes matières que les 12e et 14e chambres à savoir toutes les matières pénales exceptés les délits financiers, traités par la 11e chambre.

La palais de justice de Bruxelles

Des affrontements ont éclaté mercredi soir dans le centre d’Athènes, devant le siège de la police grecque en Attique, entre des policiers et des manifestants étudiants. Des milliers d’étudiants protestaient contre la brutalité policière ainsi que contre la nouvelle politique «d’ordre public» du gouvernement conservateur. Les étudiants dénoncent le fait que la police grecque a recouru récemment à une force excessive en raison de la position plus dure de la nouvelle administration. Les étudiants manifestaient notamment contre un incident qui s’est produit mardi dans les locaux de l’Université d’économie et des affaires d’Athènes (AUEB), où un policier en civil avait pris son arme à l’intérieur de l’Université. La police a procédé lors de ces affrontements à sept arrestations.

Les affrontements mecredi à Athènes

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Ce mardi 25 février matin, 3 membres de la CLAC (Collectif de Luttes Anti-Carcérales) ont été évacués par la police alors qu’ils tenaient une permanence devant les portes de la prison de Forest. Une heure après un premier passage pour constater (et repartir sans rien dire), la police est revenue avec l’ordre de dégager la permanence. C’est le directeur de la prison qui a contacté le bourgmestre de Forest, Stéphane Roberti (ECOLO), qui a lui-même envoyé une patrouille de police. La police a invoqué le règlement communal sans plus de précision pour justifier l’expulsion. Il n’y a pas eu d’interpellation. Les membres de la CLAC, qui tiennent régulièrement des permanences pour discuter et offrir un café aux familles et ami·e·s des détenu·e·s, avaient déjà eu leurs identités contrôlées et reçu des injonctions à s’éloigner de la prison de quelques dizaines de mètres lors des permanences précédentes, mais c’est le première qu’elle est expulsée.

La CLAC organisera un « Slowdating anti-carcéral » ce 22 mars à l’Accroche (72, avenue pont de luttre, 1190 Forest) de 16h à minuit. Ateliers, animations, stands, présentation des collectifs qui luttent autour de la prison, repas, concerts,…

Slowdating anti-carcéral de la CLAC

Slowdating anti-carcéral de la CLAC