Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le maire de Béziers, Robert Ménard, devait se déplacer à Toulouse, mercredi 12 février, pour participer à un rassemblement d’extrême droite. Des militants antifascistes s’étaient mobilisés à Toulouse  contre cette conférence  qui devait se tenir dans une salle municipale, en centre-ville. Elle était organisé par l’association fasciste, le Cercle des Capitouls. Des dizaines de militants antifascistes se sont rassemblés en début de soirée devant la salle, après plusieurs jours d’appels à la mobilisation sur les réseaux sociaux. Mais la conférence avait, entre-temps, changé d’adresse. Elle devait se tenir 200 mètres plus loin, à côté des quartiers généraux de campagne de l’ancien maire de la ville. Lorsque les militants antifascistes sont arrivés sur place, ils se sont retrouvés face à un service de sécurité composé, notamment, de membres du groupe Génération Identitaire. Les fascistes ont été assiégés dans la place sous une pluie de projectiles divers. La police est ensuite intervenue. Au moins une personne a été blessée. La mobilisation avait fait renoncer à Robert Ménard de présenter sa conférence.

Lorsqu'un flare lancé par un antifa enflkamme le jet d'une gazeuse d'un fasciste

Paul McIntyre, 52 ans, de Derry, comparaît devant la Londonderry Magistrates ‘Court. Il est accusé d’avoir tiré le coup de feu qui a tué la journaliste Lyra McKee en avril dernier  (voir notre article). Lyra McKee, qui observait des émeutes à Derry, se tenait près d’un véhicule de police lorsqu’elle a été touchée par une balle visant les forces de l’ordre. La Nouvelle IRA avait assumé la bavure dans un communiqué public. Le tribunal a entendu un long mémoire de la défense de McIntyre demandant sa mise en liberté sous caution, mais le juge a ajourné l’audience jusqu’à ce qu’il reçoive de plus amples informations de la part de l’accusation concernant les preuves liant McIntyre aux accusations. L’affaire repose sur un « instantané » d’images de téléphone portable de mauvaise qualité qui, selon l’accusation, montraient un homme portant des vêtements correspondant à ce que portait McIntyre plus tôt dans la journée. Des dizaines de militants républicains manifestaient devant le tribunal pour soutenir McIntyre, ils se font affrontés à la police.

Les heurts devant le tribunal de Derry

 

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Mercredi 12 février, Aodren, une militante du Collectif Dispac’h comparaissait devant le tribunal de grande instance de Lorient pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui aggravée par deux circonstances : en réunion et commise par une personne dissimulant volontairement en tout ou en partie son visage afin de ne pas être identifiée. » Elle était accusée d’avoir réalisé des tags contre la spéculation immobilière et la part trop importante des résidences secondaires en Bretagne (voir notre article). Le tribunal a refusé la présence d’un traducteur en langue bretonne. Aodren refusant de parler français, elle ne s’exprima pas. Le procureur a demandé 2000 euros d’amende avec un sursis de 5 ans et 250 euros pour refus de se soumettre à un prélèvement biologique. Les débats ont tournés autour de la présence ou non de la militante sur les lieux. Des caméras de vidéosurveillance, notamment à Carnac, montrerait la présence de son véhicule ainsi que des chaussures, qu’elles portaient sur d’autres vidéos de manifestations. Son avocat a estimé que les images des caméras de vidéosurveillance étaient trop floues. Il a demandé la relaxe. Une cinquantaine de personnes s’est rassemblée, devant le tribunal, pour soutenir la militante qui a obtenu la relaxe.

Aodren membre du collectif Dispac'h devant le tribunal de grande instance de Lorient

Aodren membre du collectif Dispac’h devant le tribunal de grande instance de Lorient

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Même brisé, brûlé, fondu, percé, noyé, cuit, le smartphone peut quand même livrer ses secrets selon le NIST, l’agence technologique du département du Commerce des États-Unis. Même s’il ne peut être allumé ou branché à un ordinateur, un téléphone mobile très endommagé garde bien souvent en mémoire les données enregistrés sur ses circuits imprimés. Le NIST a utilisé une cinquantaine de téléphones sous Android et iOS, ajoutant et supprimant des données au fil de leur utilisation, puis a tenté d’en détruire certains. Ses techniciens ont ensuite principalement pratiqué deux méthodes pour récupérer les données « supprimées ». La première, celle du “J-Tagging”, consiste à retrouver le “tap” ou port d’accès de test de l’hardware de l’appareil. Chaque circuit intégré (des téléphones autres que des iPhones) respecte un “JTAG”, un standard de fabrication. Celui-ci se caractérise par un port spécial, utilisé uniquement par les fabricants pour tester le fonctionnement des circuits intégrés. Les experts du NIST et de la police scientifique sont capables de détourner ce “tap” pour accéder à l’ensemble des données gravées sur le circuit grâce à des logiciels d’interprétation. L’autre méthode dite du “chip-off” consiste à broyer les puces présentent sur un circuit intégré pour atteindre ses broches et ainsi atteindre le circuit intégré sous-jacent. Ces méthodes physiques ont donné accès à bien plus d’informations que si un logiciel d’extraction avait été utilisé.

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Mercredi 5 février, la Gendarmerie royale du Canada a entamé une opération de grande envergure d’invasion du territoire du peuple Wet’suwet’. L’opération vise à d’expulser les défenseurs de ce territoire qui s’opposent à un projet de d’oléoduc de la TC Energy. Cet oléoduc doit s’étendre sur 670 kilomètres au nord de la Colombie-Britannique et transporter du gaz obtenu via la méthode de la fracturation hydraulique (fracking). Plusieurs personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette opération : six le 6 février (libérés sans inculpation), quatre le 7 février (il devaient passer en audience lundi) et onze le 8 février. Le 10 février, la Gendarmerie royale du Canada a également envahit le territoire du peuple Unist’ot’en et a arrêté trois matriarches lors d’une cérémonie en mémoire des femmes autochtones assassinées et enlevées. Les observateurs légaux présents sur place ont été expulsés. Des actions de solidarité ont lieu partout au Canada. Depuis le 11 février, des ports, des ponts, des voies ferrées, des autoroutes et des routes ont été bloqués dans une grande partie du pays par des manifestant·es solidaires, qui ont également occupé les bureaux de politiciens et d’au moins une banque.

La Gendarmerie royale du Canada envahit les territoires des peuples Wet’suwet’ et Unist’ot’

Mardi 11 février, plusieurs milliers de libanais·es manifestaient à Beyrouth pour dénoncer le nouveau gouvernement dirigé par Hassan Diab et s’opposer au vote de confiance de celui-ci par le parlement. Des affrontements ont éclaté entre contestataires et les forces de de sécurité faisant quelque 200 blessés dont plusieurs ont été hospitalisé·es.  Les manifestant·es ont lancé des pierres sur les forces de sécurité et sur les murs protégeant le parlement. Ils ont également tenté de bloquer le chemin des députés. Les forces de sécurité ont quant-à-elle utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Plusieurs groupes de manifestant·es se sont également attaqué aux voitures des députés et des ministre qui se rendaient au parlement. Un groupe a ainsi encerclé la voiture d’un ministre, la recouvrant d’œufs et l’attaquant à coups poings avant que l’armée et des forces de police ne les repoussent. Un autre groupe a également attaqué un député dans sa voiture. Enfin, des manifestant·es ont incendié une banque dans le centre ville. On dénombre plusieurs arrestations dont, Mohamed, un membre de la direction de la jeunesse et des étudiants du Parti Communiste Libanais. Un rassemblement était prévu aujourd’hui pour exiger sa libération.

 Affrontements entre manifestant·es et forces de sécurité au Liban

Lundi 10 février, le tribunal militaire de Penza a condamné sept militants antifascistes à de lourdes peines de prison pour leur participation, selon les services secrets (FSB), à un « réseau terroriste d’extrême-gauche ». Dmitry Pchelintsev a été condamné à 18 ans de prison, Ilya Shakursky à 16 ans, Arman Sagynbaev à 6 ans, Andrei Chernov à 14 ans, Vasily Kuksov à 9 ans, Mikhail Kulkov à 10 ans et Maxim Ivankin à 13 ans d’emprisonnement. Les peines vont donc de 6 à 18 ans d’emprisonnement, conformément à ce qu’avait demandé le procureur de Saint-Petersbourg. Les militants ont tous été condamnés dans l’affaire dite de « The Network ». Cette affaire a commencé en octobre 2017, lorsque le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a arrêté six personnes à Penza les accusant de participation à une organisation terroriste « The Network » (voir notre article).

Pour soutenir les prisonniers, il est possible de :
Faire un don à l’Anarchist Black Cross via PayPal (abc-msk@riseup.net). Assurez-vous de préciser que votre don est réservé à la «Rupression».
Faire connaître l’affaire et organiser des événements de solidarité.
Si vous avez le temps et les moyens de concevoir, produire et vendre des marchandises solidaires, veuillez écrire à rupression@protonmail.com.
Concevoir une carte postale de solidarité qui peut être imprimée et utilisée par d’autres pour envoyer des messages de soutien aux détenus. Envoyez vos idées à rupression@protonmail.com.
Écrivez des lettres de soutien aux prisonniers et à leurs proches via rupression@protonmail.com. Plus d’infos ici.

Manifestation de soutien aux prisonniers accusés de faire partie de "The Network"

Aujourd’hui lundi, deux membres des forces spéciales CoBRA ont été tués, ainsi qu’un guérillero maoïste, lors d’un échange de tirs dans les forêts du district de Bijapur, dans le Chhattisgarh. Les paramilitaires du Commando for Resolute Action (CoBRA) n°204 effectuaient une opération de ratissage anti-guérilla lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade. Outre les deux tués, deux autres paramilitaires ont été touchés, dont un officier grièvement blessé d’une balle dans le ventre.

Combattants maoïstes

 

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Les Kurdes organisent des manifestations à l’échelle européenne pour marquer le 21e anniversaire de l’emprisonnement d’Öcalan le 15 février 1999. Dans ce cadre, une marche de deux jours est organisée dans la ville de Francfort. Dimanche 9 février, la police allemande a interdit les slogans, drapeaux et banderoles représentant les valeurs du peuple kurde. La police a ensuite attaqué les militant·es participant à la marche après la fin de cette étape alors que les militant·es se dispersaient pour se rendre au centre démocratique kurde de Darmstadt. Aujourd’hui, la police allemande a également attaqué cette manifestation et arrêté trois militants venus de France. Ils ont été emmenés au poste de police. La police a également agressé les journalistes de l’ANF qui couvraient la répression. Plus d’infos ici.

La police attaque la longue marche kurde pour la libération d'Öcalan

C’est jusqu’au 25 mai que les détenteurs privés de caméras de surveillance, particuliers ou sociétés, doivent se faire enregistrer. Une obligation décrétée le 25 mai 2018 avec une période transitoire de deux ans qui se termine donc prochainement. Jusqu’à présent, 11.239 déclarations ont été rentrées pour un total de 41.309 caméras, soit 3,7 caméras en moyenne par déclaration. Les personnes morales, essentiellement les sociétés commerciales, ont déposé 13.433 déclarations pour 119.003 caméras soit près de 9 caméras par enregistrement. Le nombre des caméras est bien entendu bien plus important puisqu’aux caméras enregistrées il convient d’ajouter celles qui ne le sont pas (mais qui, ne rentrant pas les fichiers de la police, sont moins susceptibles de voir leurs enregistrements être utilisés par elle)  et toutes celles des services de police. Les caméras privées situées à l’extérieur doivent être dirigées vers le bâtiment. Si une petit portion de la voie publique apparaît sur les images, cela n’est autorisé que si c’est limité au minimum. En outre, chaque système doit être signalé par un pictogramme.

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