Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des affrontements ont éclaté ce 29 juin à Exarchia, le « quartier anarchiste » d’Athènes. Plus tôt dans la semaine, le syndicat policier Poasy avait prévu d’entrer à Exarchia pour tenir un meeting public au beau milieu de la Place Exarchion (la place centrale du quartier, occupée en permanence par la scène anarchiste), afin de « protester contre les attaques anarchistes visant la police ». Pour réponse, une manifestation anarchiste a aussitôt été annoncée dans le quartier bourgeois Kolonaki. Toute manifestation a donc été interdite à Exarchia et Kolonaki de 6h du matin à minuit le 29 juin. Une interdiction ignorée par les anarchistes. Les policiers anti-émeutes stationnés autour de l’Université Polytechnique ont essuyé des tirs de cocktails molotov et de pierres et répliqué par des dizaines de grenades CS, enfumant tout le quartier. Des grenades flash bang et d’autres engins de maintien de l’ordre ont été utilisés par la police. Deux policiers ont été blessés, aucune arrestation n’a été faite.

Un engin explosif artisanal

Un engin explosif artisanal

La ville kurde d’Efrin semble être la nouvelle cible du régime turc. Efrin est le nom de la région la plus à l’ouest du Rojava (et coupée du reste du Rojava) et également de la ville qui en est le chef-lieu. Son rattachement au reste du Rojava est depuis longtemps un enjeu majeur de la guerre en Syrie. C’est la crainte de ce rattachement qui a justifié l’entrée en Syrie de l’armée turque via l’opération « Bouclier de l’Euphrate », visant l’occupation par des troupes rebelles islamistes d’une bande de terre d’une centaine de kilomètres de largeur, le long de la frontière turque.

Depuis l’opération « Bouclier de l’Euphrate », l’armée turque s’est retirée et les guerres intestines risquent de reprendre entre les divers groupes rebelles. La Turquie prévoit à présent d’occuper la ville et la région d’Efrin. Plusieurs tirs d’artillerie et bombardements aériens ont eu lieu ces derniers jours depuis les positions déjà occupées au Rojava ou depuis le côté turc de la frontière, l’armée turque évacue les villages avoisinants le front et les déclare « zones militaires ». Des troupes QSD et YPG ont été ramenées du front de Raqqah afin de résister à une éventuelle invasion turque. Parmi les troupes prêtes à défendre Efrin: les HXP (Forces d’auto-défense), les YAT et les HAT (unités d’élite des Asayish, la « police » du Rojava). Et bien sûr les YPG et les YPJ.

Au-delà du Rojava, les menaces ont provoqué des réactions dans la direction du PKK. Murat Karayılan (président du KCK, l’organisation parapluie du PKK et de ses organisations soeurs) a déclaré « Si le régime turque attaque Efrin, ce sera le début de la fin pour le régime AKP-MHP ».

La branche d’olivier, symbole de la ville d’Efrin.

La branche d'olivier, symbole de la ville d'Efrin.

Cinq véhicules ont été incendiés aux premières heures du 26 juin dernier dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles (Rue Guillaume Tell, Chaussée de Forest et Rue du Fort). Le bourgmestre de Saint-Gilles a déclaré que les cinq véhicules étaient des utilitaires propriétés de sociétés énergétiques. Il a également déclaré que les auteurs pourraient être liés ou proches de « certaines mouvances opposées au nucléaire ».

Tihange, l’un des deux sites nucléaires belges.

80 travailleurs travailleurs syndiqués travaillant pour la multinationale française DIAM ont été licenciés par SMS (texto) suite à une campagne syndicale. Voici le contenu de ce SMS « Nous croyons savoir que vous avez participé à la grève illégale dans l’établissement pendant 7-9 jours. Vous avez arrêté le travail. Vous avez tenté de persuader d’autres travailleurs d’arrêter le travail. Vous avez violé leur liberté de travailler. Du fait de vos agissements illégaux, votre contrat de travail est résilié au 15 juin 2017. » Les travailleurs s’étaient mis en grève après le renvoi de 5 collègues affiliés au syndicat Birleşik Metal-İş. Une dizaine d’autres syndiqués ont alors été licenciés, entraînant un mouvement plus important. Cette usine produit des présentoirs cartonnés pour l’Oréal et Dior.

Le SMS reçu par les travailleurs en lutte de DIAM

Le SMS reçu par les travailleurs en lutte de DIAM

La sixième prolongation de l’état d’urgence sera la première loi votée sous la présidence Macron (il sera prolongé avant le 15 juillet, date de son échéance actuelle). L’interdiction de manifester (en fait « l’interdiction de séjour » d’une personne qui « cherche à entraver l’action des pouvoirs publics ») y fera son retour après avoir été censurée par le conseil constitutionnel le 9 juin dernier. Sur les 618 usages de cette interdiction depuis le début de l’état d’urgence, 438 visaient des manifestants contre la Loi Travail, et un certain nombre d’autres visaient les manifestants contre la COP21. Des suspects de hooliganisme auraient également été visés lors de l’Euro 2016.

La censure du conseil constitutionnel reprochait à cette interdiction d’être « trop imprécise », des modifications y ont donc été apportées: il faut à présent qu’il existe « de sérieuses raisons de penser que le comportement constitue une menace pour la sécurité », l’arrêté devra être limité dans le temps et l’espace en « tenant compte de la vie professionnelle et familiale » et ne pourra pas inclure le domicile.

Prolongation de l’état d’urgence

Prolongation de l'état d'urgence

200 policiers antiémeute ont volé le canon à eau des antifas, un véhicule « ancêtre » hérité de fans de l’équipe de foot antifasciste Sankt Pauli. Le camion servait régulièrement à mettre de la musique en manifestation et figurait dans plusieurs clips vidéos. La police a prétendu que le canon n’avait pas de permis mais l’avocat du propriétaire a démenti en précisant qu’il y avait un permis d’utilisation et de parking.

Concernant l’information d’hier (la murge générale des policiers berlinois), il apparaît aujourd’hui que la « bagarre générale » évoquée a en fait eu lieu entre la police antiémeute berlinoise et la police antiémeute de Wuppertal. Ces derniers étaient énervés d’avoir été privés de sommeil par les premiers.

L’autopompe antifa

L'autopompe antifa

A l’initiative de la GUPS Paris (Union Générale des Etudiants Palestiniens), un meeting de soutien aux prisonniers palestiniens est organisé le 4 juillet prochain dès 20H à Paris au Centre Culturel Algérien (171, Rue de la Croix Nivert, Paris 15e). Cette initiative est à la fois en hommage au récent combat des prisonniers grévistes de la faim (voir notre précédent article) mais aussi en solidarité avec les prisonniers et pour leurs revendications.

Meeting de solidarité et d’hommage aux prisonniers politiques palestiniens

Meeting de solidarité et d’hommage aux prisonniers politiques palestiniens

Dans le but de détecter les opposants qui se cachent derrière des murs ou dans des maisons, l’armée indienne a acquis des radars qui permettent de « voir à travers les murs ». Ceux-ci seront, dans un premier temps, principalement utilisés dans les opérations menées au Cachemire. Un porte-parole de l’armée a confirmé que quelques appareils de ce type ont été importé depuis les Etats-Unis et Israel. Ils sont utilisés afin de soutenir les forces de sécurité lorsqu’elles cherchent à localiser un opposant durant leurs opérations de ratissage.

Radars de détection à travers les murs

Radars de détection à travers les murs

Une trentaine de manifestants se sont rassemblés à 16h devant l’ambassade de Turquie, rue Montoyer à Bruxelles. Ils se tenaient en solidarité avec Nuriye et Semi, deux profs turcs en grève de la faim depuis 112 jours et emprisonnés à Ankara. Après le coup d’état, Nuriye et Semi ont fait partie de ces centaines de militants de gauche visés par les purges du régime. Ils se sont mis en grève de la faim puis ont été arrêtés pour « troubles de l’ordre public » avant que le régime n’ajoute à leurs chefs d’inculpation l’appartenance à un groupe terroriste (le DHKP-C). Ils survivent actuellement en prenant de l’eau, du sucre, du sel et des vitamines. Une très grande mobilisation se fait autour de ces deux militants proches du Front Populaire (Halk Cephesi), 111 personnalités ont hier signé une pétition demandant leur libération (avec entre autres Ken Loach, Noam Chomsky, Manu Chao,…). Le HDK (Congrès des Peuples, proche du HDP ) s’est positionné en solidarité avec eux, ainsi que des députés du CHP (parti kémaliste social-démocrate turc), et bien sûr une grande partie de la gauche révolutionnaire turque.

Ce 1er juillet, un rassemblement pour Nuriye et Semi aura également lieu à 17h, Place de la République à Paris.

Solidarité avec Nuriye et Semi !

Solidarité avec Nuriye et Semi !