Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vingt quatre membres du PCI(maoïste) ont été tués dans un combat avec une équipe conjointe de la police de l’Andhra Pradesh et de l’Odisha à proximité de Jantri, dans le district de Malkangiri (Odisha), à quelques kilomètres de la frontière avec l’Andhra Pradesh, tôt lundi matin. Il s’agit de la plus grosse défaite jamais subie par les maoïstes dans cette région. Le commissaire de police a confirmé la mort des 24 guérilleros lors d’une conférence de presse. Selon lui, il s’agirait de sept femmes et 17 hommes, parmi lesquels plusieurs cadres régionaux du parti. Il a également ajouté que le nombre de tués pourrait évolué, des opérations de ratissage étant toujours en cours. « Nous avions reçu l’information que se tenait là un camp d’entrainement. Sur base de ce renseignement, des commandos Greyhound de l’Andhra Pradesh et des forces armées de la police de l’Odisha ont lancé cette opération conjointe ». Quatre AK-47, trois SLR ainsi que d’autres armes à feu et d’autres biens ont été saisis par les soldats sur les lieux du combat.

Soldats en opération

Il s’agit du deuxième combat important dans la région, et le plus conséquent dans le district de Malkangiri. Treize maoïstes avaient été tués lors d’une fusillade avec la police en septembre 2013. Cette opération est un succès majeur pour les forces de sécurité. Ce district est une zone de transit majeur pour les guérilleros et les zones frontalières occupées par le PCI(maoïste) en Andhra Pradesh et au Chhattisgarh. Au cours de l’année écoulée, les autorités ont récemment déclaré que les forces maoïstes dans la zone avaient fortement diminuées en raison des nombreuses redditions.

Soldats en opération

En 2010, au cours d’une grève qui a touché plusieurs agences de la Poste des Hauts-de-Seine, Gaël Quirante et quinze autres postiers avaient finalement investi la direction départementale à Nanterre le 10 mai. Ils avaient alors été accusés de séquestration par plusieurs cadres. Condamnés en 2011, ils ont été relaxés en appel deux ans plus tard.

Entre-temps, la direction avait lancé une procédure de licenciement contre Gaël Quirante. Après avoir essuyé des refus de l’inspection du Travail, du ministère du Travail et du tribunal administratif, la direction de la Poste avait fait appel. Ce mardi à Versailles, le rapporteur public est allé dans son sens et a requis l’annulation des précédentes décisions. L’arrêt a été mis en délibéré au 25 avril. Quelque 150 personnes ont manifesté leur soutien au syndicaliste.

Gaël Quirante (au centre) devant la cour administrative d’appel ce mardi

Gaël Quirante (au centre) devant la cour administrative d’appel ce mardi

Dans la nuit de dimanche à lundi, à Hambourg, de fortes détonations ont retenti dans le secteur du commissariat de police de la Grundstraße. Plusieurs fourgons de police ont été détruits par le feu aux alentours de 2h45 dans le quartier ‘Eimsbüttel’. Parties de deux véhicules, les flammes en ont réduit quatre en cendres au total. Deux autres ont été fortement endommagés, malgré l’intervention rapide des pompiers.

Plusieurs récents incendies ont visé l’institution policière et ses représentants à Hambourg, notamment ceux ayant détruit deux véhicules de police à Altona et à Winterhude il y a dix jours, revendiqués dans un communiqué. Celui-ci appelle à continuer et à multiplier les attaques, ainsi qu’à se rendre à Hambourg pour le contre-sommet du G20 qui se tiendra début juillet.

Les fourgons de police incendiés à Hambourg

Les fourgons de police incendiés à Hambourg

Le procès des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, repris lundi dernier devant la Cour d’Appel de Salé, au Maroc (voir notre article), a été reporté au 8 mai prochain. Ce procès avait repris le 13 mars à Rabat et a été ajourné au 20 mars.

Les prisonniers sahraouis du groupe Gdeim Izik

Les prisonniers sahraouis du groupe Gdeim Izik

Dimanche matin, dans la région montagneuse de Kutudere, dans le Dersim, les forces spéciales de la Gendarmerie turque (les Jandarma Özel Harekat ou JÖH) ont engagé un groupe de guérillero du PKK. Quatorze guérilléros ont été tués et parmi eux le responsable du groupe, Yusuf Doğan. Les militaires turcs ont trouvé de nombreux équipements et des provisions en tout genre dans des abris souterrains. Parmi l’équipement des guérilleros un lance-roquette antichar SAAB M136 AT4 du type de ceux fournis aux peshmargas irakiens. Un gendarme a été blessé dans l’affrontement.

L’équipement et les provisions retrouvées par les militaires


Le lance-roquette suédois que possédaient les guérilleros

L'équipement et les provisions retrouvées par les militaires
Le lance-roquette suédois que possédaient les guérilleros

Le 22 mars dernier, les poursuites concernant les « pancartes Vandersmissen » avaient été abandonnées, puisque les accusations de « atteinte à l’honneur, calomnie, diffamation, incitation au meurtre » avaient été requalifiées en injures, et donc tombaient sous le coup d’une prescription. Cette décision pouvait faire l’objet d’un appel dans les 30 jours, celui-ci vient d’être signifié aux inculpés, c’est apparemment le parquet qui fait appel.

Pour résumé: Tous ces chefs d’inculpation étaient liés à quelques pancartes qui avaient sillonné les manifestations bruxelloises d’octobre 2011 à juin 2012 en représentant le Commissaire Vandersmissen (voir l’ensemble de l’oeuvre ici) une gazeuse à la main surplombant la légende « Obersturmfuhrer Vandersmissen ». Le présumé concepteur et de présumés porteurs de la pancarte ont été convoqués. L’audience aurait dû se tenir en novembre, mais elle avait été reportée à la demande de l’avocat du plaignant.

Un aperçu de la pancarte

Ebru Firat est emprisonnée en Turquie pour appartenance au PKK. Ebru est née à Toulouse et y a passé son enfance. En 2008, à ses 17 ans, elle s’envole vers le Kurdistan pour rejoindre le PKK. Elle suit plus d’un an une formation d’infirmière avant de servir sur les lignes. Sa famille n’aura pas de nouvelles pendant sept ans. En 2015, le père, la mère et les frères d’Ebru Firat partent s’établir à Diyarbakir.

En juillet, alors qu’elle était au Bakur, Ebru décide de partir vers le Rojava, toujours en tant qu’infirmière. En février, elle quitte le Rojava par le nord de l’Irak où est elle emprisonnée deux mois par les autorités du PDK. En avril 2016, elle peut enfin rentrer en France, à Toulouse où vit encore sa tante. L’été venu elle part chez ses parents à Diyarbakir où elle se marie avec un jeune Syrien rencontré au Rojava. En septembre 2016, elle est arrêtée à Istanbul, puis condamnée en novembre à 22 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste », assortis d’une année de semi-liberté. Ebru et son avocate multiplient les démarches pour obtenir son transfert en France.

Ebru Firat

Ebru Firat

La police a arrêté 35 personnes lundi soir après une manifestation devant un commissariat de Paris suite à la mort d’un père de famille chinois de 65 ans lors d’une intervention policière. Entre 150 et 200 membres de la communauté chinoise s’étaient rassemblés pour protester devant le commissariat du 19e arrondissement, dans le nord de Paris. Des jeunes manifestants ont lancé des projectiles sur les policiers (trois policiers ont été légèrement blessés), incendié un véhicule de police ainsi que trois véhicules.

Les affrontements devant le commissariat du 19e

Les affrontements devant le commissariat du 19e

La justice suisse a ouvert une procédure pour « appel à la violence » après une manifestation de 5.000 personnes samedi à Berne, lors de laquelle on pouvait voir une banderole montrant un pistolet braqué sur la tête du président Erdogan et cette phrase: « Kill Erdogan with his own weapons ». Les autorités de la ville ont annoncé de leur côté vouloir déposer une plainte pour non-respect du règlement encadrant les manifestations. La municipalité avait donné son accord pour le défilé de samedi à condition qu’il se déroule « sans provocations ». Quant à la justice turque, elle a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête pour « appartenance à une organisation terroriste », « offense au président » et « propagande pour une organisation terroriste »…

C’est le Groupe de Jeunesse révolutionnaire (Revolutionäre Jugend Gruppe) de Berne (RJG) qui portait cette banderole, et il la revendique sur son site, ajoutant: «Ceux qui disent non à Erdogan sont traités de terroristes, toutes les formes de combat contre Erdogan sont légitimes. L’arme du meurtrier se retourne toujours contre lui. Tout comme personne ne pleure Hitler, Mussolini ou Pinochet, personne ne pleurera Erdogan.» La RJG est un des groupes signataires les plus actifs dans la Campagne pour la récolte de Celox pour les combattants internationalistes au Rojava lancée par le Secours Rouge International.

La banderole du RJG

La banderole du RJG