Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un sous-officier du 28e Bataillon d’infanterie et un milicien paramilitaire ont été capturés à un barrage routier établi par la guérilla maoïste dans les environ de la ville de Mati, où les deux hommes se rendaient après avoir remplis des missions de contre-guérilla à la « base temporaire en patrouille » de la zone Taguibo. Les guérilleros avaient établi ce barrage en se déguisant en soldats gouvernementaux, et ont disparus avec leurs prisonniers dans les zones montagneuses de la province voisine du Davao Oriental. Différentes unités composant la 10e Division d’infanterie ont lancé des opérations pour retrouver les deux hommes.

Opération de contre-guérilla aux Philippines

Opération de contre-guérilla aux Philippines

Irrités par un « reportage » de l’émission Capital diffusé par M6 le 10 juin au soir, vantant la privatisation des transports publics en Europe et la réforme de Macron allant en ce sens, les cheminots ont tenté de prendre d’assaut le siège de M6 à Neuilly-sur-Seine, près de Paris. Les cheminots dénoncent des manipulations et des mensonges de la rédaction sur le temps de travail, l’âge de la retraite et le statut. Les CRS postés en défense du bâtiment ont violemment repoussés les manifestants qui ont répliqué avec des projectiles et des fumigènes. M6 a pour sa part déposé plainte pour « vandalisme » (une porte a été brisée dans l’affrontement).

Les incidents à Neuilly-sur-Seine

Les incidents à Neuilly-sur-Seine

Samedi 16 juin à 17h à Bayonne, se tiendra une manifestation pour la libération de T Haramburu, J Esnal, J Parot et U Parot, prisonniers politiques Basques de France. Ces prisonniers appartenaient au « Commando Argala » de ETA. Ils avaient été condamné pour avoir mené des action de lutte armée contre l’état espagnol entre 1978 et 1989.

Les trois premiers ont été condamnés à perpétuité en 1997 par la Cour d’assises spéciale de Paris et U Parot a été condamné à 40 ans de détention par le Tribunal Suprême espagnol. Ayant accompli leur peine de sureté, ils sont libérables depuis maintenant plusieurs années.

A l’occasion de cette manifestation, X Aranburu a écrit depuis sa prison une lettre expliquant sa situation. Dans cette lettre il dénonce les mesures de détention prises à son égard qui transforme sa condamnation en condamnation à une mort lente en prison. Par ailleurs il demande la commutation de sa peine à perpétuité, sans limite dans le temps, en une peine de 30 ans, la peine maximale à laquelle il aurait été condamné s’il avait été jugé par l’état espagnol.

Fresque pour ETA au Pays basque

Fresque pour ETA au Pays basque

Les négociateurs du Parlement européen et des Etats membres ont adopté mardi trois règlements visant à développer le système d’information Schengen (SIS), une base de données policière regroupant plus de 70 millions de signalements introduits par 30 pays européens. Le SIS a été créé en 1995 pour contribuer à maintenir la sécurité intérieure, mais aussi à combattre la criminalité transfrontalière et la migration irrégulière dans l’espace Schengen (26 pays dont 22 membres de l’UE).

De nouvelles ‘alertes’ sur les menaces terroristes et les enfants en danger seront notamment ajoutées dans le SIS. Les règles convenues comprennent également un volet visant à améliorer le retour des migrants en situation irrégulière, avec entre autres adopté une obligation pour les pays d’enregistrer dans le SIS toutes les décisions de retour émises. Des règles renforcées sur la protection des données, notamment davantage de moyens de contrôle pour les autorités de protection des données, sont aussi prévues dans le compromis, qui améliore en outre l’accès au SIS pour Europol et l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. L’accord va désormais devoir être adopté de façon formelle par la commission des libertés civiles, le Parlement dans son ensemble et le Conseil avant de pouvoir entrer en vigueur.

L’espace Schengen aujourdhui (en orange, les futurs membres)

L'espace Schengen aujourdhui (en orange, les futurs membres)

Ce vendredi 15 juin comparaîtront devant le tribunal Bruno Verlaeckt, président de la FGTB pour la région Anvers-Waasland et Tom Devoght, délégué syndical FGTB dans l’entreprise chimique Arlanxeo. Tous deux risquent une peine de prison de cinq à dix ans pour avoir participé à un piquet de grève.
Le 24 juin 2016, lors d’une grève nationale contre les plans du gouvernement belge, un piquet de grève est organisé au port d’Anvers, où se situe plusieurs entreprises pétrochimiques. Très vite, la police ripostera avec entre autre des véhicules blindés et des canons à eau. Peu après l’arrivée des policiers Bruno Verlaeckt sera sorti du groupe, menotté et emmené. Tom Devoght sera lui arrêté pour avoir voulu empêcher cette arrestation. Ce jour-là, d’autres piquets organisés au port d’Anvers seront dégagés et la grève brisée. Les deux syndicalistes sont accusés d’«entrave méchante à la circulation ».

La FGTB avec le soutien de la CSC appelle à un rassemblement massive le 15 juin dès 8h devant le tribunal d’Anvers, Bolivarplaats 20/1.

Tom Devoght et Bruno Verlaeckt

Il y a quelques jours, les autorités indiennes ont déclaré avoir découvert des preuves selon lesquelles la guérilla maoïste aurait monté un complot pour abattre Narendra Modi, le premier ministre (lire notre article)

Varavara Rao, poète révolutionnaire connu pour avoir pris part aux récentes négociations entre le PCI(maoïste) et les autorités, fait partie des personnes citées dans les prétendus courriers rédigés par le parti. Il a réagit en démentant les allégations qu’il aurait été en charge de coordonner ces attaques. Son nom apparait dans une des trois lettres révélées par les autorités la semaine dernière. Dans le texte, on peut lire que Varavara Rao avait reçu la responsabilité de mener ces attaques et qu’il s’était arrangé pour que les fonds soient transmis à Surendra Gadling (arrêté par les autorités de Pune). « Ces trois lettres sont factices. Mon nom ne figurait pas dans une soi-disant lettre évoquant un complot d’assassinat. Ils ont fabriqué une des lettres pour montrer que nous parlions de financement. Je connais Surendra Gadling dans la mesure où il s’occupait de la détention illégale du professeur Saibaba. Surendra est un grand avocat qui plaide de nombreuses affaires, pourquoi aurait-il besoin d’argent? Je le connais depuis longtemps. Je connais aussi Rona Wilson. Ils ont annoncé il y a un mois avoir saisi l’ordinateur de Rona Wilson, et maintenant, ils viennent avec ces faux courriers ».

Varavara Rao

Varavara Rao

Lundi, une trentaine de membres du groupes Rouvikonas ont fait irruption dans l’enceinte du Ministère de l’Ordre Public et de la Protection des Citoyens (le ministère de l’intérieur, en fait) en soutien à Dimitris Koufondinas. Ils ont été repoussé par la police qui a procédé à 20 arrestations. De l’hôpital où il est depuis jeudi dernier Dimitris Koufodinas, à le 12e jour de la grève de la faim, a exprimé sa solidarité avec le militant turc Turgut Kaya également en grève de la faim pour ne pas être extradé vers la Turquie. Dimitris Koufodinas poursuit la grève de la faim en refusant d’accepter une assistance médicale et, à la demande des médecins, a signé une déclaration de responsabilité pour refuser de prendre toute forme de préparation de sucre.

Ce mardi, à 13h30, le président du Tribunal Evelpidon à Athènes annonce un premier report : celui du procès des 20 membres de Rouvikonas arrêtés la veille. Ce procès qui se voulait « expéditif » est reporté au 27 juin, sans doute dans l’espoir que les soutiens seront moins nombreux et, surtout, que la grève de la faim de Dimitris Koufontinas sera terminée.

Reste l’énorme dossier des 8 actions de résistance pour lesquelles comparaissent 12 membres du groupe, à savoir: 1- l’action contre les médecins mafieux exigeant des dessous de table pour soigner les malades ; – l’action contre les coupures d’électricité des familles les plus pauvres ; 3- et 4- les actions contre les ambassades d’Allemagne (propagande raciste et maltraitance des migrants) et d’Arabie Saoudite (bombardements des civils au Yemen) ; 5- l’action au tribunal de Larissa ; 6- l’action au siège de Turkish Airlines (en solidarité avec les Kurdes) ; 7- l’action au ministère de l’économie et de la croissance ; 8- l’action au ministère des armées). Ce grand procès prévu de longue date et très médiatisé est reporté au… 15 février 2019.

Affiche de soutien aux inculpés de Rouvikonas

Depuis 13 jours, le révolutionnaire turc Turgut Kaya a entamé une grève de la faim dans sa prison en Grèce pour protester contre les menaces d’extradition vers la Turquie qui pèsent contre lui (voir notre article). Depuis, l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) mène une large campagne internationale pour exiger sa libération et l’arrêt des poursuites à son encontre.
Parallèlement, l’ATIK vient d’annoncer que le révolutionnaire Hıdır Gönek avait également été arrêté en Grèce le 24 février dernier. Il est accusé d’avoir aidé Turgut Kaya lors de son entrée sur le territoire grec. Afin d’exiger sa libération et dénoncer ses conditions de détention, il est aussi en grève de la faim depuis 9 jours.

Affiche de l’ATIK en soutien à Turgut Kaya et Hıdır Gönek

Affiche de l'ATIK en soutien à Turgut Kaya et Hıdır Gönek

La menace planait depuis quelques jours (voir notre article) : les grévistes de Vélib ont reçu hier dimanche leur lettre de licenciement de l’opérateur Smovengo. Ils contesteront cette décision devant les prudhommes.

En grève depuis la mi-avril contre leurs conditions de travail, les salariés se sont heurtés depuis le début a un refus de toute négociation. La société avait assigné les salariés grévistes au tribunal sur la légalité de la grève. Le tribunal a rendu son jugement, que les deux camps ont interprété différemment : pour les salariés, le tribunal avait reconnu la grève mais ne l’interdisait pas, rien ne leur étant notifié ; pour Smovengo, elle était illégale car les salariés n’avaient pas déposé de préavis cinq jours avant, comme l’exige le service public (et ce même si Smovengo, délégataire d’un service public, est une entreprise privée), cela signifiait donc que le travail devait être repris. Les salariés dénonçaient leurs conditions de travail, pointant des bugs techniques et des manquements au niveau du matériel ou de l’organisation.

Des grévistes de Vélib’

Des grévistes de Vélib'

En 2015, la maire du XXème Arrondissement de Paris Frédérique Calandra a porté plainte pour diffamation contre le Collectif 8 Mars Pour TouTEs ! qui avait dénoncé la décision de la maire du XXème de censurer une soirée intitulée « Violences sexistes : pas de ça chez nous ? ».
Le 19 juin prochain, quatre militantes féministes passeront en procès suite à cette plainte. Elles appellent à un rassemblement de soutien devant la 17ème chambre correctionnelle de Paris (Nouveau Tribunal de Grande Instance – 29-45 avenue de Clichy – Métro Porte de Clichy) dès 13H30. Parallèlement, une collecte en ligne est organisée pour assurer le soutien financier.

Cortège du collectif 8 Mars Pour TouTEs (archives)

Cortège du collectif 8 Mars Pour TouTEs (archives)