Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Environ 1.600 personnes ont manifesté samedi à Bayonne, à l’appel de plusieurs organisations pour réclamer la libération de quatre prisonniers basques français, dont trois sont incarcérés en France et un quatrième en Espagne. Les manifestants ont défilé à l’appel de « Bagoaz » (« J’y vais »), un collectif composé de 25 organisations dont la Ligue des droits de l’Homme (voir notre article). Les familles et proches des quatre détenus basques brandissaient des pancartes à leur effigie.

« Bagoaz » dénonce le rejet par la justice française de chacune des demandes de libération conditionnelle à laquelle les trois détenus sexagénaires ont pourtant droit. Leur peine de sûreté a été fixée à 15 ans pour Jon Parot, et 19 ans pour Xistor Haranburu et Jakes Esnal, mais la justice oppose un refus. Il demande également la libération d’Unai Parot, incacéré depuis 1990 dans le sud de l’Espagne. Xistor Haranburu détenu en France, tout comme Jakes Esnal et Jon Parot, ainsi que Unai Parot incarcérés en Espagne, ont été interpellés en 1990 comme appartenant à un commando d’ETA,. Xistor Haranburu, Jakes Esnal et Jon parot ont été condamnés en France en 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité. Unai Parot, lui, a été condamné par la justice espagnole à plusieurs sentences représentant 5.145 années de réclusion criminelle.

La manifestation de Bayonne

La manifestation de Bayonne

Les inculpé.e.s de l’ocupation du lycée Arago comparaissaient, ce vendredi 15 juin, devant le tribunal correctionnel de Paris pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations » et « intrusion non autorisée » (voir notre article). Les avocats des inculpé.e.s estiment que « l’action menée était une action politique pour s’opposer à un projet du gouvernement », le délit de « participation à un groupement » qui leur est reproché doit être considéré comme un « délit politique », au même titre que l’infraction de « participation à un attroupement », et qu’il ne peut, à ce titre, être jugé selon la procédure urgente de la comparution immédiate. Après une heure de délibération, le tribunal se déclara compétent. La défense a fait appel de cette décision et le procès a été renvoyé au 4 décembre. D’ici là, la cour d’appel de Paris devra se prononcer sur la question soulevée à l’audience par les avocats des inculpé.e.s.

L’intervention policière au Lycée d’Arago

L'intervention policière au Lycée d'Arago

16 combattants des FARC opposés à l’accord de paix de 2016 ont été tués dans un bombardements réalisé par les Kfir et les SuperTucano de l’aviation colombienne dans la municipalité de Fortul (Arauca). Le bombardement visait les Fronts (dissidents) 1, 10 et 45 des FARC, commandés par Alexis Enrique Ramos, surnommé « El Burro », qui se trouve parmi les morts. Il s’agit du second bombardement contre ces dissidents des FARC depuis le début de l’année. Fin mai, une autre opération militaire avait tué onze dissidents des FARC (voir notre article). Sans commandement unifié, les groupes dissidents compteraient environ 1.200 combattants et opèrent dans des zones isolées de Colombie où ils se lient parfois avec l’ELN.

Image du bombardement

Image du bombardement

En octobre 2015, lors d’une grève générale organisée en province de Liège, plus de 200 manifestants bloquent l’autoroute E40 à Herstal et allument des feux sur le pont de Cheratte (voir notre article). Le parquet du Procureur du Roi entamera des poursuites contre 18 manifestants pour « entrave méchante à la circulation ». La Région Wallonne, propriétaire de la voirie, portera plainte pour « dégradation du domaine public » . En janvier 2018, le parquet abandonnera les charges de «  prévention d’incendie et de dégradations volontaires » (voir notre article) mais la Région Wallonne fera appel de la decision. Fin mai, les magistrats décident de poursuivre le procès correctionnel pour l’entrave mais prononcent un non-lieu général pour les dégradations, la police n’ayant pu déterminer avec exactitude le rôle précis et l’implication individuelle des manifestants. Suite à cette décision, la Région Wallonne a décidé de se pourvoir en cassation.

Le blocage du viaduc de Cheratte

Le blocage du viaduc de Cheratte

L’organisation de jeunesse pro-indépendantiste Arran a rapporté mercredi qu’une cinquantaine de ses militants ont été inquiétés dans des procédures judiciaires dans lesquelles des dizaines de milliers d’euros leur sont réclamés. Ces pénalités financières s’ajoutent aux dizaines de militants blessés par la police, et à des procédures contre six autres militants menacés de six ans de prison suite à une de protestation qu’ils ont menée en mars 2017. Parmi les actions qui ont provoqué cette réaction répressives, la campagne forte du 1er octobre, les manifestations du 1er mai ou celles contre la touristification de Barcelone, Palma et Valence.

Manifestation d’Arran

Manifestation d'Arran

Au moins six soldats péruviens ont été blessés (dont un sous-officier très gravement) lors d’un affrontement avec la guérilla maoïste en début de semaine. L’affrontement a eu lieu le 11 juin à 11h20 heure locale, lorsque la guérilla a attaqué la base de « contre-terrorisme » Nueva Libertad, dans la région centrale de Junin (VRAEM). L’attaque contre la base militaire a eu lieu quatre jours seulement après l’embuscade qui a coûté la vie à quatre policiers dans la province de Churcampa (voir notre article).

Militaires de la base de

Militaires de la base de

Ce vendredi 15 juin Bruno Verlaeckt, président de la FGTB pour la région Anvers-Waasland et Tom Devoght, délégué syndical FGTB dans l’entreprise chimique Arlanxeo ont comparu devant le tribunal d’Anvers. Tous deux risquent une peine de prison de cinq à dix ans pour avoir participé à un piquet de grève (voir notre article). plusieurs centaines de syndicalistes et de militants solidaires, dont une délégation de notre Secours Rouge, ont participé au rassemblement de soutien durant l’audience.

Au palais de justice d’Anvers ce matin

Au palais de justice d'Anvers ce matin

Cahit Zorel a finalement comparu hier devant le Conseil du Contentieux des Étrangers pour être régularisé, puisqu’il est sans-papiers en Belgique depuis 17 ans et que ces nombreuses demandes lui sont refusées au motif de ses opinions et activités politiques. Une quarantaine de personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, étaient présentes à l’audience. La procureur s’est opposée à la régularisation de Cahit en faisant un amalgame d’une malhonnêteté crasse entre l’engagement de Cahit dans la gauche révolutionnaire turque et les attentats islamistes en Belgique. Ces manoeuvres n’ont pas semblé impressionné la cour et les observateurs avertis étaient relativement optimistes. Décision dans les prochaines semaines.

Cahit et ses soutiens devant le Conseil des Contentieux des Etrangers

Cahit et ses soutiens devant le Conseil des Contentieux des Etrangers

Daniel Solano a disparu le 5 novembre 2011, alors âgé de 26 ans. En octobre 2011, Daniel se rend sur son lieu de travail dans un véhicule de la compagnie de bus El Tucumanito, contractée par l’entreprise Agro-Cosecha, elle-même sous-traitante de la multinationale belge Expofrut. Daniel perçoit son salaire d’octobre le 4 novembre 2011. Le soir même, il sort danser avec ses amis dans une discothèque locale, la Macuba. Sur la base de plusieurs témoignages, on sait qu’il est embarqué par la police vers 2h40 cette nuit-là. Après quoi Daniel disparaît. En Argentine Le procès de 7 policiers de la Province de Rio Negro a récemment été ouvert. Tous sont accusés d’être responsables de la disparition et de l’assassinat de Daniel. Le dossier est lié à 24 autres affaires connexes, s’appuyant sur plus de 400 témoignages. À noter également que la plupart de ces disparitions font suite à divers signalements concernant des trafics de drogues, d’êtres humains, de la prostitution de mineurs, etc.

Une soirée de soutien aura lieu ce vendredi. Le film « Donde esta DANIEL SOLANO » (en espagnol sous-titré anglais) sera projeté avant un débat avec Jessica Visotsky, professeur en Argentine, proche des parents et des avocats de Daniel Solano

Ce vendredi 15 juin, ouverture 19h, film à 20h, au Local Sacco-Vanzetti (Chaussée de Forest 54, 1060 Saint-Gilles).

Où est Daniel Solano ?

Où est Daniel Solano ?

Le 22 mai, une centaines de personnes dont 40 mineurs ont été arrêtées et placées en garde à vue suite à l’occupation du lycée Arago (voir notre article). Le 24 mai 2018, 67 d’entre eux avaient été déférés en comparution immédiat. Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire et les autres remis en liberté sous contrôles judiciaires : interdiction du XIIe arrondissement, interdiction de voir ses camarades, interdiction de manifester.

Ce vendredi 15 juin débuteront les procès de plusieurs inculpé.e.s, dont 14 mineurs. Deux qualifications sont retenues pour tous : « Intrusion non autorisée dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement scolaire commise en réunion » et « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens ».

Pour les soutenir :
Mercredi 13 juin, concert de soutien à la Brèche (EHESS, 96 boulevard Raspail, Paris). Plus d’info ici

Vendredi 15 juin à 12h, rassemblement devant le tribunal de grande instance de Paris (Cité judiciaire de Paris, 29-45 avenue de la Porte-de-Clichy, métro, RER C Porte-de-Clichy)

Rassemblement de soutien pour les inculpé.e. du Lycée Arago

Rassemblement de soutien pour les inculpé.e. du Lycée Arago