Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’Audiencia nacional a condamné huit jeunes Basques de la localité d’Altsasu, pour une bagarre dans un bar avec deux gardes civils, à des peines allant jusqu’à 13 ans de prison. Ce sont les peines maximales prévues par la loi pour une attaque contre les agents de l’autorité, avec blessures, troubles publics et menaces. Le tribunal a condamné Oihan Arnanz et Iñaki Abad à treize ans de prison; Jokin Unamuno et Adur Ramirez de Alda à 12 ans, Jon Ander Cob, Julen Goikoetxea et Aratz Urrizola à 9 ans et Ainara Urkijo à deux ans.

Si le tribunal a rejeté l’accusation de « terrorisme », le caractère politique du verdict, qui s’explique par l’appartenance des jeunes à la gauche indépendantiste, est démontré par la lourdeur des peines (le maximum prévu par la loi) et la motivation des condamnations qui a retenu comme circonstances aggravantes « les raisons idéologiques et de l’animosité envers la Garde civile ». La décision peut faire l’objet d’un recours dans un délai de 10 jours. Suite à ce verdict, des manifestations ont eu lieu à Altsasu et dans différents points du Pays basque.

L’audience des jeunes d’Altsasu

L'audience des jeunes d'Altsasu

Des affrontements ont éclaté dimanche à Portland, en Oregon, entre des antifas et des membres d’une organisation d’extrême-droite. Plusieurs rassemblements étaient prévus dans la ville pour dimanche, le premier étant un rassemblement contre la brutalité policière, co-organisé à 14h par la Direct Action Alliance et par Empower Portland. Un rassemblement du « groupe de prière patriotique » d’extrême-droite devait commencer à 17h, et, enfin, les militants antifas avaient appelé à marcher contre le rassemblement d’extrême droite à partir du rassemblement de Direct Action Alliance et d’Empower Portland.

Ce dernier appel à donné lieu à plusieurs affrontements entre des groupes de plusieurs centaines de personnes, au cours duquel du pepper spray a été massivement utilisé par les deux camps et par la police. Des feux d’artifice, des bouteilles, des pierres et des billes de roulements ont été utilisés. Quatre personnes ont été arrêtées. Ces incidents surviennent au premier anniversaire de violents affrontements entre antifas et partisans de Trump qui avait débouchés sur 14 arrestations à Portland (voir notre article)

La police escorte les manifestants d’extrême-droite

La police escorte les manifestants d'extrême-droite

La quarantaine de salariés de Smovengo, l’opérateur de Vélib’, sont en grève depuis six semaines. Leur employeur, jugeant le mouvement illicite, les a convoqués aujourd’hui lundi et demain mardi pour un entretien préalable à « une éventuelle sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement ». Vendredi, les grévistes se sont rassemblés avec leurs soutiens devant le dépôt Vélib’ d’Alfortville (Val-de-Marne). La caisse de solidarité des syndicats a permis de récolter 15.000 € pour aider les grévistes, sans salaire depuis six semaines.

Les grévistes réclament, notamment, un meilleur paiement des heures de nuit et une hausse de leur panier-repas. En réponse, ils n’ont obtenu qu’une convocation au tribunal. A l’issue de l’audience le 14 mai dernier, Smovengo a déclaré considérer que la grève est illicite, car Vélib’ est un service public et qu’à ce titre il y aurait dû avoir un préavis de déposé. Les grévistes et leurs avocats, de leur côté, estiment qu’il ne leur est pas interdit de poursuivre la grève tant qu’ils ne bloquent pas les dépôts.

Rassemblement des grévistes vendredi à Alfortville

Rassemblement des grévistes vendredi à Alfortville

Trois militaires turcs ont été tués et un autre blessé lors d’une attaque à la roquette réalisée dimanche par des combattants du PKK dans la région montagneuse de Hakkari (frontalière de l’Irak et de l’Iran). Cette opération intervient dans le contexte d’une campagne de harcèlement allant crescendo, menées par les guérillas du PKK, et visant notamment les forces de police dans la province de Hakkari. Par ailleurs, deux autres militaires turcs ont été tués sur le territoire du Kurdistan irakien ou les forces armées turques mènent des opérations visant le PKK.

Opération anti-PKK au Kudistan nord

Opération anti-PKK au Kudistan nord

Santiago Quispe Aroni (58 ans), qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour appartenance au PCP-SL, a été arrêté à Vítor (Arequipa). Il était recherché par le tribunal de Juliaca depuis octobre 2017 pour avoir participé aux écoles de formation pour les nouveaux militants de PCP-SL mais aussi pour homicide (à Juliaca) et « vols aggravés » en mars et avril 2017 à Cusco. Pour sa capture, le programme « Most Wanted » du ministère de l’Intérieur offrait 15.000 soles.

Santiago Quispe Aroni

Santiago Quispe Aroni

Nous avions parlé de la pétition de travailleurs de Google demandant que l’entreprise renonce à offrir ses compétences au Pentagone pour améliorer l’efficacité des drones (voir notre article). Il s’agissait plus précisément, dans le cadre du programme Maven, du logiciel ouvert d’apprentissage automatique TensorFlow qui permettait par exemple d’identifier de manière automatisée des bâtiments, des véhicules ou des humains figurant sur des images. Un contrat à plusieurs dizaines de millions de dollars qui constituait un pas vers les drones-tueurs autonomes.

C’est finalement plus de 4.000 travailleurs de chez Google qui ont signé la pétition et ils ont eu gain de cause: Google a décidé de ne pas renouveler ce contrat avec la Pentagone quand il arrivera à échéance, c’est à dire l’an prochain. Reste que, a priori, des technologies issues du programme Maven ont déjà été utilisées en opération. Cela ne va pas dire que Google renonce à toute relation avec le Pentagone. Ainsi, membre du conseil d’administration d’Alphabet (la maison-mère de Google), Eric Schmidt fait partie du Conseil d’innovation de la Défense, tout comme Milo Medin, l’un des vice-présidents de Google.

Image prise d’un drone-tueur Reaper

Image prise d'un drone-tueur Reaper

Des incidents ont éclatés dans le quartier d’Exarchia, au centre-ville d’Athènes la nuit de vendredi à samedi et samedi en journée. Des anarchistes ont brûlé un drapeau grec et lancé des bombes incendiaires sur des fourgons de police anti-émeute stationnés à la jonction des rues Patission et Tositsa. Les agents ont riposté avec des gaz lacrymogènes et bouclé brièvement la rue Patission.

Les incidents à Exarchia

Les incidents à Exarchia

Les forces de sécurité ont découvert des armes, des munitions et des grenades après une série d’opérations dans diverses régions du district de Sukma, dans le sud du Chhattisgarh durant le week-end. Le commissaire de police du Sukma a déclaré dans un communiqué que des équipes de la District Reserve Guard, de la Special Task Force et de l’unité CoBRA de la CRPF avaient été envoyées pour mener une opération de contre-insurrection vendredi soir. Samedi soir, une des brigades s’est retrouvée face à des guérilleros dans les collines de Sallatong. Deux hommes de la STF ont été blessés durant la fusillade qui s’en est suivie. Il a ajouté que les marques de sang sur les lieux laissent entre que des guérilleros auraient été blessés ou tués.

Saisie policière

Saisie policière

Une manifestation de soutien à la Palestine aura lieu vendredi 8 juin devant l’ambassade de l’état d’Israël. Cette manifestation fait suite aux derniers massacres perpétrés par l’armée israélienne. Pour rappel 52 Palestiniens qui protestaient contre l’ouverture de l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem, avaient été tués et 2000 avaient été blessés (voir notre article). Suite à ces massacres, la représentante de l’état d’Israël à Bruxelles avait déclaré que : « Toutes les dernières victimes civiles à Gaza…sont des terroristes…même les enfants ».

Le rassemblement, organisé par le groupe « Justice sans frontières », se tiendra entre 16h et 18h (plus d’infos ici).

Manifestants palestiniens (archive)

Manifestants palestiniens (archive)

Le premier juin, un zadiste de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a été condamné à deux ans de prisons. Il était soupçonné d’avoir, le 8 mai, lancé un pétard aux pieds de deux policiers, les blessant légèrement.

Le tribunal l’a également condamné à verser 1000 euros de dommages et intérêts aux deux gendarmes ainsi qu’à une interdiction d’être présent sur le territoire de Loire-Atlantique pendant cinq ans. Il ne s’est pas présenté à son audience, un mandat d’arrêt a donc été lancé contre lui.

Affrontements à la ZAD (archives)