Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les tensions étaient vives mardi entre le gouvernement et les dizaines de milliers de manifestants, essentiellement des femmes, peut-être 100.000, dénonçant une proposition de loi interdisant totalement l’avortement en Pologne. Le plus grand rassemblement a eu lieu au centre-ville de Varsovie, où la mairie a dénombré 30.000 manifestants. À Poznan, à la fin de la manifestation, des groupes d’opposants ont marché sur la place où se situe le siège local du parti PiS au pouvoir. Des affrontements ont eu lieu avec la police. Cinq policiers ont été blessés, dix manifestants ont été interpelés et trois d’entre eux – une femme et deux hommes – sont restés en détention. Lors de la manifestation de Varsovie, la police a également arrêté quatre personnes qui auraient jeté des projectiles sur les forces de sécurité s’interposant entre eux et un groupe de contre-manifestants réunis sous la colonne de Zygmunt. Face à cette mobilisation, les députés polonais ont rejeté définitivement le texte en session plénière aujourd’hui jeudi 6.

Affrontements à Poznan

Affrontements à Poznan

Les nationalistes s’étaient rassemblés hier mercredi, en fin d’après-midi place Saint-Nicolas à l’appel de l’organisation Ghjuventu Indipendentista (GI, Jeunesse indépendantiste), pour dénoncer les réquisitions au procès de Paris des auteurs présumés d’un attentat en Haute-Corse. Devant la cour d’assises spéciale de Paris, le ministère public a requis mercredi de 6 à 8 ans de prison contre trois militants jugés pour avoir lancé une voiture bélier contre une porte de la sous-préfecture de Corte, le 1er avril 2012, puis de l’avoir incendiée.

Quatre membres des forces de sécurité ont été blessés en soirée lorsque plusieurs dizaines de jeunes manifestants, dont certains cagoulés, ont lancé des cocktails Molotov et des mortiers et incendié des conteneurs à ordures sur la place du marché, au centre de Bastia. Deux agences bancaires ont été endommagée et un véhicule stationné a partiellement brûlé.

Les affrontements à Bastia (archive)

Les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik ont été attaqué par les agents de l’administration pénitentiaires de la prison marocaine d’El Aarjat pour avoir protesté contre les dures conditions dans cette prison et la confiscation de tous leurs biens. Plusieurs prisonniers ont été blessés à cette occasion. Les autorités marocaines avaient procédé en août dernier au transfert de 21 prisonniers politiques sahraouis de groupe de Gdeim Izik depuis la prison de Salé vers celle d’El Aarjat, après l’annonce de la Cour de Cassation marocaine le 27 juillet 2016 du renvoi de l’affaire des 23 prisonniers politiques sahraouis condamnés par une cour martiale marocaine à de lourdes peines allant de 20 ans à la perpétuité, devant une juridiction pénale de droit commun.

En novembre 2010, des affrontements ont éclaté au Sahara occidental, lorsque les forces de sécurité marocaines ont démantelé un camp sahraoui à Gdeim Izik où des milliers de Sahraouis manifestaient pour des revendications sociales et économiques. Des centaines de sahraouis ont été arrêtés et 25 d’entre eux ont été condamnés par un tribunal militaire à des lourdes peines d’emprisonnement allant de 20 ans à la perpétuité.

Les prisonniers du groupe de Gdeim Izik

Les prisonniers du groupe de Gdeim Izik

Yahoo! a développé et mis en oeuvre en 2015 un logiciel capable espionnant en temps réel les courriels de millions d’utilisateurs pour les services secrets américains et le FBI. Des centaines de millions d’utilisateurs auraient été espionnés via ce logiciel. On ignore quel type d’information recherchaient les autorités, mais elles ont demandé à Yahoo! de travailler sur la base d’un ensemble de caractères, comme une phrase dans un courriel ou une pièce jointe. La décision de la directrice générale, Marissa Mayer, de collaborer avec les services américains, a poussé le responsable de la sécurité du groupe, ainsi que d’autres managers, à quitter l’entreprise. Alex Stamos, l’ex-responsable de la sécurité de Yahoo! occupe désormais le même poste chez Facebook. Google et Microsoft ont réagi en disant qu’ils n’avaient jamais espionné les courriels de leurs utilisateurs.
EDIT: Yahoo! a démenti se livrer à une surveillance généralisée des courriels des utilisateurs de sa messagerie.

Le siège de Yahoo!

Le siège de Yahoo!

Deux militaires (un officier et un sous-officier) ont été tués et trois autres ont été blessés, aujourd’hui mardi, lors d’une attaque de la guérilla du PKK, dans le district de Lice de la province kurde de Diyarbakir. Les combattants du PKK ont ciblé une base de gendarmerie de Kıllıh, en utilisant des armes longues et des roquettes. Les forces de la sécurité ont répliqué et un accrochage a éclaté. Les soldats blessés ont été emmenés par ambulance dans les hôpitaux de Diyarbakir. Des renforts appuyés par les hélicoptères Cobra ont été envoyés pour essayer d’accrocher le commando.

Combattants du PKK

Combattants du PKK

Cinq opposants à la loi Travail ont été condamnés à de la prison avec sursis, aujourd’hui mardi. Six manifestants, parmi lesquels un militant de la CGT, avaient été interpellés le 28 juin, tôt le matin, après avoir bloqué l’accès à un important nœud routier dans le sud de Lille, le rond-point des postes, notamment en brûlant des pneus. Le dossier a été renvoyé plusieurs fois et lors de l’audience du 6 septembre, le tribunal avait mis son jugement en délibéré. Les six manifestants étaient notamment poursuivis pour « entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique », « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens », et aussi pour « dégradations ou détériorations du bien d’autrui aggravées ».

L’un d’eux a été condamné à six mois de prison avec sursis, quatre autres, à trois mois avec sursis assortis de cent quarante heures de travail d’intérêt général et un sixième a été condamné à 200 euros d’amende. Le militant CGT a été condamné à six mois de prison avec sursis avec mise à l’épreuve de deux ans. Le tribunal a relaxé l’ensemble des personnes mises en cause pour le chef de participation à un groupement. Le tribunal a fait droit aux demandes de nullité concernant Martin D. qui est condamné seulement pour dissimulation volontaire du visage à une contravention de 200 euros. À l’exception de Martin D., les cinq autres prévenus sont condamnés à verser 28 639,14 euros de dommages et intérêts à la Métropole européenne de Lille (MEL).

Feu de pneus au rond-point des postes, à Lille

Feu de pneus au rond-point des postes, à Lille

Des étudiants sud-africains qui réclament la gratuité de l’éducation ont interrompu mardi les cours à l’une des plus grandes universités du pays, affrontant des policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades de surpression et de tirs à balles de caoutchouc. Les heurts ont éclaté sur le campus de l’Université de Witwatersand (ou Wits), à Johannesburg. Les manifestants ont lancé des pavés aux policiers et endommagé une voiture de police. D’autres universités ont été le théâtre d’événements similaires depuis le mois dernier, et certaines ont même dû suspendre leurs cours.

La demande pour la gratuité de l’éducation découle d’une insatisfaction généralisée face aux inégalités sociales en Afrique du Sud. Plusieurs estiment que les universités et d’autres institutions n’ont pas été réformées adéquatement pour profiter à la majorité noire, après la fin du régime raciste de l’apartheid. Le gouvernement a offert une aide financière supplémentaire aux étudiants pauvres en 2017, mais les manifestants ont rejeté la concession. Des manifestations encore plus importantes avaient contraint le gouvernement, en 2015, à renoncer à une hausse des droits de scolarité.

Affrontements à Witwatersand

Affrontements à Witwatersand

Un militant maoïste a été tué dimanche soir par un détachement composés de membres de la police locale de Bayanar et de membres de la force anti-guérilla CAF (Chhattisgarh Armed Force) dans la forêt de Cheri (district de Kondagaon, dans le sud de l’état du Chhattisgarh). Les forces de sécurité affirment que le maoïste a été tué « après une fusillade », mais cette mort a toutes les apparences d’une nouvelle exécution extra-judiciaire.

Opération anti-maoïste dans le Chhattisgarh (archive)

Opération anti-maoïste dans le Chhattisgarh (archive)

Le 2 octobre, à Rabat, au moins 40 personnes ont été blessées lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, alors que celles-ci tentaient de disperser plusieurs centaines de fonctionnaires et de syndicalistes manifestant contre la réforme du régime civil des retraites votée par le Parlement il y a quelque semaines. A peine commencée, la marche a dû s’arrêter car la police bloquait la route aux manifestants sous prétexte qu’ils n’avaient pas reçu d’autorisation. La manifestation a été dispersée par la police à coups de matraque. Le réforme du système de retraite, adoptée récemment par la Chambre des représentants et contre laquelle les Marocains manifestent, prévoit l’augmentation du départ de l’âge à la retraite à 63 ans.

Arrestation de manifestant à Rabat

Arrestation de manifestant à Rabat

Trois véhicules de police ont été incendiés à Dresde samedi soir, alors que la ville accueillait la Fête de l’unité allemande, à l’occasion du 26e anniversaire de la réunification allemande. Les véhicules ont été tellement endommagés qu’ils ne peuvent plus être utilisés. Les dommages sont estimés à des dizaines de milliers d’euros. La police a appréhendé un homme qui aurait tagué « Dresde déteste la police » non loin des véhicules incendiés, et cherche à établir un lien entre les incidents. 2.600 policiers étaient déployés à Dresde pour la Journée de l’unité allemande.

Deux des trois véhicules incendiés à Dresde

Deux des trois véhicules incendiés à Dresde