Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux soldats ont été tués et huit autres blessés lors d’une réunion avec des guérilleros maoïstes, hier samedi en matinée, dans un village de l’arrière-pays de Kabankalan. Ce combat s’est produit à Barangay Tan-awan, près d’une semaine après que la NPA ait incendié du matériel lourd utilisé dans la construction d’un barrage à proximité. Une trentaine de soldats appartenant au 62e bataillon d’infanterie menaient une opérations de nettoyage quand ils sont tombés sous le feu de la guérilla.

Des détachements de la 9e division d’infanterie de l’armée philippine se sont heurtés à deux reprises, aujourd’hui dimanche, à la guérilla maoïste, dans la région de Ragay (province de Camarines Sur). Le premier combat a eu lieu dans le village de Salvacion vers 8h30 du matin. le second dans le village de Patalunan à 10h20. Deux soldats sont morts dans le combat de Salvacion.

Combattantes de la NPA

Combattantes de la NPA

Le rappeur Miguel Arenas Beltran, connu sous le pseudonyme de Valtonyc, condamné en février 2018 à trois ans et six mois de prison pour crime de lèse-majesté et soutien au terrorisme (voir notre article) avait introduit un appel auprès de la Cour constitutionnelle espagnole. Celle-ci a refusé l’appel et confirmée la peine de la Cour suprême. Valtonyc devrait recevoir dans le courant de la semaine prochaine le mandat d’arrêt et le délai pour entrer en prison. Valtónyc devrait pouvoir présenter son cas devant la Cour européenne des droits de l’homme mais devra attendre la décision en prison.

Le 17 juin, un quarantaine de groupes participeront à un concert à Majorque en soutien à Valtonyc et pour la défense de la liberté d’expression.

Arenas Beltran AKA Valtonyc

Jeudi 10 mai se tenait l’AG de l’occupation du mouvement étudiant de la fac Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Au cours de l’AG, un homme seul que personne ne connaissait s’est fait remarquer par son comportement suspect (il s’est déplacé plusieurs fois dans l’amphi). Deux occupants ont demandé à lui parler à l’extérieur. Il s’est tout de suite présenté comme étant Damien Rigaud, viticulteur dans le Sud de la France, actuellement étudiant en œnologie à Bercy et habitant à Aulnay-sous-Bois. Il disait être déjà venu à l’occupation des exilés pour apporter de la nourriture, et qu’il voulait donner un coup de main etc.

La situation s’est renversée lorsqu’un fil dépassant de sa sacoche, relié à un bouton sur la sangle et qui s’avèrera être une caméra, a été remarqué. Annonce est faite qu’un policier était présent et qu’il enregistrait ce qui se passait à l’AG. Alors que le RG démasqué cherchait à fuir la fac, une réaction massive l’en a empêché. Il fut insisté collectivement pour qu’il remette son matériel et ses enregistrements : boitier d’enregistrement avec carte SD, caméra, micro, sacoche et prise de notes [voir photos]. Ce n’est qu’ensuite qu’il a pu quitter la fac. Malgré sa taille la caméra donne une image grand angle avec une très bonne qualité sonore.

Le matériel confisqué au policier


Les prises de vue faites par le policier

Le matériel confisqué au policier
Les prises de vue faites par le policier

Saint-Ghislain, en province du Hainaut, la police a testé un véhicule permet de surveiller les grands rassemblements pendant les festivités de l’Ascension. La vitesse du véhicule atteint les 45 km/h. A l’intérieur de l’engin, léger, électrique et silencieux, un policier est placé dans un habitacle qui peut s’élever à 4 mètres, il peut voir à 360 degrés à l’aide de quatre caméras. En France, plusieurs polices municipales l’utilisent déjà. Le véhicule est reconnu et a reçu les autorisations au niveau européen, il reste à voir au niveau belge quelles sont les dispositions qui doivent être remplies pour l’utiliser sur la voie publique. Le test va durer une semaine.

L’engin en test à Saint-Ghislain

L'engin en test à Saint-Ghislain

L’université des sciences humaines Le Mirail à Toulouse, bloquée depuis le 6 mars par des étudiants opposés à la réforme gouvernementale d’accès à l’université, a été évacuée mercredi 9 mai avant l’aube par quelque 200 policiers.

Suite à l’évacuation, une seconde intervention policière a eu lieu à l’encontre des étudiant.e.s expulsé.e.s, dans le quartier Matabiau. A cette occasion, un étudiant a été interpellé lors d’une bousculade durant laquelle une grenade de désencerclement a explosé accidentellement sur la tenue d’un policier. Deux policiers ont été légèrement blessés (probablement grâce à leur tenue renforcée) et n’ont fait qu’un bref passage à l’hôpital, mais l’étudiant a dû être pris en charge par les services d’urgence de Purpan, il est actuellement sous surveillance à l’hôpital Larrey et souffrirait d’un hémopneumothorax avec plaies au thorax. Sa garde à vue a été levée à 13 heures 20 ce jour, probablement en raison de son état de santé.

La police à l’université de Mirail

La police à l'université de Mirail

Le 1er mai, les Forces démocratiques syriennes (FDS), ont lancé leur offensive « Tempête de Cizire » contre les dernières positions encore tenue par l’État islamique (ou Daesh) sur la rive orientale de l’Euphrate, près de la frontière avec l’Irak. Cette offensive avait été suspendue en raison de l’invasion d’Afrin par l’armée turque: les SDF avaient alors massivement transféré des forces à Afrin pour renforcer la résistance à l’invasion. Quelques attaques lancées par les forces du régime syrien contre les SDF dans la province de Deir ez-Zor, le long de l’Euphrate, dont elles occupent la rive occidentale, avaient aussi retardé cette offensive.

Les jihadistes occupent deux poches à l’est de Deir ez-Zor province, celle de Hajin et celle d’al-Dashisha (le long de la frontière). Ces dernières semaines, profitant de l’affaiblissement des SDF consécutif à l’invasion d’Afrin, ils avaient repris l’initiative en lançant des raids. L’offensive lancée le 1er Mai a inversé la tendance. L’avancée des SDF est facilitée par 40 frappes aériennes des USA (et une française) contre des bâtiments occupés par les jihadistes. Les SDF progressent lentement, 21 km en dix jours, moins à cause de la résistance (pourtant effective) des jihadistes qu’à cause des mines et pièges. Elles sont à seulement 2 km de Baxoz, sur les rives de l’Euphrate.

Combattants des SDF

Combattants des SDF

Des dizaines de milliers de personnes manifestaient aujourd’hui jeudi dans les rues de Munich pour protester contre un prochain élargissement des pouvoirs policiers dans le land de Bavière. Les manifestants s’opposent à la loi PAG votée l’été dernier par les parlementaires locaux – qui n’est pas encore effective – qui permet aux juges plus de discrétion dans les détentions de suspects, notamment en étendant la détention préventive de 14 jours à trois mois. Elle autorise aussi la police à surveiller préventivement les téléphones et ordinateurs de suspects, à titre préventif. La mobilisation contre cette loi a déjà permis des aménagements de celle-ci: la technologie de reconnaissance faciale ne sera plus utilisée dans la vidéosurveillance.

La manifestation No-PAG ce jeudi à Munich

La manifestation No-PAG ce jeudi à Munich

Au moins 22 combattants démobilisés de l’ex-guérilla des FARC ont été assassinés depuis le début de l’année en Colombie. Le dernier meurtre a visé Juan Vicente Carvajal, alias « Misael », ex-commandant du 10e front des FARC. Le commandant « Misael », libéré de prison après la signature de l’accord de paix fin 2016 suite auquel l’ex-guérilla a déposé les armes et s’est convertie en parti politique, a été assassiné lundi soir dans le département d’Arauca, frontalier du Venezuela.

Depuis la signature de l’accord de paix le 24 novembre 2016, 40 ex-combattants des FARC et des proches de l’ancienne rébellion ont été assassinés, ainsi que 10 leaders communautaires associés au nouveau parti de gauche.

Feu le commandant Misael

Feu le commandant Misael

Emmanuel Macron a visité, vendredi 4 mai, le quartier de Pierre Lenquette, à Nouméa. Ce quartier est le reflet de l’apartheid social et colonial : discrimination à l’emploi, difficulté à se loger, vie chère, emploi local non respecté. Macron venait y découvrir la « zone pilote de la police de sécurité ». Les militants indépendantistes se sont vu saisir leurs banderoles (on pouvaient y lire : « France, Paye ta dette coloniale ! » ou encore « Ici, c’est Kanaky », « Etat français assassin » ; « France = Voleur, restitution des 83% des terres volées »).

Une militante s’est fait violemment embarquer en sortant sa banderole qui reprends la phrase du président français lors de son discours à Alger : « La colonisation est un crime contre l’humanité ». Trois autres militants indépendantistes sont neutralisés et menottés et placés en garde à vue. Trois d’entre eux sont libérés après 22 heures et la quatrième après 42 heures de garde à vue suite à ses propos envers Macron : « État français assassin… Macron assassin… Kanaky Libre ». Elle sort avec un rappel à la loi pour outrage à l’état français et au président de la République avec suite judiciaire à condition qu’elle ne commette pas une autre infraction dans un délai de 6 ans.

Manifestants indépendantistes

Manifestants indépendantistes

Le soldat israélien condamné pour avoir achevé un palestinien blessé, est sorti de prison mardi après avoir purgé la moitié de sa peine de 18 mois et a participé à une parade chez lui à Ramla où il a été accueilli en héros. Le soldat avait été filmé le 24 mars 2016 alors qu’il tirait une balle dans la tête d’Abdel Fattah al-Sharif à Hébron en Cisjordanie occupée (voir notre article). Le Palestinien venait d’attaquer des soldats au couteau. Blessé par balles, il gisait au sol, quand le militaire l’a achevé.

Il avait été condamné à 18 mois de prison en juillet 2017 pour homicide volontaire (voir notre article). Depuis sa condamnation, l’armée lui a accordé deux réductions de peine, et il est encore sorti deux jours avant terme pour assister au mariage de son frère. Huit mois de prison, c’est la condamnation que purge l’adolescente palestinienne Ahed Tamimi, pour avoir giflé un soldat de l’armée d’occupation…

L’assassin et sa victime

L'assassin et sa victime