Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Suite au référendum pour l’indépendance du Kurdistan Sud (irakien), l’escalade des tensions mène à ce que le pouvoir irakien tente de s’emparer des « zones disputées ». C’est à dire les zones kurdes qui ne font pas officiellement partie de la région autonome du Kurdistan, donc principalement la ville de Kirkouk. L’escalade a basculé ces dernières heures dans les premiers affrontements entre Kurdes et Irakiens. L’objectif de l’armée irakienne est de prendre le contrôle de trois puits de pétrole et de deux bases militaires, et à l’heure de publier cet article, plusieurs cibles ont effectivement été prises. Le jeu des alliances est profondément bouleversé : on retrouve d’un côté les HPG (guérillas du PKK) et les Peshmerguas qui n’ont pour l’heure pas formé d’alliance militaire malgré les demandes des premiers. De l’autre côté : l’armée irakienne et les Unités de Mobilisation Populaires (plus connues comme « milices chiites ») et leurs alliés iranien, turc et syrien.

Les informations sont floues pour l’instant et les différents médias kurdes distribuent des informations très différentes selon leurs couleurs politiques. Il semblerait dans tous les cas que certains peshmerguas (du PUK, Union Patriotique du Kurdistan) aient fuit la ville (des milliers d’habitants ont déjà pris la route vers l’intérieur du Kurdistan). Les HPG ont clairement pris les armes et appelé à former une force « entre les guérillas, les peshmerguas et la population ». Des manifestations ont défilé avec des drapeaux du PKK dans la ville. Des villageois furieux (ce n’est pas la première fois dans cette guerre que les peshmerguas fuient sans combattre) ont tiré sur des convois qui quittaient la ville en pensant qu’il s’agissait de déserteurs. La situation est donc pour l’heure très confuse.

La tension est palpable à Kirkouk. Crédit @jenanmoussa

La tension est palpable à Kirkouk. Crédit @jenanmoussa

Dans le cadre de l’intensification des opérations anti-maoïstes dans les régions reculées situées à la frontière avec le Chhattisgarh, la police de Charla (Telengana) en coordination avec le personnel de la CRPF, a arrêté deux membres d’une milice maoïste ce samedi. Les forces de sécurité ont appréhendé Madakam Mangaiah (28 ans) et Madivi Masaiah (21 ans) durant une opération conjointe de la police et de la CRPF menée le long d’une voie routière. Les soldats ont en outre saisi une grosse quantité de médicaments. Dans une opération similaire mercredi, la police et la CRPF ont arrêté un présumé courrier maoïste à qui elles ont également saisi des médicaments.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

Dans le cadre des protestations étudiantes contre une loi qui prévoit la fin de la gratuité des livres scolaires, des manifestants anarchistes ont affrontés la police à coups de meubles, pierres et de cocktails Molotov vendredi soir à Athènes. Des barricades ont été dressées autour de l’Université polytechnique. Aucun blessé n’a été signalé.

Attaque d’un groupe de policier par des manifestants

Attaque d'un groupe de policier par des manifestants

Des tracts dans les manifestations contre la loi Travail XL et un groupe Facebook intitulé « Chasse aux DRH » appelaient à venir le 12 octobre perturber le 34e Congrès de décideurs de ressources humaines, où Muriel Pénicaud, ministre du travail, devait venir. Dans la matinée, plusieurs dizaines d’opposants à la réforme du code du travail ont dégradé, selon la préfecture de police, sept véhicules – dont trois ont été incendiés – aux abords du Pré Catelan, restaurant chic de l’Ouest parisien où se tenait le congrès. En début d’après-midi, les forces de l’ordre avaient procédé à l’interpellation de 41 personnes. Cinq manifestants âgés entre 18 et 30 ans étaient en garde à vue, jeudi soir, pour « attroupement armé », « violence sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et « dégradation par substances incendiaires ». Quant à la ministre, elle avait finalement annulé sa visite en raison « d’un changement d’agenda ».

Quatre des cinq personnes poursuivies ont été présentés à un juge, la cinquième bénéficiant d’un classement sans suite. Ces derniers devaient être jugés ce samedi en comparution immédiate, mais le procès de deux d’entre eux a été reporté au 21 novembre et, pour les deux autres, une information judiciaire a été ouverte afin de procéder à des investigations supplémentaires.

BMW en feu aux abords du Pré Catelan

BMW en feu aux abords du Pré Catelan

La police du district de Banka (Bihar), accompagnée de membres de la CRPF et de la Armed Border Force ont arrêté la cadre maoïste Parbatia, âgée de 40 ans, alias Kevali Devi, dans les forêts de Pararia. Parbatia était recherchée pour sa prétendue implication dans de nombreuses actions attribuées à la guérilla maoïste dans la région. 40 kilos de nitrate d’ammonium, un des importants composants de la fabrication des IED, ont été saisis dans le bâtiment où elle se trouvait. Selon les autorités, elle était proche d’un maoïste haut placé récemment abattu par les forces de sécurité dans le district de Banka. Active depuis huit ans dans le mouvement, elle est impliquée dans la conscientisation des femmes et de leur rôle dans la lutte contre l’oppression dont elles sont victimes. Elle était pressentie pour prendre un rôle important dans la section des femmes du PCI(maoïste) dans la région.

Logo de la Armed Border Force

Logo de la Armed Border Force

Georges Louis, militant du Secours Rouge Arabe et de la CGT, vient d’être libéré ce vendredi soir, il avait été arrêté ce mardi 10 lors d’une manifestation à l’occasion de la journée de grève nationale. Il a été maintenu 3 jours en détention car deux policiers l’accusent d’avoir lancé des projectiles (« violence sur des personnes dépositaires de l’autorité publique ») et pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens » de façon masquée et « derrière une banderole » (ce simple détail lui vaut d’être considéré comme le « meneur »). Il est passé au Tribunal de Grande Instance de Paris, chambre 23, à 13h avec trois autres manifestants arrêtés au même moment (deux ont été également relâchés sous contrôle judiciaire, un est emprisonné en attente du procès). Plusieurs solidaires se sont rassemblés et ont assisté à l’audience, la salle n’a d’ailleurs pas pu accueillir tout le monde, la police filtrant les entrées. Son procès aura lieu le 24 novembre prochain, il est entre-temps libéré sous « contrôle judiciaire », interdit de manifestation et doit pointer au commissariat une fois par semaine, la procureure avait cependant demandé sa détention jusqu’au procès.

Devant la chambre 23 au tribunal.

Contrôle judiciaire de Louis

Devant la chambre 23 au tribunal.

Des affrontements ont eu lieu entre des manifestants masqués et des policiers anti-émeutes (ESMAD) à l’Université d’Antioquia, dans le nord de Medellin ce mercredi. Des manifestations avaient eu lieu sur le campus et sur la route 67 qui a été barrée. Les activités de l’université ont été suspendues pour la journée. Un véhicule a été incendié. D’autres incidents ont eu lieu au campus de Bogota.

Lacrymogènes sur le campus d’Antioquia

Lacrymogènes sur le campus d'Antioquia

Il y a quelques jours, une audience a eu lieu au tribunal de Turin dans le cadre du procès contre les trois éco-anarchistes Billy, Costa et Silvia. La cour suprême a confirmé un « défaut de juridiction non-procédurier », comme cela avait déjà été dit en première instance et en appel, sur le principe que des accusés ne peuvent être jugés deux fois pour la même affaire. Ceci ferme une fois pour toutes l’affaire opposant l’état italien aux trois accusés.

Billy, Costa et Silvia avaient été arrêtés en Suisse avec des explosifs et accusés de vouloir commettre une action contre le centre de recherche sur les nanotechnologie d’IBM à Zurich et ils ont purgé des années de prison en Suisse. Le procureur italien voulait qu’ils soient jugés et condamnés pour les mêmes faits en Italie parce que le transport de matières explosives et la tentative d’attentat à cibler IBM en Suisse aurait été planifiée en Italie.

Soldiarité en Suisse avec Billy, Costa et Silvia

Soldiarité en Suisse avec Billy, Costa et Silvia

Georges un camarade de la CGT et du Secours Rouge Arabe, travailleur dans la restauration est actuellement en garde-à-vue. Il a été interpellé et blessé par la police durant la manifestation à Paris lors de la journée de grève nationale du 10 octobre. Un rassemblement de solidarité est organisé demain jeudi 12 octobre à 18h devant la Préfecture de Police/Commissariat du 5e à Paris au 4 Rue de la Montagne, Ste Geneviève (Métro Maubert Mutualité) où il est en garde-à-vue.

Georges

Georges