Le 30 novembre 2025, le prisonnier anarchiste Dimitris Chatzivasileiadis, détenu à la prison de Domokos en Grèce, a publié une déclaration de solidarité avec la grève de la faim collective lancée dans les prisons britanniques par les militants emprisonnés suite à des actions organisées par Palestine Action. Dans son texte, il détaille les objectifs de cette mobilisation, qui vise à protester contre l’implication du Royaume-Uni dans le génocide en Palestine, l’interdiction de Palestine Action, tout en appelant à une solidarité révolutionnaire internationale face à la situation en cours.

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Dimitris Chatzivasileiadis est un militant anarchiste grec, arrêté à Thessalonique le 9 août 2021. Il a été condamné à 16 ans de prison pour son engagement revendiqué à l’Organisation armée d’Autodéfense révolutionnaire (voir notre article). Dans une déclaration récemment publiée, il apporte son soutien au prisonnier palestinien Anan Yaeesh emprisonné en Italie (voir notre article).

Le 28 novembre 2025, l’activiste palestinien Anan Yaeesh, ancien prisonnier politique en Palestine occupée, sera jugé par l’État italien. Il est accusé, sans preuves, de collaboration avec les Brigades de Tulkarem en Cisjordanie, une organisation liée aux Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, un groupe armé du Fatah engagé dans la résistance à l’occupation. L’Union européenne combat, selon ce texte, en première ligne aux côtés de l’occupation sioniste avec tous les moyens dont elle dispose. Le camarade Anan a déclaré : « Vous voulez que je me défende contre les accusations portées contre moi, mais j’ai honte de chercher l’acquittement pour des faits qui, pour moi, sont une source d’honneur. Je ne veux pas me défendre contre l’accusation d’avoir des droits et de les avoir revendiqués, ni contre celle d’avoir essayé de libérer mon peuple et mon pays de l’oppression coloniale. Je jure que je n’ai aucune intention d’être acquitté de la résistance légitime contre l’occupation sioniste. La résistance palestinienne est l’un des phénomènes les plus nobles de l’histoire. »

J’exprime mon respect pour la mémoire des deux martyrs de l’attaque sacrificielle contre une colonie israélienne au sud de Bethléem, le 18 novembre. Comme l’ont écrit les Brigades du martyr Abu Ali Mustafa du Front populaire de libération de la Palestine dans leur hommage : « Notre serment est une vengeance éternelle qui ne s’éteint pas. Demain, la brume se lèvera des collines. »

Solidarité avec l’activiste palestinien Anan Yaeesh
Liberté pour les militants de Palestine Action

Liberté pour Elias Rodriguez et Casey Goonan
Honneur au révolutionnaire anarchiste Aaron Bushnell

Liberté pour tous les otages du camp sioniste

Dimitris Chatzivasileiadis
27 novembre
Prison de Domokos
Grèce

Lors des 1er Mai 2022 et 2023 à Barcelone, des vitrines — notamment de banques — ont été brisées, entraînant des arrestations puis, des mois plus tard, de nouvelles interpellations menées par l’unité catalane des « extrémismes violents », chargée de surveiller et judiciariser les mouvements contestataires. Les procès, très longs en Espagne, se soldent par des peines sévères : les inculpé·es de 2022 viennent d’écoper jusqu’à 21 mois de prison, tandis que pour ceux de 2023 le parquet réclame jusqu’à huit ans de détention, de lourdes amendes, l’expulsion de deux étrangers et une interdiction de centre-ville. Une collecte est organisée pour couvrir frais juridiques, amendes et soutien aux personnes incarcérées. Dans ce cadre, une soirée de soutien est organisée le vendredi 12 décembre à l’Impasse (1 impasse de Lapujade, Toulouse) dès 16H30 avec débat, cantine, tombola et concert.

Diffusé par l’Anarchist Black Cross aux États-Unis, un texte appelle à organiser, le soir du Nouvel An, des rassemblements bruyants devant les prisons pour soutenir les personnes incarcérées. Selon ses auteurs, ces actions visent à briser l’isolement des détenus, à dénoncer l’enfermement et à promouvoir l’idée d’un monde sans prison.

Le 2 décembre 2025 s’ouvre à Athènes le procès en appel de plusieurs membres de la communauté de squats de Koukaki qui est emblématique du mouvement anarchiste et social de la capitale grecque. Fondée entre 2017 et 2020, cette communauté occupait trois bâtiments qui offraient un espace de vie collective dans un quartier en pleine gentrification. Après des vagues d’expulsions par la police entre 2018 et 2020, les squatters ont été condamnés à six ans et demi de prison ferme en première instance sur la base de trois chefs d’accusation, une peine sans précédent en Grèce pour ce type d’action. À l’annonce du procès en appel et des enjeux importants qui l’entourent, les soutiens des personnes poursuivies appellent à la solidarité financière pour répondre aux frais de justice qui s’élèvent à 25 000 euros (voir ici).

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Des collectifs anarchistes appellent à une mobilisation internationale en soutien à Alfredo Cospito, militant emprisonné depuis 2012 et actuellement détenu sous le régime italien de haute sécurité « 41 bis ». Ce régime compte aujourd’hui plus de 700 détenus, dont des révolutionnaires comme des membres des BR-PCC (voir notre article). Le mandat de quatre ans d’Alfredo sous le régime 41 bis expire en mai 2026. Avant de signer le renouvellement, le ministre de la Justice consultera les services antimafia et antiterroriste. Ses soutiens appellent à se mobiliser pour éviter un renouvellement.

Condamné à 23 ans dans le cadre du procès « Scripta Manent », Cospito avait entamé en 2022 une grève de la faim de six mois pour dénoncer ce régime d’isolement. Malgré une forte mobilisation, ses revendications n’ont pas été satisfaites, mais la Cour constitutionnelle lui a permis d’éviter la perpétuité incompressible.  Alors que plusieurs pays, comme la France, s’inspirent du modèle 41 bis (voir notre article), ses soutiens appellent à se mobiliser en soutien à Cospito comme partie intégrante de la lutte contre les politiques carcérales en Europe (voir ici).

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Un second échange international antimilitariste s’est tenu à Hambourg en novembre 2025, réunissant des militants de plusieurs pays pour réfléchir aux luttes contre la militarisation et le service militaire. Vendredi 21 novembre, cinq militant·e·s anarchistes arrivant de Milan ont été arrêtés par la police fédérale allemande dès leur sortie de l’avion à l’aéroport de Hambourg. Ils ont été contrôlés, interrogés sur la rencontre et sur leurs activités anarchistes. Face à leur refus de coopérer, et après plusieurs heures, il leur a été notifié qu’ils seraient refoulés. Après avoir passé la nuit au poste de police, la police fédérale a modifié leur réservation de vol pour le lendemain matin. Leurs documents ont été remis au pilote et ils ont été renvoyés en Italie, où ils ont été accueillis par la police italienne et relâchés. Les documents remis aux militants justifiaient leur interpellation par leur échange contre un service militaire et leur rejet du militarisme au cours de l’année précédente.

Le 18 novembre 2025, les huit détenus anarchistes inculpés dans l’affaire dite de « l’Étoile du chaos » ont comparu pour la première fois devant un tribunal le 18 novembre 2025. Ils ont donc été transférés au centre de détention du parquet. Accusés d’avoir jeté des pierres sur des policiers et causé quelque 2 milliards de roupies de dégâts lors de la manifestation du 30 août (voir notre article), ils sont poursuivis pour violences publiques, résistance collective et dégradations au titre des articles 170, 214 et 406 du code pénal. Les huit — Muhamad Subhan, Eli Yana, Muhamad Vansa Alfarisi, Muhamad Rifa Aditya, Veri Kurniawan Kusuma, Joy Erlando Pandiangan, Muhamad Jalaludin Mukhlis et Jatnika Alang Ramdani Septiawan — affirment avoir été torturés afin de les contraindre à avouer.

Pour leur écrire en anglais ou en indonésien : [Nom] · JI. Jakarta n°42-44 · Kebonwaru, Kec. Batununggal · Kota Bandung, Jawa Barat · Indonésie

Depuis la prison de Trente, l’anarchiste italien Massimo Passamani a annoncé qu’il renonçait volontairement pendant une semaine à sa permission de sortie pour travailler. Un geste destiné à exprimer sa solidarité avec les membres de Palestine Action détenus au Royaume-Uni, actuellement en grève de la faim, ainsi qu’avec Luca Dolce, lui aussi engagé dans cette lutte collective (voir notre article). Passamani explique que cette décision n’est pas adressée à l’administration pénitentiaire, mais à toutes celles et ceux qui, dans le monde, se mobilisent contre le génocide du peuple palestinien. Dans une déclaration (lire en entier), il évoque la force qu’il puise dans les luttes menées par les prisonniers palestiniens et les militants incarcérés en Grande-Bretagne, soumis à une répression féroce.

[…] La force qui me parvient depuis les prisons britanniques — et qui reflète à son tour la ténacité de cette résistance que les prisons sionistes et les centres de détention administrative ne parviennent pas à briser, malgré l’isolement, la torture et les viols — prend non seulement la forme d’une communauté d’éthique et d’idéaux, mais aussi celle de l’intensité des émotions que je ressens en lisant les déclarations des grévistes de la faim.

Je suis convaincu, parce que je le sens dans chaque fibre de mon être : l’élan mondial contre le génocide à Gaza et contre le système global qui le rend possible est un nouveau départ, un commencement.

En plus de ce qui s’est passé dans les rues, dans les ports, dans les universités ; en plus des sabotages menés jour et nuit, les protestations qui relient les prisonniers par-delà les barreaux, les pays et les continents en sont également un signe important.

Avant tout parce que la relation qui se tisse entre « dedans » et « dehors » est une relation de réciprocité et de circularité, et non un simple soutien allant de « l’extérieur » vers « l’intérieur ». Le fait que la fermeture de tous les établissements d’Elbit Systems au Royaume-Uni fasse partie des revendications des Prisoners for Palestine montre la volonté de ne pas séparer son propre destin de la libération de la Palestine — un objectif qui exige rien de moins que la subversion mondiale des rapports de pouvoir et d’exploitation, dont le colonialisme de peuplement sioniste est un élément essentiel. […]

L’Anarchist Black Cross de New York City vient de publier une nouvelle édition, en anglais, de son « Guide illustré des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre » (disponible en cliquant ici). On y trouve de courtes biographies, des photos et des mises à jour d’adresses concernant des prisonniers issus des mouvements africains-américains, antifascistes, antispécistes ainsi que des luttes autochtones aux États-Unis.