Salvatore « Ghespe » Vespertino est un militant anarchiste arrêté en février 2025 en Espagne puis extradé en Italie après deux ans de cavale (voir notre article). Ghespe doit purger une peine de huit ans de prison suite à sa condamnation, car il aurait fabriqué l’engin explosif artisanal trouvé devant l’entrée de la librairie Il Bargello, siège des fascistes de CasaPound à Florence, en 2017. Depuis mai 2025, son courrier est partiellement censuré par la direction de la prison lui a imposé la censure du courrier, suite à une note envoyée par la DIGOS (la police politique) de Florence, dans laquelle ils auraient indiqué sa dangerosité sociale et ses contacts avec le milieu anarchiste. Parallèlement, il n’a toujours pas droit à des parloirs avec d’autres personnes que ses avocats. Par ailleurs, les autorités judiciaires ont ordonné un prélèvement forcé de l’ADN de Ghespe le 19 juin dernier dans le cadre d’une procédure judiciaire de 2023. Cela vise à « approfondir les enquêtes sur les individus qui se sont coagulés autour de lui », pour « en vérifier les possibilités et les capacités opérationnelles, ainsi que les stratégies d’action ».

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À l’occasion d’une soirée de solidarité à Lyon (voir notre article), le prisonnier anarchiste Nikos Maziotis est intervenu par téléphone pour souligner le sens de la solidarité avec les révolutionnaires incarcérés.

Compagnes, compagnons, camarades,

Je vous envoie une grande accolade depuis la prison de Domokos en Grèce. Je tiens à exprimer ma gratitude à toutes celles et tous ceux qui organisent ce concert de solidarité à Lyon pour nous. En particulier au camarade Stefanos, au groupe féminin Pistache Bitume (j’espère que je le dis correctement), qui a toujours participé aux concerts de solidarité pour nous, mais aussi à vous toutes et tous qui êtes présents pour cet événement solidaire.

Plus généralement, la solidarité est un principe fondamental de notre mouvement, car elle représente le fondement moral et essentiel du monde et de la société que nous aspirons à construire, universellement, quand l’État et le capital auront disparu et laissé place à des communautés libres, des communes, réunies dans une fédération mondiale de communautés.

Dans environ un an et demi, je serai libéré, après avoir purgé l’intégralité de ma peine. Je veux que vous sachiez que pendant toutes ces années d’incarcération, vous – comme tant d’autres compagnes, compagnons, camarades, que ce soit de Grèce, d’Europe ou du reste du monde – même sans que nous nous connaissions personnellement, sans jamais nous être vus, vous nous avez accompagné·e·s tout au long de ce long chemin, difficile et éprouvant, grâce à votre solidarité, qu’elle soit matérielle ou morale.

Parce que la solidarité, comme notre lutte contre l’État et le capital, n’a pas de frontières – elle est universelle.

C’est pourquoi je vous remercie du fond du cœur. La solidarité est notre arme. Vive la révolution.

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À l’aube du mercredi 25 juin à Massarosa (dans la province de Lucca), il y a eu une perquisition chez un anarchiste, en relation avec l’enquête menée par le parquet de Bologne pour l’incendie de deux voitures de la police ferroviaire, qui a eu lieu à Rimini le 20 avril 2023 (voir ici). Cette action avait été menée en solidarité avec les anarchistes chiliens Monica et Francisco, qui allaient bientôt être jugés pour plusieurs attentats à l’explosif à Santiago du Chili, et avec Alfredo Cospito, qui venait de mettre fin à une grève de la faim de six mois.

Les chefs d’inculpations sont les articles 423 (incendie), 270 bis par. 1 (association subversive avec finalité de terrorisme), 110 (participation à un crime ou délit) et 635 (dégradations). Quinze anarchistes, originaires de différentes régions d’Italie, sont sous enquête. Le lendemain, les policiers se sont présentés, toujours à l’aube, chez un autre anarchiste pour une perquisition en relation avec quelques tags qui étaient apparus dans le tribunal de Massa pendant l’une des audiences du procès Scripta Scelera en vertu de l’art. 639 du code pénal (dégradations légères et souillures).

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Hridindu Roychowdhury est un anarchiste qui a été condamné en 2022 à une peine de 7,5 ans pour le vandalisme et l’incendie d’un bureau anti-avortement nationaliste chrétien d’extrême droite dans le cadre du mouvement Jane’s Revenge qui revendique plusieurs actions directes contre des institutions anti-avortements aux États-Unis. En mai 2025, il a été transféré pour comparaître devant un grand jury. Il a refusé de coopérer lors d’une audience. Suite à cela, le juge l’a reconnu coupable d’outrage pour avoir refusé de répondre aux questions du grand jury. Il est incarcéré dans une prison du comté, sa peine fédérale est donc suspendue j. squ’à ce que l’outrage soit purgé.

Pour lui écrire : Hridindu Roychowdhury / Columbia County Jail / 403 Jackson Street / Portage, WI 53901 / USA.

Instructions d’envoi : inclure une adresse de retour complète ; utiliser uniquement des enveloppes n°10 ; les colis ne sont pas acceptés ; tout le courrier est copié en noir et blanc – les détenus reçoivent des photocopies.

Des personnes solidaires organisent un concert de soutien à Nikos Maziotis, prisonnier politique en Grèce et militant anarchiste de Lutte Révolutionnaire, suite au rejet de sa demande de libération et à la prolongation de sa détention. Pour la sixième fois, la justice a refusé sa demande de libération conditionnelle (voir notre article), bien qu’il ait dépassé les 3/5 de sa peine depuis 2022, comme le prévoit les « lois » pour tous les détenus·es. En Grèce, il est le seul prisonnier politique avec une peine fusionnée de 20 ans — donc pas à perpétuité — à vivre cette situation, simplement parce qu’il n’a pas montré de « repentir » ni de « réforme morale ». Ancienne prisonnière politique et cofondatrice de Lutte Révolutionnaire, Pola Roupa interviendra par téléphone lors de cette soirée.

Rendez-vous le samedi 28 juin dès 20H30 au bar Les Clameurs (23 Rue d’Aguesseau, 69007 Lyon)

Chaque année depuis 2010, le 11 juin est une Journée internationale de soutien à Marius Mason et aux prisonniers anarchistes de longue durée (voir notre article). À cette occasion, de nombreuses initiatives ont eu lieu dans le monde, notamment des soirées de solidarité (Philadelphie, Cincinnati, Santiago, Valparaíso, Blue Ridge, Rivanna, New-York, Saint-Amoux, etc.) mais aussi des actions de sabotage comme devant une prison en Indonésie (voir le site dédié).

A Toulouse, le Secours Rouge a participé à l’émission de radio de L’Envolée (à écouter ici), réalisé une fresque (voir ici) et organisé une soirée de solidarité le 11 juin au Chat Noir. Après la projection d’un film sur la lutte d’Alfredo Cospito, nous avons poursuivi la soirée par un atelier d’écriture à Marius Mason, Alfredo Cospito, Nikos Maziotis ou encore Michael Kimble. Nous avons souligné l’importance de soutenir les prisonniers anarchistes en tant que protagoniste de la lutte révolutionnaire contre le capitalisme et toutes les oppressions. De la même manière, nous avons rappelé la nécessité de soutenir la prisonnière antifasciste Maja détenue en Hongrie tout comme le militant anarchiste Paolo Todde qui sont actuellement en grève de la faim contre leur condition de détention (voir nos articles ici et ici).

Militant anarchiste détenu dans une prison de Sardaigne, Paolo Todde est en grève de la faim depuis le 25 avril dernier pour dénoncer les conditions de détention particulièrement dures de la prison sarde d’Uta. Durant une semaine, différents prisonniers ont organisé une grève de la faim solidaire. Il a déclaré vouloir en faire une grève forte comme le fut celle d’Alfredo Cospito durant 180 jours contre le régime d’isolement 41bis (voir notre article). Alors qu’il est aujourd’hui à son 40e jour de grève de la faim, la mobilisation solidaire est plus que jamais nécessaire. Pour lui écrire :

Paolo Todde
CC E. Scalas
Zona industriale Macchiareddu, 19
09010 Uta (CA)
Sardegna (Italia)

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Comme chaque année, une journée de solidarité avec le militant éco-anarchiste Marius Mason et les prisonniers anarchistes de longue durée est organisée le 11 juin prochain (voir notre article). Dans son appel, la solidarité avec plusieurs prisonnier·es anarchistes est mise en avant comme Nikos Maziotis, Alfredo Cospito ou encore Mónica Caballero. En France, plusieurs initiatives sont organisées comme à Toulouse et à Saint-Auban.

De par la nature de leur position, les prisonniers anarchistes renforcent le mouvement dans son ensemble en éclairant son analyse, ses méthodes et ses priorités. En les incluant dans l’espace anarchiste, nous démystifions l’incarcération et nous nous enseignons mutuellement les meilleures pratiques et les techniques de survie. En retour, cela permet aux autres de prendre les risques nécessaires, sachant qu’ils ne sont pas seuls. Notre engagement à soutenir nos prisonniers nous permet de rester fidèles à notre valeur de confrontation avec le pouvoir de l’État, même là où il est le plus puissant.

Lire l’appel à la journée du 11 juin 2025

Le 3 mai, à 5 heures du matin, Snizana Paraskevaidou a perdu la vie à cause de la détonation prématurée d’un engin explosif qu’elle était en train de placer devant une agence de la Banque nationale de Grèce, à Thessalonique. Cette mort tragique a été suivie,  jusqu’à maintenant, de deux arrestations et à la perquisition de la cellule du prisonnier anarchiste Fotis Tziotzis. Fotis avait été arrêté en 2015, accusé de braquage et de tentative d’homicide sur des policiers. Après sept ans de prison, il n’est pas rentré d’une permission, mais avait été rattrapé peu après. La police l’accuse absurdement d’avoir « commandité » l’attentat. La police affirme avoir trouvé les empreintes d’une des personnes arrêtées sur un sac trouvé sur le lieu de l’explosion. D’origine géorgienne et issue des quartiers populaires de Thessalonique, Snizana était une révolutionnaire connue et appréciée. Elle avait participé à de nombreuses luttes, occupation et émeutes, et avait été arrêtée pour détention d’une Kalashnikov. En savoir plus

 

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L’anarchiste Ruslan Sidiki était jugé pour avoir attaqué une base aérienne militaire avec un drone (et l’aide logistique des services secrets ukrainiens) et fait exploser un train de marchandises dans la région de Riazan, à l’ouest de la Russie, C’est vendredi 23 mai que le juge du Deuxième tribunal militaire du District ouest, lors d’une audience hors site au tribunal militaire de la garnison de Riazan, a condamné Sidiki, de 37 ans, à 29 ans de détention dans une colonie pénitentiaire de haute sécurité. Il purgera les neuf premières années en prison, ensuite il sera transféré dans une colonie à régime strict. Dans sa déclaration finale, Sidiki a une fois de plus affirmé qu’il avait été torturé après son arrestation et il a précisé que son but était de mettre hors d’usage l’infrastructure militaire russe. Le procureur avait requis une condamnation à trente ans, dans une colonie à régime strict.

En savoir plus et lire la déclaration finale de Sidiki devant la cour