Suite à la situation abracadabrante de samedi dernier (la police a préféré arrêter des dizaines de militants de gauche et de Molenbeekois plutôt que la douzaine de nazis qui se pavanait de l’Atomium à Dilbeek), le bourgmestre de Bruxelles-Ville, Ivan Mayeur, aurait semble-t-il évoqué que peut-être « les policiers avaient agi un peu durement ».

Il n’en fallait pas plus pour que les syndicats de police ne s’émeuvent, affirmant que l’honneur de l’un des siens « et par là de tout son corps » était questionné et menaçant le bourgmestre de porter plainte. Dernière boutade en date de ce conflit: des policiers iront « apostropher » le bourgmestre au prochain conseil communal. L’initiative « ne vise pas à prendre la forme d’une manifestation », une distinction que la police de Bruxelles connait bien.

Policiers empêchant tout rassemblement

Policiers empêchant tout rassemblement

Alors que « Génération Identitaire » (accompagnés de ses acolytes belges) avait déclaré annuler sa manifestation raciste à Molenbeek, plusieurs fascistes se sont rassemblés dans les cafés du centre-ville (Notamment l’Irish Pub de la Bourse). Des manifestants antifascistes qui s’étaient rassemblés sur place ont été arrêtés par le commissaire Vandersmissen, les fascistes ne semblent pas être inquiétés pour l’instant.

Mise à jour 15h02: Plusieurs dizaines de manifestants antifas et de passants -33 au dernier compte mais le chiffre a augmenté depuis- ont été arrêtés sur la Place de la Bourse de façon violente. Alexis Deswaef, président de la Ligue des Droits de l’Homme a notamment été arrêté. De très nombreux policiers restent présents sur la Place de la Bourse (des nazis sont toujours présents dans les cafés), mais la situation semble s’être « calmée ».

Mise à jour 17h55: Après avoir arrêté brutalement et en masse les antifas à la Bourse, la police s’est massivement dirigée vers Molenbeek où elle pourrait bien provoquer des émeutes en s’attaquant aux habitants. Seuls deux fascistes ont été arrêtés il y a quelques heures dans cette commune (pour ce qui concerne les manifestants d’extrême-droite, la police a besoin de motifs plus évidents que « d’être sur place », les deux seuls fascistes arrêtés transportaient des armes blanches et des cocktails molotov). Plusieurs habitants de Molenbeek ont été arrêtés alors que des centaines de policiers occupent les ponts du canal pour empêcher les passages entre Molenbeek et Bruxelles-Ville. Voir la dernière vidéo au bas de l’article.

Mise à jour 18h16: Les manifestants d’extrême-droite ont eux pu manifester dans la journée à Molenbeek, à Dilbeek et à Bruxelles-Ville, sans être inquiétés.

Cliquez sur j'aime ✔ Partagez ✔ALERTE ANTIFASCISTE! Les manifestant.e.s antiracistes pacifiques rassemblés contre l'islamophobie sont directement arrêtés à la Bourse! Arrestation violente de militant.e.s dont le Président de la Ligue des Droits de l'Homme!Lisez notre analyse ici: http://www.lcr-lagauche.org/entre-fascisme-et-djihadisme-refuser-toutes-les-haines-construire-les-solidarites/POLICE PARTOUT JUSTICE NULLE PART!#Antifa #BxlAntifa #JambonDémission #MichelDégage #BartTaGueule

Posted by Agenda des manifestations pour faire tomber le gouvernement de droite on Saturday, 2 April 2016


La tension monte à Bruxelles: plus d'une… par dh_be

La police à la Bourse

La police à la Bourse

A l’initiative du groupe fasciste français « Génération Identitaire », une manifestation devait avoir lieu ce samedi à Molenbeek, faisant craindre de nouvelles attaques racistes, comme celles qui ont eu lieu dans le centre-ville samedi dernier lors du déplacement de centaines de hooligans d’extrême-droite. Plusieurs rassemblement antifascistes étaient déjà prévus pour empêcher la manifestation fasciste. Le Ministre-Président de la région de Bruxelles-Capitale a fait interdire toute manifestation « en lien avec la marche identitaire », y compris les contre-manifestations donc.

Appel antifa de ce samedi

Appel antifa de ce samedi

Ce mercredi Sylvie Polinière, syndicaliste CGT, enseignante du lycée professionnel Paul-Langevin à Beaucaire, a été condamnée à une amende de 300 € dont 150 € avec sursis, pour outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique suite à une plainte déposée par le maire FN, Julien Sanchez, et un adjoint, Stéphane Vidal. Les deux élus de la mairie de Beaucaire reprochent à cette syndicaliste et enseignante de les avoir qualifiés de « racistes et xénophobes » (en fait, elle lisait une motion votée par la majorité des travailleurs) lors d’un conseil d’administration prévu au lycée Paul-Langevin. Des professeurs élus au conseil d’administration avaient refusé de serrer les mains des élus FN. Mercredi, près d’un millier de personnes étaient réunies devant le tribunal, en soutien à la syndicaliste qui a fait appel de la décision.

La syndicaliste et la manifestation de soutien

La syndicaliste et la manifestation de soutien

Une trentaine de personnes ont attaqué des membres du Ku Klux Klan qui tentaient de manifester à Anaheim (Californie). Dés que les fascistes sont sortis de leur voiture, ils ont été attaqués par la foule qui en a piétiné plusieurs. Trois antifas ont été poignardés, dont un avec un drapeau confédéré, celui-ci est dans un état critique. Sept antifascistes ont été arrêtés (ainsi que 6 membres du KKK).

La Copwatch Santa Ana ainsi que l’Anarchist Black Cross Los Angeles ont lancé une campagne de Crowdfunding pour financer les frais médicaux et légaux des antifas.

Attention, contenu « graphique »

Manif contre le KKK

Manif contre le KKK

Plusieurs groupes antifascistes actifs en France ont rejoint ce 22 janvier la campagne de soutien au Bataillon International de Libération sous la bannière de « Coordination Action Antifasciste ». Jusqu’à présent, la campagne a récolté plus de 3.435€. Pour la rejoindre, contactez-nous. Pour y participer, visitez la page de la campagne sur www.rojava.xyz

AFA Marseille
AFA Paris-Banlieue
AFA Tolosa
AFA NP2C
AFA La Roche sur Yon
Ipeh Antifaxista

Coordination Action Antifasciste

Coordination Action Antifasciste

Quelques milliers de partisans de Pegida étaient rassemblés samedi après-midi à Dresde (est de l’Allemagne), dans le cadre d’une journée européenne antimigrants organisée dans une dizaine de villes sous le mot d’ordre « Forteresse Europe ». Après une cérémonie à la synagogue, 3500 antifascistes ont manifesté contre l’extrême-droite tandis que des groupes de manifestants plus petits ont tenté de bloquer la marche raciste. Une vingtaine d’antifascistes ont été arrêtés.

Une arrestation à Dresde

Une arrestation à Dresde

Ce jeudi 21 janvier, avait lieu le traditionnel rassemblement royaliste au pied de la colonne Louis XVI, place Foch, près de la cathédrale. Il a été perturbé par l’intervention d’une trentaine de militants du groupe antifasciste de Nantes. Les fascistes, qui s’y étaient préparé, ont mis leurs casques et l’affrontement a commencé avec coups de poings et jets de pierre. La police est alors intervenue, faisant usage de gaz lacrymogènes.

Incidents à Nantes

Incidents à Nantes

Dans le cadre de notre dossier « Rojava », nous exposons ici un acteur mal connu du conflit syrien. Malgré la date de publication fantaisiste de l’article, celui-ci est bien posté le 15 décembre 2016.

Le champs de bataille syrien est aujourd’hui divisé en quatre principaux camps. Celui du régime et de ses alliés, celui des YPG/YPJ et de leurs alliés réunis dans les Forces Démocratiques Syriennes (QSD), celui de l’Etat Islamique, et enfin celui de ce qu’on appelle « l’Armée Syrienne Libre ».

Répartition des territoires en Syrie, début novembre 2016.

Derrière ce terme vaste on retrouve une réalité vague et mouvante. Il ne veut aujourd’hui plus dire grand chose. Depuis sa création en 2011, l’ASL a progressivement été phagocytée par Jabhat Al Nusra, les groupes qui lui résistaient ont été expulsés et ont -pour certains d’entre eux- rejoint les QSD. Quoi qu’il en soit, ce terme est aujourd’hui un label encore utilisé dans les médias occidentaux et qui n’a pas valeur d’unité sur le terrain. A ce jour, il n’existe pas -à notre connaissance- de groupe non-islamiste qui se revendique encore de l’Armée Syrienne Libre. Les groupes qui ont existé ont soit disparus, soit rejoint les Forces Démocratiques Syriennes.

Des centaines de groupes se revendiquent de la rébellion syrienne. Comme toutes les forces actives en Syrie, elles sont appuyées par des puissances étrangères ou tentent de l’être. Ces groupes s’unissent dans de grandes organisations parapluies appelées « Chambres d’Opération ». On en distingue deux principales: Fatah Halab (Conquête d’Alep) et Jaish Al Fatah (Armée de la Conquête). D’autres groupes existent en dehors de ces chambres d’opération mais ils sont minoritaires et leurs positions politiques ne sont pas clairement affichées. Les groupes peuvent appartenir à plusieurs Chambres d’Opération à la fois. Enfin, ces groupes sont principalement en guerre contre le régime syrien, pas contre Daesh (même si des combats se produisent et qu’une hostilité peut exister).

Fatah Halab représente probablement la moitié des combattants rebelles dans la province d’Alep. C’est la principale chambre d’opération et le principal pion turc en Syrie depuis le refroidissement des relations avec Daesh, ainsi qu’un pion régulier des USA. Lorsqu’une puissance occidentale parle de « rebelles modérés », c’est probablement à cette chambre d’opération qu’elle fait référence. L’appellation « modérée » ne doit pas tromper: les groupes de Fatah Halab sont des groupes islamistes dont l’idéologie se rapproche des Frères Musulmans. Ce qui vaut à cette coalition d’être désignée comme « modérée » (malgré les nombreux groupes d’égorgeurs qu’elle rassemble, comme Harakat Nour al-Din al-Zenki qui s’était fait connaître en décapitant un enfant palestinien et en postant la vidéo sur internet ou la Brigade Sultan Mourad qui avait été les premiers porte-pavillons turcs officiels en Syrie) par les puissances impérialistes est que ses composantes ne planifient pas d’attaques en Occident. Fatah Halab est le groupe qui a été choisi par la Turquie pour « mener » l’opération militaire « Bouclier de l’Euphrate » afin de créer une zone tampon entre les cantons kurdes d’Afrin et de Kobané et ainsi d’empêcher la création d’un Etat kurde unifié dans le nord de la Syrie, au Rojava.

Composition de Fateh Halab.

L’autre chambre d’opération, Jaish Al Fatah représente probablement un tiers des combattants rebelles dans la province d’Alep, ce qui équivaudrait à un nombre de combattants allant de 30.000 à 40.000 selon certains chiffres avancés. C’est le pion principal du Qatar et de l’Arabie Saoudite et un allié régulier de la Turquie.

Les composantes de Jaish Al Fatah sont mieux connues que celles de Fatah Halab: il s’agit principalement de Fatah Al Sham (rebranding du Jabhat Al Nusra, la filiale syrienne d’Al Qaeda), d’Ahrar Al Sham, de Jund Al Aqsa (qui a scissioné de Jabhat Al Nusra parce que celui-ci était « trop modéré » avant de lui reprêter allégeance), et de nombreux autres groupes. Plus généralement, Jaish Al Fatah représente donc le camp d’Al Qaeda et de ses alliés.

Déjà début 2015, Al Qaeda était omniprésent dans les zones rebelles.

Les Chambres d’Opération sont des structures bien plus militaires que politiques bien sûr, et des articles font régulièrement état d’une sorte d’impossibilité (par crainte ou consentement) pour les groupes rebelles d’exister en-dehors de la sphère d’influence de Fatah Al Sham (ce qui en dit long sur la composition politique de l’ASL): une influence omniprésente. Ces zones se sont raréfiées, notamment suite à l’intervention russe: la province d’Alep reste le principal territoire contrôlé même si la ville d’Alep vient de retourner sous le contrôle du régime. D’autres zones sont sous contrôle de ces groupes autour de la Ligne de Mare (la zone tampon turque au Rojava), autour d’Idlib, de Homs, de Damas et de Daraa.

On peut assez vite réaliser que ce qu’on appelle aujourd’hui « les rebelles » correspond essentiellement à une constellation de groupes islamistes. Une véritable alternative démocrate et progressiste existe toujours aujourd’hui: il s’agit des Forces Démocratiques Syriennes (QSD), dont la première force est celle des YPG/YPJ. Un dossier sera prochainement consacré à cette nouvelle coalition.

Répartition des territoires en Syrie, début novembre 2016.
Composition de Fateh Halab.
Déjà début 2015, Al Qaeda était omniprésent dans les zones rebelles.