Le 12 février 2007, des dizaines de militants communistes, syndicalistes et antifascistes sont arrêtés en Italie dans le cadre d’une enquête sur une organisation clandestine, le Parti Communiste Politico-Militaire (PCPM), qui avait des cellules dans plusieurs villes du pays. Parmi les milliers de documents en tout genre, la police italienne trouve les photos de quatre membres du Secours Rouge Bert, Wahoub, Constant et Abdallah et communique l’information à la police belge.
De ce jour au 5 juin 2008, pendant un an et demi, la police va espionner Bert, Wahoub, Constant, Abdallah et leur entourage avec des moyens inouïs : caméras placées devant les domiciles, interception des conversations téléphoniques et des mails, filatures, checks de tous les voyages à l’étranger par scanning des listes des compagnies aériennes ferrovières et routières, examen des anciennes communications téléphoniques, etc.
Cet espionnage n’ayant rien donné, de l’aveu même des enquêteurs, la juge d’instruction opte pour la fuite en avant. Le 5 juin 2008 une vague de perquisitions et d’arrestations (5 puis une 6e) se déchaîne contre le Secours Rouge. Bert, Constant, Wahoub et Abdel font l’objet d’un mandat d’arrêt pour “participation à une activité terroriste”. Les questions posées révèlent que le principal intérêt des policiers est l’activité du Secours Rouge. Les militants arrêtés sont invités par exemple à identifier sur photo des personnes ayant assisté à des meetings publics du SR. Tous refusent de répondre aux questions des enquêteurs.
Les mois suivants seront des mois de mobilisations solidaires et d’audiences où il s’avèrera que les résultats des perquisitions (malgré une brève tentative de désinformation de la police qui s’est vite retournée contre elle) valaient à celle de l’année d’espionnage: aucun élément à charge. Les inculpés sont progressivement mis en liberté provisoire.
Où en est-on aujourd’hui?
L’affaire est toujours pendante. elle est restée à la question de la détermination des charges à retenir contre les 4 en vue de leur procès. En juin 2013, un premier tribunal n’avait retenu qu’une « tentative de faux papiers », le parquet a été en appel pour ajouter la « participation à activité terroriste ». il a gagné cet appel mais perdu la cassation qui a suivi. La décision « retombe » donc au niveau d’une cour d’appel. Voilà cinq ans qu’aucune date n’est fixée pour cette audience.
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