Une manifestation a eu lieu dans le Quartier des spectacles de Montréal hier lundi en soirée en solidarité avec la communauté algonquine de Lac-Simon où un homme de 25 ans a été abattu par la police la semaine dernière. Après des allocutions, les manifestants ont commencé leur périple vers 19 h 45, en passant devant le quartier général du Service de police de la Ville de Montréal jusqu’à l’est de l’avenue Papineau. Dans ce secteur, ils ont lancé des objets et des pierres aux policiers. De plus, au moins deux bombes fumigènes ont été lancées en direction des policiers. Deux agents à vélo ont été atteints par des projectiles, mais ils n’ont pas été blessés. Les autorités ont dispersé les manifestants avec des gaz irritants et à 20 h 30, la manifestation était terminée. Il n’y a eu aucune arrestation.

La manifestation d’hier soir à Montréal

La manifestation d'hier soir à Montréal

TAILS, « The Amnesiac Incognito Live System » est très apprécié des personnes soucieuses de leur anonymat et de leurs données. C’est un système d’exploitation complet à déployer sur un DVD ou sur une clé USB, une fois démarré toutes les connexions passent par TOR. A l’arrêt de la machine, toutes les données qui n’ont pas été sauvegardées dans un éventuel répertoire chiffré sur la clé USB sont détruites.

SubgraphOS, développé par l’association éponyme à Montréal propose lui aussi une distribution linux ultra-sécurisée mais va en théorie plus loin que TAILS. Différence majeure: SubgraphOS peut être installé de façon « permanente », là où TAILS ne peut -par philosophie- qu’être installé sur un support externe. Subgraph propose également un client e-mail et une implémentation d’OpenPGP originales, sans passer par les clients habituels de Linux (Thunderbird et GnuPG)

Pour télécharger et tester Subgraph, c’est ici. Notez que Subgraph n’est disponible que depuis le 16 mars et qu’il reste probablement des failles critiques, il vaut mieux ne pas l’utiliser pour autre chose que du test à l’heure actuelle.

SubgaphOS

SubgaphOS

Tandis qu’aux États-Unis 95% des 70s plus grands corps policiers municipaux du pays a décidé de doter leurs agents de ces appareils pour enregistrer leurs interventions, la Ville de Montréal mène actuellement un appel d’information auprès des fournisseurs de caméras corporelles. Les entreprises avaient jusqu’à la semaine dernière pour répondre à une soixantaine de questions que la métropole se pose au sujet de cette nouvelle technologie. La métropole veut également faire l’essai des appareils pour les tester pendant un mois en laboratoire puis mener un projet-pilote sur le terrain en équipant jusqu’à 50 agents de caméras corporelles. Une consultation publique doit avoir lieu à la fin de cette période d’essai, soit à l’automne 2016. Montréal veut évaluer l’achat de 3000 caméras corporelles.

L’arrivée des caméras corporelles pose un important défi technologique pour gérer l’imposante quantité de données générées par leur système, qui peuvent se calculer en pétaoctets (soit 1000 téraoctets). Au Canada, la ville de Calgary a été la première à terminer son projet-pilote avec les caméras corporelles et à annoncer en novembre qu’elle comptait doter chacun de ses agents de l’un de ces appareils. À l’opposé, Edmonton vient d’annoncer pour sa part qu’elle met en veilleuse son projet-pilote d’acheter 60 caméras corporelles. Raison invoquée: la facture élevée.

Caméra corporelle en service aux USA

Caméra corporelle en service aux USA

Une manifestation a eu lieu dans les rues de Montréal vendredi soir pour s’opposer aux mesures d’austérité et plus largement, au système capitaliste. Au moins neuf manifestants ont été arrêtés, dont sept pour entrave au travail d’un policier. Les deux autres personnes feront respectivement face à des accusations d’agression armée et de voies de fait. Deux manifestants ont également été transportés en centre hospitalier pour traiter des blessures mineures. Des dizaines, voire une centaine de policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avaient été déployés contre cette manifestation.

Le départ de la manifestation a été lancé vers 20 h 20 du parc Émilie-Gamelin, dans le Quartier latin. «Justice nulle part, police partout», ont scandé les manifestants, qui multipliaient les slogans au début de la marche, sur la rue Berri. Après avoir été forcés de tourner en direction est sur le boulevard René-Lévesque par les forces de l’ordre qui tapaient bruyamment sur leur bouclier, les manifestants ont remonté la rue Saint-Timothée jusqu’au boulevard de Maisonneuve. Quand les policiers sont intervenus pour mettre fin à la manifestation, ils ont essuyés des lancers de pierres, de feux d’artifice et de projectiles divers.

La manifestation à Montréal

La manifestation à Montréal

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) annoncé avoir l’assurance que le nouveau gouvernement allait retirer deux lois relatives aux syndicats. La Loi C-377 obligeait les syndicats à rendre publiques toutes leurs dépenses de plus de 5000 $ et la ventilation détaillée de toutes celles qui correspondraient à des activités non reliées à la négociation des conditions de travail avec les employeurs. La CSN déplorait que seuls les syndicats aient été contraints à une telle exigence parmi les organismes sans but lucratif au Canada. La Loi C-525, quant à elle, visait à forcer la tenue d’un vote à scrutin secret pour obtenir une nouvelle accréditation syndicale sous juridiction du Code canadien du travail. Selon la CSN, cette loi rendait plus difficile pour les travailleurs l’accès au droit d’association. Ces deux réglementations avaient été adoptées par le gouvernement conservateur.

Manifestation de la CSN

Manifestation de la CSN

La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique a présenté la semaine passée à l’Assemblée nationale, un projet de loi concernant la vérification de l’identité des personnes incarcérées au moyen de leurs empreintes digitales. Les mesures proposées permettraient l’implantation progressive du système biométrique dans les établissements de détention québécois, et ce, dès la mise en vigueur du projet de loi.

Dans un premier temps, quatre établissements de détention seraient dotés du système biométrique : Bordeaux, Québec, Rivière-des-Prairies et Saint-Jérôme. De plus, l’outil serait implanté dans les quartiers cellulaires des palais de justice de Montréal, de Québec et de Saint‑Jérôme. En 2014-2015, près de 44 000 admissions ont été enregistrées dans le réseau correctionnel du Québec. Au total, quelque 306 000 déplacements (libérations, permissions, comparutions et transferts) sont répertoriés chaque année dans les 19 établissements de détention du Québec et les 56 palais de justice.

Prison de Rivière-des-Prairies

Prison de Rivière-des-Prairies

Quelques dizaines de manifestants ont défilé dans les rues du quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal pendant une quinzaine de minutes, hier mardi dans l’après-midi, pour dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement québécois. Ils ont finalement été encerclés dans un kessel par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sur la rue Joliette. Pas moins de 37 personnes ont reçu un constat d’infraction en vertu du règlement P-6 pour «refus d’obtempérer», parce que la manifestation avait été déclarée illégale. L’amende s’élève à au moins 500$ canadien (380 euros) pour une première infraction.

Le kessel rue Joliette

Le kessel rue Joliette

Les manifestations contre l’austérité du printemps dernier ont coûté plus de 2,3 millions de dollars canadiens (1,6 millions d’euros) en salaires au Service de police de la Ville de Montréal entre le 23 mars et le 9 mai. Environ 10.000$ en dommages subis par des véhicules de police s’ajoutent à cette facture. À titre de comparaison, le printemps érable, en 2012, avait coûté 4,4 millions en salaires entre le 1er février et le 27 avril. Il avait mobilisé environ 75 % des étudiants du Québec, soit 316.000 personnes.

Le mouvement du printemps dernier contre l’austérité était toutefois de moindre ampleur, avec environ 60.000 étudiants en grève générale. Ils avaient été rejoints par des syndicats à l’occasion de journées de mobilisation, comme ce fut le cas lors de la marche des travailleurs du 1er mai. Sur la facture de 2,3 millions, les heures supplémentaires représentent environ 958.000 $. La facture pourrait être particulièrement salée à la fin de l’année, puisque des associations étudiantes et des syndicats promettent d’intensifier la mobilisation.

Manifestation anti-austérité

Manifestation anti-austérité

Les services secrets canadiens disposent à l’étranger de 25 stations d’interception des échanges sur internet et Ottawa a récemment déboursé 21 millions de dollars pour les rénover, selon un document confidentiel publié par le groupe de pirates informatiques Anonymous. Portant la classification « secret », ce rapport du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) est daté du 6 février 2014 et fait le point sur la sécurisation des infrastructures réseaux du Service dans ses stations à l’étranger. Le SCRS y déplore un « processus de traitement des données inefficace et laborieux ». Faute de logiciels modernes, les analystes travaillant au siège du SCRS « doivent examiner manuellement le grand volume d’informations reçues ».

En conséquence, un investissement de 21 millions de dollars canadiens (14,6 millions d’euros) est demandé au gouvernement afin de connecter « en temps réel » les stations d’interception à l’étranger au quartier général du SCRS. Cela « permettra au service de satisfaire les besoins croissants du gouvernement en informations collectées en temps réel à l’étranger », expose le rapport. Ottawa n’a jusqu’à présent reconnu l’existence que de trois stations d’opération du SCRS à l’étranger: à Washington, Londres et Paris. Le réseau est donc bien plus vaste et comprend « beaucoup » de stations d’interception « établies dans des pays en développement et/ou instables », est-il noté. Le Canada forme, avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le groupe des « Five Eyes », une alliance de services de renseignement.

Le siège du Service canadien du renseignement de sécurité à Ottawa

Le siège du Service canadien du renseignement de sécurité à Ottawa

André Bérubé, un manifestant, qui a déjà gagné une bataille contre la Ville de Québec après avoir subi une arrestation abusive lors d’une manifestation du printemps 2012, somme maintenant le maire de Québec, Régis Labeaume, de se présenter devant un juge afin qu’il s’explique au sujet du fameux règlement 19,2 anti-manifestation. L’audience en Cour municipale aura lieu le 5 octobre. D’autres manifestants ainsi qu’un policier devraient aussi y être.

Selon le plaignant, l’article 19,2 sur les manifestations illégales «porte atteinte à la liberté de réunion pacifique et empêche de facto toute manifestation spontanée ou surprise», «J’ai quelques questions à poser à M. Labeaume sur ses intentions comme législateur» explique-t-il. En septembre dernier, un juge avait condamné la Ville de Québec à lui verser 4000 $ parce que «son menottage, la parade d’identification à laquelle il a dû prendre part, sa détention prolongée et son déplacement dans un endroit éloigné du site de l’infraction» constituaient «autant de moyens injustifiés dans les circonstances et indument attentatoires à la liberté de mouvement d’un citoyen ayant choisi de manifester, même à supposer illégalement, sur la voie publique». 

Le juge est allé plus loin en ajoutant que les gestes reprochés à la Ville et à son service de police «constituent des actes d’autorité qui se sont détournés de leur finalité, soit d’assurer la sécurité publique».

Canada: Bataille juridique contre l’interdiction de manifester à Québec