Une centaine de personnes (parmi lesquelles une délégation de notre Secours Rouge) étaient venues apporter leur soutien aux militants et sympathisants du DHKP-C à l’occasion de la reprise de leur procès devant la cour d’appel de Bruxelles. Dès le début des débats, la défense a immédiatement soulevé quatre arguments qui devraient arrêter le procès. Un problème s’est posé lorsque les sympathisants des inculpés ont tenté de pénétrer dans la salle d’audience pour assister aux débats. La police n’a laissé qu’un nombre limité de personnes entrer et a relevé l’identité de chacun. Après protestation de la défense, le parquet fédéral a cédé et donné l’ordre aux services de sécurité de laisser entrer tout le monde et de ne plus relever leur identité.

Prise de parole de Bahar Kimyongür

Calicot du SR au procès DHKP-C

Prise de parole de Bahar Kimyongür
Calicot du SR au procès DHKP-C

Le lundi 25 mai 2009, à 9 heures, reprendra le procès ‘DHKP-C’ au palais de justice de Bruxelles. Dans ce procès (le cinquième, dont deux cassations!) visant des militants et des sympathisants d’une organisation révolutionnaire de Turquie, le DHKP-C, le parquet fédéral belge a emboîté le pas aux USA dans leur prétendue ‘guerre contre le terrorisme’. Derrière leur lutte, faite à grand renfort de publicité, contre les jihadistes, il y a aussi et surtout une lutte contre des organisations révolutionnaires qui, dans leur pays, luttent contre des cliques fascistes au service des USA. Aux Philippines, en Colombie, en Turquie et ailleurs, de grandes organisations populaires qui, depuis des décennies, luttent pour les intérêts populaires et prolétariens se trouvent ainsi inscrites à l’initiative du gouvernement américain sur la liste internationale des ‘organisations terroristes’. Et cette inscription déclenche, en Belgique comme partout, le déchaînement des mécanismes répressifs et l’application des législations ‘anti-terroriste’…

Voilà comment la justice belge se trouve une nouvelle exécutrice servile des basses oeuvres de l’impérialisme… Pour résister à cette logique et empêcher que ces militants soient emprisonnés, pour mettre en accusation les législation et dispositifs ‘anti-terroristes’, pour opposer à la justice de classe au service de l’impérialisme, notre solidarité de classe internationaliste, rassemblons nous le lundi 25 mai dès 8h30 sur les marches palais de justice de Bruxelles.

La police des frontières bulgares a arrêté lundi matin sur un ferry navigant entre la Roumanie et la Bulgarie un militant présenté comme un des co-fondateur du Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple (DHKP-C). Recherché par Interpol, ce militant avait été condamné par contumace par un tribunal turc à sept années de prison en 2007.

Ce vendredi midi, une soixantaine de personnes ont participé au rassemblement de solidarité avec ceux de Tarnac. Repas, concert, chansons, distributions de textes politiques et poétiques étaient au programme devant la librairie L’imaginaire, place du jeu de Balle. Notre Secours Rouge a assuré une présence solidaire avec un petit stand d’information (le produit de la vente des quelques brochures vendues allant dans la caisse ‘Tarnac’ de la journée). Nous avons également distribué des tracts appelant au rassemblement du vendredi 25 pour le procès DHKP-C.

Rassemblement pour ceux de Tarnac

Devant l’Imaginaire pour ceux de Tarnac

Stand SR à la manif pour ceux de Tarnac

Rassemblement pour ceux de Tarnac
Devant l'Imaginaire pour ceux de Tarnac
Stand SR à la manif pour ceux de Tarnac

Constatant l’impossibilité de réaliser un premier mai unitaire à Bruxelles, le Secours Rouge avait décidé d’aller diffuser des tracts appelant à la mobilisation pour le procès ‘DHKP-C’ (25 mai, 8h30 au palais de justice de Bruxelles) aux différents cortèges et rassemblements à Bruxelles et à Liège. C’est ainsi que 100 tracts ont été distribués à la manifestation partant de la place Van Meenen, 500 à la manifestation partant de l’Office des étrangers, 1.100 à la fête syndicale et associative de la place Saint-Paul (à Liège) et 3.200 à la fête syndicale de la place Rouppe.

Tract du premier mai

Lire le tract – format pdf

Calicot SR au premier mai

Cortège à Liège

Cortège à Bruxelles

Calicot SR au premier mai
Cortège à Liège
Cortège à Bruxelles

Voici le tract que les membres du Secours Rouge distribueront aux différents défilés et rassemblements du 1er Mai à Bruxelles et à Liège:

Le lundi 25 mai 2009, à 9 heures, reprendra le procès ‘DHKP-C’ au palais de justice de Bruxelles.

Dans ce procès (le cinquième, dont deux cassations!) visant des militants et des sympathisants d’une organisation révolutionnaire de Turquie, le DHKP-C, le parquet fédéral belge a emboîté le pas aux USA dans leur prétendue ‘guerre contre le terrorisme’.

Derrière leur lutte, faites à grand renfort de publicité, contre les jihadistes, il y a aussi et surtout une lutte contre des organisations révolutionnaires qui, dans leur pays, luttent contre des cliques fascistes au service des USA. Aux Philippines, en Colombie, en Turquie et ailleurs, de grandes organisations populaires qui, depuis des décennies, luttent pour les intérêts populaires et prolétariens se trouvent ainsi inscrites à l’initiative du gouvernement américain sur la liste internationale des ‘organisations terroristes’. Et cette inscription déclenche, en Belgique comme partout, le déchaînement des mécanismes répressifs et l’application des législations ‘anti-terroriste’…

Voilà comment la justice belge se trouve une nouvelle exécutrice servile des basses oeuvres de l’impérialisme… Pour résister à cette logique et empêcher que ces militants soit emprisonnés, pour mettre en accusation les législation et dispositifs ‘anti-terroristes’, pour opposer à la justice de classe au service de l’impérialisme, notre solidarité de classe internationaliste, rassemblons nous le lundi 25 mai dès 8h30 sur les marches palais de justice de Bruxelles.

Tract du premier mai

Lire le tract – format pdf

Tract du premier mai

Affiche pour le 1er mai 2009

Le Secours Rouge était associé depuis le premier jour au Comité pour un 1er Mai qui s’était donné comme objectif l’organisation d’un premier mai large et offensif à Bruxelles. Un premier appel en ce sens (relayé sur ce site) avait été fait pour une manifestation au départ de la place Van Meenen. Depuis, les comités de soutien aux sans-papiers ont lancé leur propre appel à une manifestation. Nous constatons que de nombreuses organisations ont répondu à cet appel, et que la manifestation au départ de la place Van Meenen a perdu son caractère large et unificateur qui faisait, à nos yeux, une bonne part de son intérêt.

Par conséquent, le Secours Rouge cesse d’appeler spécifiquement à la manifestation de la place Van Meenen. Le Secours Rouge enverra une délégation à la manifestation des sans-papiers et, surtout, le Secours Rouge enverra des équipes à tous les cortèges de 1er Mai (1er mai anticapitaliste à Liège, 1er mai syndical place Rouppe, 1er Mai de la place Van Meenen, 1er Mai des sans-papiers, 1er Mai anarchiste de Gand) pour diffuser des tracts appelant à la mobilisation pour le procès des militants et sympathisants du DHKC le 25 mai au palais de justice de Bruxelles.

Affiche pour le 1er mai 2009

La commission rogatoire du Parquet fédéral belge, composée de 5 personnes, qui enquête sur l’attentat Sabanci a sollicité l’audition de certaines personnes qui avaient été mises en garde à vue en relation avec l’attentat puis relaxées ainsi que celles de certains employés du Sabanci Center. Parmi les 21 personnes auditionnées, Ercan Kartal, l’un des présumés dirigeants du DHKP-C. Pour recueillir sa déposition, Ercan Kartal, qui est détenu à la prison de type F d’Edirne, a été transporté jusqu’au tribunal d’Istanbul situé à Besiktas.

Les enquêteurs ont posé 30 questions à Ercan Kartal. Avant d’être soumis à l’interrogatoire, Ercan Kartal a fait savoir qu’il avait des choses à dire et qu’il ne répondrait à aucune question. Il exposa ensuite ses griefs en s’abstenant de répondre aux questions. D’abord, Ercan Kartal a affirmé qu’en tant que représentants d’un Etat impérialiste, ses verbalisants belges n’avaient aucun droit d’ingérence dans la justice en Turquie, qu’ils n’avaient donc aucun pouvoir de rendre justice, que l’attentat contre Sabanci avait été revendiqué par le DHKP-C, que l’organisation a décrit l’attentat jusque dans ses moindres détails, qu’il n’y avait rien de secret à ce sujet. Kartal a par ailleurs expliqué à la commission que le DHKP-C n’est pas une organisation terroriste mais un mouvement populaire et que les accusations en rapport avec l’attentat qui lui sont portées ne s’appuient sur aucune preuve et n’ont aucune base juridique. Ercan Kartal a rappelé qu’il est injustement détenu depuis 15 ans. Ercan Kartal a été condamné à la peine à perpétuité aggravée dans le cadre de ‘l’attentat Sabanci’. Il est jugé par la 14e Cour d’assises, soupçonné d’avoir donné la directive de ‘l’attentat contre Sabanci’ et de ‘l’attentat contre le général Kenan Evren’, le chef de la junte militaire qui prit le pouvoir le 12 septembre 1980.

Par ailleurs, le 11 avril dernier, la police a opéré une vaste opération ‘anti-terroriste’ visant des milieux proches du DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple) à Trabzon, Rize et Istanbul. Trois jours plus tard, la 2e Cour d’assises d’Erzurum a émis un mandat d’arrêt contre 9 des personnes interpellées sous l’accusation de porter assistance au DHKP-C.

Hier, les auditions sollicitées par la Commission se sont poursuivies. Damien Vandermeersch, avocat général à la Cour de Cassation (usant d’un grand nombre de précautions oratoires) a pris le contre-pied des positions défendues par les premiers intervenants. Il y a selon lui nécessité de limiter l’incrimination terroriste aux attentats ou ‘menaces terroristes’ stricto sensu. Pour M. Vandermeersch, l’infraction terroriste demande une réponse législative spécifique, mais ce qui pose problème, c’est le raidissement de l’intervention judiciaire de l’aval vers l’amont. Alors que, jusqu’ici, la Justice pénale avait pour mission de réagir répressivement après la commission d’un acte délictueux, on lui demande de plus en plus d’agir avant même toute infraction. Cette dernière conception est non seulement peu efficace (en exigeant toujours davantage de moyens humains et financiers), elle est surtout pernicieuse: elle tend à élargir sans cesse le champ des suspects à surveiller pour être sûr de contrôler tous les comportement potentiellement dangereux. Dans ce cadre, la réponse anti-terroriste privilégie le renseignement sur la récolte de preuves en tant que telles, ce qui débouche sur une logique du secret avec les dossiers classifiés, et une opacification de l’enquête (y compris dans la phase du jugement). Arrivé à ce stade, il n’y a donc plus de processus contradictoire car la défense ne peut plus soumettre les preuves ainsi ‘dissimulées’ à discussion, à contre-expertises et à critiques.

Après cet exposé courtois, les cinq parlementaires présents vont poser des questions assez générales et recevoir des réponses superficielles. Et Delmulle a naturellement soutenu que le Parquet fédéral mettait ‘au premier rang’ le respect des libertés individuelles.

Jean Cornil (PS) évoque le malaise qu’il ressent par rapport à deux affaires emblématiques. Les jugements successifs et contradictoires liés au dossier ‘DHKP-C’ et l’affaire du Secours Rouge: ‘N’y a-t-il pas, ici, volonté de brider la liberté d’expression et d’association, sous toute réserve de l’issue judiciaire qui sera apportée par les tribunaux évidemment?‘.

Delmulle: ‘Mais pas du tout. Il n’y a jamais eu volonté du Parquet de cibler telle ou telle organisation. Dans l’affaire Erdal, toute l’histoire a commencé à Knokke, par hasard: un début d’incendie, un témoin qui téléphone pour prévenir la police, etc. Quant au dossier du Secours Rouge, ce sont les italiens qui ont pris l’initiative de l’ouvrir. Il n’y a donc jamais eu volonté de stigmatisation‘.

Mia De Scamphelaere: ‘Le terrorisme a toujours une dimension idéologique qui renvoie à un idéal. Comment opérer la distinction entre l’engagement idéologique et l’utilisation massive de violence?

Delmulle: ‘Mais un idéaliste n’a rien craindre. Le citoyen critique, qui s’engage, n’a rien à craindre non plus. Par contre, si cette personne est membre d’une organisation terroriste, là c’est tout autre chose. Vous comprenez?

Très peu de parlementaires étaient présents à la première séance. Ils ne sont déjà plus que neuf – attachés parlementaires et députés confondus… Aucun n’avait préparé de questions précises permettant de prendre en défaut les personnes auditionnées.

(résumé du compte-rendu d’audience d’un membre du CLEA)