Une petite trentaine de lycées parisiens sont bloqués (dont 15 totalement) ce jeudi 6 novembre, pour manifester contre les violences policières et rendre hommage à Rémi Fraisse. Les lycéens ont prévu de se rassembler à partir de 11 heures place de la Nation. Non loin de cette place, le blocage du lycée Hélène-Boucher a occasionné quelques incidents: des professeurs sortis discuter avec les lycéens attroupés ont été visés par des jets de pommes et de farine, et ont dû se retrancher dans l’établissement, bloqué depuis.

France: Lycées bloqués contre les violences policières

La neuvième demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah vient d’être refusée par le tribunal qui l’a décrite comme ‘irrecevable’. L’année dernière, le tribunal avait rendu un avis favorable à la libération de Georges à condition qu’il soit expulsé du territoire français, ce que le ministre de l’époque, Manuel Valls avait refusé de faire, secondé par Christine Taubira qui a demandé la cassation de cet avis. Georges Ibrahim Abdallah ne pourra donc pas être libéré jusqu’à sa prochaine demande de libération. Georges est emprisonné depuis 1984 et libérable depuis 1999.

Un rassemblement pour exiger la libération de Georges Abdallah a eu lieu ce soir à Lille. Une cinquantaine de personnes étaient présente, parmi lesquelles une délégation de notre Secours Rouge. Deux autres rassemblements ont eu lieu, un à Bordeaux, l’autre à Beyrouth devant l’ambassade de France. (voir ici la liste des actions de ces derniers jours).

France : Le tribunal juge la demande de libération de Georges Abdallah irrecevable

C’est demain que la justice française doit se prononcer pour la libération de Georges Abdallah. Un dernier rassemblement rassemblement de soutien aura lieu demain mercredi 5 novembre à Lille, à 18H Place de Buisses Lille (Metro gare Lille Flandres).

Notre Secours rouge organise un co-voiturage à partir de Bruxelles (nous envoyer un mail)

France: Rassemblement demain à Lille pour Georges Abdallah

De nombreuses manifestations ont lieu aux quatre coins de la France depuis plusieurs jours, celles-ci ont donné lieu à une forte répression et à des centaines d’arrestations. A Toulouse, quatre manifestants ont été condamnés en comparution immédiate à des peines de prison avec un sursis partiel. Les quatre personnes sont donc ressorties libres du procès. Un tribunal d’application des peines décidera de quelle façon les manifestants purgeront leur peine.

La manifestation du premier novembre à Toulouse

La manifestation du premier novembre à Toulouse

Quelque 300 manifestants se sont réunis, aujourd’hui dimanche, à Paris, place Stalingrad, à la mémoire de Rémi Fraisse. Une manifestation non-déclarée auprès de la préfecture. Une centaine de cars de CRS ont été stationnés au coin de chacune des avenues menant à la place Stalingrad. Lorsque les manifestants ont tenté de quitter la place en forçant le barrage, vers 16h30, les gendarmes mobiles ont fait usage de bombes de gaz lacrymogène. La police a interpellé 78 personnes. 700 personnes ont par ailleurs participé à un sit-in au Champ-de-Mars.

France: 78 arrestations au rassemblement de Paris pour Rémi

Deux étudiants ont été condamnés à 3 et 6 mois de prison avec sursis et à de lourdes amendes. Ceux-ci ont été condamnés car ils étaient considérés comme les meneurs du mouvement étudiant qui avait occupé un amphithéâtre, occupation lors de laquelle deux agents de sécurité avaient été blessés.

Quelques milliers de personnes ont manifesté aujourd’hui encore contre la police suite au meurtre d’un militant à la ZAD du Testet. Des rassemblements ont eu lieu à Kolbsheim, Strasbourg, Bordeaux, Périgueux, Pau, Bayonne, Dijon, Chalon-sur-Saone, Nantes, Saint-Brieuc, Brest, Montepellieu, Bézier, Avignon, Epinal, Cahors, Toulouse, Alençon, Dunkerque, Lille, Arras, Foch, Nantes, Segré, Amiens, La Rochelle, Aix en Provence, Apt, Nice, Gap et en Réunion. A Bruxelles, une centaine de personnes se sont rassemblées à 18h Avenue Stalingrad. C’est à Nantes et à Toulouse que les affrontements ont été les plus violents. De nombreux blessés ont été dénombrés dans les rangs des manifestants (notamment un manifestant qui a eu le nez arraché par un tir de flashball et plusieurs autres qui ont reçu des éclats de grenades dans les mollets). Les policiers ont été attaqués avec des bouteilles d’acide, des cocktails molotov et divers projectiles, ils ont répliqué par des tirs de flashball, de grenades lacrymogènes et de désencerclement. A Toulouse, des manifestants continuent d’affronter la police tout en démolissant vitrines de banques et mobiliers urbains. Il y a eu au moins 34 arrestations (21 à Nantes et 13 à Toulouse). Dans toutes la France, des bureaux du PS, des grands magasins, des banques ont été tagués et attaqués. Des dizaines de rassemblements sont encore prévus dans les jours qui viennent.

Affrontements à Nantes

Un manifestant a le nez arraché par un tir de flashball

Affrontements à Nantes
Un manifestant a le nez arraché par un tir de flashball

Suite au meurtre de Rémi Fraisse, la mobilisation ne faiblit pas. La thèse avancée à présent par le gouvernement -alors qu’il commence à admettre que c’est effectivement un gendarme qui a lancé la grenade- est que les gendarmes ont réagi en ‘légitime défense’ en lançant des grenades offensives mêlant TNT et gaz lacrymogène. Le gouvernement a précisé qu’il n’y aurait pas de suspension dans la gendarmerie et que les grenades offensives au TNT continueraient à être utilisées contre des manifestants.

A Paris, des centaines de personnes ont manifesté avec des casques hier soir.180 personnes ont été arrêtées suite à des affrontements. 33 personnes ont été gardées-à-vue (27 pour refus de prévèvement et 6 pour attroupement armé). Plusieurs personnes sont toujours en état d’arrestation.
A Rouen, une trentaine de manifestants ont occupé un centre de recrutement de la gendarmerie, quatre personnes ont été arrêtées puis relâchées. Voir la vidéo.

Des dizaines de rassemblements ont eu lieu et continuent à avoir lieu partout en France, en Italie et à Bruxelles (voir notre article).
Vous pouvez consulter une liste à jour de tous les rassemblements ici (désolé c’est sur Facebook, mais il ne faut pas de compte pour consulter la liste).

France : La mobilisation pour Rémi Fraisse ne faiblit pas

Alors que la ZAD du Testet se reconstruit de plus belle et que des manifestations opposent la police anti-émeute et des manifestants à travers toute la France, un colonel de la gendarmerie a annoncé que la mort de Rémi était « accidentelle » et qu’il n’y aurait pas de suspension. Alors qu’il a été clair depuis la première nuit que Rémi a été tué par les gendarmes, l’enquête très médiatique préfère rejeter la faute sur une « minorité de manifestants violents » que d’évoquer même la bavure policière (« Rémi aurait été tué par une grenade utilisée habituellement par la gendarmerie… »).