L’audience décisive (en appel) pour la libération de Georges Abdallah aura lieu le jeudi 19. C’est le samedi 21 décembre, entre cette audience et le prononcé, qu’une journée internationale d’action aura lieu. Un appel à été lancé pour une large participation à une manifestation à Paris et pour des rassemblements et des actions solidaires dans les pays voisins de la France.

Le tribunal administratif de Paris a confirmé l’interdiction de deux numéros du journal anticarcéral et abolitionniste « L’Envolée » écrit par et pour les détenus, composé de témoignages de prisonniers, ils y dénoncent la violence vécue à l’intérieur des maisons d’arrêt. L’accès à ces journaux devient impossible pour les prisonniers dès que les numéros critiquent  l’administration pénitentiaire.

En juin 2022, le numéro 55 a été interdit, il fait le récit de l’homicide d’un détenu par plaquage au sol et bâillonnement effectué par les gardes en 2016, une pratique interdite. Ce récit est considéré comme « diffamatoire » par la Direction de l’administration pénitentiaire, laquelle a interdit et saisi les exemplaires dans les cellules. Janvier 2023, le numéro 56 dénonce la violence de la prison, en rendant hommage à un prisonnier mort en 2022 d’une rupture de l’aorte suite à des refus de soins. Les exemplaires du numéro sont interdits et saisis dans les cellules.

Ces interdictions ont été contestées par « L’Envolée » devant le tribunal administratif le 15 novembre. Sans surprise, ce 6 décembre, le tribunal a rejeté les recours en validant le caractère diffamatoire des propos contenus dans les numéros 55 et 56 « au regard de l’objectif de préservation du bon ordre au sein des établissements pénitentiaires ». Une censure qui touche 80 000 lecteurs.

Le campus Porte des Alpes de l’université Lyon 2, à Bron, a été occupé vendredi 6 décembre, au matin, par plusieurs dizaines de manifestants pro-palestiniens. Vers 9H30, une intervention des forces de l’ordre, à la demande de l’université, a évacué les manifestants. Les forces de l’ordre se sont immédiatement montrées très agressives et violentes à l’égard des bloqueurs, mais aussi auprès d’étudiants qui n’avaient rien à voir avec la manifestation. Une vingtaine de personnes ont été emmenées. C’est la deuxième  fois en deux mois que la présidente  fait entrer les forces de l’ordre sur le campus de Lyon pour réprimer une manifestation.

Ce jeudi 5 décembre, alors que de nombreux travailleurs de la fonction publique se sont mobilisés contre la casse austéritaire dans toute la France, la grève à la Martinique a été particulièrement marquée par la dénonciation de la répression de Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC et de la mobilisation contre la vie chère (voir notre article). Ce même jour, il est apparu en audience pour encore une autre affaire, et a été placé en détention et restera écroué jusqu’au 21 janvier.

A la veille de l’audience, l’intersyndicale des dockers du port de Fort-de-France a annoncé la suspension toute réception et livraison de conteneurs dans un acte de solidarité. Dans leur communiqué, les dockers ont dénoncé la répression coloniale : « Face à une justice à deux vitesses, servile aux intérêts coloniaux et gangrenée par des décisions arbitraires, nous refusons de rester inactifs. »

 

Jeudi 5 décembre , « Sauvez les paysan.n.es, mangez un trader », proclamait une grande banderole jaune aux couleurs du syndicat de la confédération paysanne, déployée sur le parvis du Grand Palais à Paris. 200 agriculteurs ont participé à une manifestation à l’appel du syndicat. La Confédération paysanne a rassemblé les agriculteurs pour mener une action coup de poing et dénoncer les conditions de travail des agriculteurs. « On vous nourrit, respectez-nous », ont scandé les personnes présentes, ou encore « Traders, tremblez, les paysans reprennent leur blé » dénonçant la dérégulation des marchés. Cette manifestation intervient alors que s’ouvre en Uruguay le sommet du Mercosur, un accord de libre-échange. Une partie d’entre eux ont tenté d’entrer dans le bâtiment où se tient la 64e Bourse de commerce européenne, concernant les grands acteurs des céréales. Les agriculteurs ont subi une forte répression, des dizaines de policiers et de gendarmes, mais aussi la BRAV, sont intervenus avec brutalité. Cinq paysan-nes ont été arrêté-es et placé-es en garde à vue pour «violences et tentatives d’intrusion».

Valence, dans la Drôme, les gendarmes ont déployé les grands moyens pour traquer l’autrice de tags pro palestiniens. Le parquet a autorisé la pose d’une balise GPS sous sa voiture. Pendant plus de cinq semaines, Emma S., a roulé avec ce traqueur, ignorant que les gendarmes ont suivi en temps réel tous ses déplacements. Ils ont effectué des planques devant son domicile, épluché ses comptes en banque et adressé des réquisitions aux opérateurs téléphoniques pour géolocaliser son numéro et identifier ses principaux contacts. Elle sera jugée ce jeudi 5 décembre pour des « dégradations légères ».

Le 19 mai, l’Armée de l’Air et de l’Espace française (AAE) avait entamé un pont aérien pour amener des gendarmes, des policiers et des militaires en Kanaky pour y réprimer l’insurrection (photo: embarquement d’un hélicoptère de gendarmerie dans un A400M à destination de Noumea). Le chef d’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace française, dernièrement entendu au Sénat , a expliqué que les « récents événements en Nouvelle-Calédonie ont conduit à une réflexion sur les moyens permanents dont nous aurions besoin pour répondre à ce type de situations » car « nous ne sommes pas passés loin de la catastrophe ».

Le transport militaire français ayant approché son point de rupture, l’AAE propose de renforcer les « forces de souveraineté » sur place. En outre, l’AAE en demande deux ou trois A400M de plus que les 35 commandés.

Le Tribunal d’application des peines (TAP) avait accepté vendredi 15 novembre la onzième demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah (voir notre article). Le parquet avait fait appel. La date fixée pour l’audience d’appel est le jeudi 19 décembre. Pour augmenter la pression en vue de cette échéance, une journée nationale d’action pour la libération de Georges Abdallah aura lieu ce vendredi 6 décembre.

Ce lundi 2 décembre, le tribunal correctionnel de Fort-de-France a condamné Rodrigue Petitot à dix mois de prison ferme aménageable. Reconnu coupable d’intimidations à l’encontre des élus de l’île ( voir article ici ). Retenu en détention provisoire depuis samedi, il est retourné au centre pénitentiaire de Ducos. Il sera convoqué sous cinq jours en vue d’un placement sous bracelet électronique. Lors du prononcé de la décision, des heurts ont éclaté à l’extérieur du palais de justice. Des centaines de personnes ont manifesté leur soutien à Rodrigue Petitot, ils ont lancé des pierres et des bouteilles en verre sur les façades du tribunal. Des jets de projectiles auxquels les gendarmes ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. 

Le Centaure est le nom du nouveau véhicule de la gendarmerie « made in France », commandé en 2021 afin de remplacer les précédents engins vieillissants, 90 de ces blindés seront mis en service d’ici 2025. Les premiers véhicules ont été déployés dans le cadre de la lutte écologique contre l’autoroute A69 ( voir article ici ). Il pèse 14,5 tonnes, est équipé d’une caméra avec une portée de 9 kilomètres efficace de jour comme de nuit, de lanceurs de grenades, d’une mitrailleuse et d’armement en tout genre, ce blindé est décrit comme un « concentré de technologies et de robustesse ». 16 de ces véhicules porteurs de haute technologie ont été envoyés en Kanaky afin de mettre au pas la révolte ( voir article ici ).

L’attirail technologique souffre de la chaleur et de l’humidité, ils ont besoin d’être stockés au frais. Ces véhicules ne supportent pas le climat kanak et sont hors-service. L’état français a dépensé pas moins de 70 millions d’euros pour l’achat des Centaures, il  avait aussi commandé pour 27 millions d’euros de grenades de désencerclement, une commande qui complète les 4 millions d’euros d’achats de matraques télescopiques en septembre.