Une trentaine de manifestants ont condamné dimanche 4 à Lille une loi du gouvernement polonais qui criminalise les symboles communistes. En brandissant des drapeaux rouges devant le consulat de Pologne, ils ont exprimé leur crainte face à un article du code pénal entré en vigueur en juin. Selon ce dernier, arborer un drapeau floqué de la faucille et du marteau ou un tee-shirt de Che Guevara, serait passible de deux ans de prison.

Rassemblement à Lille devant le consulat de Pologne

Rassemblement à Lille devant le consulat de Pologne

Arkaitz Agirregabiria, Mikel Karrera et Maïté Aranalde ont tous trois été arrêtés le 20 mai dernier dans un appartement de Bayonne. Les autorités les soupçonnent d’avoir notamment dirigé et participé à des attaques menées par l’ETA. Il y a 29 jours, Agirregabiria, incarcéré à Bourg en Bresse) est entré en grève de la faim pour dénoncer la situation d’isolement qui lui est imposée. Il est en effet séparé de tous les autres prisonniers basques et à plus de 1000 kilomètres de chez lui. Les deux autres militants arrêtés le même jour et qui se trouvent dans la même situation ( respectivement à la prison de Rennes-Vezin et à celle de Poitiers-Vivonne) l’ont rejoint dans son action de protestation. Karrera est entré en grève de la faim le 27 juin, Aranalde le 2 juillet. Le 3 juillet, deux autres prisonniers basques incarcérés à Poitiers-Vivonne sont également entré en grève, en solidarité avec Maïté Aranalde et tous les autres prisonniers politiques basques, et contre la collaboration directe de l’Etat français dans la répression et le conflit politique basque.

Mikel Karrera Sarobe

Mikel Karrera Sarobe

Le 21 juin, à Poitiers, les policiers en uniforme et la brigade anticriminalité (BAC), prêts à en découdre, n’ont pas lâché une quinzaine de jeunes militants connus d’eux depuis les derniers mouvements lycéens et étudiants. Prenant pour prétextes – ou alors, plus probable, inventant – une menace et qu’une bouteille ayant atterri à ses pieds, et ayant aperçu un – en fait, une – de ces jeunes militants, le directeur départemental de la sécurité le désigne à ses troupes. A moins que ce ne soit l’inverse : apercevant cette militante connue, il invente cette histoire.

Précisons qu’il a expliqué lors de l’« enquête » qu’il avait tourné la tête dans la direction d’où la voix était venue : il n’a pas vu la bouteille arriver vers lui (ce qui tendrait à prouver que celle-ci n’a pas été lancée de ce côté-là) et a aperçu cette jeune militante qu’il a immédiatement désignée à ses troupes. Cette militante avait été condamnée en correctionnelle pour « bris de “sucette” Decaux ». Mais elle a été relaxée depuis. Evidemment, la décision n’a guère plu dans les rangs de la police, comme sa présence sur les lieux avec ses camarades « anarcho-autonomes » que la BAC a dans le collimateur depuis plus d’un an.

La jeune militante est arrivée en courant place de la Liberté et s’est adossée à un mur. Aussitôt la police l’a encerclée et a cherché à disperser, y compris à coups de tonfa, les gens qui venaient voir ou demander des explications. Plusieurs, ceux qui sont harcelés par la police depuis des mois, ont été roués de coups et arrêtés sans ménagement. Les tabassages ont continué jusque dans le commissariat. Pour se couvrir, les policiers ont inventé que ce eux qui se seraient fait attaquer. Les policiers ont naturellement porté plainte.

Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, les événements qui viennent de se dérouler sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux – des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès.
Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 7 juillet à 18 h et soutien le jour du procès le 8 juillet à 16 h

Antirépression à Poitiers

Antirépression à Poitiers

Un rassemblement s’est tenu le 2 juillet à Paris, devant le Ministère de la Justice, pour demander la libération de Georges Ibrahim Abdallah, communiste libanais emprisonné en France depuis 1984, symbole de la résistance palestinienne et libanaise contre le sionisme. Durant près de trois-quarts d’heure, la quarantaine de manifestants, portant banderole et affiches et brandissant des drapeaux palestiniens, ont crié des slogans tels que « 25 ans de prison, 25 ans de résistance, libérez Georges Abdallah ! », « Alliot-Marie, complice des USA et d’Israël! » ou « Palestine vaincra, libérez Georges Abdallah ! ».

Des gestionnaires de la police et des experts en recherche sur l’application de la loi se sont réunis au quartier général d’Interpol à Lyon afin de trouver les façons par lesquelles les études académiques et techniques pourraient renforcer les initiatives policières sur le terrain. Seize représentants de dix pays de chaque région d’Interpol, d’Europol et du CEPOL ont tenu le premier groupe de travail ces 29 et 30 juin pour échanger des idées sur les meilleures pratiques dans l’éventail des domaines de la police. Les discussions ont porté sur la recherche dans les champs de la science policière internationale et de la technologie pour l’application de la loi, y compris le développement et l’évaluation d’outils tels qu’un logiciel pour l’analyse et la recherche de renseignements et l’adaptation de nouvelles technologies à des fins policières. Un agenda stratégique et la potentielle augmentation de l’implication d’Interpol dans la recherche policière, par exemple grâce à la création d’un réseau virtuel de chercheurs de la police pour assister à l’échange de renseignements, étaient également à l’ordre du jour.

Après avoir signé en septembre dernier une ‘charte de la vie nocture’ entraînant une présence policière accrue dans le centre-ville de Rennes, la municipalité vient d’installer sept nouvelles caméras de surveillance capables de voir à 360°, et ce y compris la nuit. Elles s’ajoutent aux quatre caméras qui surveillent l’entrée du métro et trois autres qui régulent l’entrée des voitures dans les zones piétonnes. L’installation de ce nouveau système a coûté à la ville la somme de 320000€ et il semblerait que de nouvelles caméras seront installées dans le courant de l’année si l’expérimentation actuelle s’avère réussie. De l’aveu même de la mairie, 2000 caméras seraient déjà installées dans la ville, dont environ 1600 dans le métro et les bus ainsi que dans les parkings. Le nouveau système vient donc de combler un « manque », celui de l’absence de caméras d’extérieur ayant pour objectif unique la vidéo-surveillance. Les caméras tournent 24h/24 et trois agents municipaux spécialement formés se relayent toutes les 2h30 devant un seul écran d’ordinateur qui diffuse en continu les images de sept caméras. En leur absence, un système de visionnage automatique prend le relais.

Le gouvernement français a adopté le 7 juin un nouveau décret autorisant la création d’un traitement automatisé des données personnelles des prisonniers dans les établissements pénitentiaires. Il permet leur identification en utilisant une technologie de reconnaissance du contour de la main. La fonctionnalité principale du traitement est l’identification par biométrie palmaire des détenus lors de tous leurs déplacements au sein de la prison. Lors de chacun de ses déplacements, le prisonnier se présentera à une borne de contrôle où il présentera sa carte personnelle encodée du numéro d’écrou. Après vérification visuelle par un surveillant grâce à l’affichage du nom du détenu, de son prénom, de son numéro d’écrou et de sa photo, un message apparaîtra sur la borne, indiquant que le lecteur biométrique est prêt à prendre le gabarit de sa main. Si le gabarit saisi est le même que celui figurant dans la base de données, un message de validation de l’identité s’affichera. L’objectif avoué de ce décret est d’observer, surveiller, mesurer et calculer les déplacements des personnes dans une prison. Mais il est évident que de telles mesures serviront d’expérimentations quant aux surveillances des différents déplacements d’une personne dans un établissement public donné.

Un membre présumé d’ETA a été arrêté hier jeudi à Saint Mexant (Corrèze), après une brève course-poursuite avec une patrouille de gendarmerie, alors que deux autres personnes qui l’accompagnaient ont pu s’échapper à l’arrestation. Les trois personnes avaient volé un véhicule en Dordogne. Joseba Urbieta Alkorta, qui était armé, a été interpellé sans violence.