Danny Cook, un britannique de 22 ans, a été condamné ce mercredi à trente mois de prison. Le 9 août dernier, le jeune homme avait créé, dans une manifestation d’humour noir un peu déplacée (dixit la défense), une page Facebook intitulée ‘Let’s start a riot’ (Déclenchons une émeute), immédiatement rejointe par 44 personnes. La page n’est cependant restée en ligne que trente minutes. Cook a été condamné à trente mois de prison pour avoir intentionnellement encouragé ou contribué à la perpétration de vols et de dommages criminels. Le juge a estimé que c’était un délit très grave dans le contexte des émeutes, mais qu’étant donné que le page n’était restée en ligne que trente minutes, Cook pourrait être libéré à la moitié de sa peine. Soit quinze mois d’emprisonnement pour trente minutes d’humour.

Un prêtre ouvrier londonien a reçu une peine de prison de 24 jours pour une action contre la guerre au Quartier Général Northwood en décembre 2008. À l’origine, il ne devait payer qu’une amende, ce qu’il a refusé de faire. Voici sa déclaration : « Je travaille avec des réfugiés afghans et irakiens à la LCW. Je suis opposé aux guerres qui ont lieu dans ces pays et j’y ai résisté de façon non-violente depuis qu’elles ont commencé. Je refuse payer cette amende de façon à ne coopérer en aucun cas avec ces guerres. »

Une soixantaine de personnes ont défilés dans les rues de Londres ce 10 décembre pour demander la libération inconditionelle et immédiate de Mumia Abu Jamal.

La manifestation s’est terminée devant l’ambassade américaine où une autre manifestation ‘System change not Climate change’ se tenait déjà. Si les manifestants étaient heureux d’apprendre que la peine de mort ne serait pas reconduite, un message du MOVE a cependant rappellé que ‘cela ne veut pas dire qu’ils ne veulent pas Mumia mort, la police et les autres forces réactionnaires veillent à ce que ses droits et sa sécurité ne soient pas respectés en prison’.

Manifestation pour Mumia

Manifestation pour Mumia

La police londonienne a assimilé le mouvement ‘Occupy London’ à une organisation terroriste dans un document adressé à la communauté des affaires de la City. L’avis publié par les autorités, intitulé ‘Actualisation du terrorisme et de l’extrémisme pour la communauté des affaires de la ville de Londres’, comprend un compte-rendu détaillé des activités récentes et à venir du mouvement, et a été envoyé aux ‘partenaires de confiance’. Le document – format A4, verso – daté du 2 décembre, rassemble une mise à jour des activités étrangères qualifiées de terroristes parmi lesquelles celles des FARC en Colombie, de Al-Qaida au Pakistan,… La section ‘nationale’ est totalement consacrée aux campements de ‘Occupy London’ et désigne les anticapitalistes comme étant une préoccupation sérieuse. La police n’a pas voulu révéler combien de sociétés figurent sur la liste des destinataires de cette note, mais il semble évident que s’y trouvent l’ensemble des multinationales et des banques implantées dans la capitale. En outre, le doucement leur lance un appel à dénoncer tout ‘mouvement d’occupation ou de campement’.

Note qualifiant ‘Occupy London’ de terroriste

Note qualifiant 'Occupy London' de terroriste

Suite aux émeutes urbaines de cet été, la police londonienne continue de prendre des mesures pour renforcer son arsenal et ‘améliorer’ ses interventions. Dans le cadre de leur nouvelle approche du maintien de l’ordre public, les autorités envisagent l’achat de trois canons à eau pour un montant de plus de quatre millions de livres (4,6 millions d’euros). Ceux-ci permettraient de couvrir la ville de Londres et sa périphérie sud-est.

Le MET (police de la capitale) a également annoncé que davantage d’officiers étaient actuellement en formation pour soutenir ses équipes d’action, notamment pour que les balles en plastique puissent être utilisées plus spontanément quand elles l’estimeront nécessaire. Ces officiers supplémentaires seront en mesure de patrouiller aux côtés de ces unités armées, qui elles, sont formées à tirer ces balles en caoutchouc. Par ailleurs, les autorités sont en train d’examiner la possibilité de modifier la législation pour étendre les pouvoirs conférés aux policiers sur le terrain. Enfin, le MET développe actuellement une équipe d’officiers spécialisés qui se concentrera sur la collecte de renseignements et les enquêtes à mener qui en résulteront. L’utilisation des médias sociaux sera également ‘professionnalisée’. Les autorités ont récemment déclaré avoir été dépassées par le flot et la quantité d’informations qui ont submergé leurs système de collecte de renseignements et vouloir très rapidement avoir la certitude de pouvoir y faire face à l’avenir.

L’an prochain, Londres accueillera les Jeux Olympiques. Plus la date approche, plus les autorités britanniques prennent des dispositions et adoptent des mesures de plus en plus répressives. En fin de semaine dernière, les ministres britanniques ont annoncé qu’ils projetaient de mettre en oeuvre une action judiciaire afin de limiter les manifestations publiques durant les JO. Leur crainte principale est que des rassemblements du type ‘Occupy’ ne viennent ‘perturber’ les Jeux. Il semblerait que le ministère de l’Intérieur soit si inquiet de l’impact de l’impasse actuelle dans laquelle se trouve les autorités face au campement ‘d’indignés’ devant la cathédrale St Paul que les fonctionnaires ont reçu l’ordre d’élaborer des plans pour éviter semblable situation l’an prochain. Ceux-ci comprennent l’identification de ‘zones d’exclusion’ autour des lieux clés, et la suppression expéditive des manifestations non-autorisées. Tous ces projets de texte devraient permettre à la police d’intervenir et de disperser les campements et rassemblements rapidement, à l’image de ce qui s’est passé la semaine dernière à New-York. Le ministre a décidé d’accorder des pouvoirs accrus à la police durant les JO pour agir contre toute forme de protestation, parmi lesquels le droit de pénétrer dans les domiciles privés, ou celui de saisir les affiches politiques.

Le conseil municipal d’Oxford a adopté cette semaine un arrêté obligeant les conducteurs de taxis à installer une caméra de surveillance à l’arrière de leurs véhicules. Celle-ci devra tourner en permanence pour enregistrer l’image et le son. Ces données seront conservées sur un disque dur durant 28 jours, laps de temps au cours duquel la police pourra les consulter. Cette mesure entrera en vigueur le 6 avril 2012 pour les conducteurs qui demanderont leur première licence, en avril 2015 pour les autres.

Ce lundi, le gouvernement britannique a présenté les mesures de sécurité qui seront déployées autour des prochains Jeux Olympiques de Londres. Le nombre d’agents initialement prévu a été largement revu à la hausse, ils seront finalement 21000 au lieu de 10000. Ces effectifs supplémentaires seront constitués de soldats, d’agents de sécurité privés, de volontaires ayant les qualifications nécessaires, et d’une grande quantité de personnes nouvellement formées. Les autorités ont également affirmé que l’armée et la marine apporteront leur soutien à la police. A l’origine, elles ne devaient entrer en compte que dans certains lieux très précis, mais il a récemment été décidé qu’elles seraient déployées partout, et même à l’intérieur des stades, piscines, et autres bâtiments. Des missiles sol-air seront déployés autour de plusieurs sites situés dans la ville de Londres.

Par ailleurs, les Etats-Unis, dubitatifs quant au dispositif britannique, envisagent de déployer un millier de leurs agents, parmi lesquels 500 membres du FBI, dans la capitale. D’autres nations enverront également probablement leurs propres équipes de sécurité pour accompagner leur délégation d’athlètes et de politiciens.

Mercredi, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans la capitale britannique un ans après les multiples manifestations contre l’augmentation des frais universitaires, pour une réforme de l’éducation et contre les mesures d’austérité. Celles-ci avaient été violemment réprimée. Cette fois, les autorités, outre un déploiement policier conséquent le jour du rassemblement, avaient travaillé en amont. En fin de semaine dernière, la police a envoyé des centaines de courriers à toutes les personnes qui avaient alors été interpellées pour troubles de l’ordre public. La lettre, signée par l’officier en charge des opérations autour de la manifestation de mercredi, avertissait les potentiels manifestants des conséquences que pourrait avoir leur participation. La police a reconnu que les noms et adresses de toutes ces personnes étaient issues d’une base de données des personnes arrêtées lors des manifestations contre l’austérité. Alors que lundi, elle avait déclaré que ce courrier n’avait été envoyé qu’aux personnes reconnues coupables de délits, il s’est avéré que toutes les personnes interpellées en rapport avec les manifestations anti-austérité au cours de l’année écoulée l’ont reçu. Voici un extrait de cette lettre: ‘Il est de votre propre intérêt, ainsi que de l’intérêt public que vous ne vous n’adoptiez aucun comportement criminel ni anti-social. Nous avons la responsabilité de rendre cette manifestation sûre en protégeant les habitants, les touristes, les navetteurs, les manifestants et la communauté. Si vous le faites, nous vous arrêterons à la première occasion et vous intenterons un procès’.

L’occupation surprise de Trafalgar Square, un des principaux sites touristiques de Londres avait suivi mercredi le passage par la place de plusieurs milliers d’étudiants manifestant contre le doublement, voire le triplement des frais universitaires à partir de 2012 en Angleterre.

La police a délogé les occupants qui avaient réussi à planter une vingtaine de tentes sur Trafalgar square. La police a démonté les tentes érigées autour de la colonne de Nelson, après avoir arrêté une vingtaine d’occupants. Ces derniers revendiquaient leur appartenance au mouvement « Occupy LSX » (London Stock Exchange, la bourse de Londres), à l’origine de l’occupation depuis le 15 octobre du parvis de la cathédrale St-Paul au coeur du district financier de la City.

Grande-Bretagne: La police évacue Trafalgar Square