A l’aube du 11 novembre, il y a eu des nombreuses perquisitions dans différents ville italiennes et six anarchistes s’étaient vu notifier des ordonnances de surveillance judiciaire : une détention préventive pour Alfredo Cospito (déjà détenu), une arrestation domiciliaire pour Michele Fabiani, et pour quatre autre personnes l’interdiction de sortir de la commune de résidence et l’obligation de pointer à la police trois fois par semaine. L’opération policière, nommée « Sibilla », visait un délit prévu par l’article 270 bis (association avec finalité de terrorisme et subversion de l’ordre démocratique), à cause de la conception, de l’impression et la diffusion, aussi par des moyens numériques et informatiques, du journal anarchiste Vetriolo, ainsi que pour des tags sur des murs au contenu considéré comme outrage et incitation, en plus d’un cas de dégradations. Les anarchistes étaient aussi inculpés en vertu de l’art. 414 (provocation aux crimes et délits), pour la rédaction et la diffusion de communiqués au contenu incitant à la perpétration de délits contre la personnalité de l’État, avec finalité de terrorisme et de subversion de l’ordre démocratique.

Toutes les mesures préventives de contrôle judiciaire qui ont été imposées suite à l’opération « Sibilla » ont été annulées par le Juge des liberté, lors de la séance du 14 décembre. Alfredo reste en prison suite à la condamnation à 20 ans dans le procès de l’opération « Scripta Manent ». Cette décision fait suite aux acquittements des inculpés de l’opération « Prometeo » (voir notre article).

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Mardi 8 marquait le 16e anniversaire des affrontements à Venaus, sur le chantier du premier projet TAV. Une manifestation a eu lieu à cette occasion dans la vallée, sous la neige. La veille, une centaine d’opposants au TAV avaient attaqué le chantier de San Didero, lançant des pierres et tirant des fusées sur les forces de l’ordre défendant le chantier. Les manifestants qui, divisés en deux groupes ont attaqué le chantier des deux côtés, depuis la carrière et vers l’autoroute. Les carabiniers ont fait usage de lances d’incendie et de gaz lacrymogènes.

Par ailleurs, Emilio Scalzo, un militant italien de 66 ans du mouvement No Tav, accusé par la justice française d’avoir blessé un gendarme mobile lors d’une manifestation No Border le 15 mai dernier, à la frontière franco-italienne, a été extradé en France. Les manifestants avaient affrontés ce jour là un important dispositif de forces de l’ordre sur le golf de station de Clavière (Italie). Lors d’une attaque des gendarmes, Emilio, en raison d’une attelle au genou, était resté assis. Les gendarmes ont avancé jusqu’à lui, lui lançant une grenade qui l’a sonné. Il a alors saisi un bâton pour se défendre. Un gendarme a eu un bras cassé. Mi-septembre, Emilio avait été interpellé à Turin sur base d’un mandat d’arrêt européen. Extradé, il a été déféré ce vendredi 3 devant le juge d’instruction de Gap et placé sous mandat de dépôt pour “violences volontaires aggravées sur personne dépositaire de l’autorité publique”.

La société de sécurité privée SKP Group est active dans le domaine de l’anti-piraterie, elle propose des gardes du corps pour VIP, installe des dispositifs de surveillance, propose des conseils en matière de sécurité, etc. Il s’agit de l’une de ces entreprises privées qui ont désormais atteint un rôle de vrai corps de police et paramilitaire avec un personnel hautement qualifié, entraîné militairement et techniquement équipé. Ces pour ces raisons, exposées dans un communiqué (voir ici), que plusieurs véhicules de SKP ont été incendiés dans la nuit du 27 au 28 octobre via Ripamonti, à Milan.

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Beppe, Robert et Nat, les trois anarchistes poursuivis dans le cadre de l’opération policière « Prometeo », ont été acquittés en première instance pour manque de preuves. Dans l’attente de la sentence, un rassemblement solidaire, qui  s’est transformé en manifestation, a eu lieu. Lors de l’audience précédente, le procureur adjoint de la Direction départementale anti-mafia, Federico Manotti, avait demandé 18 ans et quatre mois pour Beppe et 17 ans pour Robert et Natascia (voir notre article). Pour l’instant Beppe, condamné dans un autre procès [il a été condamné à 5 ans pour un engin incendiaire placé devant un distributeur de billet de postes italiennes, dans le cadre de la lutte contre l’expulsions des sans-papiers], reste emprisonné.

Une perquisition de l’opération « Prometeo »

 

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Une grande vague de protestation et solidarité s’est levée autour de Mimmo Lucano, qui fut maire d’une petite localité de Calabre – Riace – où il a développé en son temps un remarquable travail d’accueil des migrant(e)s débarquant sur ces côtes, ainsi que de repeuplement de ce vieux bourg abandonné par l’émigration des prolétaires italiens. Depuis que la vague raciste et fascisante a pris pour cible les activités solidaires et, notamment le sauvetage en mer (voir notre article), ce maire fut attaqué et harcelé pour des « fautes » administratives et comptables, au point de le faire démissionner. Personne pourtant n’ose l’accuser d’enrichissement individuel. Il a été ouvrier, militant dans la gauche révolutionnaire des années 70-80, et pauvre. Et pauvre il est resté. Accusé de délits allant de l’aide à l’immigration clandestine à l’abus de pouvoir, de la fraude aux dépens de l’État à l’association de malfaiteurs, son procès s’est achevé par une condamnation à une peine de plus de 13 ans de prison. Pratiquement le double de celle requise par le procureur.

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A l’appel d’une mouvance anarchiste un rassemblement s’est tenu samedi 2 devant la prison de haute sécurité de Terni, où sont détenu notamment deux anarchistes qui, déjà lourdement condamnés, risquent aggravation de leur peine dans un autre procès. Il s’agit de Juan Sorroche et Alfredo Cospito (voir notre article). Le tout dans le contexte actuel de durcissement répressif général. La délégation présente du Secours Rouge International a aussi porté la dernier salutation de Paola Staccioli (une camarade décédée récemment) à la dizaine d’anciens prisonniers des Brigades Rouges enfermés à Terni depuis les années ’80. Un lien solidaire et de reconnaissance politique ayant toujours unis Paola à ces camarades. Nombre des travaux littéraires, ou plus proprement politiques, de Paola ont donné une grande place aux protagonistes de cet engagement à travers les décennies. C’est dans cet esprit que les manifestants ont dialogué, malgré la distance et les murs, avec les prisonniers pendant trois bonnes heures, sur l’exigence d’élargir la solidarité, d’unir les secteurs en lutte – ouvriers, migrants, femmes, NoTav – dans un front commun, aussi contre la répression et la prison.

Le prison de haute sécurité de Terni

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Le système Glonass, comparable au GPS américain, est un système de positionnement russe, basé sur un réseau globale de satellites et utilisé pour le repérage et la localisation. Il est utilisé aussi en tant que système de positionnement de réserve ou de support et, par rapport au GPS, il peut garantir plus de rapidité pour retrouver une position ainsi que plus de précision. Des anarchistes italiens ont trouvé un appareil dans leur voiture. Relié à l’alimentation du contrôleur, sous le volant, vers la gauche, il était fixé par un aimant, du ruban adhésif et du tissu isolant thermique. Il est composé d’une antenne (QC, dans la photo) reliée à un boîtier récepteur de position multifréquence, qui contient une carte micro SIM. Du même côté, un long câble suivait l’intérieur des revêtements des montants latéraux du pare-brise, jusqu’au ciel de toit. Tout du côté du conducteur. Au bout du fil il y avait deux micros.

Mercredi 28 juillet, la Cour de cassation a confirmé le maintien du régime carcéral 41Bis (le plus dur du code pénal italien) pour Nadia Lioce (voir notre article). Les juges ont considéré la militante comme dangereuse et ayant joué un rôle de dirigeante dans l’organisation BR-PCC (Brigades Rouges pour la construction du Parti Communiste Combattant- voir notre dossier). Nadia Lioce, 62 ans, est emprisonnée depuis 2003 et en isolement 41bis depuis 2005. En 2008, elle a été jugée et acquittée pour s’être rebellée contre son régime carcéral (voir notre article).

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Les trois audiences préliminaires pour le procès issu de l’opération policière « Scintilla » (voir notre article) sont terminées et le Juge d’instruction a confirmé l’ensemble des charges et la mise en accusation des 18 inculpés, pour l’ensemble des chefs d’inculpation. L’accusation de provocation aux crimes et délits et celle d’association subversive (article 270 bis du Code pénal) ont été confirmées. Les délits précis, liés à l’association n’ont pas changé non plus. Il s’agit donc du placement de deux jerrycans devant deux distributeurs de billets de la Poste, de la dégradation par incendie, en collaboration avec des détenus, du Centre de Rétention Administrative (CPR) de Turin et de l’envoi d’un colis incendiaire à l’entreprise Ladisa, qui gérait la cantine de la structure de Corso Brunelleschi. La prochaine audience du procès est fixée pour le 7 octobre, au tribunal de Turin. Nous rappelons que Carla, après presque un an et demi de cavale et 8 mois de prison, est toujours aux arrestations domiciliaires. Depuis un peu plus d’une semaine elle n’a plus de restrictions, elle peut donc recevoir de la visite et communiquer avec des personnes autres que ses colocataire.

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Le navire hôpital Sea-Eye 4 de l’organisation allemande Sea-Eye était amarré au port de Palerme après avoir débarqué 415 migrants dans le port sicilien de Pozzallo et observé une période de quarantaine imposée par les autorités sanitaires, quand il a été « inspecté » par les garde-côtes italiens. Ceux-ci ont évoqués «diverses irrégularités de nature technique de nature à compromettre non seulement la sécurité des membres d’équipage mais aussi celle des personnes qui ont été ou qui pourraient être à l’avenir récupérées à bord au cours d’opérations de secours» pour ordonner l’immobilisation du navire. Ce n’est pas la première fois que les autorités italiennes invoquent des raisons techniques pour bloquer le travail des navires de sauvetage civils. Il s’agissait de la première mission du Sea-Eye 4, qui avait quitté le chantier naval de Rostock (nord de l’Allemagne) mi-avril pour se diriger vers la Méditerranée.

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