Viyan Tekçe et son collègue Mehmet Sıddık Akış, du parti DEM, ont été élus co-maires de Hakkari lors des élections locales du 31 mars 2024, malgré des tentatives massives de fraude et le déploiement de milliers de soldats comme « électeurs fantômes », avec près de 49 % des voix. Tekçe était officiellement considérée comme maire adjointe, tandis qu’Akış a reçu le certificat de nomination. Ce dernier a été démis de ses fonctions deux mois seulement après les élections, soupçonné de terrorisme, et condamné à près de 20 ans de prison pour les mêmes chefs d’accusation. Depuis, le gouverneur Ali Çelik siège à sa place à la mairie, malgré la nomination de Viyan Tekçe comme maire par intérim par le conseil municipal. La nomination pat l’état d’un administrateur à la place des co-maires élus a donné lieu à plusieurs jours de manifestations dans la ville.

Viyan Tekçe, a été condamnée à deux ans et trois mois de prison pour avoir participé à ces manifestations. Le verdict a été rendu la semaine dernière par le tribunal compétent. Les chefs d’accusation sont « participation à un rassemblement non autorisé » et « outrage à fonctionnaire », notamment pour avoir scandé « L’administrateur est un voleur ».  « Le gouverneur, nommé administrateur, – explique Tekçe, nous a poursuivis en justice pour l’avoir traité de voleur. Nous avions publiquement documenté que des millions de dollars du budget municipal avaient été détournés vers la campagne électorale de l’AKP sous la précédente administration.»

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Ressortissant kurde qui a combattu auprès de la résistance kurde contre Daesh en 2015, Baban Alia a été arrêté le 14 mai dernier dans le canton d’Argovie en Suisse et a été emmené dans un centre de renvoi pour être expulsé vers l’Irak. Baban a été grièvement blessé lors d’affrontements en 2015, en perdant notamment un bras et lui laissant encore de fortes séquelles physiques et psychologiques. En 2016, il demande l’asile en Suisse qui rejette sa demande des années plus tard. Ses amis contestent son extradition en Irak, soulignant les risques encourus pour sa sécurité en tant qu’ancien combattant contre Daesh et pour sa santé. En effet, Baban reçoit actuellement un traitement médical pour ses blessures complexes.

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Les 12 000 habitants du camp de réfugiés de Maxmur, en Irak, sont pour la plupart des Kurdes qui ont fui la région de Botan au Kurdistan turc en 1994 en raison de la destruction de leurs villages par l’armée turque, ainsi que leurs descendants. Le statut de réfugié des résidents du camp n’a pas été renouvelé par le gouvernement irakien depuis deux ans, ce qui prive les habitants de leur liberté de mouvement, les obligeant à être arrêtés aux points de contrôle et à rencontrer des obstacles dans leur vie quotidienne. Un nouveau tour de vis a été opéré à la suite des récents pourparlers irako-turcs. Depuis le 10 avril, en effet, les forces de sécurité irakiennes stationnées à un point de contrôle empêchent l’entrée de nourriture, de médicaments et d’autres produits de première nécessité dans le camp.

Une délégation du Conseil populaire de Maxmur s’est rendue à Bagdad le 14 mai et a rencontré le ministère irakien de la Justice pour discuter de la situation des résidents du camp et pour appeler à la levée de l’embargo. Les membres de la délégation ont été arrêtés mercredi à leur retour de Bagdad. Les habitants du camp ont organisé une marche de protestation jeudi, exigeant la libération immédiate des détenus et la levée de l’embargo.

Le PKK a tenu son 12e congrès extraordinaire à la demande d’Abdullah Ocalan. Conformément aux demandes de ce dernier (voir notre article), il a annoncé sa dissolution et l’arrêt de la lutte armée. Ocalan multiplie depuis plusieurs mois les ouvertures pour un « processus pacifique et démocratique ». Aucune de ses ouvertures n’a pour l’instant reçu une réponse concrète du gouvernement turc. Au contraire : l’armée turque profite de la liberté de mouvement que lui assure le cessez-le-feu unilatéral du PKK au Kurdistan Irakien pour redoubler ses bombardements et attaques contre les bases du PKK dans la région. En avril, les bombardements et attaques des forces armées turques ont même augmenté de 78 % par rapport au mois précédent ! Depuis le 1er avril, au moins 210 bombardements ont été recensés au Kurdistan irakien, dont 42 frappes aériennes, 153 tirs d’artillerie et 14 attaques d’hélicoptères. Et alors que la direction du PKK espère la libération de 50 000 prisonniers au Kurdistan turc, la répression s’y est au contraire intensifiée, arrestations et condamnations se multipliant.

Dans un premier temps, le comité central du PKK avait annoncé que la présence d’Ocalan était nécessaire pour des discussions avec un enjeu aussi important, mais les autorités turques n’ont pas envisagé une telle libération et le 12e congrès de dissolution s’est donc tenu sous les bombardements et alors qu’Ocalan est toujours détenu. On ne sait où s’arrêtera la surenchère de concessions de la part d’Ocalan et de ses partisans, en l’absence de tout signe positif concret du régime fasciste turc.

La déclaration du congrès du PKK

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La police criminelle de l’état de Basse-Saxe a effectué samedi un raid contre le Centre Culturel Comunautaire Démocratique Kurde de Brême. Les policiers opéraient dans le cadre d’une enquête sur le financement du PKK. Un total de 6000 euros a été saisi auprès de huit personnes, une voiture a également été connfisquée. Un rassemblement spontané de près de 200 personnes eu lieu devant le centre pendant l’opération.

 

Après une période de plusieurs semaines sans bombardement, période concomitante avec la trève et les négociations entre le Rojava démocratique et le nouveau pouvoir islamiste de Damas, les frappes aériennes turques ont repris sur le Rojava. Le 17 avril, une frappe de drone a eu lieu près de Suluk, à quelques kilomètres de Girê Spî (Tal Abyad), une ville occupée par les Turcs et leur proxys. Il n’est pas clair si il s’agit d’une frappe des Turcs ou de leurs supplétifs de l’ANS. Il est par contre certain que la frappe qui a tué un responsable de la milice popuplaire d’autodéfense du Rojava le 19 avril, à Al-Tarwazia, dans la région de Raqqa (photo), était le fait de l’aviation turque.

Par ailleur, les forces de sécurité du Rojava ont fait l’objet le 22 avril de six attaques de harcèlement à l’arme automatique et au RPG dans la région de Deir ez-Zor faisant un total de trois blessés. Ces attaques n’ont pas été revendiquées. Le 14 avril, trois attaques dans la même région ont fait deux morts et trois blessés parmis les SDF. Ces attaques là avaient été revendiquées par le Daesh.

Hamid Hossein Nejad Heydaranlu, prisonnier politique kurde a été exécutée en secret ce dimanche 20 avril à l’aube, à la prison centrale d’Urmia. Durant son incarcération, il avait été soumis à la torture, privé d’avocat et de visites, le régime avait fabriqué de fausses preuves, accusants Hamid Hossein d’avoir participé à des affrontements armés contre les gardes-frontières iraniens et d’avoir tué au moins huit d’entre eux. Il a été transféré en isolement le mercredi 16 avril, peu avant, Hamid Hossein avait pu avoir un bref appel téléphonique avec sa famille. Elle s’était alors rassemblée et avait effectué un sit-in.Dimanche, il a été exécuté secrètement, sans que sa famille n’en soit informée. Quelques jours avant, il avait pu remettre des documents prouvant son innocence et prévoyait de leur envoyer des enregistrements audio mais il a été rapidement placé en isolement et cette possibilité lui a été ôtée.

Le 1er avril, le Conseil des deux quartiers kurdes d’Alep, la seconde ville de Syrie, les quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafiyah, ont passé un accord avec le nouveau gouvernement de Damas. Selon cet accord, les forces de sécurité kurdes (assayeshs) continueront d’assurer la sécurité de ces deux quartiers, mais les forces militaires kurdes (YPG et YPJ) se retireraient à l’Est de l’Euphrate. Depuis le début de la guerre civile, ces deux quartiers se sont auto-organisés et auto-défendus, parvenant presque toujours à rester en dehors des combats entre l’opposition islamiste et le régime baasiste (mais en combattant épisodiquement l’une et l’autre). Ces quartiers ont par ce fait servi de refuge aux habitants des autres quartiers de la ville.

Conformément à cet accord, les forces YPG et YPJ qui était stationnées à Alep ont quitté la ville et sont arrivées à Tabka hier 5 avril (pĥoto). L’accord a aussi permis un échange de prisonniers: 146 membres des Forces démocratiques syriennes (FDS), des YPG et des YPJ ont été libérés jeudi 3 en échange de 97 miliciens islamistes proches du gouvernement de Damas.

La guérilla kurde a déclaré que l’armée turque avait mené 11 585 attaques terrestres et aériennes contre les forces kurdes. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a déclaré un cessez-le-feu le 1er mars, en réponse à l’appel d’Abdullah Öcalan. La direction du Centre de défense du peuple a donné instruction à toutes les forces principales, aux unités indépendantes et aux unités d’autodéfense en Turquie et au Kurdistan du Nord, de respecter la décision de cessez-le-feu et d’agir en conséquence. Malgré cela, l’État turc a poursuivi ses attaques contre le Kurdistan du Nord et les zones de défense tout au long du mois mars. Le centre de média de la guérilla kurde a publié le bilan de ces attaques.

Extrait du bilan en lien ici

Le militant kurde, Nasır Yağız, ancien employé du bureau de représentation du parti HDP (Parti démocratique des peuples) à Erbil, avait fait une demande d’asile politique en Russie pour échapper aux prisons turques, il a été livré par les autorités russes à la Turquie. Le militant kurde, était sous un mandat d’arrêt émis en Turquie.  Il s’est récemment rendu en Russie pour  y demander l’asile, sa demande a été refusée et il a été arrêté. Yağız était détenu à Moscou depuis 4 jours, il a été amené à l’aéroport d’Istanbul le lundi 24 mars au matin, la police turque a procédé à son interpellation et l’a conduit immédiatement au palais de justice de Gaziosmanpaşa.