Au moins huit personnes dont cinq militaires ont été blessées hier jeudi par l’explosion d’une voiture piégée près d’une caserne militaire sur la rive asiatique d’Istanbul. Une voiture garée à proximité d’une caserne dans le district de Sancaktepe a explosé au moment où passait un véhicule de transport de l’armée.

EDIT: Quelques heures après l’explosion d’Istanbul, deux voitures piégées ont explosé au Kurdistan. La première explosion a eu lieu sur l’autoroute non loin de la ville de Hani au passage d’un convoi de policiers, faisant plusieurs blessées. La deuxième explosion s’est produite dans le district de Sarikamis, à environ 25 kilomètres de la principale ville de la région, Diyarbakir. Quatre personnes y ont été tuées et quinze autres blessées, dont quatre grièvement. L’explosion est survenue alors que des militants du PKK chargeaient des explosifs dans un véhicule, mais le chargement a explosé prématurément.

Le lieu de l'explosion à Sancaktepe
L'explosion de Sarikamis

Trois personnes ont été tuées et 22 autres blessées (dont 12 policiers) aujourd’hui dans l’explosion d’une voiture piégée au passage d’un car de la police à Diyarbakir, principale ville du Kurdistan. De nombreuses ambulances et des équipes de police ont été dépêchées sur les lieux après la puissante explosion entendue à plusieurs kilomètres à la ronde. Toujours aujourdhui, deux policiers ont aussi été tués dans l’explosion d’une bombe artisanale dans la province de Van. Cinq militaires ont par ailleurs été blessés dans la province voisine de Mardin par l’explosion d’une bombe au passage de leur convoi.

La carcasse du bus à Diyarbakir

Une voiture piégée a explosé dimanche devant le quartier général de la police à Gaziantep, ville frontalière de la Syrie, tuant au moins deux policiers et faisant 22 blessés dont 18 policiers. Des affrontements ont éclaté avec les forces de sécurité après l’explosion et des coups de feu ont été entendus. Les images des caméras de surveillance diffusées par les médias turcs ont montré le moment où la bombe a explosé, devant le portail du bâtiment de plusieurs étages de la police. Dans le même temps, trois soldats ont trouvé la mort dans une embuscade au Kurdistan.

Attaque du QG de la police à Gaziantep

La police allemande a arrêté lundi après-midi et mardi matin deux hommes accusés d’être membres dirigeants du PKK. Ali D., 52 ans a été arrêté lundi vers 16 heures à Brême. Les enquêteurs l’accusent d’être le responsable du PKK à Brême après avoir eu les mêmes fonctinos à Berlin. Cem A., le deuxième suspect, a été arrêté dans son appartement de Friedrichshain, à Berlin, mardi matin à 10 heures.

.

Trois soldats ont été tués et d’autres blessés dans une explosion au passage de leur convoi militaire vendredi dans le Kurdistan turc. la guérilla du PKK a fait exploser un IED au passage du convoi entre Tunceli et Elazig. Les combattants kurdes sont activement recherchés. L’armée a lancé une opération de ratissage avec l’appui d’hélicoptères de combat pour tenter de les retrouver. Plus de 350 soldats ou policiers ont été tués en quelques mois par la guérilla kurde. Les autorités évoquent le chiffre de 5.000 morts dans les rangs kurdes, mais intègre dans ce chiffre les civiles tués lors des opérations répressives.

Le lieu de l'embuscade

Depuis hier, les hostilités ont repris entre les asayish (la police kurde) et les NDF (milices pro-Assad), à Qamishlo. Plusieurs combattants et civils ont été tués, les forces kurdes annonçaient en début d’après-midi que 45 combattants loyalistes s’étaient rendus. La prison et d’autres bâtiments officiels ont également été saisis par les YPG.

La ville de Qamishlo, située à la frontière turque était le berceau de la révolte kurde de 2003, où 30 Kurdes avaient été tués suite à un match de foot opposant une équipe kurde et une équipe arabe. C’est également une ville largement composée de Kurdes, d’Assyriens et d’Arméniens dont les familles ont fuit les persécutions et les génocides en Turquie lors de ces dernières décennies. Les forces kurdes contrôlent la ville (et en ont fait la capitale du Rojava), même si les forces syriennes ont jusqu’ici gardé le contrôle de la frontière, de l’aéroport et de divers bâtiments officiels. La saisie de la prison marque un tournant dans les relations avec le régime.

Un portrait de Bashar al-Assad déchiré par les combattants kurdes

Josh Molloy, Joe Ackerman et Jac Holmes, trois Lions du Rojava, ces combattants étrangers qui luttent parmi les troupes kurdes en Syrie ont été arrêtés il y a 8 jours à Erbil. Les trois revenaient du Rojava où ils combattaient depuis le début de l’année 2015, ils souhaitaient retourner vers leur pays natal. Un tel voyage aurait pu être rapide, mais le gouvernement kurde irakien (KRG) a à nouveau fermé les frontières entre le Rojava et le Basuré, rendant ce point de la frontière infranchissable alors que la frontière entre la Turquie et la Syrie est extrêmement dangereuse.

Las d’attendre une hypothétique ouverture de la frontière à Semelka, les trois ont décidé de tenter leur chance en passant la frontière à Sinjar pour attraper un avion à Erbil ou à Soulémanié. Ils ont malheureusement été capturés par la police du KRG et sont depuis détenus à Erbil. Ils ont normalement pu recevoir la visite de représentants de l’ambassade du Royaume-Uni.

Josh Molloy (à gauche), Joe Ackerman (en haut à droite) et Jac Holmes (en bas à droite)

Un groupe d’une quarantaine de jeunes manifestants kurdes en provenance de plusieurs pays européens, Suisse et Allemagne, a tenté de s’introduire au siège du Conseil de l’Europe à Strasbourg vendredi midi. Ils n’ont pas eu le droit de rentrer dans le bâtiment du Conseil de l’Europe. Certains ont donc forcé le portail. Il y a eu confrontation avec les agents de sécurité. Des manifestants se sont emparés d’une statue en bronze avec laquelle ils ont endommagé plusieurs portes et détruit une vitre sur l’Agora, le bâtiment qui abrite les services administratifs de l’institution européenne. Des manifestants, qui criaient des slogans appelant à la libération d’Abdullah Öcalan, ont formé une chaîne humaine à l’extérieur du bâtiment. La police est intervenue en nombre et a délogé les manifestants. Un homme âgé de 20 ans a été interpellé et placé en garde à vue pour les dégradations commises en réunion.

La venue mardi à Strasbourg du Premier ministre turc, qui doit s’exprimer devant l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, est l’occasion de nombreuses mobilisations de la communauté kurde.

Incidents vendredi au Conseil de l'Europe à Strasbourg