La fête nationale française a donné lieu, pour la deuxième année consécutive, à des manifestations anti-gouvernementales et à des affrontements avec la police à Paris. Des centaines de Gilets Jaunes ont tout d’abord manifesté en matinée devant l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) pour réclamer sa dissolution. L’IPGN a, en effet, perdu toute crédibilité depuis la mise en lumière de son rôle de blanchiment des policiers violents (voir notre article). En après-midi, une manifestation de plusieurs milliers de personnes s’est tenue au départ de la Place de la République. Le cortège était principalement composé de membres du personnel hospitalier, de Gilets Jaunes, et de militant·es syndicaux. La police, qui avait déployé un gros dispositif, a nassé et gazé le cortège à la Place de la Bastille, déclenchant des affrontements avec les manifestant·es. Des tentatives de manifestations spontanées se sont ensuite tenues en début de soirée.

La célébration officielle a été également perturbée par une action du personnel soignant. Alors que la Marseillaise résonnait devant un parterre de militaires et de politiciens, des banderoles, accrochée à des ballons, se sont envolés depuis un immeuble. Elles indiquaient : « L’économie nous coûte la vie », « Derrière les hommages, Macron asphyxie les hôpitaux ». Deux soignants du collectif « L’inter-Urgences » ont été arrêtés après avoir déployé une banderole dans le ciel. Ils ont été transférés au poste et interrogés pendant quelques heures au commissariat du 7ème arrondissement de Paris. Ils ont été relâchées après 15H.

Manifestations, affrontements et arrestations à l'occasion du 14 juillet à Paris

Manifestations, affrontements et arrestations à l’occasion du 14 juillet à Paris

L’adoption d’une nouvelle loi restreignant le droit de manifester, a provoqué la colère de la gauche grecque. Parmi les nouvelles réglementations figurent la réduction de l’espace de rue accordé aux petites manifestations et le droit pour la police d’interdire certains rassemblements, notamment des contre-manifestations. Plus de 12.000 personnes sont donc descendues, jeudi 9 juillet, dans les rues d’Athènes pour protester contre cette loi. Neuf personnes ont été arrêtées après des affrontements lors d’un de ces rassemblements. Des policiers ont tiré des gaz lacrymogènes sur une manifestation près du Parlement tandis que des manifestant·es lançaient des cocktails Molotov.

Affrontements lors d'un rassemblement contre le droit de manifester en Grèce

Affrontements lors d’un rassemblement contre le droit de manifester en Grèce

Après deux jours de forte contestation et de violences, le gouvernement serbe a annoncé ce jeudi 9 juillet renoncer à mettre en place un couvre-feu le week-end. Mais en contrepartie, il interdit les rassemblements de plus de 10 personnes, et donc les manifestations. Car chaque soir, à Belgrade, des milliers de manifestants se retrouvent devant le Parlement. Le déclencheur de la colère a été le projet de couvre-feu le week-end envisagé face au retour massif du coronavirus dans le pays. En juin dernier, le gouvernement a accéléré la levée du confinement pour organiser les élections législatives, que le Parti serbe du progrès (SNS), parti du président, a alors aisément remporté. Depuis, la Serbie dénombre près de 300 nouveaux cas par jour contre 50 il y a un mois.  Le pays se retrouve désormais dans une situation catastrophique: les hôpitaux sont saturés et le gouvernement a décrété l’état d’urgence sanitaire dans de nombreuses villes, dont Belgrade. Depuis, les Serbes manifestent contre le gouvernement qu’ils jugent être responsable du rebond de l’épidémie. Mardi 7 juillet, ils ont fait irruption dans l’enceinte du Parlement. La police a alors lancé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui a répondu en jetant des projectiles. De nombreux blessés sont à répertorier du côté des forces de l’ordre et des manifestants.Les affrontements à Belgrade

Samedi 4 juillet (jour la fête nationale des États-Unis), une manifestation pour réclamer la libération de Mumia Abu-Jamal s’est tenu à Philadelphie au départ de l’hôtel de ville. La police n’est pas parvenue à empêcher les manifestants de bloquer les principales routes au cœur de la ville. Elle s’est finalement replié vers les intersections adjacentes lorsque la marche s’est dirigée vers le sud, de l’autre côté de l’hôtel de ville. La manifestation a été organisée par une vaste coalition comprenant « l’International Concerned Family and Friends of Mumia Abu-Jamal », « Mobilization4Mumia », le « Workers World Party », « l’International Action Center », « We Charge Genocide », « Red Fist », « Philly REAL Justice », « Black Alliance for Peace », et le « Party for Socialism and Liberation ». Des manifestations de solidarité ont eu lieu en Allemagne, en France et à travers les États-Unis pour demander la libération immédiate de Mumia.

Manifestations pour réclamer la libération de Mumia Abu-Jamal

Manifestations pour réclamer la libération de Mumia Abu-Jamal

Un homme de 21 ans a été abattu lors de manifestations sociales vendredi 3 juillet, dans la ville de Padre Hurtado de Melipilla, à la périphérie de Santiago. Le jeune homme a reçu une balle dans la poitrine. Il a été placé dans un taxi pour être transféré à l’hôpital local, mais il est décédé en chemin. Une série de manifestations a éclaté dans de nombreux quartiers des principales villes du Chili jeudi et vendredi. Vendredi soir, en banlieue de Santiago des barricades enflammées ont été dressées à différents carrefours, et les habitants ont participé à des concerts de casseroles. Objectif : dénoncer la manière dont le gouvernement a géré la pandémie de coronavirus et ses conséquences économiques et sociales. Avec plus 9 000 morts le Chili est l’un des pays d’Amérique latine les plus touchés par le Covid-19, et ses habitants réclament des aides sociales.  1.706 personnes ont été arrêtées la seule journée de jeudi, lors des manifestations (1.547 pour infraction à la quarantaine sanitaire et 159 pour violation du couvre-feu).

Manifestation cette semaine à Santiago

 

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Pékin a nommé vendredi 3 juillet un responsable à poigne pour s’occuper de la sécurité nationale dans Hong Kong. Le nouvellement créé « Bureau de sécurité nationale », qui dépend directement du pouvoir central, a pour tâche de collecter des renseignements et de poursuivre les atteintes à la sûreté de l’Etat à Hong Kong. La création de ce Bureau  est une des dispositions prévues par la loi controversée que Pékin a fait passer en force mardi. Zheng Yanxiong, 56 ans, prend la tête de cet organisme, est surtout connu pour avoir maté la contestation de Wukan en 2011.

Jusqu’au dernier moment, au 31 juin au soir, Pékin a tenu secret le contenu de cette loi visant à réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères, en réponse au mouvement de contestation lancé l’an dernier contre le pouvoir central. Il est prévu que des tribunaux de Chine populaire sont compétents pour juger toute «atteinte grave à la sécurité nationale» à Hong Kong et que ce motif peut entraîner des peines de prison à vie. Elle établit que tout accusé·e pourra voir sa peine allégée s’il ou elle dénonce une autre personne. Les délits de «sabotage de moyen de transport» sont classés dans le chapitre terrorisme. Défendre des opinions indépendantistes ou inciter à la haine des gouvernements (chinois ou de Hong Kong) sont classé dans la catégorie «subversion». La loi vient de faire une première victime: un homme d’une vingtaine d’années a été inculpé ce même vendredi 3 juillet pour « incitation à la sécession » et « terrorisme ».

Un manifestant contre la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, arrêté par la police.

Roland Veuillet, figure des gilets jaunes nîmois, a été condamné à un an de prison dont 6 mois fermes. Entre autres lui sont reprochés : acte d’intimidation envers une personne dépositaire de l’autorité publique, participations à un attroupement, entrave à la circulation, rébellion, outrage à personnes dépositaires de l’autorité, en l’occurrence des fonctionnaires de police dont trois se sont constitués partie civile, port sans motif légitime d’arme blanche. Assurant lui même sa défense, il a affirmé à plusieurs reprises devoir faire face à un procès politique.

Mercredi 27 juin, le Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression a organisé une manifestation dans les rues de la ville d’Iruñea pour réclamer la libération des prisonniers politiques basques et en particulier de Patxi Ruiz, ancien membre de ETA emprisonné depuis 1998 (voir notre article). La manifestation avait été interdite par les autorités et la police était présente en nombre, ce qui n’a pas empêché l’action de se tenir.

Manifestation du Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression

Manifestation du Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression

Il y a eu, à nouveau, des affrontements entre la police et les manifestants occupant le City Hall Park de New York, lundi 30 juin. C’était le jour où les législateurs de la ville devaient voter un budget comprenant des coupes dans le financement de la police. Les heurts ont eu lieu juste avant 6 heures du matin, alors que la police tentait de chasser la foule de Center Street, en face du Manhattan Municipal Building. Vocal NY, le groupe qui organise l’occupation du City Hall Park, revendique un « définancement » du NYPD à hauteur d’un milliard de dollars, et que l’argent économisé soit utilisé dans les logements, les soins de santé et l’éducation. Une réduction du financement de la police d’un milliard de dollars est effectivement prévue, dans le cadre d’un budget général d’austérité approuvé par le maire, mais  la moitié de cette réduction serait atteinte grâce à des tours de passe-passe budgétaire: ainsi, les services de sécurité scolaire, relevant actuellement du NYDP, seraient placés sous l’autorité du département de l’Éducation.

Les heurts de New-York