Une vingtaine de groupes de soutien se sont créés en soutien à Vincenzo Vecchi, l’activiste italien menacé d’extradition. Des rassemblements sont prévus ce lundi 19 août à Rochefort-en-Terre, Rennes, Nantes, Lorient, Saint-Brieuc, Douarnenez, Guingamp, Auray, Morlaix, Brest, Pontivy, Langon, Saint-Malo et ailleurs. Les soutiens de Vincenzo Vecchi ont aussi prévu d’être présents jeudi 22, à 9 h, au parlement de Bretagne, à Rennes, à l’audience demandant sa liberté conditionnelle, puis le lendemain, vendredi 23, à 10 h, toujours devant le Parlement de Bretagne à l’audience concernant la demande de complément d’informations à l’Italie.

Arrêté le 8 août 2019, Vincenzo Vecchi, 46 ans, vivait sous une fausse identité depuis 8 ans, près de Rochefort-en-Terre (voir notre article). Il avait quitté l’Italie qui l’avait condamné à 11 ans et 6 mois de prison pour sa participation aux manifestations anti-G8, à Gênes en 2001, et à une manifestation antifasciste en 2006, à Milan. Vincenzo a été condamné sur la base du code Rocco, introduit en 1930 dans la loi italienne sous Mussolini. Le texte permet, au nom de la notion de « concours moral », de sanctionner la simple présence à des manifestations considérées comme insurrectionnelles sans preuve factuelle. C’est en vertu de cette loi que Vincenzo et neuf autres militants, baptisés les « dix de Gênes », ont écopé de peines très lourdes allant de huit à quinze ans de prison.

Rassemblement le 1A4 août devant la Cour d'appel de Rennes

 

700 policiers de Portland sont intervenu samedi pour séparer une manifestation fasciste d’une contre-manifestation antifa. Au début des manifestations, des dalles de béton et une rangée de policiers ont formé une barricade sur le pont Morrison, afin de séparer les fascistes, côté sud de  la rivière Willamette , des contre-manifestants, côté nord. Mais des heurts ont eu lieu et des petites groupes se sont ensuite dispersés pour s’affronter dans les quartiers ouest de la ville. Des antifas ont attaqué au marteau un des bus amenant les manifestants fascistes au rassemblement. Il y a eu six blessés et 13 arrestations. Le rassemblement d’extrême droite était l’initiative des Proud Boys, des suprématistes blancs connus pour leurs positions chauvines, misogynes et racistes. Le rassemblement voulaient soutenir une résolution du Sénat américain visant à qualifier les antifas de « terroristes nationaux », une résolution déposée par le républicain texan Ted Cruz. Trump a tweeté: « Nous accordons une attention particulière à la désignation d’ANTIFA comme » ORGANISATION DE  TERREUR « . Portland est surveillé de très près. J’espère que le maire sera en mesure de bien faire son travail! « 

Lem déploiement policier à Portland samedi

 

 

Deux mille femmes ont manifesté vendredi à Mexico. La manifestation a commencé par un rassemblement place Glorieta de Insurgentes, avec la lecture de déclarations par différents groupes féministes. Les manifestantes ont exigé une plus grande sécurité pour les femmes de la capitale, après qu’une jeune fille de 17 ans a accusé quatre policiers de l’avoir agressée le 3 août dans le secteur d’Azcapotzalco, au nord de la capitale. La violence à l’égard des femmes, sous la forme de féminicides, d’abus, de harcèlement et d’abus sexuels, s’est intensifiée au Mexique ces dernières années: neuf femmes en moyenne sont assassinées chaque jour au Mexique. Les manifestants ont décidé de quitter la place piétonne et de marcher en scandant des slogans contre le patriarcat. Une gare routière a subi de nombreux dégâts au passage (vitre brisées, début d’incendie) et les manifestantes se sont ensuite rassemblées devant un poste de police qu’elles ont criblés de projectiles, certains incendiaires. Elles ont aussi empêcher les pompiers d’intervenir. Quatre personnes auraient été arrêtées.

Les affrontements vendredi à Mexico

Au moins 63 Palestiniens ont été blessés vendredi après-midi lors d’affrontements avec des soldats israéliens dans l’est de la bande de Gaza, près de la frontière. Parmi eux, 32 ont été touchés par balles réelles et emmenés à l’hôpital pour y être soignés. Parmi les victimes figuraient 17 enfants. Les affrontements ont éclaté lorsque les manifestants palestiniens se sont rassemblés dans l’est de la bande de Gaza, dans le cadre de leur participation aux rassemblements hebdomadaires connus sous le nom de la Grande marche du retour. Les manifestations hebdomadaires se déroulent pour la 70e semaine consécutive depuis le 30 mars 2018, mais elles avaient été annulées la semaine dernière en raison de la fête de l’Eid. Depuis la première manifestation, 307 manifestants ont été tués et plus de 17 000 blessés par les tirs de soldats israéliens.

Manifestation à la Gaza (archive)

Le jeudi 15 août, des militants de Papouasie occidentale ont manifesté dans plusieurs villes indonésiennes à l’occasion de l’anniversaire de l’accord de New-York signé aux États-Unis en 1962 et qui transféra le territoire de la Papouasie des Pays-Bas à l’Indonésie.

À Amboine (Maluku), 11 étudiants papous occidentaux ont été battus et arrêtés après la dispersion de la manifestation. À Ternate (Maluku), la manifestation des étudiants de Papouasie (KMP) et du Front des peuples indonésiens pour la Papouasie occidentale (FRI-WP) a été dispersée peu de temps après son départ. 16 personnes ont été arrêtés et frappées par les forces de l’ordre avant d’être emmenées au poste de police de Ternate. À Malang (Java), des étudiants ont été attaqués par des membres de milices civiles nationalistes. 24 étudiants ont été blessés, dont 5 grièvement. Une manifestation s’est également tenue à Jakarta. Les manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade des États-Unis avant de se rendre devant le « palais de l’État », où ils ont chanté l’hymne de l’Organisation pour une Papouasie libre. Les manifestants ont exigé le retrait de l’armée indonésienne de la Papouasie, la fin de l’exploitation et de la déforestation et l’indépendance totale de l’Indonésie. Au total plus de 150 personnes ont été arrêtées et des dizaines blessées. Plus de 60 militants étaient toujours en détention le samedi 17 août.

Manifestant blessé lors des marches commémorant l'accord de New-York de 1962

Au cinquième jour d’une mobilisation sans précédent à l’aéroport, les manifestants ont obstrué les allées et les passages conduisant aux zones d’embarquement des deux terminaux, avec des chaînes humaines et des chariots à bagages. La police est intervenue brutalement, ce qui a donné lieu à des affrontements. Hong Kong est le huitième aéroport international le plus fréquenté au monde, avec 74 millions de voyageurs en 2018. La direction de l’aéroport a pris la décision d’annuler tous les vols au départ, après le blocage des terminaux. De son côté le gouvernement central accentue la menace d’une intervention. Dans une vidéo diffusée par les médias officiels, Pékin montre ses forces se massant à la frontière de la région semi-autonome.

Les affrontements à l'a&éroport de Hong Kong

Aujourd’hui, le tribunal correctionnel de Charleroi a condamné six personnes pour avoir construit et caché des engins explosifs. L’affaire a débuté en mars, lorsqu’un militant a été arrêté sur le rond-point de Couillet avec dans son sac à dos des engins suspects. Après enquête, six Gilets Jaunes sont renvoyées devant le tribunal. Quatre hommes qui auraient préparé les engins et planifié de les utiliser à Feluy contre les forces de police et deux femmes accusées d’avoir caché le sac dans le fond de leur jardin en connaissance de cause.

Les engins explosifs auraient été construits sur base de vidéos trouvées sur le Web. Il y aurait eu des réunions entre les militant·e·s pour planifier l’opération ainsi que des tests. Ainsi, des engins auraient été testés et l’exercice filmé sur smartphone. On pourrait y voir des flammes montant à deux mètres de haut et des morceaux d’aluminium projetés dans les airs. Les deux Gilets jaunes, accusées d’avoir caché les engins, écopent d’une suspension du prononcé. Les quatre autres sont condamnés à de 30 à 36 mois de prison avec sursis sauf pour l’un d’entre eux condamné à la prison ferme.

Arrestation lors d'une manifestation des gilets jaunes à Bruxelles (archive)

Arrestation lors d’une manifestation des gilets jaunes à Bruxelles (archive)

Pour l’Acte 39 des gilets jaunes, à Montpellier, la permanence du député LREM Patrick Vignal, qui vise également la mairie de Montpellier aux prochaines municipales, a été aspergée de peinture jaune. Le cortège d’une centaine de gilets jaunes a ensuite défilé dans la ville, bloquant notamment le tramway. À Bordeaux, les Gilets jaunes se sont rassemblés sur la place de la Bourse, devant l’entrée du musée national des douanes. À Toulouse, les CRS ont chargé et tiré des gaz lacrymogènes, blessant légèrement deux femmes à la tête, à l’approche de la place du Capitole, interdite aux Gilets jaunes depuis mars.

À Paris, les Gilets jaunes ont défilé dans l’Ouest, entre Villiers et le parc André-Citroën. Ils brandissaient notamment des pancartes de soutien aux manifestants de Hong Kong ou en lien avec l’affaire Steve Maia Caniço, mort suite à une charge de la police à Nantes. Une énième permanence macroniste a prise pour cible (la quinzième depuis le début de l’été), en Moselle cette fois-ci. Ce sont les locaux du député LREM Christophe Arend à Forbach qui ont été visés. La vitre a notamment été brisée dans la nuit du vendredi au samedi.

La permanence LREM à Montpellier

Vincenzo Vecchi avait participé en 2001 à la manifestation contre les puissants de la Terre lors du sommet du G8 de Gènes. Au cours de cette mobilisation, Carlo Giuliani, un manifestant, avait été tué par par la police. La répression avait été particulièrement violente pendant et après le sommet. Une dizaine de « Black bloc » avaient été condamné à des très lourdes peines de prison pour en faire des exemples, dont Vincenzo Vecchi. Celui-ci avait disparu et était en cavale depuis 18 ans, réfugié depuis de nombreuse années dans un village en Bretagne.

Vincenzo Vecchi a finalement été interpellé le jeudi 8 août et placé en détention à la prison de Vezin (Rennes) en attendant sa possible extradition vers l’Italie. Il comparaîtra devant la chambre d’instruction de Rennes le mercredi 14 août à 9 h.

Soutien à Vincenzo Vecchi

Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont produits lors d’un rassemblement lundi à Tegucigalpa d’étudiants demandant la démission du président de droite Juan Orlando Hernandez, soupçonné par un tribunal américain de liens avec le narcotrafic. Des groupes d’étudiants cagoulés de l’Université nationale autonome du Honduras (Unah) ont dans un premier temps bloqué à l’aide de pierres et pneus incendiés le boulevard qui fait face à la cité universitaire. Ils ont lancé des projectiles sur la police qui a répliqué au moyen de gaz lacrymogènes. Le Honduras connaît depuis un mois une vague de protestations contre le gouvernement de Juan Orlando Hernandez, au pouvoir depuis 2014. Trois personnes sont mortes lors d’une manifestation le 21 juin (voir notre article).

 

Les affrontements du 5 août à Tegucigalpa