Lundi 14 octobre, le gouvernement équatorien a accepté, au cour de négociations avec le mouvement indigène, de retirer le décret supprimant les subventions aux carburants (faisant monter leur prix de 123%) qui avait déclenché une insurrection dans le pays (voir notre article). Peu après cette annonce, des milliers de personnes ont déferlé dans les rues de Quito pour célébrer cette victoire. Depuis le début du mouvement, le 3 octobre, on compterait sept mort·e·s, 1.340 blessé·e·s et 1.152 arrestations, selon le bureau du Défenseur du peuple, organisme public de défense des droits.

Insurrection à Quito, 12 octobre 2019

Insurrection à Quito, 12 octobre 2019

 

Entre 9 ans et 13 ans de prison pour sédition, malversation de fonds publics et désobéissance. Le verdict du procès des dirigeants indépendantistes catalans est tombé aujourd’hui à Madrid. Deux ans après la tenue du référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017 et de la déclaration d’indépendance unilatérale qui a suivi, la Cour suprême a rendu ses conclusions. A l’unanimité, les sept magistrats ont rejeté le très contesté chef d’accusation de « rébellion », défendu par le parquet général de l’Etat, passible de vingt-cinq ans de prison. Ils lui ont préféré celui de sédition. Alors que la rébellion est définie pénalement comme « un soulèvement violent contre l’ordre constitutionnel », la sédition est « un soulèvement public et tumultueux pour empêcher par la force ou en dehors des voies légales l’application des lois ». Les peines n’en restent pas moins lourdes: le vice-président du gouvernement catalan, Oriol Junbqueras, de la Gauche républicaine catalane (ERC), écope de treize ans de prison et d’inéligibilité. « Il n’y a pas d’autre option que de construire un nouvel Etat pour fuir celui-ci qui pourchasse des démocrates », a réagi M. Junqueras dans une lettre écrite aux militants depuis sa cellule.

Cinq ministres conseillers catalans ont été condamnés à des peines allant entre dix et douze ans de prison et d’inéligibilité. L’ancienne présidente du Parlement catalan, Carme Forcadell, écope d’une peine de onze ans et demi. Quant aux présidents des deux puissantes associations indépendantistes ANC et Omnium Cultural, Jordi Cuixart et Jordi Sanchez, leur peine s’élève à neuf ans de prison. Trois autres ministres-conseillers catalans, ayant joué un rôle secondaire dans les faits reprochés, sont condamnés à de simples amendes. Puisque neuf des condamnés ont déjà passé près de deux ans en prison préventive, certains devraient pouvoir bénéficier de permis de sortie dès les prochains mois, grâce au système espagnol d’aménagement de peines, qui permet des remises en liberté surveillée une fois purgé un quart de la durée de la peine.

Dès l’annonce de la sentence, des milliers de personnes sont descendues dans la rue avant de rejoindre, à l’appel d’une plateforme baptisée « Tsunami démocratique », l’aéroport pour le bloquer. La police anti-émeutes a chargé à plusieurs reprises des centaines de militants tentant de pénétrer dans le terminal et jetant pierres et poubelles. Selon les services d’urgence, au moins 53 personnes blessées ont reçu une assistance médicale à l’aéroport. 108 vols ont été annulés. Un peu partout en Catalogne, dont le gouvernement régional est toujours contrôlé par les indépendantistes, des militants ont coupé des routes et des voies de chemin de fer.

Affrontements à l'aéroport de Barcelone

Ce dimanche soir, une manifestation surprise s’est organisée dans la gare du midi à Bruxelles en soutien à la population du Rojava qui subit actuellement les attaques du régime turc. Une centaine de manifestants se sont regroupés dans la gare pour dénoncer les attaques que subit le territoire du nord-est de la Syrie depuis 5 jours par l’armée turque ainsi que l’inaction de la communauté internationale. Cette manifestation fait également suite au massacre, par l’armée turque, d’un convoi de civils à Serekaniye/Ras al-Aïn qui a fait une dizaine de mort ce dimanche.

Manifestion à la gare du Midi à Bruxelles en soutien au Rojava

Des rassemblements et des manifestations de Gilets jaunes ont eu lieu ce samedi dans plusieurs villes du pays, comme à Metz, Lille, Bordeaux et aussi Paris. À Toulouse, désignée capitale nationale de la mobilisation pour ce 48e acte, des échauffourées ont éclaté dès le début de la manifestation. Plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés, même s’il était difficile d’évaluer le nombre de manifestants puisque le défilé n’a duré que quelques minutes, avant sa dispersion en petits groupes de dizaines ou centaines de personnes dans les artères du centre-ville. La manifestation n’avait pas été déclarée en préfecture et très peu de manifestants portaient le gilet fluo. Essuyant des jets de projectiles, les forces de l’ordre ont toute l’après-midi noyé des rues commerçantes sous d’épais nuages de gaz lacrymogène. La place du capitole était une nouvelle fois interdite d’accès par la préfecture. Dix-sept personnes ont été interpellées pour « transport d’objets interdits, jets de projectiles sur des agents des forces de sécurité, violences sur agents, interdiction de participation à la manifestation ». Quelques affrontements ont aussi eu lieu à Metz. Des projectiles, dont trois cocktails Molotov, ont été lancés sur les policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes.

Les affrontements à Toulouse

 

La police bruxelloise a interpellé samedi après-midi 435 manifestants d’Extinction Rebellion sur la place des Palais et la place Royale, dont 317 ont fait l’objet d’une arrestation administrative. Les autres ont été emmenés au commissariat pour identification et ont été relâchés. Extinction Rebellion avait appelé à une occupation des jardins du Palais royal afin d’y tenir des débats citoyens sur la question climatique. Ces jardins se trouvent dans la zone neutre, où les manifestations sont interdites. La police avait dès lors tout prévu pour empêcher cette occupation. Elle a interpellé 147 activistes qui ont tenté de pénétrer dans les jardins, souvent de manière extrêmement brutale en utilisant une autopompe et du spray au poivre. Les manifestants ont tenté de résister de manière pacifique mais ont finalement été embarqués.

Un manifestant maintenu au sol et gazé en pleine face

Le lien vers Extinction Rebellion Belgium

Une manifestation organisée par des associations d’étudiants de gauche a pris fin vendredi après-midi par des affrontements avec la police anti-émeute grecque (MAT) dans le centre d’Athènes. Les manifestants ont tenté de forcer le barrage des camions de la MAT qui avaient été positionnés avenue Vasilissis Olgas afin de les empêcher d’atteindre le Parlement grec. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour les forcer à s’arrêter et à rebrousser chemin. Les étudiants protestent contre l’intention déclarée de la nouvelle direction du ministère de l’Education d’introduire des mesures qui permettront le renvoi des étudiants qui n’ont pas obtenu leur diplôme dans un délais donné.

Manifestant vendredi à Athènes

Dossier(s): Grèce Tags: ,

Au moins 49 Palestiniens ont été blessés vendredi après-midi lors d’affrontements entre des manifestants palestiniens et de soldats israéliens dans l’est de la bande de Gaza. Parmi les 49 manifestants blessés, on compte 14 enfants. Les affrontements ont éclaté vendredi après-midi entre les manifestants palestiniens et les soldats israéliens lors des manifestations hebdomadaires anti-Israël, mieux connues sous le nom de Grande Marche du Retour. Les marches et manifestations hebdomadaires se déroulent depuis le 30 mars dernier, appelant Israël à mettre fin à plus de 12 ans de blocus sur la bande de Gaza dirigée. Les manifestants ont agité des drapeaux palestiniens, se sont approchés de la barrière qui isole Gaza, ont scandé des slogans anti-israéliens et lancé des projectiles sur les soldats israéliens stationnés à la frontière.

La manifestation à Gaza ce vendredi

Le mouvement insurrectionnel continue en Équateur (voir notre article). Après une semaine de mobilisation, on comptait en date du jeudi 10 octobre : 5 morts, entre 554 et 2000 blessé·e·s (selon les sources) ainsi que 929 arrestations. Le gouvernement affirme, quant à lui, qu’il a eu 133 blessés parmi les policiers. Par ailleurs le même jour, les militant·e·s ont capturé et retenu 10 policiers qui ont été présentés sur une estrade lors d’un rassemblement des manifestants dans le nord de la capitale. Ils ont finalement été libérés dans la nuit. Enfin, la Conaie, principale organisation du mouvement a mis fin aux contacts noués avec la gouvernement, sous la médiation de l’ONU et de l’Église catholique, et appelé à « radicaliser » les actions de protestation.

manifestation et état d'exception en Equateur

manifestation et état d’exception en Equateur

Les affrontements violents entre policiers et manifestants se sont poursuivis en Haïti vendredi, au lendemain de la mort du journaliste Néhémie Joseph, abattu à Mirebalais. Des milliers de protestataires ont pillé des commerces et tenté de franchir les barricades protégeant la résidence du président du pays, Jovenel Moïse, dont ils réclament la démission depuis plusieurs mois. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et ont tiré en l’air. Des manifestants ont brûlé des pneus et déversé de l’essence dans certains quartiers de la ville. Les manifestants reprochent à Jovenel Moïse la corruption de son régime et la pénurie de produits de consommation de base. Le journaliste Néhémie Joseph, qui couvrait les manifestations qui paralysent le pays depuis près d’un mois, a été retrouvé mort dans sa voiture jeudi soir à Mirebalais, une ville située au nord-est de Port-au-Prince. Il avait révélé en septembre, avoir été menacé par des politiciens qui l’accusaient d’avoir incité les manifestations. Les manifestations ont fait une vingtaine de morts et quelque 200 blessés.

Répression de la manifestation d'hier en Haïti

 

700 manifestant·e·s étaient rassemblé·e·s ce samedi sur le Parvis de Saint-Gilles (Bruxelles), contre l’agression turque dans le Nord de la Syrie / au Rojava. À la fin du rassemblement une manifestation spontanée a éclaté mais a été stoppée quelques centaines de mètres plus loin par un cordon de police anti-émeute. La mobilisation ne doit pas faiblir, les forces d’occupation turques contrôlent en ce début de soirée 80% du centre-ville de Serekanye où des unités des Forces Démocratiques Syriennes contribuent à résister courageusement.

Voici la déclaration du Secours Rouge lors du rassemblement :

« Pour toutes celles et ceux qui soutiennent le Rojava, le retournement américain et l’invasion turque n’ont jamais étés qu’une question de temps. La Turquie, nouveau phare réactionnaire, ne tolérerait jamais un territoire kurde, ni en son sein, ni à ses frontières. Et que dire du Rojava ? Une société démocratique, égalitaire, féministe et révolutionnaire qui a pris racine au milieu de l’un des plus sanglants théâtres de violence de notre époque, au milieu des cauchemars réactionnaires sponsorisés par les impérialismes turc, iranien, russe et américain.

Ce 9 octobre, l’armée turque a franchi la frontière. Avec ses obusiers, ses avions de combat, ses drones, elle a frappé Kobané, Serekanyé, Tal Abyad, Qamishlo et tant d’autres villes et villages dont certains n’avaient pas connu la guerre depuis 2011. Chaque militant·e révolutionnaire a le cœur serré aujourd’hui : dans chacune de ces villes, dans chacun de ces villages nos ami·e·s et nos camarades sont menacé·e·s. C’est non seulement le peuple kurde qui est frappé et menacé aujourd’hui, mais également tous les peuples du nord de la Syrie, et le projet de libération animé par la révolution du Rojava, d’Afrin à Deir Ezzor.

Si toute l’Europe est aujourd’hui redevable envers les Forces Démocratiques Syriennes, pour avoir pratiquement détruit les fléaux réactionnaires que sont l’État Islamique et Al Qaïda en Syrie, la gauche révolutionnaire lui est encore plus redevable d’avoir démontré que la révolution est non seulement possible, mais qu’elle est la seule issue pour libérer les peuples. La gauche révolutionnaire occidentale se morfond depuis des décennies dans une position de vaincue, elle peine aujourd’hui encore à retourner à l’offensive, à reprendre l’initiative. En tant que révolutionnaires européen·ne·s, nous devons remercier chaque combattant·e des Forces Démocratiques Syriennes, nous devons honorer chaque martyr qui a donné sa vie pour libérer le Rojava et le nord de la Syrie et pour nous prouver une nouvelle fois que la révolution n’est pas le thème de vieux livres, qu’elle vit aujourd’hui même, que nous devons coûte que coûte la défendre et l’étendre.

Notre rôle est aujourd’hui d’être à la hauteur des risques et des immenses sacrifices endurés par les peuples du Nord de la Syrie. De faire vivre la solidarité internationale partout en réponse à la révolution du Rojava.

Nous rendons encore une fois hommage à tou·te·s les combattant·e·s des YPG, des YPJ, des FDS, du PKK, du MLKP, du TKP-ML, Kurdes, Arabes, Asséro-Chaldéen·ne·s, Turc·que·s, et aux internationalistes venu·e·s du monde entier, à toutes celles et ceux qui sont tombé·e·s pour faire vivre la Révolution du Rojava. Ils et elles ont montré la voie du courage et de la lutte.

Vive la révolution du Rojava, Biji Berxwedana Rojava ! »

Rassemblement de solidarité sur le Parvis de Saint-Gilles avant la manifestation sauvage

Rassemblement de solidarité sur le Parvis de Saint-Gilles avant la manifestation sauvage