Les affrontements entre la police et les manifestants ont éclaté à Istanbul mardi, lorsque des centaines de personnes sont descendues dans les rues pour marquer le troisième anniversaire des manifestations pour le parc Gezi, en dépit d’une forte présence policière. Plus d’une douzaine de militants ont été arrêtés et des affrontements à petite échelle ont continué dans le début de soirée après que des groupes d’opposition ont promis de défier le blocus de la police de la place Taksim qui voisins Gezi.

En mai-juin 2013 les manifestations Gezi avaient commencé comme un mouvement populaire pour arrêter les plans pour le réaménagement du parc Gezi dans le centre d’Istanbul, mais fait boule de neige dans une vague de colère nationale contre le régime du président Erdogan. Huit personnes ont été tuées dans les troubles à l’échelle nationale qui a suivi les manifestations Gezi Parc.

Incidents mardi à Istanbul

Incidents mardi à Istanbul

Une manifestation contre la loi Travail a débuté à la mi-journée à Rennes, partant de deux extrémités de la ville, avant de se rejoindre devant la préfecture de région. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la rocade de la ville. Sans qu’il n’y ai eu le moindre jet de projectile, sans doute pour prévenir un blocage de la circulation, les policiers ont chargé la manifestation en voiture, usant de gaz lacrymogènes et tirant au flash-ball. Les véhicules seraient intervenus à vive allure pour chasser les manifestants, avant que les policiers en civil ne se lancent à leur poursuite. Trois personnes auraient été hospitalisées à la suite des heurts. Quatre journalistes ont été pris pour cible et ont reçu des coups de matraque alors qu’ils suivaient la manifestation.

La charge à Rennes

La charge à Rennes

L’Organisation Nationale Indigène de Colombie (Organización Nacional Indígena de Colombia, ONIC), organisait lundi une grève agricole, avec blocage des routes, à l’occasion du « Sommet Agricole, Paysan, Ethnique et Populaire ». L’ONIC dénonce les politiques gouvernementales ne répondant pas aux aspirations « de justice sociale et environnementale » des habitants des zones rurales. Ce n’est pas la première mobilisation de la sorte en colombie, il y avait déjà eu la grève agricole de 2013 (voir notre article)

Les policiers anti-émeute, les ESMAD, sont intervenus brutalement pour dégager les routes. Des affrontements ont eu lieu à l’aube lundi sur la route « Cabal Pombo » reliant la ville de Cali à celle de Buenaventura, sur le Pacifique. Un manifestant, Willington Quibarecama Nequirucama, a été écrasé par un blindé dans le village de La Delfina, près de la ville de Buenaventura. En outre, quatre personnes ont été blessées, dont une grièvement.

Manifestation indigène ce lundi en Colombie

Manifestation indigène ce lundi en Colombie

Les syndicats de Bogota ont organisés une manifestation contre la vente de l’entreprise publique de télécommunications (Empresa de Telecomunicaciones de Bogota, ETB). Les organisations étudiantes appellaient aussi à participer à cette manifestation. Celle-ci a eu lieu devant le Conseil de Bogota pour protester contre l’approbation le 22 mai dernier, par le maire de cette ville, de vendre au privé de 80% des actions d’ETB. La police anti-émeute, les ESMAD, est intervenue massivement et brutalement, faisant des dizaines de blessés.

Les affrontements de lundi à Bogota

Les affrontements de lundi à Bogota

Les visites de Donald Trump à la Californie continuent à susciter l’agitation. À San Diego, un millier de manifestants anti-Trump ont reçu l’ordre du chef de la police locale de se disperser à 16h30, vendredi. Les affrontements ont éclatés: les manifestants lançant des bouteilles et des pierres, les policiers faisant usage de matraques et de gaz au poivre. Un total de 35 arrestations ont été faites. Plus tard, des bagarres ont opposé pro et anti-Trump.

Le face à face à San Diego

Le face à face à San Diego

Plusieurs milliers de manifestants, 5.000 selon la CGT des Bouches-du-Rhône, ont protesté vendredi à l’aéroport de Marseille-Marignane (dont le personnel faisait grève pour l’occasion) contre la criminalisation des mouvements syndicaux et contre la loi travail. Alors que le procès de cinq adhérents de la CGT, jugés pour l’épisode de la chemise arrachée du DRH d’Air France commençait au tribunal correctionnel de Bobigny, les manifestants réclamaient l’arrêt des poursuites judiciaires à leur encontre. L’appel de la CGT d’Air France, qui demande la réintégration des employés licenciés, n’a eu qu’un faible écho dans les autres aéroports français. Les manifestants qui ont défilé autour de l’aéroport avant de pénétrer dans les Halls 3 et 4, se sont dispersés dans le calme en fin de matinée.

Saisie d’une demande de renvoi par les avocats de la défense, poursuivis pour des faits de violences et de dégradations en réunion, la cour a décidé de renvoyer l’affaire aux 27 et 28 septembre, contre l’avis du procureur. L’avocate de la CGT avait plaidé la jonction entre cette affaire et des faits présumés d’immixtion dans un conflit social pour lesquels elle avait saisi la justice sous la forme d’une citation directe contre Air France et un vigile. Elle avait fait valoir qu’Air France, en fermant l’accès au siège où se déroulait le comité central d’entreprise, s’est rendu coupable d’entrave au droit syndical. Le juge a refusé de se prononcer sur la jonction entre les deux affaires, qui seront donc examinées à la rentrée lors d’une nouvelle audience qui sera elle aussi susceptible d’être renvoyée. En revanche il a motivé le renvoi par le fait qu’il était préférable d’examiner le dossier sur deux jours d’audience au lieu d’une seule comme c’était prévu ce vendredi.

La fuite du DRH d’Air France

De violents affrontements ont opposé jeudi forces de l’ordre et étudiants chiliens qui manifestaient à nouveau par milliers pour réclamer une éducation gratuite pour tous, promise par la présidente socialiste Bachelet. Dans le centre de Santiago, des heurts ont éclaté, certains manifestants encagoulés jetant des pierres et des bâtons sur la police qui a répliqué avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Durant la manifestation, non autorisée, de nombreux commerces du centre de la capitale chilienne avaient baissé le rideau, et plusieurs stations de métro étaient fermées, tandis que la circulation a été coupée sur une partie de l’avenue Alameda, axe névralgique de la ville. Selon la police, 117 personnes ont été arrêtées et 32 policiers blessés.

La présidente chilienne a promis une vaste réforme pour en finir avec un système éducatif largement privatisé et profitant aux élites, hérité de la dictature de Pinochet (1973-1990). Mais depuis le lancement du projet en 2014, les manifestations de lycéens, d’étudiants et de professeurs se multiplient pour réclamer une mise en place plus rapide et moins sélective. Sous le slogan « Nous sommes fatigués d’attendre », les étudiants ont décidé d’intensifier leur pression.

Affrontement dans le centre de Santiago

Affrontement dans le centre de Santiago

L’intersyndicale avait appelé hier jeudi à une nouvelle journée nationale de mobilisation, la huitième depuis mars. Dans la capitale, le cortège s’est rassemblé vers 14h place de la Bastille et est arrivé, peu après 16h, place de la Nation (11e). Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de la capitale (300.000 personnes mobilisées dans toute la France). A Paris, des vitrines ont été prises pour cibles, taguées voire brisées comme ça a été le cas pour une concession Skoda le long du parcours parisien, et des projectiles ont été lancés contre les forces de l’ordre. La tension est notamment remontée à l’arrivée du cortège place de la Nation, où un imposant dispositif de police a été déployé.

A Nantes, la préfecture a interdit une manifestation non déclarée, alors que des violences ont émaillé les derniers rassemblements. Un millier de personnes ont néanmoins défilé derrière une banderole « Loi travail, 49.3, état d’urgence. Rage, blocage »; il y a eu des incidents. D’importants défilés ont eu lieu à Rennes, à Caen, à Bordeaux ou encore à Clermont-Ferrand. Il y a eu des affrontements entre policiers et manifestants à Tours et à Grenoble. Selon le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police de Paris, 77 personnes ont été interpellées, dont 36 dans la capitale, et quinze policiers ou gendarmes ont été blessés.

Des manifestants se sont rassemblés tôt ce matin dans tout l’Hexagone pour gêner ou bloquer la circulation. Une grève a touché le transport aérien et l’approvisionnement en carburant devient de plus en plus difficile, alors que les autorités ont commencé à puiser dans les réserves : un cinquième des stations-service est en rupture totale ou partielle.

Affrontements à Paris hier jeudi

Affrontements à Paris hier jeudi

De violentes émeutes ont éclaté lundi et mardi, à Hammanskraal, au nord de Pretoria. À l’origine de ces heurts, l’intervention d’une l’agence de démolition privée Red Ants, qui a entreprise de démolir des bâtiments construits illégalement dans ce bidonville de 16.000 hébitants, sans même laisser le temps aux habitants de récupérer leurs affaires. La police est intervenue et les violences se sont étendues. Deux employés de Red Ants ont été tués par les émeutiers, six manifestants ont été blessés par la police et cinq autres arrêtés.

Les pompiers enlèvent la carcasse d’un bus incendié par les émeutiers à Hammanskraal

Les pompiers enlèvent la carcasse d'un bus incendié par les émeutiers à Hammanskraal

C’est l’expulsion lundi du centre social occupé, « la Banque expropriér (« Banc Expropiat ») qui est à l’origine des affrontements. Les manifestants se concentraient Plaza de la Revolució pour protester contre les expulsions, puis se répartissaient par petits groupes dans la ville, dressant des barricades de containers à ordure enflammés, démolissant quelques vitrines et du mobilier urbain, incendiant deux véhicules municipaux, et occasionnant de très importants dégâts à l’agence bancaire banque de la place Diamant. Les unités de police anti-émeute connues pour leur brutalité, les Mossos, sont intervenues, blessant de nombreux manifestants, des passants et même quelques journalistes. Six Mossos ont eux-même été blessés.

Distributeur automatique de billets incendié à Barcelone

Distributeur automatique de billets incendié à Barcelone