Au moins 700 arrestations ont eu lieu samedi lors d’une manifestation pacifique, mais non autorisée par les autorités à Minsk. Les arrestations – moins nombreuses – se sont poursuivies dimanche.

Le mouvement de protestation prend sa source dans l’introduction d’une nouvelle taxe imposée aux chômeurs. Surnommée «taxe des parasites», elle est exigée de 470.000 Biélorusses, ce qui situe le taux de chômage à 5%, alors qu’il n’est officiellement que de 0,9%. Au cours des deux premières semaines de la contestation, les autorités ont laissé les gens manifester. Devant leur détermination, elles ont instauré un moratoire d’un an sur la taxe. Le ton a changé le 3, puis le 15 mars, avec des premières interpellations de journalistes et d’activistes (voir notre article). La manifestation de ce samedi était aussi une dénonciation de la répression du 15 mars.

Arrestation ce samedi à Minsk

Arrestation ce samedi à Minsk

La célébration du Newroz (une fête commune aux Kurdes et aux Iraniens) a été interdite dans de nombreuses villes et localités du Rojhelat (Kurdistan iranien). Les villes étaient complètement quadrillées militairement par les forces répressives et anti-émeutes du régime. Lundi 20 mars, alors que la population de la ville de Merivan commençait à se rassembler, la police iranienne a brutalement chargé la population, en essayant de diviser et de nasser la foule présente dans les rues. De violents affrontements s’en sont suivis et ont continué jusqu’à minuit. De nombreux coups de feu ont été entendus dans plusieurs quartiers de la ville. Malgré l’interdiction, les populations ont réussi malgré tout à célébrer le Newroz dans plusieurs ville et villages du Rojhelat.

Kurdistan iranien: Affrontements pour le Newroz

Jeudi avait lieu une journée de mobilisation contre la loi LOMCE (« Loi pour l’amélioration de la qualité de l’éducation »). La journée a commencé avec des incidents sur les campus de Leioa et de Vitoria. Dans le campus basque, des dizaines de manifestants masqués ont empêché l’accès aux véhicules, lancé des pétards, renversé des conteneurs, barricadé divers bâtiments avec le mobilier. Depuis la veille, certaines facultés étaient occupées. Les manifestations ont eu lieu dans tout le pays basque dans la journée. A Bilbao, plus de 2000 personnes ont participé à la marche. Les Ertzaintza (la police régionale basque) ont arrêté deux manifestants.

Construction d’un barricade au campus de Leioa

Construction d'un barricade au campus de Leioa

Les forces d’occupation israéliennes ont abattu un jeune palestinien et blessé trois autres jeudi en Cisjordanie. Mohammed Hattab, 17 ans, a été tué par balles lors des affrontements qui se sont produits à l’entrée du camp de réfugiés d’Al-Jalazone au nord de Ramallah, en Cisjordanie occupée. Trois autres Palestiniens ont été gravement blessés dans les affrontements.

Les secouristes palestiniens emportent le corps de Mohammed Hattab

Les secouristes palestiniens emportent le corps de Mohammed Hattab

Des dizaines de manifestants avaient été arrêtés le 15 mars à travers la Biélorussie, à la suite d’une série de manifestations contre une taxe sur les chômeurs. Plus de 2.000 manifestants avaient défilé dans la capitale, Minsk, pour protester contre la taxe sur les « parasites sociaux », tandis que les manifestations dans d’autres villes avaient attiré des centaines de personnes. Ces protestations ont déclenché une vague d’arrestations de dirigeants de l’opposition et de journalistes, ainsi que celle de dizaines d’anarchistes à Minsk. Les autorités ont arrêté plus de 100 personnes dont des douzaines ont été condamnées à des peines de prison.

Les protestations ont continué malgré l’annonce de Lukashenka le 9 mars que la perception de la taxe serait suspendue jusqu’en 2018, et demain samedi 25 mars aura lieu à Minsk une manifestation contre la répression.

La manifestation du 15 mars à Minsk

La manifestation du 15 mars à Minsk

Malgré l’interdiction formelle de toute sorte de rassemblements à Istanbul, de nombreuses personnes se sont rassemblées dimanche à l’occasion du nouvel an kurde, le Newroz. Une manifestation réprimée brutalement à l’aide de gaz lacrymogène, canons à eau et balles en plastique. Plusieurs dizaines de personnes ont également été arrêtées. Au total 120.000 policiers et 80.000 gendarmes avaient été mobilisés cette année pour le Newroz.

Dans certaines zones du pays pourtant, les célébrations ont été maintenues. C’est notamment le cas dans la grande ville kurde de Diyarbakir. Chaque année, plus de 100.000 personnes s`y réunissent. Le rassemblement a été autorisé avec un interdit : pas de drapeau à l’effigie d’Abdullah Öcalan (interdit bravé par plusieurs manifestants). Seules étaient tolérées les bannières du HDP et celles prônant le « non » au référendum constitutionnel, donnant ainsi à l’événement un net accent anti-Erdogan. Le 16 avril, les électeurs sont en effet appeler à se prononcer pour ou contre l’élargissement des pouvoirs du président Erdogan.

Participants au Newroz brandissant le

EDIT: Un Kurde a été tué par la police lors du Newroz à Diyarbakir.

Participants au Newroz brandissant le

La police a arrêté dimanche une centaine de manifestants antifascistes qui voulaient perturber le jubilé des 100 ans du parti d’extrême droite UDC à Zurich. Une centaine d’autres ont été contrôlés et renvoyés. En début d’après-midi, un calme tendu régnait aux alentours du Kongresshaus de Zurich où se déroulait la fête de l’UDC zurichoise. La police a encerclé la contre-manifestation dans un kessel, sur un pont. Des véhicules anti-émeute et des canons à eau empêchaient les manifestants d’accéder à la place du Kongresshaus et des barrières bloquaient la zone bordant le lac. La police a alors commencé à les évacuer un à un, entravés par des menottes, leurs affaires accrochées au cou dans un sac en plastique. Les manifestants ont été emmenés au poste de police. Quelques incidents isolés se sont produits par la suite (jets de projectiles, charges de police).

Le bloquage de la manifestation antifasciste

Le bloquage de la manifestation antifasciste

Une centaine de personne ont assisté samedi 18 mars à une assemblée générale des comités de soutien à Georges Abdallah et à un meeting en faveur de sa libération. L’événement, organisé par la Campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, a marqué la Journée Internationale des Prisonniers Révolutionnaires. Étaient présents la Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Abdallah (comprenant différentes organisations), le Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, la Campagne pour la libération d’Ahmad Sa’adat, Coup Pour Coup 31, CAPJPO -EuroPalestine, le Comité de Soutien à la résistance palestinienne 59-62, le groupe Bagnolet en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah, le Comité d’action de Hambourg pour la Palestine, le collectif Lannemezan en solidarité avec Georges Abdallah, le FUIQP et un certain nombre d’autres, y compris des groupes de solidarité avec les prisonniers politiques en Italie, en Tunisie et au Maroc et pour soutenir les prisonniers turcs et kurdes en Turquie.

Les participants ont discuté des plans d’actions pour la prochaine année de lutte pour libérer Georges Abdallah, y compris des campagnes, des actions et des efforts internationaux pour attirer l’attention sur ce résistant emprisonné.

A l’assemblée de samedi

A l'assemblée de samedi

Des milliers de personnes ont manifesté à Paris ce dimanche après-midi contre les violences policières à l’appel de plusieurs organisations, quelques semaines après l' »affaire Théo ». Derrière une banderole « Justice et dignité, stop à l’impunité policière » flanqué des portraits dessinés de 13 victimes de la violence policière, les manifestants ont quitté peu après 14H30 la place de la Nation en direction de celle de République.

Un important dispositif policier entourait la manifestation et avait des barrages filtrants pour fouiller les personnes arrivant à la manifestation. Un black bloc d’un millier de manifestants s’est cependant agrégé et a affronté la police à la fin de la manifestation. Des projectiles et des cocktails Molotov ont été lancés sur les forces de l’ordre, qui ont tiré du gaz lacrymogènes. Au cours de ces échauffourées, deux gendarmes ont été légèrement blessés et transportés à l’hôpital. De l’immobilier urbain et les vitrines de cinq établissements bancaires ont été dégradés. Des manifestations ont également eu lieu dans quelques villes de province comme à Montpellier, Toulouse ou Nantes.

Les affrontements de cet après-midi à Paris

Les affrontements de cet après-midi à Paris

Un adolescent palestinien a été abattu par les forces israéliennes lors d’affrontements en Cisjordanie occupée vendredi. Murad Abu Ghazi, 16 ans, a été frappé dans la poitrine par une balle tirée par un soldat israélien lors des affrontements qui se sont produits dans le camp de réfugiés d’Al-Aroub, près de la ville de Hebron. Un autre adolescent palestinien a été gravement blessé après une balle l’a frappé dans la poitrine. Abu Ghazi était le 13e Palestinien, et le 2e mineur d’âge, à être tué par les forces israéliennes depuis le début de 2017.

Hier samedi, un cortège de véhicules ait apporté le corps d’Abou Ghazi de l’hôpital d’Al-Ahli à Hébron à sa maison dans le camp d’al-Arrub. Après que les membres de la famille aient dit leurs adieux, le corps de l’adolescent a été transporté en cortège à la mosquée du camp pour la prière funèbre, puis au cimetière pour l’enterrement. Des affrontements ont éclaté immédiatement après. Des jeunes Palestiniens jetant des pierres sur un poste militaire israélien près du camp, tandis que les troupes israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en acier-caoutchouc. Huit jeunes hommes ont été touchés par ces balles, et un garde-frontière israélien a subi des blessures mineures après avoir été touché par une pierre.

Le cortège funénaire de Murad Abu Ghazi,

Le cortège funénaire de Murad Abu Ghazi,