De nouveaux heurts ont éclaté mardi en France lors de manifestations contre la réforme des retraites. La participation a connu un recul à 740.000 personnes, selon les autorités, et à plus de deux millions, selon la CGT, lors de la dixième journée de manifestations depuis janvier. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont poursuivis mardi dans des dizaines de villes en France, de Lille à Toulouse, en passant par Rennes (plusieurs blessés, 6 arrestations), Bordeaux, Nantes (une banque incendiée, deux manifestants blessés, 49 arrestations), ou Lyon, mais aussi dans plusieurs petites villes (Rouen, Vesoul, Besançon, Lorient, etc.).

A Paris, les forces de l’ordre ont interpellé 27 personnes peu avant 19 heures et procédé à 10 000 contrôles. Depuis des semaines, les manifestations ont pris de multiples formes : baisse de la production d’électricité, 15% des stations-service sans carburant, trains et vols annulés, transports en commun parisiens perturbés et même fermeture de la Tour Eiffel et du Louvre. Les éboueurs parisiens ont décidé de mettre fin mercredi prochain à trois semaines de grève, qui ont laissé des milliers de tonnes de déchets s’amonceler dans les rues, mais avec l’objectif de reprendre la lutte avec plus de force, selon la CGT. Les syndicats ont de nouveau appelé à manifester le jeudi 6 avril.

 

Le torchon brûle entre les élèves du lycée mixte Delafosse et les forces de l’ordre. Lors d’une déclaration pour exiger la libération de leurs camarades interpellés lors des manifestations du 16 mars dernier, les lycéens ont été interrompus par les policiers. S’en sont suivis des affrontements entre les jeunes élèves qui ont jeté des pierres et les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. Les élèves ont également barré la route avec des pneus, et les forces de sécurité sont entrée dans l’établissement. Suite à ces affrontement, une Grande marche sera organisée demain par les élèves de tous les grands lycées de Dakar pour exiger la libération de leur camarade El Bachir Niang du Lycée MM Delafosse et Serigne Moustalla Niasse, arrêtés depuis jeudi dernier lors des manifestations.

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Plusieurs personnes qui participaient à dimanche après-midi à Bruxelles, sont entrées dans un bâtiment inoccupé situé avenue de Stalingrad, au numéro 5. Un peu plus tard, d’autres participants ont tenté d’entrer à leur tour dans le bâtiment. La police est alors intervenue pour les refouler. Quatre personnes ont été arrêtées, deux administrativement et deux judiciairement.

La manifestation pour le droit au logement a démarré, dimanche vers 15h30, de la station Comte de Flandre vers la place du Jeu de Balle à Bruxelles, dans le cadre du « Housing Action Day » en Europe. Les participants ont manifesté pour un meilleur accès au logement, via une réduction des loyers mais aussi via une lutte contre les logements vides. Lorsque le cortège est arrivé à proximité de la place Rouppe, des manifestants ont entrepris d’occuper un bâtiment vide au 5 avenue de Stalingrad. Vers 17h15, plus de 60 policiers ont investi violemment le bâtiment, malgré l’absence d’un ordre d’expulsion. Cinq personnes ont été arrêtées (quatre à Stalingrad et une près de la place du Jeu de Balle) et plusieurs autres ont été blessées. Sur les cinq arrestations, trois sont administratives (elles ont été libérées vers 21H, 21H30) et deux judiciaires qui étaient encore détenues lundi matin et qui seront auditionnées pour « rébellion ».

25.000 personnes ont répondu à l’appel du collectif d’associations « Bassines non merci », des « Soulèvements de la Terre » et la Confédération paysanne. La manifestation, interdite comme la dernière à l’automne, a convergé vers la « bassine » de Sainte-Soline, ce réservoir d’eau prélevée dans la nappe phréatique pour l’irrigation de l’agriculture industrielle en période de secheresse. 3.200 gendarmes et policiers et 9 hélicoptères avaient été mobilisés par les autorités pour défendre le site. Les  manifestants ont réussi à encercler le chantier et un des cortèges a réussi à s’introduire brièvement dans le chantier, les affrontements ont éclaté à coups de  jets de projectiles, de tirs de mortier et de cocktails Molotov d’un côté; de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de canon à eau de l’autre. Des binômes de policiers en quad ont massivement bombardé les manifestants de grenades de désencerclement. Plusieurs véhicules de gendarmerie ont été incendiés (photos) par les manifestants qui ont forcé le premier cercle de défense sans parvenir à forcer le deuxième.

Au final, plus de 200 blessé.e.s sont recensé.es pour cette journée dont une quarantaine avec des plaies profondes (délabrantes) et des éclats surtout au niveau des jambes et du visage (dues aux grenades de désencerclement et aux tirs de LBD). Une dizaine de blessés graves ont été transférés au CHU. Un manifestant est dans le coma avec son pronostic vital engagé, deux autres ont leur pronostic fonctionnel engagé. Des équipes de medic ont été la cible de la police. La police ayant également bloqué la route aux secours et retardée la prise en charge des blessés. Le Samu a été interdit d’aller chercher les manifestants blessés. Certains ont du attendre plus d’une heure avant d’être évacué dans des voitures personnelles. 16 gendarmes ont également été blessés, dont six évacués vers les hôpitaux de la région et un grièvement touché qui a été héliporté.

Avant de repartir du chantier, les manifestant.e.s ont excavé et désarmé une pompe et une canalisation centrale de la bassine de Sainte-Soline. La Confédération paysanne a planté 300 m de haies et également monté une serre maraîchère afin d’aider à l’installation d’un paysan sur une parcelle proche de la bassine.

 

Plus de trois millions de personnes ont manifesté dans plus de 300 villes de France pour cette 9e journée d’action contre la réforme des retraites, la première depuis que le gouvernement a utilisé une disposition constitutionnelle, le recours à l’article 49.3, pour faire passer le texte sans vote de l’Assemblée. A Paris, des affrontements ont éclaté en tête de la manifestation, banques et supermarchés et McDo ont été attaqués. Des incidents étaient toujours en cours en début de soirée.

A Rouen (nord-ouest), une manifestante d’une trentaine d’années, qui travaille avec des enfants handicapés, a eu un pouce arraché  par une grenade de désencerclement lancée par les forces de l’ordre. A Nantes, des manifestants se sont introduits dans le tribunal administratif, saccageant l’accueil et brisant vitres et portes. A Lorient, le commissariat et les forces de l’ordre a été pris pour cibles par des manifestants. Des vitres du bâtiment ont été cassées par des jets de projectiles et le feu a été mis à l’entrée. Des affrontements ont aussi eu lieu à Rennes, Toulouse, Strasbourg, Lille et Bordeaux (où l’entrée de la mairie a été incendié).

La colère ne retombe pas. Contre la réforme des retraites, des dizaines de milliers de personnes étaient encore mobilisées ce mardi 21 janvier au soir, au lendemain de l’adoption définitive du texte à l’Assemblée nationale. A Paris, des tensions ont débuté autour de 20h30, place de la République, à la fin du rassemblement syndical. Jets de projectile et de grenades lacrymogènes ont été échangés. Plusieurs charges de police ont été menées sur la place quadrillée à ses extrémités par des unités de police et de gendarmerie. Les forces de l’ordre ont procédé au total à 81 interpellations. Des petits groupes de manifestants se sont dispersés dans les rues proches de la place de la Bastille, où de nombreuses poubelles ont été brûlées. 109 personnes ont été verbalisées et les pompiers ont procédé à 89 interventions pour des départs de feu.

À Nantes, où 10.000 manifestants ont participé à un cortège avec des flambeaux, des gaz lacrymogènes ont été tirés peu après le début de la manifestation par les forces de l’ordre, qui essuyaient de nombreux tirs de mortier. Des slogans comme « 49.3 ça passera pas » ou « Macron ne comprend que l’émeute » ont été tagués. À Clermont-Ferrand, la fin d’un rassemblement a été marquée par une charge policière. Il y a eu d’autres manifestations à Grenoble, Rennes, Le Mans, Lille, etc.. Hors Paris, 47 personnes ont été interpellées dans la soirée et 55 policiers ont été blessés, notamment à Nantes et Lyon.

Mardi 21 mars, Alfredo Cospito a été victime d’une crise cardiaque. Son état général se dégrade après plus de 150 jours de grève de la faim. Selon les médecins, il risque la paralysie à vie, et a peut-être déjà des répercussions irréversibles pour sa santé.

Vendredi dernier, Alfredo Cospito avait décidé de prendre les suppléments en vue de l’audience de ce vendredi 24 mars. Cette audience devant le tribunal de surveillance de Milan discutera de la demande de la défense de reporter la peine pour des raisons de santé sous forme d’assignation à résidence. Si les magistrats acceptaient la demande, le régime 41bis dans lequel est enfermé Alfredo Cospito depuis le printemps 2022 serait en fait abrogé. Alfredo Cospito avait pris la décision de prendre un complexe multivitaminé pour arriver lucide à l’audience mais avait finalement décidé de se limiter uniquement à de l’eau et du sucre. La semaine dernière, le médecin consultant qui avait examiné Cospito, avait indiqué aux avocats que ses « conditions nutritionnelles » « s’aggravaient » et qu’il avait fait part de son inquiétude concernant les « dommages irréversibles » dus à la longue période de grève de la faim.

Le jeudi 23 mars, des mobilisations s’organisent dans plusieurs villes d’Europe.
À Bruxelles, un rassemblement est prévu à 15h devant l’ambassade d’Italie, rue Joseph II, 22/24 à 1000 Bruxelles.

Alfredo Cospito

Au moins 142 personnes ont été interpellées, lundi soir à Paris, en marge des cortèges sauvages qui déambulent depuis le début de la soirée dans toute la capitale pour protester contre l’adoption de la loi sur les retraites par l’article 49.3. 2 000 policiers et gendarmes sont déployés pour venir à bout de ces manifestations non déclarées. Parti de la Place Vauban en fin d’après-midi, le cortège s’est dans un premier temps dirigé vers la Gare Saint-Lazare avant de rejoindre le quartier de l’Opéra. Le défilé s’est ensuite rendu aux abords du Louvre, de la place de la République et de Châtelet, en plusieurs petits groupes. Dans la matinée, plusieurs manifestations ont provoqué d’importantes perturbations du trafic à Rennes. En attendant une nouvelle journée d’actions le 23 mars à l’appel de l’ensemble des syndicats, la grève s’est durcie dans les raffineries et les éboueurs poursuivent leur mouvement à Paris, Rennes ou Nantes. Depuis jeudi, plus de 600 personnes ont été interpellées pour leur participation au mouvement de contestation.

Des centaines de manifestants se sont rassemblées samedi après-midi derrière la gare à Genève pour une manifestation non autorisée contre le parti d’extrême-droite UDC (« Union Démocratique du Centre ») qui tenait son assemblée à Meyrin, en périphérie de Genève. Le rassemblement a eu lieu dès 15h00 dans le parc des Cropettes. Vers 15h30, quelques incidents ont eu lieu entre des manifestants masqués et des photographes indiscrets dont les objectifs ont été sprayés. La manifestation s’est mise marche, d’abord en direction de la gare et ensuite vers le quartier des Grottes. C’est à ce moment qu’elle a été bloquée par la police. Les militants ont chargé à deux reprises, derrières des banderoles renforcées, les forces de l’ordre qui ont fait usage de tirs de balles en caoutchouc, de matraques de gaz lacrymogène et de grenades. La police a pu tenir sa position, et les manifestants se sont repliés dans le Parc des Cropettes.

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