De nouveaux heurts ont opposé, lundi 3 décembre, au Bangladesh la police à quelque 10.000 ouvriers du textile manifestant pour de meilleures conditions de travail, après l’incendie qui a coûté la vie à 112 d’entre eux, le 24 novembre, dans une usine d’Ashulia, une zone industrielle abritant plus de cinq cents usines de confection dans la périphérie de Dacca. Environ 10.000 ouvriers ont bloqué une route à Ashulia et s’en sont pris à des véhicules et à des usines. La police a tiré des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui ont répliqué en jetant des pierres. Une cinquantaine d’usines avait fermé par crainte d’âtre attaquée par les ouvriers.

Le Secours rouge arabe avait appelé à un rassemblement devant l’ambassade des Etats-Unis à Paris ce mardi 3 pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Un fort contingent policier est intervenu pour refouler les premiers manifestants arrivant devant l’ambassade même. Le rassemblement s’est finalement tenu un peu plus loin, sur la même place de la Concorde, en un endroit qu’ont pu rallier une trentaine de manifestants, dont une délégation du SR de Belgique.

Prochain rassemblement vendredi 7 décembre, à 18h30, devant le ministère de la Justice, Place Vendôme (Paris 1er, métro Opéra)

France: Rassemblement pour Georges Ibrahim Abdallah

Dès 8h du matin, un grand nombre de manifestants s’étaient rassemblés devant la Chambre des députés à Mexico, où Enrique Pena Nieto devait prêter serment. De violents affrontements se sont rapidement déclenchés entre les manifestants et les forces de l’ordre groupées près de hauts murs métalliques installés à proximité du Parlement. Les jets de pierre, pétards et autres cocktails Molotov ont répliqué aux tirs de gaz lacrymogènes. Au moins six personnes ont été blessées, parmi lesquelles des policiers affectés par leurs propres gaz lacrymogènes.

Manifestation à Mexico

Depuis mardi, les habitants de Siliana dans le sud-ouest de la Tunisie manifestent dans les rues de la ville pour dénoncer les violences dont ils sont victimes, exiger la libération de quatorze personnes détenues depuis les événements d’avril 2011 ainsi que la démission du gouverneur. Chaque jour, les rassemblements sont violemment réprimés par les forces de l’ordre qui ont déjà fait plus de 300 blessés. Hier, deux véhicules blindés supplémentaires sont venus renforcer les effectifs déployés qui ont été la cible de jets de cocktails Molotov. Les policiers ont procédé à des tirs de sommation et ont fait usage d’une grande quantité de gaz lacrymogène. Un policier a déclaré ce vendredi à la presse: ‘Si on nous y autorise, je n’hésiterai pas à tirer des balles réelles’.

Hier matin, des milliers de personnes s’étaient rassemblées devant le gouvernorat de Siliana, petite ville au sud-ouest d eTunis, pour réclamer la libération de 14 personnes interpellées lors des manifestations en avril 2011 et toujours actuellement détenues, mais aussi pour exiger le limogeage du gouverneur régional et la mise en place de mesures pour relancer le développement économique dans la région. De nombreux blindés de la garde nationale avaient été déployés ainsi qu’une grande quantité de policiers anti-émeutes. Ces derniers, pour disperser la foule, ont procédé à des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes avant de faire usage de balles d’un type inconnu selon des témoins sur place. Au moins 150 personnes ont été blessées, dont plusieurs très grièvement. Ces dernières ont été transférées vers l’hôpital de Tunis. La police était déjà intervenue mardi en utilisant des balles en caoutchouc à l’encontre de manifestants qui avaient bloqué des rues à l’aide de barricades.

Manifestation à Siliana en Tunisie

Les manifestations consécutives à l’incendie de l’usine Fashions Tazreen qui a tué plus 111 ouvriers, et blessé plus de 150 autres, font rage depuis trois jours. Des milliers d’ouvriers du textiles ont manifestés pour des usines plus sûres et des sanctions pour les responsables de l’incendie mercredi à Ashulia, une banlieue industrielle de la capitale. Ils bloquent la circulation, et affrontent la police qui use de gaz lacrymogènes et de matraques. Au moins 20 personnes ont été blessées dans les heurts rien que pour la journée de mercredi. La plupart des 300 usines de confection dans la région sont à l’arrêt.

Trois surveillants de l’usine textile ont été arrêtés pour négligence mercredi, mais une vidéosurveillance indiquerait une incendie volontaire. Certains survivants ont déclarés que les directeurs d’usine ont quitté le bâtiment à temps parce que, pour eux, une alarme incendie s’est déclenchée. Wal-Mart Stores Inc, la plus grande société de commerce de détail au monde, qui s’approvisionnait (via un réseau de sous-traitants chre Fashions Tazreen), a déclaré qu’elle définirait de nouvelles procédures pour contrôler la sous-traitance. Le Bangladesh compte environ 4.500 fabriques de vêtements et est le premier exportateur mondial d’habillement après la Chine.

Bengladesh: Emeutes ouvrières à Ashulia

Entre le 26 septembre et le 1 octobre 2010 s’est déroulé à Bruxelles le camp No Border, rassemblement en marge duquel ont eu lieu de nombreuses actions et manifestations, toutes sévèrement réprimées par les forces de l’ordre. Près de 450 arrestations préventives ont été effectuées, quasi systématiquement accompagnées de brimades, d’humiliations voire de violences. Toutes ces personnes ont été arrêtées car la police les soupçonnait de participer au camp No Border, mais aucun trouble ni délit ne pouvait leur être attribué. Cinq de ces personnes ont introduit une action civile devant le tribunal de première instance de Bruxelles contre l’Etat belge et la zone de police Bruxelles Capitale-Ixelles pour les arrestations préventives arbitraires dont elles ont fait l’objet. Par ce biais, elles entendent par ailleurs dénoncer la tendance croissante à la criminalisation des mouvements sociaux.

Les protestations contre la décision du 22 novembre du président égyptien de s’accorder des pouvoirs exceptionnels, plaçant notamment ses actes à l’abri de tout recours en justice, prennent de l’ampleur. Plusieurs cortèges ont convergé sur la place Tahir pour dénoncer le président et le mouvement des Frères musulmans, dont il est issu. Comme tous les jours depuis une semaine, des heurts sporadiques ont eu lieu entre des jeunes et la police. Un militant de l’Alliance populaire, un petit parti de gauche, est mort asphyxié. Il s’agit du troisième décès provoqué par les troubles de ces derniers jours.

Dans le delta du Nil, à Mahalla, les opposants s’en sont pris au siège du parti dont est issu le président. Le parti, issu des Frères musulmans, a recensé 80 blessés dans ses rangs dans des heurts avec des opposants. Ceux-ci s’en sont aussi pris aux locaux de la confrérie à Mansoura, ainsi qu’à Alexandrie. A Charm el-Cheikh, à Tanta, Assiout, Sohag et Minya, des rassemblements ont également eu lieu.

Egypte: Décès d’un manifestant

Alors que les combats faisaient rage à Notre Dame des Landes, une manifestation contre le projet d’aéroport a eu lieu samedi 24 à Nantes. 10.000 manifestants ont défilé dans le centre derrière la banderole « Aéroport-LGV-THT-TAV-Nucléaire : société totalitaire ». Le local du PS, barricadé a essuyé jets d’œuf et coups de pieds. Des incidents ont éclaté lorsque certains manifestants ont essayé d’entrer dans les jardins de la préfecture. Un CRS les a refoulé à la lance à eau, ce qui a provoqué des jets de projectiles (panneau de signalisation, bouteilles, fumigène, pierres…), et, en riposte, des grenades lacrymogènes. Un CRS a été hospitalisé après avoir reçu une pierre (une dent cassée et mâchoire fissurée). Une manifestation sauvage d’au moins mille personnes a également eu lieu dans la nuit, qui a donné lieu à des gazages et matraquages très violents. Au moins trois personnes auraient blessées (dont un crâne ouvert) et deux interpelées.

France: Compte-rendu de la manifestation ZAD de Nantes

La sanction administrative communale est un système qui permet aux communes de sanctionner une infraction à des règlements communaux sans passer par un juge. La loi à été récemment amendée pour permettre une application plus large et augmenter les amendes en question. Désormais, toute personne peut être sanctionnée d’une amende jusqu’à 350€ à partir de 14 ans.

Un rassemblement « SAC, non merci » est organisé le 28 novembre à 13h30 sur la place Fernand Cocq devant la maison communale d’Ixelles. La campagne STOP-répression de la JOC organise un meeting après le rassemblement à 19h – rue d’Anderlecht 4, à 1000 Bruxelles. Le meeting réunira des intervenants ayant différents points de vues afin d’avoir une discussion large sur la façon de construire une résistance aux amendes administratives.

Bruxelles: Manif et meeting ce soir contre la répression administrative