Les opérations d’expulsion se sont poursuivies hier sur la ZAD, zone menacée par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Aux lieux-dit le Sabot et les 100 Chênes, les forces de l’ordre ont dû intervenir à grand renfort de gaz lacrymogènes pour faire reculer les opposants et faire descendre de force les personnes qui défendaient les habitations en en occupant les toits. L’intervention s’est faite avec une grande violence, avec des tirs de grenades lacrymos et de flashball effectués depuis un hélicoptère sur des manifestants.

Dans la forêt de Rohanne, également menacée de destruction, il a fallu toute la journée aux gendarmes mobiles et à leur équipe de gendarmes de haute montagne pour déloger les habitants de quatre cabanes et détruire celles-ci. Au sol, de nombreuses personnes de tous âges, voisins, paysans, opposants venus de plus loin, ont soutenu celles et ceux qui résistaient perchés en hauteur. Là encore de nombreux témoignages font part de violences excessives envers les occupants, étouffements, coups et doigts enfoncés dans les orbites.

France: Toujours des affrontements à la ZAD

Hier mercredi, une manifestation syndicale à Barcelone, paralysée par la grève des transports, a été l’occasion de plusieurs incidents. Des manifestants (appartenant en partie aux syndicats anarchiste CNT) ont attaqué des magasins appartenant à des grandes chaînes (FNAC, APPLE…). Le magasin ZARA, appartenant à une société espagnole dont le proprétaiere, Amancio Ortega, est la troisième fortune du monde, a été particulièrement visé. La police catalane a arrêté un syndicaliste porteur de seaux de peintures, et prétend avoir identifié une trentaine de manifestants ayant envahi et dévasté les magasins.

Espagne: Incidents lors de la grève à Barcelone

Hier, un groupe de manifestants a tenté d’organiser une manifestation sur le campus de la Middle East Technical University d’Ankara en soutien des prisonniers kurdes en grève de la faim. La police a intercepté le groupe avant qu’il ne franchisse l’entrée principal du site, utilisant du spray au poivre pour disperser la foule. Les policiers anti-émeutes ont été la cible de jets de pierre et un incendie s’est déclaré devant le bâtiment durant les affrontements.

Affrontements à Ankara

Affrontements à Ankara

Des milliers de manifestants kurdes se sont opposés aux forces de l’ordre au cours de ce qu’ils avaient qualifié de journée de résistance dans de multiples villes turques. Leur objectif était d’attirer l’attention sur la situation des prisonniers kurdes en grève de la faim depuis six semaines. Les affrontements les plus violents ont eu lieu devant la prison de Diyarbakir, dans le sud-est. D’après les observateurs, les tensions entre le peuple kurde et les autorités turques atteignent des dimensions qu’elles n’avaient plus atteint depuis plus de dix ans.

Affrontements en Turquie

Affrontements en Turquie

De vifs affrontements se sont déroulé mardi 30 à Notre-Dame-des-Landes, à 30km de Nantes, où les forces de l’ordre ont lancé une nouvelle opération d’évacuation des opposants à l’aéroport en projet sur ce site. Les forces de l’ordre ont eu recours aux grenades explosives, aux grenades à poivre, ainsi qu’aux lacrymogènes et aux flashball. Quelques personnes auraient été blessées de part et d’autre.

Les opérations d’éviction des opposants ont continué ce mercredi sur le site. Ce matin, les policiers ont délogé les militants qui campaient dans des cabanes dans les arbres. Les forces de l’ordre ont détruit une dizaine de cabanes construites sur les branches. Un gendarme s’est blessé dans la manoeuvre après avoir fait une chute de six mètres de haut. Les forces de l’ordre ont également effectué un tir de gomme-cogne, ce à quoi les opposants ont répliqué par des tirs de projectiles divers. Ce soir, le site reste totalement encerclé par la police.

Opération policière à Notre Dame des Landes

France: Encore des affrontements à la ZAD
Opération policière à Notre Dame des Landes

La police a tiré du spray au poivre sur un groupe de militants du parti pro-kurde Peace and Democracy Party (BDP) qui s’étaient rassemblés pour un meeting à Istanbul ce mardi en soutien aux prisonniers en grève de la faim. Plus de cent policiers ont utilisé du spray au poivre dans une tentative de dispersion du groupe qui venait de commencer un sit-in de protestation. Le groupe d’environ trente personnes s’est dispersé dans les rues avoisinantes pour échapper aux fumées, mais les policiers les ont poursuivies tout en continuant à tirer. Deux personnes ont été sérieusement blessées.

Spray au poivre contre manifestants à Istanbul

Toujours ce mardi, 182 des 200 prisonniers en grève de la faim dans la prison de type F de Van ont mis un terme à leur action qui aura duré 49 jours. Des milliers de personnes s’étaient réunies devant la prison pour soutenir les grévistes dans le cadre de l’action ‘une pause pour la vie’ organisée par le BDP, action très suivie dans la ville de Van où la majorité des écoles et des commerces étaient restés fermé en soutien. Les prisonniers en grève de la faim exige des garanties pour la santé, la sécurité et la liberté de leur leader emprisonné Abdullah Ocalan ainsi que l’inclusion du Kurde comme langue officielle dans l’éducation et le droit de se défendre dans leur langue.

Spray au poivre contre manifestants à Istanbul

Vers 4h du matin cette nuit, une station électrique du site d’Anglo American à Rustenburg (où les mineurs sont en grève depuis le 12 septembre) a été incendiée. Plus d’un millier de mineurs étaient rassemblés aux alentours de la mine et ont fait barrage à l’arrivée des pompiers. Ces derniers ont immédiatement fait appel aux forces de l’ordre pour qu’elles dégagent la voie. La police a tiré des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Depuis lors, les heurts se poursuivent mais aucun bilan quant aux victimes des affrontements n’a été communiqué.

Policiers sud-africains

Policiers sud-africains

Des milliers de manifestants ont été placés en garde à vue lundi alors qu’ils étaient en route pour se rassembler devant le bâtiment de l’assemblée du Tamil Nadu et exiger la fermeture de la centrale atomique de Kudankulam. Plus de 5000 personnes s’étaient rassemblées à Egmore, Chennai, pour se rendre vers l’assemblée et l’assiéger jusqu’à ce que soit définitivement fermée la centrale. Encadrés par un lourd dispositif policier, le cortège s’est mis en route et a atteint l’assemblée vers 13h où des milliers de policiers l’attendait pour interpeller les manifestants. Une vingtaine de bus se trouvaient à proximité du bâtiment pour permettre le transfert des manifestants vers des centres de détention. D’après plusieurs rapports, la police a également arrêté plusieurs militants à travers l’état dimanche, et en a renvoyé plusieurs centaines d’autres qui tenaient de se rendre à Chennai pour se joindre au mouvement.

Manifestation contre la centrale de Kudankulam

Manifestation contre la centrale de Kudankulam

Des heurts ont opposé samedi soir policiers et opposants à un projet de raffinerie de pétrole à Ningbo, dans l’est de la Chine. La police a fait usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants qui protestent depuis près d’une semaine contre la future raffinerie, filiale du géant chinois du pétrole Sinopec. Les riverains s’inquiètent des effets sur leur santé de la raffinerie, qui produira également de l’éthylène, ainsi que des évictions forcées de plusieurs milliers d’entre eux pour faire place à l’usine. De nombreux véhicules, dont des voitures de police, ont été renversés et plusieurs policiers blessés lorsque des manifestants ont attaqué un poste de police à coups de pierres et de briques.