Les juges suprêmes ont avancé à deux reprises la date de la chambre du conseil, compte tenu de l’état de santé de Cospito, en grève de la faim depuis quatre mois et qui avait perdu plus de 45 kilos. L’anarchiste a été détenu dans la prison de Sassari, puis il a été transféré au pénitencier d’Opera (Milan) parce qu’il dispose d’un service de soins intensifs, et enfin il a été conduit à l’hôpital San Paolo, qui dispose d’une salle pour les détenus en prison. Des rassemblements solidaires avaient lieu à Turin et à Rome. 65 personnes s’étaient aussi rassemblées devant l’ambassade d’Italie à Bruxelles. Après la manifestation, un des participants a été brièvement arrêté, le temps de se faire inculper pour tag.

Finalement, Alfredo reste au 41 bis. C’est ce qu’a décidé la Cour de cassation, qui a rejeté le recours déposé par la défense contre le régime carcéral dur. La décision a été rendue à l’issue de la séance du conseil, qui a débuté à 10 heures ce vendredi. L’accès au tribunal, conjointement avec la salle du conseil, était surveillé par la force publique et la séance n’a pas été suivie, ce qui signifie que ni les avocats ni les représentants de l’accusation n’étaient présents. Ils avaient auparavant déposé des actes d’accusation écrits. Dès qu’ils ont appris la nouvelle, les manifestants pro-Cospito ont crié « assassins » à l’extérieur de la Cour d’appel.

 

Des demandeurs d’emploi en sit-in ont bloqué la sortie des camions chargés de phosphate à partir de la ville d’Oum Larayes (Gouvernorat de Gafsa) en direction des usines des engrais chimiques. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont brûlé des pneus en caoutchouc devant l’unité de production de phosphate commercial. Ces affrontements, qui ont eu lieu aux abords de la laverie de phosphate et des quartiers environnants, ont stoppé le processus de chargement des camions démarré mardi matin aux premières heures par la Compagnie des Phosphates de Gafsa qui n’a pu expédier que 7 camions vers les usines du Groupement Chimique Tunisien.

De jeunes Palestiniens du camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem-Est ont bloqué les voies d’accès de la zone dans la nuit de samedi à dimanche et brûlé des pneus. Ces actions s’inscrivent dans un appel à la grève générale et à la désobéissance civile formulé samedi. Depuis l’attaque à un poste de contrôle du camp de réfugiés, la semaine dernière, au cours de laquelle un militaire des forces d’occupation a été tué, les restrictions imposées par les autorités israéliennes se sont renforcées et se multiplient. Des routes ont également été bloquées dans la matinée dans les localités de Issawiya, Jabal Mukabar et Silwan. Les forces d’occupation sont intervenue pour ouvrir les barrages routiers et repousser les manifestants.

Le Liban connaît une crise économique terrible, et la vacance du pouvoir aggrave la situation (le Parlement, divisé, a échoué à élire un président à onze reprises). Depuis 2019, la livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur par rapport au dollar, ce qui se traduit par une hausse des prix des produits de base, dans un pays où plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les épargnants n’ont plus accès à leurs économies bloquées dans des banques, qui ont restreint les retraits et transferts d’argent. Ils sont condamnés à voir leur épargne fondre (il y a deux semaines 60 000 livres libanaises valaient un dollar, hier, il en fallait 80 000 pour un dollar.) Dans le quartier de Badaro à Beyrouth, des manifestants ont attaqué les façades d’au moins quatre banques et brûlé des pneus devant celles-ci. Les manifestants se sont ensuite regroupés devant la maison d’un banquier dans la banlieue de Beyrouth. La veille, mercredi, en réaction à la détérioration de leurs conditions de vie, des dizaines de chauffeurs de taxi ont bloqué la route devant le ministère de l’Intérieur à Beyrouth pour protester contre la baisse de leurs revenus.

Hier jeudi, 16 février, avant la grosse manifestation syndicale, un appel à défiler dans Paris avec les lycéens et étudiants avait été lancé. Cette manifestation non déclarée a commencé à 11H dans le Quartier latin, à la Sorbonne. Lycéens et étudiants sortent les banderoles, dressent un ersatz de barricade. La manifestation a pour destination la fac de Tolbiac occupée par les étudiants en lutte. Mais elle n’ira pas jusque-là. En effet, les jeunes, accompagnés de plusieurs journalistes, se retrouve cerné par les policiers, sur la place Docteur-Navarre. Des agents des compagnies d’intervention bloquent toutes les rues, ils contrôlent 25 personnes présentes et embarquent dans les camionnettes de police. La préfecture de police de Paris a justifié cette intervention en invoquant un «groupement en vue de commettre des violences et dégradations». Quant au campus de Tolbiac, occupé la nuit dernière par les étudiant.e.s en lutte, est désormais cerné de CRS.

Des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers lors d’une protestation contre le gouvernement dans les rue de Lima. Le Conseil métropolitain de Lima a approuvé une interdiction des rassemblements publics dans une zone de 10,3 kilomètres carrés autour du centre historique de la capitale. Le maire a souligné que cet accord est une « étape transcendantale » pour transformer le centre de Lima en une attraction touristique de classe mondiale. À cette fin, il a appelé à une coordination étroite avec la police et le ministère de la Culture. Le bureau du procureur municipal poursuivra les contrevenants. Il s’agit bien entendu d’une mesure visant la vague de protestations contre la présidente par intérim, Dina Boluarte. Et comme les manifestants ont utilisé des barres pour enlever les pavés des trottoirs de l’Avenida Abancay pour attaquer la police, le conseil municipal a fait retirer 518 mètres carrés de pavés afin qu’ils ne soient pas utilisés comme projectiles.

 

Selon la CGT, 2,5 millions de personnes ont manifesté samedi en France contre la réforme des retraites, dont 500 000 dans la capitale. Avec la quatrième journée d’action contre la réforme des retraites samedi, les syndicats espèrent se faire entendre enfin de l’exécutif, faute de quoi ils se disent prêts à « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars. En province aussi, les cortèges ont rassemblé plus de monde que le 7 février. Il y a eu des affrontements à Rennes, Lyon, Nantes et Paris. 10 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés, dont 4 500 dans la capitale. A Paris, les heurts ont commencé peu avant 15 h 30 quand un groupe de manifestants a tenté de partir en cortège sauvage en direction de la rue de Charonne. Après l’intervention des forces de l’ordre, les heurts se sont poursuivis sur le boulevard Voltaire, avec des feux de poubelles et de vélos électriques, des conteneurs à verre renversés et une voiture incendiée. Des abribus et des vitrines de banques, de compagnies d’assurances et d’un fast-food ont été pris pour cible. Le cortège de tête a été plusieurs fois chargé par les forces de l’ordre et noyé sous les gaz lacrymogènes. Au total, dix personnes ont été interpellées, selon un bilan donné à 18 h 30 par la police.

A Lyon, des heurts ont eu lieu entre le cortège de tête et forces de l’ordre. Une banque Société Générale a été prise pour cible et saccagée sur le cours Emile Zola ce qui a donné lieu à deux interpellations. Des affrontements ont éclaté à l’arrivée du cortège au niveau de l’hôtel de ville. Des incendies ont été déclenchés sur la place place Lazare Goujon. Les CRS ont essuyé des jets de projectiles et de pétards et ont tiré du gaz lacrymogène et mené des charges. Deux personnes ont été interpellées portant le total à quatre ce samedi pour Lyon.
A Rennes (photo), les premiers heurts ont eu lieu boulevard Magenta. Les affrontements ont ensuite éclatés devant les Galeries Lafayette alors que les forces de l’ordre faisaient un usage massif de gaz lacrymogène et d’un canon à eau au milieu des manifestants. Les forces de l’ordre ensuite attaqué les manifestants place de la République avec l’usage du canon à eau. Des manifestants se sont rassemblés en soirée place Sainte-Anne où il y a eu de nouveaux heurts. Il y a eu 23 interpellation à Rennes, selon la préfecture.
A Nantes, les affrontements ont commencé dès 16 h, cours des 50-Otages, avec des échanges de tirs de lacrymogène et de mortiers d’artifice. Puis les affrontements se sont concentrés en fin de manifestation, peu avant 17 heures, au pied du pont Anne-de-Bretagne. La police a effecxtué de nouveaux tirs de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, qui ont résisté pendant une heure. Des heurts ont encore eu lieu vers le centre-ville. En soirée, la police avait interpellé huit personnes.

Plusieurs centaines de personnes ont participé samedi à une manifestation non autorisée au cœur de la ville de Bâle en faveur du climat. Le rassemblement a débuté peu après 15h dans un parc de la ville, tout près de la gare. Après quelques discours, le cortège s’est alors mis en marche en direction du centre-ville. La situation s’est tendue quand la police a bloqué par des barrières le parcours que voulaient suivre les manifestants. Ceux-ci ont alors forcé les barrages et progressé en direction du centre. Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sans pouvoir stopper le cortège au carrefour Bankverein, où se situent l’UBS et le Credit Suisse. Les manifestants ont alors occupé les rues en direction du théâtre. Ce n’est qu’à la Barfüsserplatz que les forces de l’ordre ont pu arrêter le défilé. Mais les manifestants sont repartis de plus belle via le très fréquenté Wettsteinbrücke. La manifestation s’est terminée aux alentours de la Waisenhaus.

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La marche jeudi à Juliaca, au sud du Pérou, en hommage aux 18 civils qui ont trouvé la mort, il y a mois, dans les manifestations réclamant la démission de la présidente Dina Boluarte, a fait près d’une cinquantaine de blessés. Les affrontements ont commencé quand les protestataires ont tenté de pénétrer au sein de l’aéroport Inca Manco Capac à Juliaca (1.300 km au sud de Lima), où des manifestants ont été tués il y a un mois. La police a usé ce jeudi de balles et de gaz, causant des blessures, des fractures, des intoxications et des insuffisances respiratoires chez 23 personnes. Trois des blessées sont des mineurs âgés de 17, 15 et 11 ans, ce dernier présentant une blessure par par balle à la jambe gauche. La police nationale péruvienne a indiqué sur Twitter que 25 policiers ont été blessés lors de ces affrontements à l’aéroport.

Environ 25.000 personnes ont défilé mardi à Rennes contre la réforme des retraites. Peu après la fin officielle de la manifestation, à l’arrivée du cortège sur la place de Bretagne, quelques centaines de manifestants ont entamé un face à face avec les forces de l’ordre. La préfecture a lancé un appel à « quitter les lieux » et à « se désolidariser des fauteurs de troubles », ce qui n’a pas empêché les manifestants de monter une barricade avec du matériel de chantier. Des tirs de feux d’artifice et de grenades lacrymogènes ont également été échangés. Les forces de l’ordre ont fait usage d’un canon à eau pour disperser les manifestants. Des vitrines notamment celles de deux agences immobilières, ont été brisées. 13 personnes ont été interpellées.

Quelques incidents ont également eu lieu lors de la manifestation à Paris, où 400.000 personnes ont battu le pavé. Des gaz lacrymogènes ont été tirés par les forces de l’ordre à 15h22 sur le boulevard Saint-Denis, lors de l’attaque d’un McDonald’s. Un peu plus tard, aux alentours de 16h30, lesMcDonald’s et KFC situés sur la place de la République ont été attaqués. Les forces de police sont à nouveau intervenues. Au total, à 20 heures, 26 personnes ont été interpellées dans la capitale. Six d’entre elles ont été interpellées pour des jets de projectiles sur le secteur Amelot/Chemin Vert, et quatre pour des jets de projectiles place de la République. Par ailleurs, 2200 contrôles d’identités avaient été effectués en marge du cortège.