Dimanche 10 avril, une manifestation clandestine a eu lieu à Istanbul pour saluer l’anniversaire du DHKP-C. Les militants masqués, armés de cocktails Molotov, de frondes et de feux d’artifice, ont affronté pendant une heure les véhicules blindés de la police et en ont endommagés trois. Ils ont également dressé des barricades.

En octobre dernier avait lieu en France le mouvement contre le projet de contre-réforme des retraites. A Lorient, 19 octobre 2010, la police attaque une manifestation à Lorient (une personne de plus de 60 ans est trainée par terre sur plusieurs mètres sans raison, la police utilise des bombes lacrymogènes, des bombes assourdissantes, tout ça sans sommation). Pour résister à cette attaque et pour protéger des familles entières, en tête de cortège des manifestants déterminés ont fait face. Ce sont eux qui se retrouvent devant les tribunaux.

L’Union locale CGT de Lorient et sa Région appelle à un rassemblement le 14 avril à 13 heures 30 devant le Palais de Justice de Lorient (rue Esvelin) pour soutenir Gaëtan Le Bolay, accusé d’avoir lancé un projectile sur les forces de l’ordre sur base une vague photo parue dans la presse.

Depuis la naissance du DKKP-C en 1994, chaque année entre le 30 mars et le 17 avril, les sympathisants de ce mouvement célèbre l’anniversaire du Parti-Front, les martyrs de la révolution et la mort de leurs dirigeants. C’est dans ce cadre qu’hier, les unités d’élite de la police turque ont mené une vaste opération dans deux quartiers d’Istanbul, prenant pour cible les locaux de l’Association des Libertés de Gazi et plusieurs militants soupçonnés d’appartenance au DHKP-C. Plusieurs affrontements ont éclaté entre les militants et la police durant l’opération. Au total, 23 militants ont été arrêtés. De nombreuses manifestations de soutien aux prisonniers se sont déroulées aujourd’hui à travers tout le pays.


NTV_GaziMahallesi-operasyon-20110409 par halkinsesi

Hier, des milliers de manifestants s’étaient rassemblés sur la place devant le palais de justice de Deraa, à cent kilomètres au sud de Damas. Les forces de sécurité en civil ont tenté de disperser la foule en tirant des grenades lacrymogènes, et ont immédiatement été la cible de jets de pierres. Elles ont répliqué par des tir des balles en caoutchouc et réelles. Trois manifestants ont été tués au cours de ces affrontements.

De tels rassemblements se sont déroulés dans plusieurs villes syriennes toute la journée d’hier. Partout, des tensions ont éclaté entre la population et les forces de l’ordre, mais personne n’a encore été en mesure de dénombrer le nombre de victimes.

Trois universitaires britanniques viennent de publier une étude concernant la surveillance policière des deux manifestations contre les augmentations des frais scolaires en novembre 2010 (photo). Leur objectif était de cataloguer les expériences des personnes ayant pris part aux différents cortèges. Ils ont interrogés les étudiants et ont examiné des centaines de photos et de films. Le résultat est accablant pour les forces de l’ordre, qui ont déjà affirmé leur désapprobation quant au rapport. Ce dernier affirme que « de nombreux manifestants ont été poussés, tirés et frappés par des policiers et que le niveau de violence utilisé par la police contre les manifestants était disproportionné et injustifié étant donné la nature relativement pacifique du rassemblement ».

L’utilisation du ‘kettle’ (‘chaudron’ ou ‘kessel’, d’après le terme original allemand), au moyen duquel les manifestants sont maintenus derrière un cordon contre leur volonté pendant des périodes considérables, par les forces de l’ordre est critiqué dans le rapport. Les policiers ont établi six kettles y enfermant au total 1400 personnes, dont la majorité avait moins de 18 ans. La police a utilisé la violence, ou la menace de la violence pour imposer et maintenir ces kettles. Les témoignages montrent un usage de la violence et de la technique de kettle contre des enfants très jeunes et révèlent que les policiers ont insisté pour que les enfants se laissent filmer comme condition à leur libération.

Grande-Bretagne: Etude sur la répression des manifestations lycéennes/étudiantes

Lundi 2 avril, à l’appel d’un collectif des parents d’élèves, plus de 300 personnes se sont réunis devant l’inspection académique de Besançon pour protester contre la fermeture d’une trentaine de classes dans le département et la suppression de 35. Devant l’absence de dialogue, parents d’élèves et enseignants décident d’occuper pour la nuit le bâtiment. Vers 20h arrivent une dizaine de cars de CRS. Les CRS chargent violemment les parents d’élèves et évacuent les lieux par la force. Hier, nouvelle manifestation. Environ 500 parents, enseignants et lycéens se sont retrouvés sous les fenêtres du rectorat avec cuillères et casseroles, l’objectif étant de faire un «boucan d’enfer». Ils ont été accueillis avec des coups de matraques dans les jambes, des bousculades et l’utilisation du gaz.

Hier, les forces de l’ordre ont tiré sur des participants à une marche de contestation à Taëz, faisant des dizaines de blessés et au moins quinze morts. Les membres des forces de sécurité et de l’armée ont fait feu dès le départ du cortège, qui a malgré tout atteint sa destination finale, le bâtiment du siège du gouverneur de province. Les manifestants sont parvenus à entrer dans la cour, où ils ont été accueillis par de nouvelles salves de tirs d’hommes armés, dont certains étaient postés sur les toits. Selon le médecin qui dirige l’hôpital de campagne qui soigne les manifestants, le bilan de ce lundi devrait s’alourdir, vu le nombre de blessés graves.

A Sanaa, le sit-in en cours depuis le 21 février est encerclé depuis quelques jours par des militaires ralliés à l’opposition qui protègent le millier de manifestants qui campent sur la place. Hier, les soldats ont empêché l’assaut du camp par plus de 200 policiers qui tentaient encore une fois de disperser les protestataires.

Plusieurs centaines de personnes ont participé ce dimanche après-midi à une grande marche depuis la Place Saint-Léonard à Liège jusqu’au centre fermé de Vottem. A leur arrivée, une cinquantaine de manifestants ont escaladé les grillages, qui ont rapidement cédé sous leur poids. Ces derniers se sont ‘installés’ dans la cour des détenus au son des tambours. Un hélicoptère s’est stabilisé au-dessus d’eux avant que les forces d’intervention n’arrivent après une heure d’occupation. Ces dernières ont menottés et arrêtés les 49 manifestants, sous les jets de projectiles des détenus. En début de soirée, après une longue attente au commissariat, tous ont été relâchés. L’un d’entre eux a néanmoins du être hospitalisé.

Samedi, à Tozeur, dans le sud tunisien, les manifestants s’étaient rassemblés pour réclamer le départ du gouverneur (préfet) et d’autres responsables de la région. Assez rapidement, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser la foule qui aurait tenu des propos portant atteinte au responsable. Elles ont effectué des tirs de sommation, blessant un manifestant qui a immédiatement été transporté à l’hôpital après avoir été atteint à la poitrine. Selon les médecins, son état serait stable.

A Tunis, une nouvelle manifestation a eu lieu dans le centre-ville. Une centaine de jeunes s’étaient rassemblées pour scander des slogans hostiles au gouvernement et protester notamment contre la nomination du nouveau ministre de l’Intérieur. Là aussi, les forces de l’ordre sont intervenues en masse par des jets de gaz lacrymogènes afin de disperser le rassemblement.