Cette nuit, les chars et les blindés des forces du président ont pris d’assaut la place de la Liberté à Taëz, au sud de Sanaa. C’est sur cette place que campent depuis le début du mois de janvier des manifestants qui réclament la fin du régime. Les forces de sécurité ont déferlé sur le camp où elles ont violemment dispersé la foule avant de mettre le feu aux tentes et d’arrêter plusieurs centaines de personnes qui tentaient de fuir. 37 blessés qui se trouvaient dans l’hôpital de campagne érigé sur la place ont aussi été embarqués. Vingt personnes sont décédées au cours de ce raid, alors que durant la journée d’hier, quatre manifestants avaient déjà été tués par des tirs policiers à Taëz. Plus de 3000 personnes s’étaient rassemblées devant un poste de police de la ville pour exiger la libération d’un manifestant arrêté avant que les policiers ne leur tirent dessus pour les disperser. Outre les quatre morts, les sources hospitalières dénombrent plusieurs dizaines de blessés.

Des policiers en motos et armés de matraques ont foncé sur des milliers de manifestants rassemblés à Casablanca, dimanche, pour disperser la foule de militants dénonçant le régime. Une manifestation semblable, organisée par le mouvement du 20 février, a aussi été violemment dispersée à Sale. La veille, les forces de l’ordre avaient également mis fin à une autre protestation organisée devant le Parlement.

Des bandes de policiers en motos ont ensuite sillonné les artères principales et les rues retirées du quartier de Sbata, à Casablanca, afin d’empêcher tout regroupement de manifestants. Le service de la police anti-émeute a également été déployé dans le quartier, interdisant l’accès aux voitures dans les rues.

Maroc: Manifestations durement réprimées à Casa et à Sale

La police a entrepris hier soir d’évacuer la place de la Bastille où s’étaient regroupés un millier de jeunes sur le modèle des « indignés » espagnols, contre « le chômage, la précarité et la corruption ». Sous les huées des manifestants, ils ont démonté peu avant 21h30 les tentes qui y avaient été installées et fait descendre les jeunes qui s’étaient juchés sur les marches de l’Opéra Bastille. Cette évacuation se déroulait sans violence. Les forces de l’ordre tentaient également d’encercler les groupes de manifestants et de les évacuer de la place.

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Hier, les jeunes du Mouvement du 20 février avaient prévu de se réunir devant le parlement de Rabat. Ils voulaient dénoncer l’utilisation faite de la force dimanche dernier contre les manifestants dans plusieurs villes du pays. Une heure avant le début du rassemblement, un important dispositif policier avait été déployé aux alentours du bâtiment. Dès son arrivée, la foule a été empêchée de se rassembler à coups de matraques, les autorités considérant ces manifestations comme non autorisées. Il n’y a eu aucun blessé parmi les jeunes. Une nouvelle manifestation est prévue ce dimanche à Casablanca.

Une soirée de soutien à Ricardo aura lieu le 3 juin, au Théâtre de poche, à 18h. Au programme: concerts, débats et projections. Les bénéfices de la soirée seront entièrement reversés à Ricardo pour assurer les frais de réparation de sa dentition détruite par les coups de matraque au Steenrock 2011. Théâtre de poche, 1A Chemin du Gymnase, 1000 Bruxelles (au bout de l’Avenue Louise, deuxième entrée à gauche dans le Bois de la Cambre si l’on vient en voiture).

Bruxelles: Soirée contre les violences policières

Le campement des jeunes ‘indignés’ qui occupait depuis dix jours la Place de Catalogne a été violemment délogé ce matin. A 6h50, la police est arrivée sur place pour ‘dégager et nettoyer la place en vue des festivités de la Ligue des Champions’ qui aura lieu demain soir. Casqués et armés de matraques, les policiers ont commencé par confisquer tous les objets ‘dangereux’: casseroles, ustensiles de cuisine,… Très vite, les quelques 450 personnes présentes sur place organise un sit-in de protestation, empêchant l’entrée des camions de nettoyage sur la place. Les policiers ont alors fait usage de matraques et de balles en caoutchouc à l’encontre des manifestants, blessant 43 d’entres eux. En quelques minutes, tous les jeunes étaient dispersés et le campement totalement délogé.

A 9 heures ce matin, une cinquantaine de militants s’étaient donné rendez-vous à Paris, sur la Place de la Rotonde, dans le but de mener une action coup de poing contre le sommet du G8 qui se tient actuellement à Deauville. Selon le communiqué diffusé sur internet, le groupe devait se rendre devant un lieu symbolique de la finance et du capitalisme pour dénoncer le système. A 9h15, toujours sur la place, le groupe s’est fait encerclé par plusieurs dizaines de CRS et tous les militants ont été emmenés au commissariat.

Néanmoins, un autre groupe d’une vingtaine de personnes, qui s’étaient donné rendez-vous ailleurs, est parvenu à occuper les locaux de l’agence de notation Standard’s and Poor. Sous l’oeil d’un large contingent policier, les manifestants sont entrés dans les locaux, ont distribué des tracts, ont déplacé des meubles et ont jeté de faux billets de banque et des billes de peinture qui ont maculé le sol. Après une heure, les militants ont quitté l’immeuble, suivis de près par la police.

Ce mercredi 25 mai, les quatre prisonniers politiques Mapuche Hector Llaitul, Ramon Llanquileo, Josè Huenuche et Jonathan Huilical entament leur 72e jour de grève de la faim. Leur état de santé est alarmant, considérant que cet acte désespéré de protestation est consécutif à un premier jeûne de 83 jours débuté le 12 juillet 2010. Ramón Llanquileo vient d’être transféré d’urgence à l’hôpital pour la seconde fois en quatre jours. Condamnés à 25 ans de prison à la suite d’un procès basé sur des témoignages anonymes, ils réclament à la Cour Suprême de Justice l’annulation du jugement et un procès juste et équitable. Décision attendue le 3 juin 2011.

À l’heure où la population chilienne proteste massivement contre le projet Hydroaysen (construction de 5 barrages qui détruiront la Patagonie encore vierge au profit de l’industrie minière principalement), le Colectivo Contra la impunidad, le Colectivo Rodriguista, le Comabe, le Centro cultural Chile, et le PCAP-Bélgica appellent à un rassemblement de solidarité avec les Mapuches ce vendredi 27 mai 2011 de 17 à 18 h devant l’ambassade du Chili, rue des Aduatiques 106, 1040 Bruxelles (métro Montgomery).

Bruxelles: Manifestation pour les Mapuches vendredi

Jeudi et vendredi, Deauville accueille le sommet du G8. A cette occasion, la ville a été radicalement transformée par un énorme dispositif sécuritaire. Plus de 12.000 hommes (policiers, gendarmes, militaires) seront mobilisés. Un drone, une trentaine d’hélicoptères, deux batteries de missiles sol-air et plusieurs bâtiments de la Marine Nationale ont été envoyés dans le secteur qui a été divisé en trois zones. Zone 1, dite sanctuarisée, qui couvre huit hectares et sera entièrement interdite aux voitures. Zone 2, un peu plus large et accessible aux véhicules munis d’un badge, et uniquement aux délégations, aux journalistes et aux riverains autorisés après enregistrement. La zone 3, beaucoup plus large, englobe les deux autres dans un rayon de vingt kilomètres, et sera ouverte à la circulation sous étroite surveillance. La gare, l’aéroport et les ports de Deauville et de Trouville seront fermés. Les autorités affirment craindre tout particulièrement d’éventuelles actions des militants qui se sont réunis au Havre et ont prévu diverses manifestations.

Deauville G8