Hier, plus d’un millier de jeunes sont descendus dans les rues de Kef El Ahmar, petite ville située à 650 kilomètres au sud-ouest d’Alger, pour réclamer une réelle politique de développement pour leur commune touchée par un taux de chômage extrêmement élevé, entrainant la misère de la population. Dès 9h du matin, les forces de la gendarmerie s’étaient déployées et les affrontements avec les manifestants n’ont pas tardé. Selon certains témoins, ceux-ci ont été d’une rare violence. L’un d’eux affirme que les gendarmes ont tabassé les émeutiers mais aussi les citoyens qui se sont retrouvés sur place quand l’émeute a commencé. Plus de trente personnes ont été blessées, dont une quinzaine a du être transférée à l’hôpital. Par ailleurs, une femme d’une soixantaine d’années est décédée, asphyxiée par les gaz d’une bombe lacrymogène lancée par un gendarme à l’intérieur de sa maison.

Une offensive policière a visé la 15e journée internationale contre la brutalité policière organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP). La manifestation de cette année visait à dénoncer les profilages social, racial et politique, entre autres le harcèlement et les arrestations arbitraires dont sont victimes les gens les plus démunis.

Avant même que la manifestation ne débute, la majorité des organisateurs ont été arrêtés, de manière ciblée, sous prétexte d’être en possession de bâtons, qui se trouvaient à être les simples supports des pancartes. Ils ont déjà été libérés et ce, sans accusation ni contravention, ce qui témoigne de la gratuité et du caractère non-fondé de ces arrestations. Malgré cette intimidation, des discours ont eu lieu et les 500 manifestants ont ensuite débuté la marche de façon pacifique.

Aucun incident majeur ne s’est produit avant l’encerclement des manifestants au coin des rues Marianne et Saint-Denis: la police a alors enfermé dans un « kessel » 300 personnes et ce, sans avis de dispersement, retenant environ 150 personnes pour « entrave à la circulation ».

Quelques 500.000 personnes se sont rassemblées dans le centre de Londres ce samedi après midi pour protester contre les dernières mesures d’austérité du gouvernement britannique. Ce dernier a pris la décision d’opérer à des coupes budgétaires de plus de 90 milliards d’euros d’ici à 2015. 4500 policiers avaient été déployés, s’ajoutant au dispositif de sécurité mis en place par les syndicats qui organisaient le rassemblement. Des échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants en marge du cortège dans une artère commerçante de la capitale. La police a procédé à de nombreuses arrestations.

Manifestation contre l’austérité à Londres

Manifestation contre l'austérité à Londres

En Syrie, des manifestations ont eu lieu dans les principales villes du pays, dont la capitale Damas. Mais les incidents les plus graves ont de nouveau eu lieu à Deraa. Les manifestants ont lancé des pierres sur le QG de la Sécurité militaire et les militaires ont riposté en ouvrant le feu. Les forces de sécurité ont aussi tiré dans l’après-midi sur des manifestants rassemblés dans le centre de Deraa. On parle de 13 ou 17 manifestants tués, mais il n’était pas possible de confirmer ce bilan.

Près de 350 personnes ont manifesté ce vendredi après-midi devant l’ambassade de Syrie à Bruxelles en signe de soutien aux Syriens qui manifestent pour des réformes politiques. Ils ont aussi demandé la libération de tous les prisonniers politiques

Syrie: Sanglante répression des manifestations

Des échauffourées se sont produites aujourd’hui à Bruxelles entre la police et des manifestants venus dénoncer par milliers la politique d’austérité des gouvernements en Europe à l’occasion d’un sommet des dirigeants de l’UE. Des manifestants ont lancé des pavés sur les policiers et les bâtiments ministériels rue de la Loi. Le service d’ordre de la FGTB a tenté d’isoler un groupe particulièrement offensif des autres manifestants, mais ils ont été pris à partie des deux côtés, et traité (entre autre) de collabo; les manifestants ont rompu le cordon. La police, mobilisée en force, a fait usage de canons à eau pour empêcher les manifestants de se diriger vers le lieu de réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, pour adopter notamment un plan d’austérité appelé « Pacte pour l’euro ». 20.000 personnes ont participé à la manifestation. Douze policiers ont été légèrement blessés et il y a eu deux arrestations judiciaires.

Bruxelles: Affrontements et arrestations à la manif syndicale

Une quarantaine de personnes ont été blessées dans des affrontements hier mercredi à Alger entre jeunes d’une cité populaire et forces de l’ordre à cause de la destruction de bidonvilles. Un garçon de 16 ans qui a reçu une balle en caoutchouc dans l’oeil et a été hospitalisé d’urgence et était en milieu de l’après-midi. Il y aurait également deux enfants blessés, un bébé de sept mois atteint par des gaz lacrymogènes et hospitalisé et un garçon de neuf ans victime apparemment d’une crise d’asthme. Les affrontements avaient commencé tôt dans la matinée avec l’arrivée d’engins de démolition de baraques illégales dans la Cité Climat de France, une agglomération populaire proche du ministère de la Défense. Ils se sont calmés en début d’après-midi laissant face à face des jeunes armés de pierres et environ un millier de policiers anti-émeutes. Des traces de pneus brûlés jonchaient les rues ainsi qu’une carcasse de voiture incendiée. Une centaine de baraques en tôle et parpaing ont été détruites par les engins dépêchés par le sous-préfet.

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Emeute dans un bidonville d’Alger

Emeute dans un bidonville d'Alger

Mercredi, quelques 500 chômeurs s’étaient rassemblés à Hassi Messaoud (800 kilomètres au sud d’Alger) pour protester contre un bureau d’embauche accusé de corruption. Ils avaient érigé des barricades sur une route pour bloquer l’accès à la ville durant tout l’après-midi. Vers minuit, après avoir obtenu un accord avec le chef de la sous-préfecture, et déblayé la route, les manifestants se sont séparés pour rentrer chez eux. Mais une cinquantaine d’entre eux ont été encerclés par plus de cent éléments des forces anti-émeutes de la Gendarmerie Nationale. Selon un manifestant, ‘Ils nous ont empêché de regagner nos quartiers. Et pourtant, on leur a dit que tout est réglé puisque nous avons conclu un accord. Mais les gendarmes n’ont rien voulu comprendre. Ils nous ont dit qu’on va payer très cher le fait de les avoir mobilisé jusqu’au bout de la nuit’. Un des représentants des chômeurs raconte, ‘Ils nous ont battu de tous les côtés. Beaucoup d’entre nous se sont retrouvés avec une jambe ou un bras cassé. D’autres ont été blessés à la tête’. Une quinzaine de jeunes chômeurs ont été grièvement blessés et au moins deux autres demeurent en état d’arrestation.

Le sit-in des manifestants yéménites devant l’université de Sanaa, qui dure depuis le 21 février, a une nouvelle fois été la cible des forces de l’ordre ce vendredi matin. Les manifestants brandissaient des cartons jaunes à l’initiative d’un groupe de jeunes qui avait qualifié cette journée de ‘vendredi de l’avertissement’. Selon des témoins, des hommes positionnés sur les toits des immeubles entourant la place ont tiré à balles réelles sur la foule. Trente personnes ont été tuées et plus de cent autres blessées, dont plusieurs dizaines se trouvent dans un état critique. La police a également lancé des grenades lacrymogènes sur les manifestants.

La police a ouvert le feu et lancé des grenades lacrymogènes sur les protestataires rassemblés à Hodeïda, ville portuaire de la mer Rouge, alors que des partisans du régime les attaquaient à coups de bâtons et de pierres. De nombreuses personnes ont été blessées par balles et certaines ont été intoxiquées par les gaz lacrymogènes. Une quarantaine de personnes ont été tuées dans les troubles au Yémen depuis le début fin janvier du mouvement de contestation appelant au départ du président Ali Abdallah Saleh.