Pascal a été blessé au pied par une grenade assourdissante lancée par les forces de l’ordre lors de la manifestation gréviste du 29 janvier. Mis au secret le temps d’une enquête de l’IGPN, et pour mieux subir les pressions policières, ce n’est que 15 jours après la manifestation que l’on a pu établir le contact avec Pascal. Son état reste très préoccupant, et il va avoir besoin de solidarité pour obtenir des réparations, et que la vérité sur la violence policière soit établie.

Il a participé à la manifestation le 29 janvier, parce que précaire, ‘ne pouvant pas vivre avec le R.M.I, révolté des milliards versés aux banques alors que Sarkozy refuse d’augmenter les salaires et minima sociaux’ a-t-il déclaré à ses visiteurs. Une fois arrivé à la fin de la manifestation, il rentre chez lui. Ensuite, il est reparti faire des courses dans un supermarché proche. Lorsqu’il sort du magasin, il voit les affrontements. Il s’approche, rencontre sa soeur et lui conseille de s’éloigner. Un objet tourbillonnant, glissant sur la chaussée lui arrive dans les pieds. Ensuite, perte de connaissance.

Le diagnostic à son arrivée à l’hôpital est sévère. Il lance un appel pour tout faire pour qu’on lui sauve le pied. C’est ce qui a été engagé. Depuis, il a subi cinq interventions chirurgicales, dont encore une hier durant laquelle il a perdu un deuxième orteil. Il doit encore subir au moins trois autres interventions chirurgicales, puis une greffe de peau et de chair, puis de la rééducation…

La Police des polices est venue l’interroger, ses vêtements ont été mis sous scellés pour analyse, le logement de ses parents a été perquisitionné pour recherche d’explosifs, de détonateurs… A sa demande de renseignements concernant l’arme utilisée le condamnant à vie on lui répond ‘qu’en cas de guerre civile, ce type d’arme est utilisé’.

Pascal a pour sa part déposé une plainte. Il a reçu le récépissé du dépôt de plainte.

Des milliers de kurdes ont manifesté ce samedi à Strasbourg, où siège la Cour européenne des droits de l’Homme, réclamant la libération de l’ancien chef des rebelles séparatistes kurdes du PKK, Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999. Venus massivement et en famille d’Allemagne, de Suisse et de Belgique, ils étaient près de 10.000 selon la police, 20.000 selon les organisateurs, et ont achevé vers midi leur défilé coloré en brandissant des portraits de leur ancien leader. Des banderoles réclamaient la ‘Liberté pour Öcalan’ et condamnaient son enlèvement en 1999.

Le fondateur et ex-chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été arrêté en 1999 au Kenya par des agents turcs avec l’aide des services de renseignements américains. La Féderation des associations kurdes en France (Feyka), organisatrice de la manifestation, dénonce un ‘complot international’ dans le cadre de cette arrestation. Transféré en Turquie, Öcalan a été condamné à mort pour ‘séparatisme’ en juin 1999, une peine commuée en 2002 en prison à vie après l’abolition de la peine capitale. La Cour européenne des droits de l’homme a recommandé en mai 2005 à Strasbourg l’organisation d’un nouveau procès, estimant que celui de 1999 était ‘inéquitable’.

L’ancien leader est le seul pensionnaire de l’île-prison d’Imrali (nord-ouest de la Turquie). Le Comité anti-torture (CPT) du Conseil de l’Europe a estimé l’an dernier à l’issue d’une visite au détenu que son isolement devait cesser pour sa santé mentale. Chaque année depuis l’arrestation d’Öcalan, une grande manifestation réunit la diaspora kurde à Strasbourg.

Manif pour la libération d’Ocalan

Manif pour la libération d'Ocalan

Malgré les déclarations de Turtelboom, de nombreux enfants sont à nouveau enfermés au centre fermé 127bis. Selon les autorités, ce sont les familles qui ont été arrêtées à leur arrivée et qui étaient enfermées au centre fermé 127 (dans le No Man’s Land de l’aéroport) en attendant une réponse à leur demande d’asile. Le Centre 127 est composé de containers installés provisoirement à l’aéroport il y a une dizaine d’années. Vu le délabrement de ces ‘bâtiments’, on a cru bon de transférer les détenus au 127bis en attendant la construction d’un énième centre, prévu aussi à Steenokkerzeel.

Une manifestation est organisée devant le centre par la CRER ce dimanche 15 février à 14 heures (train Gare du Nord Bruxelles 13h44 direction Leuven-gare de Nossegem). Les mots d’ordre de la manifestation sont:

LIBEREZ TOUS LES PRISONNIERS.
LIBRE CIRCULATION DE TOUS.
PERSONNE N’EST ILLEGAL

Un collectif de 52 organisations comprenant tous les syndicats, des groupements de mutuelle, des fédérations d’associations, les plus grosses associations de la Guadeloupe, le syndicat des transporteurs, les syndicats des stations de service, syndicat de pêcheurs, etc ont lancé un mouvement de grève depuis le 20 janvier. Le 30 janvier, près de 60.000 personnes ont défilé dans les rues de Pointe à Pitre, afin de démontrer leur soutien au ‘kolectif’.

Dix-sept Airbus ont débarqué depuis début janvier, avec près de 4.000 militaires/gendarmes/CRS, armés jusqu’aux dents. Des blindés, des munitions, des cercueils en plastique, des vivres ont également été acheminés en même temps que ces forces de répression. Ce tel dispositif de guerre coûte 3 millions d’euros par jour.

L’Etat français a tiré sur la foule à plusieurs reprises en Guadeloupe: en 1910, en 1925, en 1952 et en 1967. En 1967, suite à un fort mouvement de grève, la police a tiré dans la foule et tué plus de 170 personnes (l’Etat en a reconnu officiellement 31).

Le 29 janvier dernier, à Lille, en fin de manifestation régionale gréviste (50.000 manifestants), des incidents sont survenus place de la République entre plusieurs dizaines de jeunes manifestants et la police. Vingt et une personnes ont été arrêtées ‘pour avoir été présentes sur la voie publique au-delà des sommations’. Parmi ces vingt et une personnes (toutes remises en liberté le lendemain), plusieurs ont été rouées de coups par les agents des Compagnies d’Intervention de la police nationale: coups de matraques, coups de pieds et coups de boucliers. Un collectif rassemble les témoignages sur ces violences.

Ecrire à ce collectif

Le 31, alors que la manifestation se dispersait, les flics ont procédé à des arrestations arbitraires:

-3 personnes accusées par les flics d’avoir lancé des projectiles sont mises en examen, elles ont été libérées sous contrôle judiciaire et ça dépend désormais du juge d’instruction
-le jeune homme agressé par les flics dans le RER passait hier en comparution immédiate, il a demandé un délai, il doit être jugé le 3 mars à la 23ème chambre
-le pique-niqueur de la place Denfert (arrêté avec son sauciflard et un couteau laguiole, il est inculpé de port d’arme prohibé… si, si !) doit être jugé le 23 mars.

Par ailleurs pour la manif du 24, durant laquelle plus de 100 personnes ont été interpellées, à Barbès:

-7 personnes passent devant la 23ème le 2 mars
-6 personnes le 2 mai, et 1 personne est mise en examen pour dégradation (il a eu l’oreille blessée, le tympan percé, 9 jours d’ITT… c’est peut être la raison de ce traitement différencié…).

Demain vendredi, aura lieu à Arras, à 18h, devant le Beffroi, un rassemblement en soutien à Gerardo Hernandez, Ramon Labañino, Fernandez Gonzalez, René Gonzalez et Antonio Guerrero, les 5 Cubains détenus depuis le 12 septembre 1998 aux USA. Ils avaient été condamnés en décembre 2001 à de très lourdes peines de prison pour espionnage et atteinte à la sécurité nationale de ce pays. Deux d’entre eux sont nés aux Etats-Unis au sein de familles cubaines et trois à Cuba. Les 5 ont fait des études supérieures.

En réalité, ils s’étaient infiltrés dans les organisations des ultras de la contre-révolution installées à Miami qui préparent des attentats terroristes contre Cuba comme ceux réalisés durant l’été 1997 dans des établissements touristiques.

Au terme d’un procès arrêté d’avance car il avait lieu à Miami, la ville contrôlée par les ultras de la contre-révolution, alors que la défense a prouvé, y compris avec des témoignages de hauts gradés étasuniens, que les 5 n’étaient en rien coupables de ce dont on les accusait, ils ont été rondement jugés et condamnés à des peine de prison allant de 15 ans à 2 détention à perpétuité plus 15 ans pour une seule et même personne.

De nombreuses lois et procédures ont été violées: ils ont été mis au secret pendant 17 mois, sans pouvoir accéder ni à leur famille ni à leurs avocats commis d’office, une forte campagne a eu lieu contre eux à Miami et on leur a refusé la demande de changement de siège du procès. Des jurés se sont récusés en avouant avoir peur des ultras. Aucune preuve tangible n’a pu être apportée contre eux. Leur faute est d’avoir défendu Cuba et d’avoir refusé de transiger sur la vérité.

Quatre personnes étaient toujours sous les verrous en début de semaine à Genève, au lendemain de la manifestation non autorisée contre le Forum économique mondial de Davos (WEF). Elles seront dénoncées au juge pour émeute. Trois d’entre elles, dont deux mineurs, devront aussi répondre de violence ou menace contre l’autorité. Une autre est aussi renvoyée devant le juge pour opposition aux actes de l’autorité. Trois des personnes arrêtées sont domiciliées à Genève, la quatrième vient du canton de Zurich. Au début de la manifestation, une trentaine de personnes avaient été arrêtées préventivement. Elles ont toutes été relâchées le jour-même.

Le 29, 25.000 manifestants avaient défilé à Saint-Nazaire dans le cadre de la journée d’action syndicale. La police s’en était prise aux manifestants et les affrontements ont durés plusieurs heures. Plusieurs procès s’ensuivent.

Un jeune manifestant a comparu le 20 janvier pour avoir mis le feu à une poubelle et pour avoir refusé de donner son ADN. Le verdict est tombé le 3 février: 105h de Travaux d’Intérêts Général pour la tentative d’incendie de la poubelle, 2 mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende pour le refus de prélèvement ADN. Le tribunal a été delà du réquisitoire.

Quatre condamnations à la prison ferme pour jets de pierre.

Quatre personnes âgées de 27 à 48 ans auxquels la justice reprochait leur participation aux échauffourées qui ont suivi la manifestation record (25.000 personnes) sont passés en jugement le 3 février. Bilan: Deux des prévenus ont été condamnés à trois mois de prison ferme, les deux autres à quatre mois et placés sous mandats de dépôt pour des jets de pierre. Ils avaient accepté d’être jugés en comparution immédiate, une procédure d’urgence choisie par le Parquet pour apporter une réponse immédiate à des faits ‘graves’. Le procureur, Joël Denis, a même utilisé le terme de ‘scènes de guerre civile’. Un salarié de la métallurgie âgé de 26 ans comparaîtra le 10 mars, devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour violences volontaires sur des policiers et… délit d’offense au chef de l’Etat. Il avait été interpellé lors des affrontements qui ont suivi la manifestation. Au moment des échauffourées, il avait lancé des slogans insultants contre Nicolas Sarkozy.