34 prisonniers politiques mapuches avaient menés une grève de la faim pendant plus de 80 jours pour demander, entre autres choses, qu’on cesse de leur appliquer la Loi antiterroriste. Malgré l’accord passé avec le gouvernement, entre les mois de novembre et de février un procès s’est déroulé dans la ville de Cañete, région du Bío Bío, à l’encontre de 18 Mapuches, auxquels a été appliquée cette loi, de la part du Ministère Public et des plaignants, à savoir les entreprises forestières et les représentants du gouvernement, à travers le recours à des « témoins occultes » autorisé par la loi antiterroriste.

Dans le prononcé de la sentence rendue le 22 mars dernier, le tribunal a fait savoir qu’ils avaient fondé sa conviction sur la déclaration du témoin secret n°26. Néanmoins, la qualification de terroristes concernant les faits a été retirée de la sentence, ce qui met en évidence la contradiction. Le tribunal s’est aussi basé sur le témoignage auditif d’un policier qui aurait entendu la déclaration « volontaire » d’un Mapuche (également condamné) qui se serait auto-accusé et aurait incriminé d’autres accusés. Or ce témoignage a été dénoncé devant la justice et devant l’opinion publique comme extorqué sous la torture, le certificat du médecin qui a constaté les lésions qui en ont résulté, en fait foi. L’affaire a été renvoyée devant la Cour d’Appel de Concepción.

Une trentaine de personnes, parmi lesquelles une délégation de notre Secours rouge, se sont rassemblée hier vendredi devant l’ambassade du Chili pour soutenir les prisonniers politiques Mapuches en grève de la faim. Ce rassemblement se renouvellera vendredi prochain, même lieu même heure.

Manifestation devant l’ambassade du Chili le 9 octobre

Manifestation devant l'ambassade du Chili le 9 octobre

La majorité des détenus Mapuche en grève de la faim depuis 82 jours ont mis fin à leur jeûne après un accord avec le gouvernement selon lequel ils seront jugés pour des délits de droit commun et non plus pour terrorisme, a annoncé le prêtre médiateur du conflit.

14 prisonniers politiques Mapuche ont confirmé dimanche 3 octobre leur décision de poursuivre la grève de la faim. 3 d’entre eux sont incarcérés à la prison d’Angol, 7 autres se trouvent à l’hôpital de Victoria, 3 sont incarcérés à Temuco et le jeune Luis Marileo Cariqueo, en grève de la faim depuis 31 jours au Centre de réclusion pour mineurs de Chol Chol, a décidé lui aussi de continuer en dénonçant, dans une déclaration, les conditions de détention des enfants prisonniers politiques Mapuche.

Les prisonniers grévistes considèrent totalement insuffisant l’accord avec le gouvernement que 23 de leurs camarades ont signé. Ils respectent leur décision mais déclarent qu’ils iront quant à eux jusqu’aux ultimes conséquences pour obtenir satisfaction aux revendications qui ont été à la base de leur grève de la faim, initiée le 12 juillet dernier. Ils déclarent que l’engagement du gouvernement à retirer les plaintes pour terrorisme n’empêchera pas les tribunaux d’appliquer la loi anti-terroriste héritée de Pinochet, ni l’utilisation de témoins masqués.

Manifestation Mapuche au Chili

Manifestation Mapuche au Chili

Rassemblement de solidarité avec les 34 prisonniers politiques Mapuches en grève de la faim, devant l’ambassade du Chili (rue des Aduatiques, 106 à 1040 Bruxelles, métro : Montgomery) ce vendredi 24 de 17 h à 18 h.

Journée internationale de solidarité avec les prisonniers Mapuches

Journée internationale de solidarité avec les prisonniers Mapuches

Une attaque explosive s’est produite à San Carlos de Apoquindo, endommageant un transformateur, un pylone et une ligne électrique à haute tension et provoquant des coupures de cette zone de Santiago. Le « Comando Alex Lemún » a revendiqué l’attaque en appui et solidarité aux prisonniers Mapuches. Ce groupe tire son nom du jeune mapuche assassiné par la police lors d’une occupation de terres de communautés mapuches du fonds forestier Santa Elisa.

Action au Chili pour les Mapuches

Action au Chili pour les Mapuches

Une cinquantaine de personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, s’étaient rassemblées devant l’ambassade du Chili pour manifester leur soutien aux prisonniers politiques Mapuches en grève de la faim depuis plus de 50 jours…

Manifestation pour les Mapuches devant l’ambassade du Chili à Bruxelles

Manifestation pour les Mapuches devant l'ambassade du Chili à Bruxelles

Les adolescents Mapuches emprisonnés conformément à la Loi Antiterroriste, rejoignent la grève de la faim entamée par 32 prisonniers politiques Mapuches dans diverses prisons chiliennes. Deux adolescents Mapuches, Luis Marileo Cariqueo et Jose Ñ Irripil Perez, sont accusé d’incendie criminel et sont actuellement tenu dans la Maison d’arrêt Chol-Chol pour des mineurs (photo).

Le gouvernement chilien a pointé du doigt les gouvernements précédents pour avoir mis en oeuvre la Loi antiterroriste et il a déclaré être enclin « à la moderniser », bien qu’il admet qu’il ne peut pas intervenir avec des procureurs juridiques. De plus, ce ne serait pas une modification rétroactive.

Prison de Chol Chol

Rappel : Ce vendredi aura lieu devant l’ambassade du Chili, 106 rue des Aduatiques (métro Montgommery), entre 17H et 18H, la manifestation hebdomadaire de soutien aux Mapuches.

Prison de Chol Chol

Le 12 juillet 2010, 32 prisonniers politiques Mapuche ont entamé une grève de la faim au Chili. Les grévistes de la faim refusent aujourd’hui toute alimentation forcée malgré un arrêt de la Cour d’Appel de Concepcion. Leurs revendications sont les suivantes:
1. Abolition de la loi anti-terroriste, actuellement essentiellement appliquée aux Mapuche
2. Fin de l’existence d’une justice militaire à deux vitesses appliquée à une population civile militante ou sympathisante des revendications mapuche
3. Liberté pour tous les prisonniers politiques Mapuche détenus dans différentes prisons de l’État chilien.
4. Respect du droit à un procès équitable, fin des montages politico-judiciaires et des procédures viciées par l’usage de témoins « sans visage », et fin des pratiques qui violent les droits de l’homme les plus fondamentaux comme l’extorsion d’aveux, les menaces, les tortures physiques et psychologiques et l’application de conditions inhumaines et dégradantes dans les prisons.

Tous sont détenus, « préventivement » dans le cadre de l’application de la loi anti-terroriste créée sous l’ère du général Pinochet. Cette loi anti-terroriste , entre autres, aux tribunaux militaires de juger des civils, et d’auditionner des témoins « protégés » dont les dires sont entendus et enregistrés de manière anonyme. Largement appliquée au cours des 17 années de dictature de Pinochet contre les militants de gauche, les leaders Mapuche sont aujourd’hui les seuls à se voir appliquer cette justice à deux vitesses, illustration du caractère xénophobe de la gestion politique du conflit par les différents gouvernements successifs.

Rappel : Ce vendredi aura lieu devant l’ambassade du Chili, 106 rue des Aduatiques (métro Montgommery), entre 17H et 18H, la manifestation hebdomadaire de soutien aux Mapuches.