Dimitris Chatzivasileiadis est un militant anarchiste grec, arrêté à Thessalonique le 9 août 2021. Il a été condamné à 16 ans de prison pour son engagement revendiqué à l’Organisation armée d’Autodéfense révolutionnaire (voir notre article). Dans une déclaration récemment publiée, il apporte son soutien au prisonnier palestinien Anan Yaeesh emprisonné en Italie (voir notre article).

Le 28 novembre 2025, l’activiste palestinien Anan Yaeesh, ancien prisonnier politique en Palestine occupée, sera jugé par l’État italien. Il est accusé, sans preuves, de collaboration avec les Brigades de Tulkarem en Cisjordanie, une organisation liée aux Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, un groupe armé du Fatah engagé dans la résistance à l’occupation. L’Union européenne combat, selon ce texte, en première ligne aux côtés de l’occupation sioniste avec tous les moyens dont elle dispose. Le camarade Anan a déclaré : « Vous voulez que je me défende contre les accusations portées contre moi, mais j’ai honte de chercher l’acquittement pour des faits qui, pour moi, sont une source d’honneur. Je ne veux pas me défendre contre l’accusation d’avoir des droits et de les avoir revendiqués, ni contre celle d’avoir essayé de libérer mon peuple et mon pays de l’oppression coloniale. Je jure que je n’ai aucune intention d’être acquitté de la résistance légitime contre l’occupation sioniste. La résistance palestinienne est l’un des phénomènes les plus nobles de l’histoire. »

J’exprime mon respect pour la mémoire des deux martyrs de l’attaque sacrificielle contre une colonie israélienne au sud de Bethléem, le 18 novembre. Comme l’ont écrit les Brigades du martyr Abu Ali Mustafa du Front populaire de libération de la Palestine dans leur hommage : « Notre serment est une vengeance éternelle qui ne s’éteint pas. Demain, la brume se lèvera des collines. »

Solidarité avec l’activiste palestinien Anan Yaeesh
Liberté pour les militants de Palestine Action

Liberté pour Elias Rodriguez et Casey Goonan
Honneur au révolutionnaire anarchiste Aaron Bushnell

Liberté pour tous les otages du camp sioniste

Dimitris Chatzivasileiadis
27 novembre
Prison de Domokos
Grèce

Plusieurs militants engagés contre la guerre et pour la Palestine ont été arrêtés ce 25 novembre lors de perquisitions coordonnées menées à l’aube dans le sud de l’Ontario, au cours desquelles des domiciles ont été fouillés et des téléphones et ordinateurs ont été saisis. Parmi les personnes visées figuraient notamment Rachel Small, militante antimilitariste de World Beyond War, David Heap, défenseur de longue date des droits humains et cofondateur de Canada Boat to Gaza, ainsi que Pam Reaño, organisatrice communautaire. Les services de police n’ont pas confirmé l’existence d’une opération unifiée, bien que plusieurs unités de police aient récemment annoncé des arrestations liées à des actions de protestation. La police de Toronto avait notamment communiqué début novembre sur une enquête concernant une intrusion lors d’un événement privé pro-israélien, affirmant avoir procédé à cinq arrestations pour des faits incluant dommages matériels et blessures d’un participant. Les nouveaux signalements de perquisitions surviennent dans un contexte de répression croissante de la solidarité avec la Palestine au Canada.

Depuis le 18 novembre, une enquête sur l’antisémitisme, commandée par le ministère de l’Enseignement supérieur à l’IFOP, est diffusée dans plusieurs universités. Présenté comme un outil d’étude des perceptions et expériences liées à l’antisémitisme, le questionnaire inclut toutefois de nombreuses questions portant sur les opinions politiques, la perception de la situation en Palestine occupée ou encore sur la religion des répondants. Plusieurs organisations dénoncent un risque de fichage politique et une confusion entretenue entre antisionisme et antisémitisme, dans un contexte de mesures renforcées de surveillance et de sanctions à l’université. En effet, cela intervient après l’adoption récente d’une loi élargissant les dispositifs de signalement et par des interdictions répétées d’événements liés à la Palestine.

Lors de l’examen judiciaire de trois jours lancé le 26 novembre 2025 à la Haute Cour, il est prévu qu’une partie des éléments sensibles ayant motivé la décision du gouvernement d’interdire Palestine Action soit examinée en séance fermée, dans le cadre d’une Closed Material Procedure. Ce dispositif, souvent dénoncé comme une forme de “justice secrète”, est critiqué pour porter atteinte au droit fondamental de connaître et de contester les preuves utilisées. Bien que des avocats spéciaux habilités soient chargés de représenter les personnes exclues des audiences confidentielles, ils ne peuvent plus communiquer ensuite avec leur client au sujet des preuves secrètes. De nombreux juristes dénoncent une procédure “intrinsèquement injuste”. Par ailleurs, le juge initial a été remplacé sans explication par un panel de trois magistrats, dont l’une entretient des liens avec un lobbyiste pro-Israël, suscitant des accusations de conflit d’intérêts.

Kamran Ahmed, détenu à HMP Pentonville depuis plus d’un an pour une action de Palestine Action visant un site d’Elbit Systems à Bristol, a été hospitalisé après une grave dégradation de son état de santé liée à sa grève de la faim entamée le 10 novembre (voir notre article). Son hospitalisation a déclenché une manifestation entre la prison et le ministère de la Justice dénonçant une politique de négligence médicale et réclamant que le gouvernement réponde aux revendications des grévistes.

Mardi 25 novembre, à l’occasion de la journée contre les violences sexistes et sexuelles, la police berlinoise a interrompu une manifestation de l’Alliance des féministes internationalistes afin d’arracher des affiches de femmes palestiniennes emprisonnées qui étaient apposées sur le camion en tête de cortège. La marche nocturne a finalement été violemment dispersée et plusieurs personnes ont été arrêtées, dont des femmes et des enfants.

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En lien avec la journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et la campagne internationale Dismantle Damon, plusieurs organisations et collectifs de Toulouse organisent ce vendredi 28 novembre une soirée de soutien aux prisonnières palestiniennes (voir ici). En particulier, une rencontre en visio sera organisée avec l’ancienne prisonnière récemment libérée Hadeel Shatara afin d’échanger sur l’actualité de la lutte des femmes palestiniennes dans et hors les prisons coloniales.

L’Université Paris-Nanterre a récemment empêché la tenue d’une table ronde consacrée à une « approche historique et pédagogique de la Palestine », pourtant déposée dans les délais par la FSE et EMF, qui avaient même modifié le panel pour répondre aux demandes de l’établissement. Plusieurs organisations du campus dénoncent le recours à la prétendue « neutralité » universitaire pour filtrer les discours autorisés et faire taire les voix critiques, en particulier celles exprimant leur soutien au peuple palestinien.

Au moins 90 personnes ont été interpellées samedi 22 novembre à Londres lors d’une manifestation en soutien à Palestine Action, un groupe interdit depuis juillet après son inscription sur la liste des organisations considérées comme “terroristes” au Royaume-Uni (voir notre article). Le rassemblement, organisé par le collectif Defend Our Juries à Tavistock Square, visait à dénoncer cette interdiction. Des participants ont été interpellés pour avoir brandi des pancartes considérées comme un soutien à l’organisation proscrite. Plus de 2000 personnes ont été interpellées pour des motifs similaires depuis le mois de juillet dernier. Les arrestations interviennent à l’approche d’un examen judiciaire prévu du 25 au 27 novembre, qui pourrait remettre en cause la qualification de Palestine Action comme « groupe terroriste ».

Après avoir obtenu le statut de réfugié en Belgique, Husam a été libéré après environ 50 jours passés en centre fermé, où il avait été placé à la suite de son arrestation le 29 septembre lors d’une manifestation à la Bourse. Son cas s’inscrit dans une série d’interpellations visant des personnes participant à des actions de solidarité avec la Palestine, au cours desquelles onze Palestiniens ont été arrêtés et huit envoyés en centres fermés malgré des procédures d’asile en cours. Parmi ces huit personnes, seuls Fathi Alhams, Ali Abu Taha et Mahmoud Abu Hadayed y sont encore détenus, tandis que deux ont été renvoyées en Grèce et qu’une autre, Mahmoud Faraj Allah, est décédée au centre 127bis (voir notre article).