Plus d’une centaine d’enquêteurs belges ont perquisitionné les locaux des chaînes de télévision kurdes Strong TV et Medya Haber à Denderleeuw dans la nuit de lundi à mardi vers minuit et demi. Pendant les quatre heures qu’a duré la perquisition, l’ensemble du bâtiment a été fouillé et des dossiers, des ordinateurs portables et d’autres équipements techniques ont été saisis, entre autres. Au cours de la perquisition, de nombreux dégâts ont été causés au bâtiment. Plusieurs portes ont été fracturées et les télécommunications ont été coupées. Des faux plafonds ont été ouverts à plusieurs endroits. La perquisition a été effectuée dans le cadre d’un Ordre d’enquête européen (OE), à la demande du parquet antiterroriste français, qui enquête sur le financement du PKK. La France et l’Union européenne considèrent le PKK comme une organisation terroriste. Selon la Belgique, le PKK n’est pas une organisation terroriste. Ce n’est pas la première fois que ces studios sont ciblés ; La police belge avait déjà effectué une descente en mars 2010 (voir notre article), saisissant tous les ordinateurs et disques durs. Les enquêtes et poursuites n’ont pas abouti et les télévisions n’ont fait l’objet d’aucune sanction.

 

Samedi matin, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Cologne dans le cadre de la campagne internationale “Liberté pour Abdullah Öcalan, une solution politique à la question kurde”. A l’appel des institutions et organisations kurdes démocratiques en Europe, les manifestants se sont rassemblés devant le DGB-Haus, avant la marche organisée pour marquer le 25ème anniversaire de l’arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan, le 15 février 1999.

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Les combats succèdent au Kurdistan irakien où l’armée turque a déployée de nombreuses unités et bases pour combattre les guérillas du PKK. Elles ont ce faisant offert de nombreuses cibles à cette même guérilla. C’est ainsi qu’une opération a été lancée contre une base turque dans la zone de Girê Cûdî dans la région occidentale de Zap, le 17 février. Plusieurs groupes de guérilleros ont mené une attaque coordonnée contre cette base. De nombreux soldats turcs ont été tués (le porte-parole de la guérilla en annonce 37 soldats turcs tués, dont un capitaine et plusieurs sous-officiers, en reconnaissant la perte d’un guérillero), les installations ont été incendiées et un important butin militaire a été emporté par les combattants kurdes (photo).

 

Organisée par le Conseil Démocratique Kurde de France (CDK-F) et le Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F), la marche pour la liberté du leader Kurde Abdullah Öcalan a débuté le 22 janvier et finira le 15 février. Elle vise à rallier Strasbourg, siège des institutions de l’Union Européenne, sous le slogan “Liberté pour Abdullah Öcalan, Justice pour les Kurdes”. La marche se terminera le 15 février qui est jour anniversaire de l’arrestation d’Abdullah Öcalan, au Kenya le 15 février 1999, suite à la coopération de services secrets internationaux. La communauté kurde saisit cet anniversaire pour exiger la libération de ce leader âgé de 74 ans et une solution politique à la question kurde. D’autres cortèges marchent sur Strasbourg, ainsi un parti de Bâle (photo).

La dernière audience du procès engagé contre le journaliste irlandais Mark Campbell et la militante kurde Beritan Slemani s’est tenue à Londres mardi. Le tribunal a condamné Campbell et Slemani à 12 mois de prison avec sursis. Ils ont été reconnus coupables d’avoir “exhibé un drapeau d’une manière ou dans des circonstances de nature à éveiller des soupçons raisonnables quant à leur appartenance à une organisation interdite, à savoir le PKK, en violation de la loi sur le terrorisme de 2000”. Campbell et Slemani ont indiqué qu’ils allaient faire appel de la décision et continuer à faire campagne pour la décriminalisation du mouvement kurde.

Le 12 janvier à 17h10, la guérilla kurde a mené une attaqué complexe contre une base turque dans la zone de Girê Amediyê, au Kurdistan irakien. Les guérilleros ont tout d’abord désactivé toutes les mines et dispositifs d’alertes, et ont attaqués plusieurs points de la base ennemie avec des armes lourdes et des armes individuelles. Plusieurs dizaines de militaires turcs ont été tués et 20 d’entres eux identifiés, les guérilleros ayant saisis leurs documents. Un important butin a été emporté par les guérilleros, et ce qui n’a pu être emporté a été incendié

Comme à son habitude, le régime a caché à l’opinion publique turque l’étendue réelle des pertes. Mais les forces kurdes ont filmé leurs opérations mais elles ont montré les papiers d’identité de 20 soldats tués. L’Etat turc a mené des opérations de police politique dans 32 villes tôt ce matin. Des maisons ont été perquisitionnées par la police à Adana, Adıyaman (Semûr), Agri (Agirî), Amasya, Ankara, Antalya, Aydın, Balıkesir, Bingöl (Çewlîg), Amed, Antep (Dîlok), Hakkari (Colemerg), Hatay, Îdir, Maraş, Kastamonu, Kayseri, Kilis, Konya, Malatya (Meletî), Manisa, Mêrdîn, Mersin, Muğla, Mûş, Osmaniye, Sakarya, Siirt (Sêrt), Sivas, Şirnex, Dersim et Wan. Quelque 113 personnes ont été placées en garde à vue jusqu’à présent. Il semble que plusieurs de ces arrestations soient liées à la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations sur les pertes turques (notament les noms des soldats tués) que le régime essaie de cacher.

Combattants du PKK

Combattants du PKK

 

Des milliers de personnes venues de toute l’Allemagne ont participé à une manifestation dirigée contre l’interdiction faite au PKK d’opérer en Allemagne depuis près de 30 ans. Les manifestants protestaient aussi contre la visite du président turc Erdogan à Berlin hier et le silence du gouvernement allemand sur la guerre au Kurdistan. Dès le rassemblement initial sur l’Oranienplatz, quelques personnes ont été arrêtées pour avoir prétendument arboré des symboles interdits ou crié des slogans. La police a ensuite pénétré à plusieurs reprises dans la foule pendant la marche pour arrêter des personnes, la situation s’est envenimée sur le lieu du rassemblement final. La police a pénétré dans la foule et a frappé les manifestants sans discernement pour procéder à d’autres arrestations.

En représailles à l’attaque du 1er octobre visant la direction générale de la sécurité du ministère de l’intérieur à Ankara (voir notre article), la police turque a mené des opérations dans plusieurs villes. Les détentions ont été justifiées par les autorités turques par les liens présumés des personnes concernées avec le PKK. Le 2 octobre, au moins 20 personnes ont été placées en garde à vue lors de deux opérations de police à Istanbul et à Kırıklareli, visant le Congrès démocratique du peuple (HDK) et le Parti démocratique du peuple (HDP). Le 3 octobre, 55 personnes ont été placées en garde à vue lors d’opérations menées dans 16 villes, dont Urfa, Mardin, Diyarbakır, Antep, Mersin, Şırnak, Istanbul, Bursa, Batman, Denizli, Adana, Kayseri, Antalya, Konya, Isparta et Kocaeli. Le lendemain, 37 autres personnes avaient été placées en garde à vue dans 15 villes, dont Istanbul, Van, Urfa, Elazığ, Düzce, Diyarbakır, Bursa, Edirne, Kırklareli, Kilis, Iğdır, Hatay, Adana, Maraş et Denizli. Un certain nombre de Syriens auraient été placés en détention lors de l’opération à Adana. Cela porte le total de personnes placées en garde à vue à 112.

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Un attentat-suicide a frappé, dimanche 1er octobre, la Direction Générale de la Sécurité du ministère turc de l’Intérieur le cœur de la capitale turque, Ankara, à quelques heures de l’ouverture de la nouvelle session parlementaire qui doit valider l’entrée de la Suède dans l’Otan.Deux combattantes kurdes se sont présentés à bord d’un véhicule commercial devant le portail d’entrée. L’une des combattante est sorti du véhicule et s’est approché en tirant sur la guérite blindée qui protège les policiers assurant la sécurité du bâtiment. Elle s’est ensuite fait exploser contre la guérite, blessant les deux policiers qui s’y abritaient. Les forces de sécurité ont abattu l’autre membre du commando. Le PKK a revendiqué l’opération.

 

Dimanche passé, une attaque de drone turc a coûté la vie à deux membres des forces de sécurité intérieure à Qamishlo (voir notre article). Les Unités de défense du peuple (YPG) du Rojava ont annoncé qu’une des deux personnes tuées était de l’un de leurs principaux commandants, Mûzellîf Taşkin (nom de guerre Aslan Qamişlo). Ce jour là, la Turquie a mené simultanément deux frappes de drones. La première attaque a visé le véhicule dans lequel voyageait le commandant des YPG. Lorsque les gens se sont précipités pour leur venir en aide, les lieux ont été de nouveau attaqués, faisant huit blessés civils.

Aslan Qamişlo est né en 1974 dans un village du district de Çukurca à Hakkari. Adolescent, il rejoint le PKK. Après de longues années de résistance dans les montagnes, notamment dans les régions de Botan, Zagros, Behdinan et Qandil, il se rend au Rojava en 2013 pour participer à la défense de la révolution. Il a participé à de nombreuses offensives contre l’Etat islamique et d’autres milices jihadistes et a joué un rôle comme commandant dans la libération de Kobanê, Raqqa, Tabqa, Manbij et Deir ez-Zor. Il a également joué un rôle décisif dans l’établissement et l’expansion des forces de sécurité.

 

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