Cité dans un article publié le 2 décembre, un gardien de prison raconte: ‘Le directeur est rentré dans sa cellule, Engin Ceber était assis sur une chaise et lui tournait le dos. Je l’ai entendu lui conseiller de se lever. Ceber ne voulait pas qu’on le touche, il a dit qu’il était un militant et qu’il ne se lèverait pas. Et il se frappait la tête contre le mur. Alors avec mon collègue, nous l’avons maintenu pour qu’il arrête de se blesser mais pas assez fort. Il nous a échappé, a repoussé sa chaise et puis il est tombé. Nous nous sommes précipités pour l’aider.

Engin Ceber, 28 ans, est mort à l’hôpital de Sisli Eftal, à Istanbul, le 10 octobre. Militant de gauche, il distribuait la revue Yürüyüs, qui protestait contre l’impunité dont jouissait un policier qui avait blessé par balle Ferhat Gercek, autre jeune militant maintenant paraplégique. Il a été arrêté avec deux autres militants à Sariyer, Istanbul. Il a succombé aux coups reçus pendant sa garde à vue et sa détention provisoire et décédera trois jours après son arrivée à l’hôpital.

La mort de ce jeune militant a reposé le problème de la torture en Turquie et celui de l’impunité dont bénéficient les tortionniares. Absence d’enquête, enquête bâclée, procès retardés pour atteindre le délai de prescription, condamnations réduites,… Autant d’outils de la machine judiciaire qui évitent aux auteurs de ces actes d’être condamnés. Les rapports médicaux attestants de viols et de coups ne sont pas pris en compte, les coupables très peu inquiétés. Et quand la justice les condamne à sept ans de prison, survient un vice de forme qui annule tout.

La Cour centrale israélienne à Jérusalem a condamné le 1er décembre le dirigeant de la branche armée du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) Ahed Ghalama, à la perpétuité + 5 ans de prison pour l’exécution du Ministre israélien du Tourisme, Rahba’am Zeevi. Ghalama, 40 ans, est originaire du village de Beit Forik, près de Naplouse. Il avait d’abord été emprisonné par l’Autorité Palestinienne dans la prison de Jéricho en 2002. L’armée israélienne avait donné l’assaut à la prison, qui était gardée par des gardiens européens qui ont fui les lieux peu de temps avant que l’armée n’attaque. Ghalama, tout comme le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat, et plusieurs autres membres du FPLP avaient été kidnappés par l’armée. En septembre 2008, le même tribunal a condamné Majdi Al-Reemawi, un dirigeant du FPLP, à la perpétuité + 80 ans, pour avoir ‘organisé’ l’exécution de Zeevi. Il avait été inculpé en juillet 2008. En 2006, un autre tribunal israélien a condamné Mohammad Fahmi à la perpétuité et Salah Olwy à 12 ans de prison. Ils ont tous les deux été kidnappé par l’armée peu de temps après l’exécution de Zeevi. Le 3 décembre 2007, le tribunal israélien a condamné Hamdi Qar’aan à la perpétuité après l’avoir accusé d’avoir tiré sur Zeevi. Le 5 février 2008, le tribunal a condamné Basil Asmar à la perpétuité + 20 ans pour ‘participation’ à l’excécution de Zeevi.

La cour d’appel de Paris a refusé, jeudi 4 décembre, de rendre sa semi-liberté à Jean-Marc Rouillan. Ce régime lui avait été retiré en octobre à la suite d’une interview à L’Express. ‘Sous réserve d’un accord de notre client, nous formons un pourvoi en cassation‘, ont déclaré Jean-Louis Chalanset et Michel Tubiana, les avocats de Jean-Marc Rouillan.

En date de septembre 2008, le collectif se compose de 40 prisonniers, 24 hommes et 16 femmes parmi lesquels l’un est militant du Secours Rouge International, 17 du Parti communiste d’Espagne (reconstitué) et 22 des Groupes de Résistance Antifascistes du Premier Octobre (GRAPO). En outre, en situation de ‘liberté’ provisoire jusqu’au jugement, bien qu’ils soient passés par une étape de prison, on trouve 10 autres militants, du PCE(r) – 5 – et du SRI – 5 -.

Lire le rapport sur la situation des prisonniers – format pdf

Samedi 22 novembre, ElMardi Fatima, militante basiste (marxiste-léniniste), étudiante en faculté de Droit de la Ville de Meknes a été arrêtée suite à une confrontation avec les forces de l’ordre lors d’une manifestation. Cette arrestation est dans la continuité d’une forte répression suivant une vague de lutte dans les universités marocaines. Plusieurs universités marocaines (Casablanca, Rabat, Fès, Agadir, Oujda, Tétouan, Meknès, Taza, Nador, Settat, Errachidia,…) ont connu ces derniers jours des affrontements violents entre policiers et étudiants. Jeudi dernier, de violents affrontements ont opposé les forces de police et les étudiants durant plusieurs heures à l’Université de Fès. Plusieurs blessés et interpellations ont été constatés dans les rangs des étudiants et des étudiantes de cette même université. Plusieurs diplômés chômeurs se sont joints au mouvement. Ainsi, quelque 3.000 grévistes auraient participé à ce rassemblement. Le dispositif sécuritaire qui encerclait les facultés de Dhar El Mehraz (Fès) est intervenu violemment pour disperser les manifestants. Depuis, des éléments de la police marocaine occupent les lieux.

La situation a dégénéré après une manifestation de soutien aux étudiants arrêtés en début d’année à Marrakech, Taza, Meknès et Errachidia. Cette manifestation était aussi l’occasion de rappeler leur revendication quant à l’amélioration de leur situation sociale très dégradée. ‘Ce sont des revendications justes‘, explique un membre de l’Union nationale des étudiants marocains (UNEM). Les protestataires réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et d’études qui poussent bon nombre d’étudiants à abandonner ou à travailler pour pouvoir survivre.

Les grévistes se disent déterminés à durcir leur mouvement de protestation jusqu’à ce qu’une issue soit trouvée à leurs revendications. Les cours sont interrompus depuis plus d’une semaine et environ 400 étudiants mènent une grève de la faim. Une cinquantaine d’étudiants ont été interpellés dimanche à Casablanca lors d’un violent incident entre des groupes d’étudiants et la police, a reconnu la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). D’autre part, cinq autres militants basistes ont été arrêtés à Agadir au sud du Maroc, et ils sont toujours détenus.

Deux étudiants ont succombé à leurs blessures, lundi soir, alors qu’un troisième est en observation à l’hôpital, après avoir été écrasés par un bus. Les victimes faisaient partie d’un groupe de plusieurs étudiants et étudiantes qui manifestaient à la gare routière d’Agadir. Une des revendications étudiantes est la gratuité des transports.

La cour d’appel de Paris a ordonné aujourd’hui la remise en liberté de trois personnes inculpées pour les sabotages des lignes TGV et le maintien en détention des deux autres. Des cinq personnes placées en détention provisoire dans cette affaire, la chambre de l’instruction de la cour d’appel a décidé la remise en liberté de Gabrielle H., Benjamin R. et Manon G., ont indiqué Mes Irène Terrel et Steeve Montagne. La première avait été mise en examen le 15 novembre par le juge anti-terroriste Thierry Fragnoli pour destruction en réunion et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Benjamin R. et sa compagne Manon G. sont pour leur part poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Ne restent donc en détention que Julien C. et Yldune L., mis en examen pour les mêmes chefs que Gabrielle H.. Le cas de cette dernière, qui avait fait appel de son incarcération, a été examiné mardi après-midi par la chambre de l’instruction qui a rendu son arrêt en même temps que pour les quatre autres inculpés. Quatre autres personnes avaient également été mises en examen le 15 novembre pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, mais placées sous contrôle judiciaire.

Communiqué de NLPF:

Après plus de 20 ans de prison, libérable déjà depuis 3 ans, Georges Cipriani déposait il y a plus d’un an une nouvelle demande de libération conditionnelle. La décision aurait dû lui être signifiée dans les six mois, soit au plus tard en mai dernier, mais la loi Dati sur la rétention de sûreté lui fut appliquée rétroactivement, avant même la publication des décrets d’application d’une loi adoptée dans la précipitation. Ainsi, en juin-juillet, il a été placé pendant six semaines au Centre national d’observation de Fresnes et soumis aux examens multiples d »experts’ prétendant juger de sa ‘dangerosité’.

La Commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté avait soi-disant deux mois pour rendre son rapport. Son dossier aurait dû être examiné le 5 septembre; il ne l’a pas été. Ne doutant pas de sa toute-puissance, le pouvoir en place n’hésite pas à bloquer ou à retarder illégalement la procédure et Georges Cipriani ne sait toujours pas quelle sera la date de l’audience. Les effets de la vengeance d’Etat vont à l’encontre de l’esprit de la loi, en fragilisant les projets de réinsertion des prisonniers: le logement trouvé par Georges Cipriani est-il toujours disponible? L’employeur qui était prêt à l’embaucher l’est-il encore, plus d’un an après que le dossier ait été monté? En attendant, Georges Cipriani aura quand même passé une année supplémentaire en prison… Régis Schleicher se trouve dans la même situation, après, lui, plus de 25 ans de prison!

Pour dénoncer cet acharnement, soyons nombreux au rassemblement de solidarité: Jeudi 4 décembre, de 18 h à 19 h, en face de la direction de l’Administration pénitentiaire, carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard, Paris 4e, (métro L1-L11 Hôtel-de-Ville).

Le Comité national pour les réfugiés du Brésil a rejeté vendredi la demande de statut de réfugié politique faite par l’ex-militant italien d’extrême gauche, Cesare Battisti, ce qui ouvre la voie à son extradition vers l’Italie. La décision a été adoptée par la ‘majorité des membres’ du Comité, a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué. Ce Comité comprend des représentants du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés ainsi que de l’ONG Caritas. Battisti aura quinze jours pour faire appel de cette décision auprès du ministre de la Justice, Tarso Genro. Condamné à la prison à perpétuité par contumace dans son pays pour la mort de quatre personnes lors d’actions de l’organisation révolutionnaire ‘Prolétaires armés pour le communisme’ entre 1977 et 1979, Battisti avait été arrêté à Rio de Janeiro en 2007 et écroué à Brasilia, dans l’attente d’une décision de la justice brésilienne sur la demande d’extradition déposée par l’Italie. Battisti était en cavale depuis août 2004. Il avait quitté clandestinement la France, où il s’était réfugié, peu avant que la justice française ne donne le feu vert à son extradition vers l’Italie en octobre 2004. Jusqu’à présent, le Brésil a toujours refusé les demandes d’extradition vers l’Italie d’anciens activistes italiens notamment des Brigades Rouges, considérant qu’ils étaient poursuivis pour des délits de nature politique. Mais en avril, le Procureur général de la République, Antonio Fernando Souza, avait rendu un avis favorable à la demande d’extradition de Battisti, refusant de considérer ses crimes comme ‘politiques’. Il avait estimé ‘qu’ils avaient été marqués par une certaine froideur et un certain mépris pour la vie humaine’. Le 25 juillet, la Cour suprême avait décidé de faire examiner le cas Battisti par le Comité national des réfugiés. Il lui appartient maintenant de dire si Battisti peut être extradé mais la décision finale revient à l’exécutif.