L’ancien procureur du district de Philadelphie, Seth Williams a été condamné à cinq ans de prison après avoir plaidé coupable pour une trentaine d’affaires de corruption (voir notre précédent article). Williams a reconnu notamment avoir reçu environ 175.000 $ en espèces, en cadeaux et en voyages. Il a par ailleurs été condamné à une amende de 62.000 $ par le comité d’éthique de Philadelphie. Sa licence de droit lui a été retirée la semaine dernière. C’est Seth Williams qui a fait condamné en catimini Mumia à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle lors de sa sortie du couloir de la mort en 2011. L’administration du procureur fait toujours obstacle à la production des documents en sa possession prouvant la présence du même magistrat lors des procédures de recours de Mumia ayant abouti à sa condamnation à mort, ce qui est désormais interdit par la Cour Suprême des Etats-Unis sous peine de nullité de la sentence.

Seth Williams

Seth Williams

Nikos Maziotis et Pola Roupa, militants emprisonnés de l’organisation Lutte Révolutionnaire, ont commencé ce samedi 11 novembre une grève de la faim avec les revendications suivantes: Retraits des articles de lois concernant l’isolement et la détention dans les locaux de la police; sortie immédiate de Nikos Maziotis de l’isolement dans lequel il est détenu depuis juillet dernier; adaptation des conditions (locaux et durée d’au moins trois heures) de visite des enfants par leur parents (c’est le cas pour Pola et Nikos qui reçoivent la visite de leur fils, Lambros); possibilité de rencontre entre Pola et Nikos.

Ils ont produit à l’occasion de cette entrée en grève de la faim une importante analyse politique de la situation en Grèce: voir ici le texte (en anglais)

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Une permission de sortie de 48h a été accordée à Dimitris Koukontinas, combattant de l’organisation révolutionnaire 17 Novembre (17-N) emprisonné depuis le 5 septembre 2002 pour plus de 200 actions et 23 exécutions attribuées au 17-N depuis 1975. Il avait été condamné à 11 fois la perpétuité plus 25 ans pour 11 actions (exécutions, attaques à la bombe et braquages). Dimitris s’était rendu en 2002 en prenant la responsabilité politique de la totalité des actions du 17-N, alors que de nombreux membres de l’organisation avaient déjà été arrêtés, cette vague d’arrestation avait fait suite à la capture de Savvas Xiros, grièvement blessé dans l’explosion prématurée de l’engin qu’il transportait.

L’Organisation 17 Novembre était une organisation marxiste et guévariste, c’est à priori l’organisation de guérilla urbaine qui a tenu le plus longtemps sans subir de répression, c’est à dire 27 ans. Dimitris est donc sorti de la prison en souriant ce jeudi matin, après 15 années de détention, il devra pointer au commissariat. La plupart des partis politiques grecs se sont indignés contre cette permission, ainsi que l’ambassadeur des Etats-Unis. Parmi les 22 autres cibles de l’organisation: Richard Welch en 1975 (chef de poste de la CIA à Athènes), de nombreux officiers, dignitaires et bourreaux de la dictature des colonels, plusieurs officiers militaires américains et britanniques et politiciens capitalistes et industriels.

Dimitris Koufontinas à la sortie de la prison.

Dimitris Koufontinas à la sortie de la prison.

Le mercredi 1er novembre, Konstantinos « Dinos » Yigtzoglou a été emmené à la chambre judiciaire, où un procureur et un juge spécial pour des questions de terrorisme ont ordonné sa mise en détention. Konstantinos, qui avait été arrêté le 28 octobre, doit faire face à des accusations liées à l’attaque avec une lettre piégée contre l’ancien Premier ministre grec Lucas Papademos le 25 mai 2017, pour des colis explosifs trouvés dans le centre de distribution de la poste, et suivant l’article 187A de participation à une organisation criminelle, à savoir la Conspiration des Cellules de Feu, le groupe qui a réclamé l’envoi de l’un des colis explosifs. Il a été emprisonné dans les prisons de Larissa. Vendredi 3, une audience était prévue pour les armes qui ont été trouvées dans l’appartement dans lequel il a été arrêté le samedi 28 octobre.

Les enquêteurs de la police travaillant là ou l’ancien premier ministre Papademos a été sérieusement blessé par une bombe

Les enquêteurs de la police travaillant là ou l'ancien premier ministre Papademos a été sérieusement blessé par une bombe

Quatre prisonniers palestiniens sont en grève de la faim dans les prisons israéliennes; trois réclament leur libération de la détention administrative, l’incarcération sans inculpation ni procès et le dernier proteste contre ses conditions de détention. Bilal Diab, de Kafr Ra’i près de Jénine, est en grève de la faim depuis 21 jours. Il a été transféré le mercredi 1er novembre de la prison d’Ashkelon à la prison d’Ohli Kedar, le deuxième transfert depuis qu’il a commencé sa grève de la faim. Les transferts pénitentiaires sont physiquement épuisants et pénibles, particulièrement pour les grévistes de la faim. Diab, 32 ans, a déjà mené une grève de la faim de 78 jours avec Thaer Halahleh en 2012. Arrêté de nouveau le 14 juillet 2017, son appel contre son incarcération sans inculpation ni procès a été refusé le 17 octobre, l’incitant à entamer sa grève de la faim.

Il a rejoint Hassan Shokeh, 29 ans, de Bethléem, lors de son 24e jour de grève de la faim contre son propre emprisonnement sans inculpation ni jugement. Shokeh a été de nouveau arrêté par les forces d’occupation fin septembre, moins d’un mois après avoir été libéré de la prison israélienne le 31 août et condamné à une peine d’emprisonnement sans inculpation ni jugement. Toujours en grève de la faim, Hamza Bouzia, de Salfit, est détenu sans inculpation ni jugement en détention administrative. Il refuse la nourriture depuis 18jours pour exiger sa libération de prison. Musab Sa’id, un journaliste emprisonné de Ramallah, en grève de la faim depuis 10 jours, pour protester contre ses conditions de détention et le refus de son transfert.

Les quatre grévistes de la faim

Les quatre grévistes de la faim

Le samedi 28 octobre 2017, Mahmoud Salehi, un leader syndical, a été arrêté par quatre agents en civil alors qu’il quittait l’hôpital où il se rend deux fois par semaine pour une dialyse. Mahmoud Salehi avait été condamné en septembre 2015 à 9 ans de prison (voir notre article). Le syndicaliste a été emmené au tribunal de Saqqez, dans la province du Kurdistan iranien, où le procureur a déclaré que la condamnation de 9 ans de prison avec sursis avait été changée en un an ferme, avec effet immédiat. Vers 16 heures, Mahmoud Salehi a été transféré à la prison centrale de Saqqez pour l’exécution de la peine.

Mahmoud Salehi souffre de graves maladies cardiaques et rénales, résultats du manque de soins subi lors de sa dernière incarcération en 2015. Sans soins appropriés, son état de santé risque de se détériorer très rapidement.

Mahmoud Salehi

Mahmoud Salehi

Soren Motilal, alias Sandeep Da, a été arrêté dans la zone relevant du commissariat de Jetia, dans l’état du Jharkhand ce mercredi et immédiatement incarcéré. Les autorités du district de West Singhbhum ont annoncé ce jeudi qu’il avait été interpellé alors qu’il regardait un match de foot à Kiriburu. Commandant régional du PCI(maoïste), sa tête était mise à prix pour 4.500.000 roupies (près de 60.000 euros). « Il était recherché dans le cadre de 50 affaires (dont plusieurs dans l’état d’Odisha) » a déclaré le commissaire de police du district. Il était considéré comme étant l’épine dorsale du parti maoïste dans la région forestière de ce district riche en minerai. Certaines sources affirme qu’il avait pour mission de faire reprendre pied aux maoïstes dans la région.

Présentation de Soren Motilal aux médias

Présentation de Soren Motilal aux médias

Le professeur Saibaba, aujourd’hui à l’isolement à la Nagpur Central Jail a lancé un appel à l’aide. Handicapé à 90%, il a été condamné à la prison à perpétuité pour de prétendus liens avec la guérilla maoïste. Il a été condamné en vertu de la loi antiterroriste Unlawful Activities (Prevention) Act. Souffrant de multiples affections, il a écrit un courrier à sa femme dans lequel il affirme qu’il pourrait ne pas passer l’hiver. Voici sa lettre:

« Dear Vasantha,
J’ai peur de penser à l’hiver qui arrive. Je frissonne continuellement à cause de la fièvre. Je n’ai pas de couverture. Je n’ai ni pull ni veste. Alors que la température baisse, la douleur atroce et continue dans mes jambes et dans ma main gauche augmente. Il me sera impossible de survivre ici durant l’hiver qui commence au mois de novembre. Je vis ici comme un animal râlant. Je suis en quelque sorte parvenu à survivre durant 8 mois. Mais je ne survivrai pas à l’hiver à venir. J’en suis sûre. Cela ne sert à rien d’encore parler de ma santé. Dans tous les cas, s’il te plait, finalise l’affaire avec l’avocat principal avant la fin du mois. Ensuite, demande à Mr. Gadling de remplir ma demande de libération conditionnelle durant la première semaine de novembre, voire la dernière semaine d’octobre. Tu te souviens que si cela n’est pas fait de cette manière, nous perdrons la maîtrise de la situation. Je ne suis pas responsable. Je te le fais savoir. Je ne vais plus t’écrire. Tu devrais parler à Mrs Rebeccaji et Nandita Narain. Parle aussi au professeur Haragopal et d’autres. Explique toute la situation. Il faut que tu te dépêche. Je me sens tellement mal de te demander tout ça tout le temps, comme un mendiant, un indigent. Mais aucun d’entre vous ne bouge d’un pouce, personne ne comprend ma situation actuelle. Personne ne comprend qu’une personne handicapée à 90% est derrière les barreaux, luttant d’une seule main et souffrant de multiples affections. Et tout le monde s’en fout de ma vie. C’est simplement une négligence criminelle, une attitude sans pitié. Prends soin de toi. Ta santé est ma santé et la santé de toute la famille. Il n’y a personne d’autre que toi pour prendre soin de ta santé pour le moment. Tant que je suis là, tu dois sans faute prendre soin de ta santé. Avec tout mon amour. Sai »

G.N. Saibaba

G.N. Saibaba

La police du district de Dantewada (Chhattisgarh) a annoncé avoir arrêté quatre hommes supposés impliqués dans la guérilla maoïste. Se basant sur des renseignements reçu plus tôt dans la journée, les quatre hommes ont été interpellés lundi soir par une équipe conjointe du 195ème bataillon de la CRPF et de policiers locaux. Tous ont été identifiés comme faisant partie d’une milice du PCI(maoïste). Ils sont accusés d’avoir mis le feu à des véhicules utilisés pour des travaux de construction menés par le gouvernement dans la région. Il arrive que le parti dirige ce genre d’action pour dénoncer les infrastructures construites par les autorités pour faciliter les actions de contre-insurrection et l’installation des multinationales dans les zones reculées.

Soldats de la CRPF en opération dans le Chhattisgarh

Martha Huatay a été libérée après avoir purgé une peine de 25 ans de prison. Elle avait été capturé le 17 octobre 1992 à Lima. Agée de 74 ans, elle a quitté la prison d’Ancon dans le nord de Lima en présence de dizaines de journalistes. Connue sous le nom « camarade Rosa » ou « camarade Mary », cette avocate avait été condamnée par la justice péruvienne comme une des dirigeantes du PCP-SL, ayant notamment la responsabilité de la direction du Secours Populaire et des Avocats Démocrates. Contre l’avis du procureur, le tribunal avait estimé à l’époque qu’elle n’appartenait pas au Comité central du PCP-SL, ce qui explique sa condamnation à 25 ans et non à la perpétuité. Sa libération est intervenue malgré une tentative du procureur antiterroriste qui a demandé son arrestation dans le cadre du procès, qui se déroule actuellement, de l’attaque à la voiture piégée par la guérilla urbaine du PCP-SL du quartier huppé de Miraflores.

Martha Huatay

Martha Huatay