La police du Chhattisgarh a subi un gros revers ce mercredi alors qu’un tribunal de Raipur a libéré quatre personnes arrêtées il y a plus de cinq ans pour leurs prétendus « liens avec les maoïstes ». Elles avaient été arrêtées à Raipur en juin 2012, mais leurs arrestations avaient été enregistrées par les autorités à différents endroits. Ils furent immédiatement placé en détention en vertu des Chhattisgarh Special Public Security Act, Unlawful Activities (Prevention) Act, Arms Act, diverses section du Indian Penal Code pour leur « rapport étroit avec le parti maoïste ». La police avait alors déclaré avoir cassé une chaîne majeure de ravitaillement de la guérilla grâce à ces quatre arrestations et la saisie de 450 cartouches d’AK-47 et de SLR. Les autorités avaient ajouté qu’il s’agissait de membres actifs du CPI(maoïste) appartenant à la Dandakaranya Area Division et qu’ils étaient venus à Raipur depuis Konta (dans le district du Dantewada) pour livrer les munitions à un maoïste à Rajnandgaon, à 100 kilomètres à l’Ouest de Raipur. Les quatre personnes arrêtées sont Anjali Chouhan, femme politique au niveau local, Abdul Mujeeb, professeur, Sheikh Anwar, mari d’Anjali et journaliste et Hridesh Kumar Dawood. Le parti du Congrès, dans l’opposition, avait immédiatement demandé qu’une enquête soit ouverte par rapport à ces arrestations basées sur de « fausses accusations ».

Un des avocats à la sortie du tribunal mercredi a déclaré que « le tribunal n’a trouvé aucune preuve concrète suffisante de la police pour soutenir ces différentes accusations contre les quatre accusés. Ils vont tous être libérés aujourd’hui de la Raipur Central Jail ».

Raipur Central Jail

Raipur Central Jail

Le procès en appel des 24 prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik a repris lundi 21 devant la Cour d’Appel de Salé, au Maroc. Le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines avaient démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik installé par plus de 20.000 Sahraouis. 24 militants sahraouis ont été emprisonnés, torturés et condamnés par un tribunal à de lourdes peines de prison (de 20 ans à la perpétuité). Le procès d’appel devant un tribunal civil avait repris le 13 mars à Rabat et a été ajourné jeudi dernier.

Les prisonniers sahraouis du groupe Gdeim Izik

Les sept prisonniers détenus à la base navale du port de Callao, située à environ 200 mètres de l’embouchure de la rivière Rimac dans l’océan Pacifique, ont été transférés parce que la prison risque d’être inondée par la crue de la rivière. La prison de la base de Callao abrite les plus importants prisonniers du pays dans des conditions de sécurité extrême. Parmi ces prisonniers le principal dirigeant du PCP-SL, Abimael Guzmann, le « président Gonzalo », leader militaire du PCP-SL, Oscar Ramirez, le camarade ‘Feliciano’, et Victor Polay, dirigeant et fondateur du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA) ainsi qu’un autre dirigeant du MRTA: Miguel Rincon. Les prisonniers ont été transférés à la prison de Ancón I, situé dans le nord de Lima.

La base navale de Callao

La base navale de Callao

Un meeting s’est tenu au Sacco-Vanzetti à Bruxelles avec la présence d’une quarantaine de personnes. Cette date avait été choisie par le premier Secours Rouge International (1921-1940) comme Journée Internationale des Prisonniers Politiques Révolutionnaires. La date fait référence au soulèvement de la Commune de Paris, il y a 146 ans. A l’occasion, nous avons demandé à plusieurs organisations et camarades de témoigner de la situation des prisonniers de leurs organisations ou dans leur pays.

Nous voulons remercier pour leurs interventions vidéos: Coup pour Coup 31 (intervention pour Georges Abdallah), Gael Roblin, le Secrétariat International du SRI (intervention pour Lutte Révolutionnaire), Marco Camenisch (pour Thomas Meyer-Falk, Georges Aballah et Mumia Abu Jamal), la Plataforma de Apoyo #detenidos27e (pour les prisonniers du PML(RC)), Red Voices of India, Proletari Torinesi per il SRI, Mediactivista et YDG France.

Nous voulons également remercier les camarades de la Plateforme Voix des Prisonniers, le Iranian Youth Committee et le Comité Liberté pour Musa Asoglu (intervention pour Musa Asoglu et Erdogan Cakir). Les interventions vidéos seront publiées dans les prochains jours sur notre chaine Youtube ainsi que sur notre page Facebook. Les interventions écrites des prisonniers seront publiées sur ce site.

#18mars #march18 #saccovanzetti #secoursrouge #rotehilfe #redaid #redhelp

Une publication partagée par Secours Rouge (@secoursrouge) le

Contribution de Nikos Maziotis

Contribution de Nikos Maziotis

Suite au printemps arabe levé en février 2011, la monarchie bahreïnie, sunnite, à la tête d’un pays de 600 000 habitants à 70 % chiites, a durement réprimé les manifestations de cette communauté. Avec quelque 4.000 prisonniers politiques, le Bahreïn affiche le plus grand nombre de prisonniers par tête au Moyen-Orient.

La répression s’étend à ceux qui, sans forcément sympathiser avec les forces politiques chiites, dénoncent la torture et les emprisonnements de masse. C’est ainsi Nabil Rajab, directeur du Centre bahreïni pour les droits de l’homme, est actuellement emprisonné et jugé pour:
« insulte à un corps statutaire » – le ministère de l’intérieur – pour avoir dénoncé les pratiques de torture à l’encontre des détenus sur Twitter, en 2015.
« dissémination de fausses rumeurs en temps de guerre », pour avoir averti des risques encourus par la population du Yémen, où intervient une coalition de pays, dont le Bahreïn, emmenée par l’Arabie saoudite.
« atteinte au prestige de l’État » pour avoir critiqué, dans trois interviews télévisées, l’interdiction faite aux journalistes et aux ONG d’entrer dans le pays.
Nabil Rajab risque une condamnation de 18 années de prison.

Nabil Rajab

Nabil Rajab

Le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines ont démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik installé par plus de 20.000 Sahraouis. 22 militants sahraouis ont été emprisonnés, torturés et condamnés à de lourdes peines de prison (de 20 ans à la perpétuité). Le Comité des Nations unies contre la torture a condamné le Maroc le 12 décembre 2016 pour actes de torture envers un des prisonniers, Naâma Asfari. Malgré l’annulation de leur condamnation par la Cour de cassation le 27 juillet 2016 et le renvoi de l’affaire devant un tribunal civil, ils sont maintenus en détention. Leur procès s’est tenu le 26 décembre 2016 puis les 23, 24 et 25 janvier 2017 à Rabat puis a été renvoyé à ce lundi 13 mars.

Rassemblements les lundi13, mardi 14 et mercredi 15 mars de 16H à 19H place de la République à Paris pour exiger la libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques sahraouis ainsi que l’arrêt de la répression dans les territoires sahraouis occupés.

Manifestation de soutien aux prisonniers de Gdeim Izik (archive)

Manifestation de soutien aux prisonniers de Gdeim Izik (archive)

Suit à la décision de l’Audiencia Nacional espagnole de commuer le reste de la peine de Mónica Caballero et Francisco Solar en expulsion (voir notre article), les deux anarchistes chiliens ont été remis par la police espagnole à la police chilienne. Ils sont arrivés ce dimanche matin à l’aéroport international de Santiago d’où ils sont sortis libres.

La libération de Mónica Caballero et Francisco Solar

La libération de Mónica Caballero et Francisco Solar

Voilà plusieurs mois que Marco Camenisch était dans un processus de libération progressive (voir notre article), avec sorties, congés pénitentiaires, transfert dans une prison semi-ouverte etc. Ce processus est arrivé aujourd’hui à son terme: Marco est libre.

Voir notre dossier sur Marco Camenisch

Marco Camenisch

Marco Camenisch

Plusieurs prisonniers emblématiques des abus du système judiciaire russe ont été libérés anticipativement ces dernières semaines:
Ildar Dadine, premier citoyen russe condamné en vertu de la loi de l’été 2014 punissant sévèrement toute manifestation non autorisée. Pour s’être posté tout seul avec une pancarte, à plusieurs reprises, non loin du Kremlin, il avait été condamné à deux ans et demi de colonie pénitentiaire en Carélie où il avait été maltraité. La Cour suprême a décrété que son jugement avait été abusif et a ordonné sa réhabilitation, ainsi que son droit à des dommages et intérêts.
Evguenia Tchoudnovets, une jeune institutrice de maternelle condamnée à cinq mois de prison pour avoir posté sur son compte VKontakte (le Facebook russe) une vidéo de trois secondes considérée par les juges comme de la « pornographie infantile ». Elle avait en réalité voulu dénoncé l’humiliation d’un enfant nu par des éducateurs.
Dmitri Boutchenkov, le dernier détenu de Bolotnaïa – lieu de rassemblement à Moscou des grands défilés de protestation contre M. Poutine à l’hiver 2011-2012 (il reste en résidence surveillée).
Oksana Sevadisti, 46 ans, condamnée pour « haute trahison » à sept ans de colonie pénitentiaire. En 2008, juste avant le début de la guerre russo-géorgienne, cette vendeuse résidant à Sotchi avait envoyé un SMS pour décrire ce qu’elle voyait passer, comme tout le monde, sous ses yeux : un train de blindés faisant route vers l’Abkhazie. Elle a bénéficié d’une grâce présidentielle.
Rouslan Sokolovski, condamné pour « extrémisme et outrage » pour avoir chassé des Pokémons dans une église (son histoire ici).

Rouslan Sokolovski chassant les Pokémons dans l’église de Tous-les-Saints à Ekaterinbourg

Rouslan Sokolovski chassant les Pokémons dans l’église de Tous-les-Saints à Ekaterinbourg

Face au refus de l’administration pénitentiaire de donner à Mumia les moyens de se soigner, comme un juge fédéral l’avait ordonné (voir notre article), les avocats de Mumia ont décidé de contre-attaquer en saisissant les tribunaux pour outrage à magistrat. De son côté l’Etat de Pennsylvanie a demandé au juge de surseoir à son injonction dans l’attente de son recours sur le fond contre la décision favorable à Mumia. Pour mémoire, cette décision du juge était motivée par le fait que la Constitution des Etats-Unis devait primer sur le coût des traitements. Autrement dit, le droit d’être soigné ne peut souffrir d’exception au prétexte d’arguties budgétaires qui privent Mumia et les 6.000 prisonniers de Pennsylvanie du traitement contre l’hépatite C dont ils sont atteints.

Le laboratoire américain détenant le brevet du médicament, qui le vend (avec profit) pour quelques centaines d’euros dans le tiers-monde, le commercialise aux Etats-Unis, pour environs de 70.000 euros ! De ce fait, au-delà des prisonniers, ce sont des centaines de milliers de malades qui ne bénéficient d’aucun traitement.

Mumia Abu-Jamal

Mumia Abu-Jamal