Le 3 décembre 2025, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec les prisonnieres politiques, les organisations Karapatan et Selda ont organisé une manifestation devant le Département de la Justice aux Philippines pour réclamer la libération des 696 prisonniers politiques (voir notre article). En particulier, elles dénoncent l’utilisation des lois anti-terroristes comme instruments de répression.

Détenu dans le cadre de l’« affaire du Réseau » visant plusieurs jeunes accusés de former une organisation anarchiste, Ilya Shakurski a été libéré de l’isolement après qu’une vague de courriers et d’interventions de la part de soutiens, d’organisations et des médias ait demandé son examen médical et la garantie de sa sécurité. Le 4 décembre, Ilya a pu appeler sa mère via le service « ZonaTelecom » : il est de bonne humeur et suit le traitement prescrit.

Du 4 au 6 décembre, plusieurs actions de solidarité ont eu lieu en Europe pour soutenir Ayberk Demirdogen, prisonnier révolutionnaire en Turquie, à l’occasion de son 270ᵉ jour de grève de la faim contre l’isolement carcéral et les prisons de type puits. Les mobilisations ont compris des campagnes sur les réseaux sociaux, des manifestations devant les ambassades et consulats turcs à Minsk, Moscou, Marseille, Berlin, Bruxelles, Rotterdam et Londres, ainsi que des jeûnes de solidarité d’une journée dans de nombreux pays européens, réunissant plusieurs centaines de participants.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la France pour violation de l’article 3 de la Convention des droits de l’homme (interdiction des traitements inhumains ou dégradants), estimant que les autorités n’avaient pas fourni les soins médicaux adéquats à l’ancien chef militaire présumé de l’ETA, Juan Ibon Fernandez Iradi, qui souffre de sclérose en plaques depuis 2011. La Cour, qui a jugé la prise en charge tardive et défaillante, notamment concernant le suivi neurologique, a octroyé à Fernandez Iradi, aujourd’hui détenu en Espagne, 10 000 euros au titre du dommage moral.

Un dirigeant de la communauté mapuche, Juan Pablo Colhuan, restera en détention préventive jusqu’à son procès prévu en mars 2026 pour usurpation, une infraction qui, dans le droit argentin, désigne l’occupation illégale d’un terrain ou d’un bien sans titre légitime. Arrêté en octobre après trois ans de fuite, Colhuan avait été capturé dans la province de Chubut alors qu’il se rendait vers un territoire où vit sa famille. La justice refuse toute mise en liberté en raison de sa longue clandestinité. Il demande toutefois à être transféré de la prison de haute sécurité de Rawson vers une unité de sécurité moyenne à Esquel, transfert accepté par le juge mais toujours en attente de validation par le Service pénitentiaire fédéral.

Le jeudi 4 décembre 2025, Umer Khalid est devenu le septième prisonnier pro-palestinien à entamer une grève de la faim dans les prisons britanniques. Il a formalisé son engagement en présentant ses revendications aux autorités pénitentiaires. Détenu depuis août 2025 sans procès, il dénonce des traitements répressifs et discriminatoires. Aujourd’hui, sept prisonniers sont désormais en grève de la faim et un autre en grève partielle, portant à huit le nombre total de participants à cette campagne depuis l’intérieur des prisons britanniques. Ils revendiquent que le Royaume-Uni rompe ses liens avec le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention.

Depuis sa condamnation en 2013 pour des actions armées revendiquées dans le cadre de son engagement anarchiste, Nikos Romanos est régulièrement emprisonné et a déjà purgé plusieurs peines de prison. En décembre 2025, la juge d’instruction grecque a rejeté sa demande de libération et validé la prolongation de sa détention de six mois supplémentaires. Ses soutiens dénoncent cette décision et appellent à développer la solidarité.

En novembre 2025, au moins 260 prisonniers ont été exécutés dans les prisons iraniennes, soit une augmentation de 106 % par rapport à novembre 2024, marquant le nombre mensuel le plus élevé enregistré en Iran depuis vingt ans. La majorité des exécutions sont restées non annoncées officiellement, certaines ayant été réalisées en secret sans prévenir les familles. Parmi les prisonniers exécutés, 43 étaient Lor, 35 Kurdes, 22 Turcs et 13 Arabes, soulignant la présence de minorités ethniques parmi les victimes.

Le journaliste turc Furkan Karabay, arrêté lors d’une opération à l’aube le 15 mai en raison d’une vidéo YouTube et de publications sur les réseaux sociaux, a été libéré ce mardi après que la 25e Cour d’assises d’Istanbul a ordonné sa remise en liberté lors de sa première comparution. Condamné à trois peines distinctes pour « insulte au président », « insulte à un agent public » et « mise en danger de fonctionnaires engagés dans la lutte antiterroriste », Karabay a toutefois été acquitté pour d’autres accusations visant deux magistrats. Quelques heures après la décision, le parquet a immédiatement fait appel, mais la procédure étant en cours, Karabay a pu sortir de la prison de Marmara à Silivri, où il a retrouvé ses proches et collègues, célébrant la fin de 201 jours de détention.

La libération conditionnelle de Mehmet Sait Yıldırım, prisonnier malade détenu depuis 31 ans à la prison de Buca Kırıklar, a été une nouvelle fois reportée, cette fois jusqu’au 27 août 2026. La décision a été justifiée par le comité de surveillance au motif que le détenu « ne montrait pas de bonne conduite » et « ne faisait pas preuve de remords ». Son avocate, Fatma Demirer, dénonce une décision arbitraire, soulignant que Yıldırım, âgé de 74 ans et souffrant de graves problèmes de santé, dont une maladie cardiaque, est confiné en cellule individuelle depuis huit ans et que des échanges téléphoniques avec sa famille ont été utilisés à tort pour bloquer sa libération. Condamné à perpétuité en 1995 pour son rôle important au sein du PKK, Yıldırım a affirmé qu’il souhaitait retrouver sa liberté « sans que son honneur soit bafoué ».