En novembre 2025, au moins 260 prisonniers ont été exécutés dans les prisons iraniennes, soit une augmentation de 106 % par rapport à novembre 2024, marquant le nombre mensuel le plus élevé enregistré en Iran depuis vingt ans. La majorité des exécutions sont restées non annoncées officiellement, certaines ayant été réalisées en secret sans prévenir les familles. Parmi les prisonniers exécutés, 43 étaient Lor, 35 Kurdes, 22 Turcs et 13 Arabes, soulignant la présence de minorités ethniques parmi les victimes.

Le journaliste turc Furkan Karabay, arrêté lors d’une opération à l’aube le 15 mai en raison d’une vidéo YouTube et de publications sur les réseaux sociaux, a été libéré ce mardi après que la 25e Cour d’assises d’Istanbul a ordonné sa remise en liberté lors de sa première comparution. Condamné à trois peines distinctes pour « insulte au président », « insulte à un agent public » et « mise en danger de fonctionnaires engagés dans la lutte antiterroriste », Karabay a toutefois été acquitté pour d’autres accusations visant deux magistrats. Quelques heures après la décision, le parquet a immédiatement fait appel, mais la procédure étant en cours, Karabay a pu sortir de la prison de Marmara à Silivri, où il a retrouvé ses proches et collègues, célébrant la fin de 201 jours de détention.

La libération conditionnelle de Mehmet Sait Yıldırım, prisonnier malade détenu depuis 31 ans à la prison de Buca Kırıklar, a été une nouvelle fois reportée, cette fois jusqu’au 27 août 2026. La décision a été justifiée par le comité de surveillance au motif que le détenu « ne montrait pas de bonne conduite » et « ne faisait pas preuve de remords ». Son avocate, Fatma Demirer, dénonce une décision arbitraire, soulignant que Yıldırım, âgé de 74 ans et souffrant de graves problèmes de santé, dont une maladie cardiaque, est confiné en cellule individuelle depuis huit ans et que des échanges téléphoniques avec sa famille ont été utilisés à tort pour bloquer sa libération. Condamné à perpétuité en 1995 pour son rôle important au sein du PKK, Yıldırım a affirmé qu’il souhaitait retrouver sa liberté « sans que son honneur soit bafoué ».

L’organisation de défense des droits humains Karapatan a publié une infographie présentant un état des lieux des prisonniers politiques aux Philippines en novembre 2025. Elle indique qu’au total 696 personnes sont détenues pour des motifs politiques, dont 163 ont été arrêtées sous la présidence de Marcos Jr. Parmi ces détenus figurent 136 femmes, 93 personnes âgées et 89 prisonniers malades. L’infographie signale également la présence de 12 consultants ou membres du NDFP (National Democratic Front of the Philippines) parmi les prisonniers. Par ailleurs, l’organisation souligne qu’il y a eu 134 exécutions extrajudiciaires et 822 arrestations arbitraires entre juillet 2022 et novembre 2025.

En grève de la faim depuis le 11 mars 2025 pour exiger la fermeture des prisons de type puits et la fin des violations des droits humains à la prison de Kırıkkale, Ayberk Demirdögen a été transféré de force à l’hôpital le 21 novembre après avoir annoncé qu’il cesserait également de boire de l’eau et du sucre. Emmené menotté sur une civière et maintenu 5H30 à l’hôpital, il a refusé tout traitement et a été renvoyé le jour même en détention. Son état de santé est décrit comme critique : perte de connaissance récente, incapacité à marcher, douleurs thoraciques et cardiaques, faiblesse extrême et gonflement persistant de la cheville. Ses avocats exigent que les autorités acceptent ses revendications, mettent fin aux abus signalés à Kırıkkale et transfèrent huit autres détenus de la prison de type puits d’Antalya vers un établissement ordinaire.

Un webinaire international se tiendra le 3 décembre 2025 pour la Journée mondiale de solidarité avec les prisonniers politiques aux Philippines, afin d’appeler au développement de la mobilisation de soutien. En particulier, l’événement vise à informer sur la situation des prisonniers politiques, à défendre la libération des consultants du Front national démocratique des Philippines (NDFP) et à mettre en avant le rôle crucial de la solidarité internationale.

Pour s’inscrire : https://www.ichrp.net/Dec3Webinar

Les autorités iraniennes ont récemment poursuivi plusieurs femmes kurdes et iraniennes. À Sînê, Şeyda Ezîzî a été condamnée à trois ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale » après avoir été détenue sans mandat pendant douze jours. Par ailleurs, deux prisonnières politiques de la prison d’Evin, Merziye Farisî et Ferûx Teqî Pûr, arrêtées lors des manifestations « Jin, Jiyan, Azadî » en 2023 et condamnées à quinze ans d’emprisonnement, souffrent de problèmes de santé tout en subissant une politique de négligence médicale des autorités pénitentaires.

En mars, le gouvernement états-unien a expulsé plus de 200 hommes vénézuéliens vers une prison de haute sécurité au Salvador. Le New York Times a interrogé 40 d’entre eux : ils ont décrit avoir été battus, agressés sexuellement par des gardiens et poussés au bord du suicide. Une équipe d’analystes médico-légaux indépendants a examiné leurs témoignages et les a jugés cohérents et crédibles, estimant que la plupart des actes décrits correspondaient à la définition de la torture selon l’ONU. Ces révélations soulignent la responsabilité des autorités impliquées dans cette politique d’expulsion menée violemment par l’ICE, le Service de l’immigration et des douanes aux États-Unis.

Une audience s’est tenue le 28 novembre au tribunal de L’Aquila dans le cadre du procès visant trois ressortissants palestiniens qui sont accusés d’avoir participé à la résistance armée en Cisjordanie occupée. L’un d’entre eux, Anan Yaeesh, est en détention provisoire depuis janvier 2024. Le ministère public y a demandé des peines très lourdes : 12 ans de prison pour Anan Yaeesh, 9 ans de prison pour Ali Irar et 7 ans de prison pour Mansour Doghmosh. Si de telles décisions étaient prises, elles ouvriraient à un durcissement des mesures répressives à l’encontre de personnes engagées en faveur de la cause palestinienne. Devant le tribunal, un rassemblement était organisé le même jour en solidarité avec les prisonniers palestiniens, dont une délégation du Secours Rouge International.

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Après 245 jours de grève de la faim, le prisonnier politique Fikret Akar a obtenu gain de cause : il a été transféré de la prison d’isolement de haute sécurité de Çorlu-Karatepe, une prison de type puits, vers la prison de type F n°2 de Tekirdağ. Ce transfert constitue une nouvelle victoire dans la lutte menée depuis longtemps par des prisonniers révolutionnaires contre ces prisons qui imposent des conditions particulièrement inhumaines. Alors que son état s’était récemment aggravé et qu’il exprimait la crainte d’être nourri de force — affirmant préférer mourir plutôt que subir cette procédure —, sa demande a finalement été acceptée. Cette avancée fait suite à celle de Serkan Onur Yılmaz, qui a suspendu sa grève de la faim après 375 jours (voir notre article). Après ces victoires, l’attention se tourne désormais vers Ayberk Demirdögen et d’autres grévistes de la faim dont l’état est critique, tandis que l’appel à mettre fin aux prisons d’isolement reste central pour ces prisonniers et leurs soutiens.