Le 26 janvier, la Cour de cassation a rejeté le recours en cassation de la défense et aussi celui du parquet, en confirmant ainsi la condamnation à 14 ans et 7 mois de prison infligés à Juan lors du procès en appel pour l’attaque à l’explosif contre le siège de la Ligue du Nord à Villorba (en province de Trévise), le 12 août 2018 (voir la revendication de cette action).

 

Les prisonniers politiques kurdes Mohsen Mazlum, Mohammad Faramarzi, Wafa Azarbar et Pzhman Fatehi, ont été exécutés lundi matin après avoir été été détenus pendant 19 mois. Après une rencontre émouvante et unique avec leurs familles dimanche dernier, les prisonniers ont ensuite été transférés de la prison d’Evin à la prison de Qzalhisar à Kraj, où l’exécution a eu lieu. Les quatre militants avaient « disparu » il y a un an et demi, enlevés et torturés par le Service Secret iranien dans la métropole kurde orientale d’Urmia (Ûrmiye) en juillet 2022. Bien que l’organisation Komala ait nié que les quatre hommes aient planifié un attentat à la bombe à Ispahan, qu’aucune arme ni explosif n’ait été trouvé sur eux, et qu’ils n’aient pas été impliqués dans des activités d’espionnage mais actifs politiquement au sein du mouvement de gauche, ils ont été condamnés à mort sans preuve concrète. Aucune représentation légale n’a été autorisée lors du procès. Tous les appels ont été rejetés, menant à l’exécution de ces hommes lundi matin.

La 16 janvier, au tribunal de Massa, a eu lieu la deuxième audience du procès avec jugement immédiat contre Gaia, Gino, Luigi et Paolo, qui sont aux arrestations domiciliaires avec toutes les restrictions pour l’opération Scripta Scelera. Lors de l’audience du 9 janvier, le juge avait décidé un renvoi au 16 janvier et un possible changement du juge unique (voir notre article). Le nouveau juge a fixé la prochaine audience pour vendredi 8 mars. Il devra y décider s’il accepte d’être chargé de ce procès ou s’il va le renvoyer devant une cour d’assises. Cette date ultérieure a été décidée avant tout pour pouvoir tenir en compte les résultats de l’audience sur les mesures de contrôle judiciaire, qui aura lieu le 21 février à la cour de cassation, à Rome, et qui sera essentiellement axée sur le délit d’association dont sont accusés les prévenus.

La prisonnière politique kurde Gülser Özbay, 68 ans, a été libérée de la prison de Sakran, à Izmir, après une détention de 31 ans et 6 mois. Elle avait été arrêtée en juillet 1992 à Agirî et, après plusieurs semaines de torture, condamnée à la prison à vie pour avoir attenté à  « l’unité et à l’intégrité » de la Turquie. En détention, elle a développé un cancer de l’utérus. En Turquie, les « condamnés à vie » sont normalement libérés après trente ans, mais de nombreux prisonniers politiques sont exemptés de cette règle. L’été dernier, lorsque Gülser Özbay a refusé une nouvelle fois de prendre ses distances avec le mouvement kurde, la date de sa libération a de nouveau été repoussée de six mois. De retour retour à Doğubayazıt, sa ville natale, elle a assisté aux élections primaires du Parti de l’Égalité et de la Démocratie du Peuple (Parti DEM) à la salle des fêtes Mem û Zin, un événement marquant dans le calendrier politique local. Gülser Özbay a souligné la situation précaire des nombreux détenus qui restent incarcérés, insistant sur la nécessité de prêter attention aux prisonniers malades et à leur lutte.

Le 9 janvier, au tribunal de Massa, a eu lieu, comme prévu, l’audience d’ouverture du procès avec jugement immédiat contre Gaia, Gino, Luigi et Paolo, qui sont aux arrestations domiciliaires, suite à l’opération policière Scripta Scelera du 8 août contre l’hebdomadaire anarchiste internationaliste Bezmotivny, qui a touché dix anarchistes (voir notre article), pour lesquels la Direction anti-mafia et anti-terrorisme du district de Gênes avait demandé la détention préventive.Cette première audience a été rapide. Il a d’abord été établi que le procès sera présidé par un juge unique. Une deuxième question a été la récente disposition qui veut que le transfert des compagnons au tribunal soit effectué sous escorte policière. La juge a confirmé cette disposition.

La procédure du procès avec jugement immédiat a été décidée suite à la requête du procureur, cautionnée par le juge d’instruction, de séparer partiellement les positions judiciaires en ce qui concerne les chefs d’inculpation de provocation aux crimes et délits et d’atteinte à l’honneur ou au prestige du président de la république. En ce qui concerne l’accusation en vertu de l’article 270 bis (association subversive avec finalité de terrorisme ou de renversement de l’ordre démocratique) le procureur a présenté un recours en Cassation contre l’ordonnance du tribunal des libertés de Gênes, qui, le 28 août, avait révoqué les mesures de contrôle judiciaire pour ce délit associatif, les laissant inchangées en qui concerne les autres accusations. L’audience en cassation a été récemment fixée pour le 21 février, à la Cour de cassation, à Rome.

Pour en savoir plus

La commission de la Sécurité nationale Knesset a voté à l’unanimité pour prolonger « l’état d’urgence carcéral » d’Israël jusqu’à la mi-janvier, permettant ainsi au système correctionnel du pays de continuer à héberger des prisonniers dans des conditions qui seraient autrement considérées comme illégalement précaires. En novembre, les députés israéliens avaient adopté un projet de loi autorisant le gouvernement à déclarer l’état d’urgence, ouvrant ainsi la voie à la levée temporaire des restrictions sur les conditions d’hébergement des prisonniers. Depuis lors, l’Administration pénitentiaire israélienne a averti que la forte augmentation du nombre de prisonniers depuis le début de la guerre a mis à rude épreuve la capacité du système. 19 756 prisonniers étaient détenus le 1er janvier dans les prisons israéliennes, soit 3 400 de plus qu’en octobre. Ce chiffre est très proche du maximum de 20 000 détenus que le système peut gérer et est nettement supérieur à la population carcérale maximale de 14 500 détenus en dehors des périodes d’urgence. Les prisonniers vivent dans des espaces de moins de trois mètres carrés par prisonnier.

Le 13 décembre, près d’un mois après sa libération (voir notre article), on a notifié à Pola Roupa le recours du substitut du procureur de la Cour d’appel d’Eubée contre la décision de suspendre sa peine, pour demander qu’elle retourne en prison. Dans son recours, il demande la « disparition » de la sentence du tribunal du district de Thèbes, qui a fait Pola sortir de prison. Lire la déclaration de Pola Roupa

Le 27 décembre 2021, le groupe Negra Venganza a revendiqué l’attaque à l’explosif contre la Gendarmerie et la Direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire (voir notre article), en provoquant des importants dégâts à ses bureaux et aux immeubles, après l’explosion d’un engin explosif professionnel contre leurs locaux. Presque un an après cette attaque, les forces de la répression ont mené de nombreuses perquisitions et arrestations, pour en retrouver les auteur.es. Le 22 décembre dernier, la police a perquisitionné plusieurs maisons à Santiago et à Valparaiso et a arrêté 7 personnes. Cinq des arrêté.es seraient mis.es en examen pour différents objets illégaux retrouvés chez elles/eux, un sixième Aldo Hernández, pour sa part, a été mis en examen pour l’attaque contre la Direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire, ainsi que pour 16 délits de coups et blessures (pour les gardiens qui étaient à l’intérieur des locaux) et pour transport d’armes et de munitions, serait accusé directement de l’attaque explosive contre l’AP, un septième parce qu’on aurait trouvé de la poudre noire chez lui. Le dixième tribunal des libertés a accordé 120 jours pour les enquêtes, du coup les arrête.es ont été incarcéré.es à la prison/entreprise de Santiago 1 et la prison « La Gonzalina », à Rancagua.

 

 

Alors que le massacre continue à Gaza, la répression ne fait que s’accroître en Cisjordanie avec 4700 arrestations depuis le 7 octobre. Ce mardi 26 décembre, l’armée d’occupation israélienne a kidnappé dans la nuit, la députée et militante féministe Khalida Jarrar à son domicile de Ramallah. Khalida Jarrar, est ancienne représentante du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), qui avait été au Conseil national Palestinien. Elle a déjà été mise en détention à quatre reprises par Israël (voir nos articles) qui n’a jamais réussi à faire taire cette militante féministe, particulièrement impliquée dans la défense des droits des prisonnier-es politiques palestinien-nes.